Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
19 février 2013 2 19 /02 /février /2013 08:00

 

 

 

 

      Charles Trenet est parti le 19 février 2001 (*) .Il a écrit plus de mille chansons. Paroles et musique s'entend ! En choisir une, alors qu'on voudrait en choisir cent, relève de la gageure. Sans Charles Trenet, il n'y aurait eu ni Brassens, ni Brel ni bien d'autres... Charles Trenet, des poèmes qui deviennent des chansons, des chansons qui sont des poèmes. Charles Trenet, poète du bonheur...

 

 

 

 

 
*
*
*
*
Le 4ème et dernier couplet :

Fidèle, fidèle pourquoi rester fidèle
Quand tout change et s'en va sans regrets
Quand on est seul debout sur la passerelle
Devant tel ou tel monde qui disparaît
Quand on regarde tous les bateaux qui sombrent
Emportant les choses qu'on espérait
Quand on sait bien que l'on n'est plus qu'une ombre
Fidèle à d'autres ombres à jamais. 

*
*
(*) Gabriel Cousin, dont nous venons de publier un texte il y a trois jours, est également décédé un 19 février, en 2010, comme nous le rappelle fort justement Endeuxmots dans son commentaire.

Partager cet article
Repost0
18 février 2013 1 18 /02 /février /2013 06:02

 

 

 

- Hypocrite lecteur, - mon semblable, - mon frère !

"Ah insensé qui crois que je ne suis pas toi!"

 

Victor Hugo

Préface des Contemplations, 1856

 

 

 

 

 

 

 

Au Lecteur

 

La sottise, l'erreur, le péché, la lésine,

Occupent nos esprits et travaillent nos corps,

Et nous alimentons nos aimables remords,

Comme les mendiants nourrissent leur vermine.

 

Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches ;

Nous nous faisons payer grassement nos aveux,

Et nous rentrons gaiement dans le chemin bourbeux,

Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches.

 

Sur l'oreiller du mal c'est Satan Trismégiste

Qui berce longuement notre esprit enchanté,

Et le riche métal de notre volonté

Est tout vaporisé par ce savant chimiste.

 

C'est le Diable qui tient les fils qui nous remuent !

Aux objets répugnants nous trouvons des appas ;

Chaque jour vers l'Enfer nous descendons d'un pas,

Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent.

 

Ainsi qu'un débauché pauvre qui baise et mange

Le sein martyrisé d'une antique catin,

Nous volons au passage un plaisir clandestin

Que nous pressons bien fort comme une vieille orange.

 

Serré, fourmillant, comme un million d'helminthes,

Dans nos cerveaux ribote un peuple de Démons,

Et, quand nous respirons, la Mort dans nos poumons

Descend, fleuve invisible, avec de sourdes plaintes.

 

Si le viol, le poison, le poignard, l'incendie,

N'ont pas encor brodé de leurs plaisants dessins

Le canevas banal de nos piteux destins,

C'est que notre âme, hélas! n'est pas assez hardie.

 

Mais parmi les chacals, les panthères, les lices,

Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents,

Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants,

Dans la ménagerie infâme de nos vices,

 

II en est un plus laid, plus méchant, plus immonde !

Quoiqu'il ne pousse ni grands gestes ni grands cris,

Il ferait volontiers de la terre un débris

Et dans un bâillement avalerait le monde ;

 

C'est l'Ennui ! L'oeil chargé d'un pleur involontaire,

II rêve d'échafauds en fumant son houka.

Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat,

- Hypocrite lecteur, - mon semblable, - mon frère !

 

 

Charles BAUDELAIRE

incipit aux Fleurs du Mal

 

 

 

 


Partager cet article
Repost0
17 février 2013 7 17 /02 /février /2013 10:00

 

 

 

Le-faureuil-de-Moliere.jpg

Exposé à la Comédie-française, le fauteuil de Molière utilisé dans Le Malade Imaginaire.

 

*

 

Molière n’a pas signé la renonciation à sa profession de comédien. Le rituel du diocèse de Paris subordonne l’administration des sacrements à cette renonciation. Il ne peut donc recevoir une sépulture religieuse.

Vu la notoriété du mort, l’Église est embarrassée. Le curé de Saint-Eustache ne peut, sans faire scandale, l’enterrer en faisant comme s’il n’avait pas été comédien. Et, de l’autre côté, refuser une sépulture chrétienne à un homme aussi connu du public risquait de choquer. Le seul moyen est de s’adresser à l’archevêque qui a seul pouvoir d’interpréter son règlement en montrant que le comédien est mort en bon chrétien, qu’il avait l’intention de se confesser, qu’il en a été empêché par des contretemps. L’archevêque, après enquête, « eu égard aux preuves » recueillies, permet au curé de Saint-Eustache d’enterrer Molière, à deux conditions « sans aucune pompe et hors des heures du jour ».

