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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 05:58

 

 

 

 

Christine commentait hier sur Nuageneuf comme suit :

      Kipling mériterait d'être cité en entier. Ce poème découvert alors que j'avais 14 ans m'a été donné à lire par un merveilleux poète qui était à l'époque documentaliste de mon collège Michel Cosem. Il m'en fit découvrir bien d'autres et pas des moindres, c'était il y a très longtemps, nos routes se sont parfois croisées...

Commentaire n°5 posté par Christine aujourd'hui à 13h06

(déjà publié le 5 mars 2011)   

Chère Christine, le poème l'a été, cité en entier, en anglais et en français. Nous le publions donc à nouveau mais

 

Seulement

Pour Christine,

for a very very special request ! 

 

 

 

 

 


Voici le poème de Kipling.Andre-Maurois-P.A.-de-Laszio-1934.jpg Traduit par André Maurois, il nous donne l’opportunité de nous remémorer cet écrivain prolifique, fou des femmes, biographe de talent, tombé dans l’oubli des professeurs de français ou plutôt des programmes qui leur sont imposés. Son roman le plus connu et apprécié est bien entendu Climats.

 

 

 

Émile Salomon Wilhelm Herzog (1885-1967) est issu d’une famille d’industriels juifs alsaciens. Il ne restera dans l’entreprise qu’une dizaine d’années avant de se consacrer, à la fin de la guerre, à sa carrière littéraire. C’est d’ailleurs pendant la guerre qu’il se retrouve à Maurois, petit village sur la célèbre chaussée Brunehaut, à quelques kilomètres du Cateau-Cambrésis. Son pseudonyme est trouvé !

 

Maurois--Le-cimetiere-militaire.JPG

 

 

En haut, à droite, André Maurois, peint par Philip Alexius de László  -1934-

Le cimetière militaire du village de Maurois, dans le Nord, sur la chaussée Brenehaut.

 


 

 

Le célèbre poème "If-" de Rudyard Kipling (1865-1936) a été beaucoup (trop) traduit et en de fort nombreuses langues. En français, c’est la traduction de André Maurois qui est généralement donnée. Elle paraît dans Les silences du colonel Bramble (1918). Cette traduction, il convient de le souligner, est librement adaptée pour l’esprit français et ne s’attache pas beaucoup à la lettre de la poésie originale de Kipling.

D’autres traductions vinrent à la suite, plus sérieuses, plus littérales, comme celles de Germaine Bernard-Cherchevsky en 1942, Jules Castier en 1949, Hervé-Thierry Sirvent en 2003, Jean-François Bedel en 2007 et Leslie Tourneville en 2009.

 

 

 

 

Tu seras un homme, mon fils

 

Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie

Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,

Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties

Sans un geste et sans un soupir ;

 

Si tu peux être amant sans être fou d'amour,

Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre,

Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,

Pourtant lutter et te défendre ;

 

Si tu peux supporter d'entendre tes paroles

Travesties par des gueux pour exciter des sots,

Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles

Sans mentir toi-même d'un mot ;

 

Si tu peux rester digne en étant populaire,

Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,

Et si tu peux aimer tous tes amis en frère,

Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;

 

Si tu sais méditer, observer et connaître,

Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,

Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,

Penser sans n'être qu'un penseur ;

 

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,

Si tu peux être brave et jamais imprudent,

Si tu sais être bon, si tu sais être sage,

Sans être moral ni pédant ;

 

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite

Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,

Si tu peux conserver ton courage et ta tête

Quand tous les autres les perdront,

 

Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire

Seront à tous jamais tes esclaves soumis,

Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire

Tu seras un homme, mon fils.

 


Traduction d'André Maurois (1918) 

 

 

*  *   *

 

 

Ecrit en 1895 mais publié en 1910 dans , Rudyard Kipling a dédié ce poème à son fils John, âgé de 12 ans. John fut tué lors de la 1e guerre mondiale.

 

 


 

If...

 


 

If you can keep your head when all about you

Are losing theirs and blaming it on you,

If you can trust yourself when all men doubt you.

But make allowance for their doubting too;

If you can wait and not be tired by waiting.

Or being lied about, don't deal in lies,

Or being hated, don't give way to hating,

And yet don't look too good, nor talk too wise:

 

If you can dream -and not make dreams your master

If you can think -and not make thoughts your aim

If you can meet Triumph and Disaster

And treat those two impostors just the same;

If you can bear to hear the truth you've spoken

Twisted by knaves to make a trap for fools.