 

*

 

 

 

Monsieur Molière, ici on pense à vous et

on vous adresse mille et mille

mercis !

 

 

 

 


Partager cet article
Repost0
17 février 2013 7 17 /02 /février /2013 09:38

 

 

 

 

 

 

Le bonheur est là. Cours-y vite, cours-y vite. Le bonheur est là. Cours-y vite.


T'as qu'à cliquer  ...

 

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
17 février 2013 7 17 /02 /février /2013 06:47

 

 

 

 

 

«Plus je vois les hommes, moins je les aime. Si je

pouvais en dire autant des femmes, tout serait pour

le mieux.»

 

 

Lord Byron

 

 

 

Juergen-Teller_JuergenTeller02--1-.jpg

... Plus je vois les hommes, moins je les aime ...

 

 

Juergen Teller

Né en Allemagne en 1964, Juergen Teller est photographe.

Nb : voir ci-dessous le commentaire de Cédric qui apporte un complément d'informations tant sur le photographe allemand Juergen Teller que sur Charlotte Rampling.    

 

 

bouguereau--la-jeunesse-de-Bacchus--1884.jpg

William BOUGUEREAU

La jeunesse de Bacchus, 1884

 

 



Partager cet article
Repost0
17 février 2013 7 17 /02 /février /2013 06:15

 

 

 

 

LLS-11.jpg

©Andy RILEY

 

 

Partager cet article
Repost0
16 février 2013 6 16 /02 /février /2013 05:48

 

 

 

 

LA JEUNE FILLE VIETNAMIENNE

Elle descend l’escalier d’un jardin.

Hier soir son ami est parti. Il est aussi jeune qu’elle. Il doit marcher dans la forêt, son barda sur la tête, l’oreille collée à la liberté.

Elle va. Déjà elle entend, comme des clochettes, les voix des enfants allongés sous les arbres, car l’école a été bombardée. Elle parlera aujourd’hui de la poésie française.

Quand les Français ne tueront plus, son ami reviendra parmi les fleurs.

Elle ne voit plus les fleurs, elle n’entend plus les enfants. Elle est lui. Elle l’aide à marcher, elle l’aide à souffrir, elle l’aide à revenir.

Gabriel COUSIN

Mai 1952

 

 

Jeune-fille-H-mong.jpg

 ©Etienne Musslin 02/06

 

JEUNE VIETNAMIENNE H'MONG

(Nord du Viêt Nam, près la frontière avec la Chine)


Partager cet article
Repost0
15 février 2013 5 15 /02 /février /2013 06:00

 

 

 

 

 

« Que fait ce type ? Rien ne l’indique. Il ne s’arrête devant aucune boutique, il ne se retourne pas sur les femmes, il ne fait pas minh aux chats, kss aux chiens, psst aux taxis, il ne tapote pas les joues des enfants, il n’essaie pas de ne pas marcher sur les interstices du pavage, il ne demande pas son chemin aux flics, il n’entre pas les vespasiennes, il ne traverse pas une rue sans avoir regardé à gauche puis à droite, il n’éternue rote ni ne pète, il ne trébuche pas,  il ne donne pas de mie de pain à petits oiseaux ni à gros pigeons, il n’attend aucun tramway aucun autobus, il ne descend dans aucun bouche de métro, il ne se met pas les doigts dans le nez, il ne balance pas les doigts en marchant, il ne se gratte ni la nuque ni l’anus, il ne sort son mouchoir ni pour s’essuyer le visage ni pour se moucher, il ne sort pas son mouchoir du tout, il ne s’essuie pas le visage, il ne se mouche pas, et ne crache non plus à terre, il ne fume pas, il ne met pas ses mains dans ses poches, il ne jette pas de bouts de papier dans le ruisseau billets d’autobus ou tickets de tramway, il ne boîte pas, il n’a pas de tic ni de soubresauts, il est tellement bien comme il faut être que Jacques se demande comment il pourrait s’y prendre pour atteindre cette perfection pour s’annuler ainsi lorsque le citoyen se précipita sur le sac à main d’une femme et s’enfuit au pas de course. »

 

 

Raymond QUENEAU

 

Loin de Rueil, 1944

 

 

Un-autoportrait-de-Queneau.jpg

R.QUENEAU

Autoportrait 

 

 


Partager cet article
Repost0
14 février 2013 4 14 /02 /février /2013 08:03

 

 

 


L'âme

Comme un exilé du vieux thème,
J'ai descendu ton escalier ;
Mais ce qu'a lié l'Amour même,
Le temps ne peut le délier.

Chaque soir quand ton corps se couche
Dans ton lit qui n'est plus à moi,
Tes lèvres sont loin de ma bouche ;
Cependant, je dors près de Toi.

Quand je sors de la vie humaine,
J'ai l'air d'être en réalité
Un monsieur seul qui se promène ;
Pourtant je marche à ton côté.