Or watch the things you gave your life to broken,

And stoop and build'em up with worn-out tools:

 

If you can make one heap of all your winnings

And risk it on one turn of pitch-and-toss,

And lose, and start again at your beginnings

And never breathe a word about your loss;

If you can force your heart and nerve and sinew

To serve your turn long after they are gone,

And so hold on when there is nothing in you

Except the Will which says to them: "Hold on!"

 

If you can talk with crowds and keep your virtue,

Or walk with Kings -nor lose the common touch,

If neither foes nor loving friends can hurt you,

If all men count with you, but none too much;

If you can fill the unforgiving minute,

With sixty seconds' worth of distance run.

Yours is the Earth and everything that's in it,

And -which is more- you'll be a Man, my son!

 

 

Rudyard Kipling 

(1910)

 


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12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 06:06

 

 

Hommage à Charles M. SCHULZ,

créateur de Peanuts

décédé le 12 février 2000

 

 

 

Snoopy-et-Woodstock.jpg 

 

 

On December 14th of 1999, a few weeks after discovering he had cancer, cartoonist Charles Schulz wrote the following open letter and announced his retirement from drawing the Peanuts comic strip — a widely adored publishing phenomenon that was read by hundreds of millions of people during its 50 year lifespan.

 

Sadly, just two months after writing the letter, on February 12th of 2000, Charles Schulz passed away. The next day, the last Peanuts strip — also seen below — was published as planned.

 

 

Peanuts-derniere.jpg

 

La lettre ouverte de Charles M.SCHULZ à ses centaines de millions de fidèles de par le monde...   

 

 

 

 

 

Charles-M.Schulz.jpg

 

Et l'illustration de Charles M. Schulz ...

en forme de testament prémonitoire,

particulièrement émouvante.

 

*    

 

- Cheers ! dear mister Schulz, we won't forget you !

 

 


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11 février 2013 1 11 /02 /février /2013 06:43

 

 

 

 

 

Le cinquième jour

 

Du haut d'un nuage,

Les mains rouges d'argile,

Dieu contemplait les animaux :

- "Je suis mécontent du zèbre,

Dit-il à saint Rémi

Qui tenait la liste,

Il ressemble trop au cheval,

Rayez-le !"

 

 

Pierre Ferran

Les Yeux, 1971

 

 

 

 

sculpt.-H.Jansch.jpg

Sculptures en bois flotté de Heather Jansch.

Les sculptures de Jansch sont à découvrir ici.

 

 


Pierre Ferran (1930-1989) était enseignant, poète et écrivain.

 

 


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10 février 2013 7 10 /02 /février /2013 07:15

 

 

Si le poète se décourageait

 


Si le poète se décourageait,

les feuilles tomberaient des arbres -

et leurs branches prendraient

le profil de potences.

Si le poète se décourageait,

les femmes enceintes

ne donneraient plus la vie,

ne donneraient plus jamais la vie.

Mais de grâce et de misère, le poète,

de grâce et de misère,

meurt toujours, toujours,

avant de se décourager.

 

 

 

 

Nichita Stănescu

(1933–1983)

Art poétique (Artă poetică)

Traduit du roumain par Jan H. Mysjkin

 

 

 

 

Nichita Stănescu est né le 31 mars 1933 à Ploieşti, d’une mère russe et d’un père roumain ; il meurt, peu après son cinquantième anniversaire, à Bucarest, le 13 décembre 1983. Il a été proposé à deux reprises, en 1978 et 1980, pour le prix Nobel de Littérature.

 

Nichita-Stanescu.jpg

 

Il est l’auteur d’une vingtaine de recueils de poésie ainsi que de nombreux articles et textes en prose de caractère théorique, regroupés par lui peu avant sa mort mais publiés effectivement seulement après décembre 1989, sous le titre La Physiologie de la Poésie.

 

 

N.de-Stael.-Oiseaux-en-vol-1951.jpeg

Nicolas de STAEL

Oiseaux en vol, 1951

 

 

 

N-de-Stael.-Nature-morte-au-marteau-1954.jpeg

Nicolas de STAEL

Nature morte au marteau, 1954


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9 février 2013 6 09 /02 /février /2013 06:10

 


Deux professeurs de lettres se sont emberlucoqués d'exhumer de vieux dictionnaires les mots que nous avons oubliés. Miscellanées.

 

 

 

Tiens, le ciel s'abeausit (se mettre au beau), cet après-midi il sera parfaitement concolore (de couleur uniforme). Pourvu qu'il ne s'emboucane pas 

lire la suite, clic-clic

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9 février 2013 6 09 /02 /février /2013 06:00

 

 

 

La Cigarette

     

    Oui, ce monde est bien plat ; quant à l’autre, sornettes.

    Moi, je vais résigné, sans espoir, à mon sort,

    Et pour tuer le temps, en attendant la mort,

    Je fume au nez des dieux de fines cigarettes.

     

    Allez, vivants, luttez, pauvres futurs squelettes.

    Moi, le méandre bleu qui vers le ciel se tord

    Me plonge en une extase infinie et m’endort

    Comme aux parfums mourants de mille cassolettes.

     

    Et j’entre au paradis, fleuri de rêves clairs

    Ou l’on voit se mêler en valses fantastiques

    Des éléphants en rut à des chœurs de moustiques.

     

    Et puis, quand je m’éveille en songeant à mes vers,

    Je contemple, le cœur plein d’une douce joie,

    Mon cher pouce rôti comme une cuisse d’oie.


 

Jules LAFORGUE

Le Sanglot de la Terre (et autres premiers poèmes), 1880

 

 

Jules Laforgue fait partie de ces poètes de la deuxième moitié du XIXe siècle au destin tragique, comme Baudelaire, Verlaine ou Rimbaud.

Inadapté à la société, malade, peu reconnu en tant que poète, il meurt à l'âge 27 ans en laissant une œuvre inachevée. Dans ce sonnet publié alors qu'il n'a que vingt ans, le poète raconte comment, fumant une cigarette, il part dans un voyage onirique qui l'éloigne du réel sordide et le conduit vers un univers imaginaire… plus plaisant. On imagine mal ce poème au programme de nos chères têtes blondes  dans leurs belles classes ensoleillées. Principe de précaution oblige…

 

*  *

 

 N.VIAL.jpg

Nicolas VIAL

L'homme qui fume

 

 

Né en 1955, Nicolas Vial à étudié à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Appliqués et des Métiers d’Art puis à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Il est avant tout connu pour ses dessins de presse dans les plus grands journaux français.
Illustrateur au Monde depuis 1982, il publie également des dessins dans Le Journal du Dimanche, L'Express, Le Nouvel Observateur, Le Temps, Connaissance des Arts, Beaux-Arts, Télérama, etc.
En 2002, le public découvre pour la première fois Nicolas Vial l’artiste-peintre grâce notamment à une exposition de peintures marines au Musée National de la Marine de Paris, qui lui vaudra la distinction de Peintre officiel de la Marine en 2008.
Parallèlement, de nouvelles oeuvres étaient exposées en France et à l’étranger: New York, Los Angeles, Venise, Trieste, Zeebruge...

 

 


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8 février 2013 5 08 /02 /février /2013 11:59

 

 

 

 

A TON OMBRE

 


A TON OMBRE, A TON

ombre toute mal-sonnée aussi

j’ai donné sa chance,

 

 

 

elle, elle aussi

je l’ai lapidée à coups de moi-même,

moi le droit-ombré, le droit-

sonné –

étoile à six branches

à laquelle tu as

adonné ton silence.

 

 

 

aujourd’hui

adonne ce silence où tu veux,

 

 

 

catapultant du sous-sacralisé par l’époque,

depuis longtemps, moi aussi, dans la rue,

je sors, pour n’accueillir aucun cœur,

jusque chez moi dans le pierreux-

multiple.

 

 

Paul CELAN

Partie de neige

Traduction Jean-Pierre Lefebvre, 2007

 

 

 

Vieuxcimetierrejuifprague.jpg

Vieux Cimetière juif, Prague

 


      *   *

 

Deinem, auch deinem

 

 

Deinem, auch deinem

fehldurchläuteten Schatten

gab ich die Chance,

 

 

ihn, auch ihn

besteinigt ich mit mir

Gradgeschattetem, Grad-

geläutetem – ein

Sechsstern,

dens du dich hinschwiegst,

 

 

 

heute

schweig dich, wohin du magst,

 

 

 

 

Zeitunterheiligtes schleudernd,

längst, auch ich, auf der Strabe,

tret ich, kein Herz zu empfangen,

zu mir ins Steinig-Viele

hinaus.

 

 

 Etoile-david-cimetiere-juif-targo.jpg

Etoile

Cimetière juif de Tîrgu frumos, Roumanie

 

(...) étoile à six branches

à laquelle tu as

adonné ton silence. (...)