Ma vie à la tienne est tressée
Comme on tresse des fils soyeux,
Et je pense avec ta pensée,
Et je regarde avec tes yeux.

Quand je dis ou fais quelque chose,
Je te consulte, tout le temps ;
Car je sais, du moins, je suppose,
Que tu me vois, que tu m'entends.

Moi-même je vois tes yeux vastes,
J'entends ta lèvre au rire fin.
Et c'est parfois dans mes nuits chastes
Des conversations sans fin.

C'est une illusion sans doute,
Tout cela n'a jamais été ;
C'est cependant, Mignonne, écoute,
C'est cependant la vérité.

Du temps où nous étions ensemble,
N'ayant rien à nous refuser,
Docile à mon désir qui tremble,
Ne m'as-tu pas, dans un baiser,

Ne m'as-tu pas donné ton âme ?
Or le baiser s'est envolé,
Mais l'âme est toujours là, Madame ;
Soyez certaine que je l'ai.

 



Germain NOUVEAU 
Valentines

 

 

 

Germain-NOUVEAU-copie-1.jpg 

 

Germain Marie Bernard NOUVEAU est né à Pourrières dans le Var en 1851 et y décédera en 1920.

La religion est 'LE' thème récurrent de son œuvre poétique. Songeant à devenir prêtre après ses études au séminaire d'Aix, il se tourne finalement vers l'enseignement qu'il pratique un an et s'installe à Paris en 1872. Il y rencontre Mallarmé et Richepin, ainsi que Charles Cros avec qui il rédige les Dixains réalistes. C'est deux ans plus tard qu'il rencontre Rimbaud et part avec lui en Angleterre. Germain Nouveau voyage ensuite en Belgique et en Hollande et fait la connaissance de Verlaine avec qui il entretient une amitié durable. En 1878, il entre au ministère de l'instruction publique mais démissionne en 1883 et poursuit ses voyages qui le conduisent à Beyrouth. Il enseigne le dessin dans l'Isère puis à Paris mais est atteint, lors d'un cours, d'une crise de folie mystique. Interné quelques mois à l'asile d'aliénés d'Aix, ses crises mystiques se font plus fréquentes. S'inspirant de saint Benoît Labre, il mène une vie de mendiant et de pèlerin et ponctue ses errances de pèlerinages à Rome et Saint Jacques de Compostelle. Il rentre finalement dans sa ville natale où il décède suite à un jeûne trop prolongé entre le Vendredi saint et Pâques. Germain Nouveau s'étant opposé de son vivant à la diffusion de ses œuvres celles-ci sont publiées à titre posthume. Parmi elles, la Doctrine de l’Amour est sans conteste un chef d'oeuvre de la poésie religieuse.


On notera qu'Aragon dit de Germain NOUVEAU qu’il est « non un poète mineur mais un grand poète. Non un épigone de Rimbaud : son égal. »

 

*    

 

manet.jpg

(...) Chaque soir quand ton corps se couche (...) 

 

Manet

Femme couchée, étude pour l'Olympia, visage non dessiné, 1862-1863

Musée d'Orsay, Paris

 


Partager cet article
Repost0
13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 06:18

 

 

Le petit non

 

Le p'tit grain d'plomb qui faucha l'gros lapin,

Le p'tit couteau dans le cœur de Marie,

Le p'tit éclair sur l'épaul' de Firmin,

Mon Dieu ! tout ça, c'est d'la mort en série.

 

Le p'tit crochet dans la bouch' du gardon,

Le p'tit poison qui mordit l'sang d'Adèle

Le p'tit microb' dans l'intestin d'Raymond,

Mon Dieu ! tout ça, c'est d'la mort naturelle.

 

Le p'tit vent creux dans les poumons d'Julot,

Le p'tit lacet qui serra l'cou du loir,

Le p'tit marteau sur la caboch' du veau,

Mon Dieu ! tout ça, c'est d'la mort accessoire.

 

Mais le p'tit non sur les lèvres d'Anna

Quand je lui d'mande encore un peu d'amour,

Ca, c'est d'l'horreur, ça c'est d'l'assassinat,

D'la mort qui pue et d'la griff de vautour.

 

Anna, ma douc', Anna mon p'tit mouton,

Tout'les aut'morts, qu'est c'que tu veux qu'ça m'fasse ?

Mais ce p'tit non qui répond toujours non,

Ce p'tit non-là, c'est d'la mort dégueulasse.

 

 

NORGE

 

 

 

Une bonne trentaine de poèmes de NORGE déjà publiés,

c'est  ici.

 

 


Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : nuageneuf.over-blog.com
  • : Poésie, Poésie pour enfant, Poésie pour la jeunesse, Textes classiques et modernes, Mémoire de la Shoah,
  • Contact

Recherche

Archives

Pages