 

 

 

 


Pour aller un peu plus loin, on pourra lire ici un article de Bruno COGEZ, daté du 2 juillet 2003, publié dans le Portail des Balkans.

 


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7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 09:00

 

 

 

Le silence répand son vide

 

Le silence répand son vide ;
Le ciel, lourd d’orage, est houleux ;
On voit bouger, tiède et limpide,
Le vent dans un mimosa bleu.

Prolongeant sa douceur étale,
Le jour ressemble aux autres jours ;
Un craintif et secret amour
Rêve, sans ouvrir ses pétales.

– Ainsi, pour longtemps en jouir,
La Hollande, en ses vastes serres,
Par des blocs de glace resserre
Les tulipes qui vont s’ouvrir…

 

Anna de Noailles

Poème de l'amour

 

 

 

tulipes-sous-le-glace.jpg

La Hollande, champs de tulipes sous la neige. 2012

 

 

 

"– Ainsi, pour longtemps en jouir,
La Hollande, en ses vastes serres,
Par des blocs de glace resserre
Les tulipes qui vont s’ouvrir…"


          *

 

Monet--tulipes--1886.gif

Claude MONET (1840-1926)

Champs de tulipes en Hollande, 1886

©Musée d'Orsay Paris

 

*

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6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 06:02

 

 

 

Sous le charme tant de sa calligraphie que de ses talents de dessinateur, nous avons contacté Olivier MARSAN pour lui demander de nous autoriser à publier certains de ses travaux qui nous régalent. 

 

Olivier MARSAN :

"J'enseigne en maternelle (école Jean Jaurès) près de Bordeaux en Moyenne Section. 

Il m'arrive parfois de douter du bien fondé de mon travail - est-ce une bonne chose de mettre des images sur des mots et de dénaturer  l'intention initiale du poète en tirant la couverture à moi ? -."

 

NUAGENEUF :

"Oui !"

 

 

CROS-Matin-de-decembre.jpg

Cros.-Matin-de-dec.-illustr-jpg

 

Cros-suite.jpg

©OlivierMarsan

 

 

 


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5 février 2013 2 05 /02 /février /2013 06:06

 

 

 

 

 

Le mordeur 

 

 

 

Longue bougie, éclairez son visage.

 

Naquit mordeur, enfant de terre ;

 

Mordit fort au lait de sa mère.

 

Longue bougie, éclairez son visage.

 

 


 

Mordit à la pomme d’enfance

 

Lisse de jus et de croyances,

 

Mordit au chiffre, à la grammaire.

 

Longue bougie, éclairez son ardoise.

 

 

 

Mordit au sein de ses chéries,

 

Lavande, oeillet, chardon, framboise.

 

Mordit le doux, mordit l’amer.

 

Longue bougie, éclairez ses prairies.

 

 

 

Limailles, clous, feux et labeurs,

 

Mordit au bois, mordit au fer ;

 

Pour manger, peines qu’il faut faire.

 

Longue bougie, éclairez sa sueur.

 

 

 

Mordit au sel, mordit au gel,

 

Mordit au gel et à la guerre.

 

Homme de troupe, homme ordinaire.

 

Longue bougie, éclairez sa gamelle.

 

 

 

Mordit aux draps de maladie.

 

Dieu, qu’il est tôt, ma fleur de vie ;

 

Lavande, oeillet, chardon, fougère !

 

A peine mordue et finie.

 

 

NORGE

publié dans “Remuer ciel et terre” aux défuntes éditions Labor

 

 

 

 

 

dali-Enfantgeopolitique-1943.jpg 

DALI

Enfant géopolitique observant la naissance de l’homme nouveau, 1943

 

Dalí écrivait en 1973 : « L’Histoire ne me concerne pas. Elle me fait aussi peur que les sauterelles ». Il écrit également qu’elle ne l’a jamais intéressé en raison de son caractère anecdotique. Les anecdotes de sa propre vie en revanche acquièrent un caractère historique dans sa mythographie. Et c’est en appliquant le fruit de ses réflexions psychanalytiques au comportement des peuples qu’il propose d’expliquer l’histoire humaine. 
Ici, le monde devient littéralement l’œuf que Dalí décortique pour s’auto-révéler et, se faisant, révéler le monde à lui-même. L’Enfant géopolitique observant la naissance de l’homme nouveau, peint en 1943 aux États-Unis, jouant de ces confusions entre microcosme et macrocosme, fait sortir l’homme nouveau du continent nord-américain.

Source : Centre Pompidou.

 

 


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