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11 avril 2015 6 11 /04 /avril /2015 09:00
La colère du Général

La colère du Général


La scène se passe au paradis :

Sur un petit nuage Yvonne tricote, assise sur un pliant.
Elle voit arriver le général, titubant, la mine défaite, prêt à défaillir.
Après quelques pas, il s’effondre à ses côtés dans un f
auteuil (ou un transat)


Yvonne :
Depuis que de Saint Pierre vous eûtes permission
De retourner sur Terre ausculter la Nation
Sur ce petit pliant j’attends votre venue...
Mais je lis dans vos yeux une déconvenue !
Parlez-moi sans tarder de celle qui toujours
Fut jadis avec moi l’objet de vos amours...

Le général :
Vous voulez dire France à qui j’ai voué ma vie,
Ne cachons point son nom ! Je vous sais gré, Mamie
(Malgré les embarras, les peines, les tracas
Qu’elle a pu vous donner et dont je fais grand cas !)
Pendant aussi longtemps de l’avoir tolérée.

la suite est à lire ici

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22 février 2015 7 22 /02 /février /2015 12:02

 

 

 

 

La courtoisie

 


Elle avait reçu une excellente éducation et le savoir-vivre lui était naturel. Quand, lasse de tout, elle se jeta dans le vide du haut du septième étage, elle eut le tact de refermer la fenêtre derrière elle pour ne pas faire de courant d'air dans la pièce où son mari lisait le journal.

 

Jacques STERNBERG

Histoires à dormir sans vous.

 

 

 

 

 

 

 

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Photo Robert Doisneau

 

 

      * * *

 

Note : à propos de Jacques Sternberg, on lira un excellent article très documenté (photos, dédicaces) et vibrant que l'écrivain Jérôme Leroy nous rappelle amicalement au travers d'un commentaire posté hier. Nous l'en remercions bien vivement. On cliquera ici

 

 

 

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24 janvier 2015 6 24 /01 /janvier /2015 06:13

 

 

 

 

"J'étais très flatté que la Monnaie de Paris me demande de créer ces pièces"

©J.J.SEMPE

 

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©Jean-Jacques SEMPE

 


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23 janvier 2015 5 23 /01 /janvier /2015 06:34

 

 

extrait    

 

 

 

 

Où l'auteur s'inquiète brièvement du sort d'un genre littéraire si longtemps triomphant et où il entre avec audace dans le vif du sujet.

Vous savez quoi? Tout change. Le climat, à ce qu'on dit. Ou la taille des jeunes gens. Les régimes, les frontières, les monnaies, les vêtements, les idées et les moeurs. Une rumeur court: le livre se meurt. Voilà près de trois mille ans que les livres nous font vivre. Il paraît que c'est fini. Il va y avoir autre chose. Des machines. Ou peut-être rien du tout. Et le roman? Il paraît que le roman est déjà mort. Ah! bien sûr, il y a encore de beaux restes. Des réussites. Des succès. Des... comment dites-vous?... des best-sellers. Pouah! Les romans aussi, c'est fini. Nous les avons trop aimés. Gargantua, Pantagruel, Don Quichotte, Athos, Porthos, Aramis, d'Artagnan, Gavroche, Fabrice et Julien, Frédéric et Emma, le prince André, Natacha et Anna, les frères Karamazov, la cousine Bette, le Père Goriot et ses filles, Anastasie et Delphine, les familles Rougon-Macquart, Forsyte, Buddenbrook -on dirait un faire-part-, Vautrin, Rubempré, Rastignac, le narrateur et Swann et Charlus et Gilberte et Albertine et Rachel-quand-du-Seigneur et la duchesse de Guermantes, lord Jim et lady Brett, Jerphanion et Jallez, mon amie Nane et Bel-Ami, Aurélien et Gatsby, le consul sous le volcan, Mèmed le Mince, l'Attrape-coeurs, le pauvre vieux K à Prague et Leopold Bloom à Dublin qui se prend pour Ulysse: ce monde de rêve et de malheurs changés soudain en bonheur ne durera pas toujours. Ses silhouettes de femmes, de maîtresses, de jeunes filles, ses fantômes de géants s'éloignent dans le passé. L'herbe a du mal à repousser derrière eux. Les seconds couteaux s'agitent. Les truqueurs déboulent. Les poseurs s'installent. L'ennui triomphe. Tout le monde écrit. Plus rien ne dure. On veut gagner de l'argent. Presque une espèce de mépris après tant d'enchantements. Le genre s'est épuisé. L'image triomphe et l'emporte sur l'écrit en déroute.

Voici pourtant encore un livre, quelle audace! voici encore un roman -ou quelque chose, vous savez bien, qui ressemble à un roman: des histoires, quelques délires, pas de descriptions grâce à Dieu, un peu de théâtre, pourquoi pas? et les souvenirs, épars et ramassés pêle-mêle, d'une vie qui s'achève et d'un monde évanoui. Peut-être ce fatras parviendra-t-il, malgré tout, à jeter sur notre temps pris de doute comme un mince et dernier rayon? Et même, qui sait? à lui rendre enfin un peu de cette espérance qui lui fait tant défaut.

Où l'auteur reconnaît qu'il n'est ni Benjamin Constant, ni Émile Zola, ni François Mauriac. Il s'en désole, bien sûr -et il s'en console.

Autant l'avouer tout de suite. Je n'ai aucune intention de vous proposer quelque chose dans le genre d'Adolphe, de Nana ou de Thérèse Desqueyroux. Et pour deux raisons au moins. La première: je ne peux pas. La deuxième: je ne veux pas.

Je ne peux pas. J'aurais du mal à être aussi subtil (et aussi changeant) que Constant, aussi puissant (et aussi pesant) que Zola, aussi tourmenté (et aussi faux jeton) que Mauriac. Ils étaient très patients. Je le suis beaucoup moins. Ils travaillaient beaucoup. Je ne déteste pas m'amuser. Ils avaient comme du génie. Ce n'est pas le genre de la maison. Ils sont arrivés, toutes voiles déployées, sous les acclamations, dans la lumière du port. Je rame encore à l'ombre.

Ce n'est pas seulement que je ne peux pas. Je ne veux pas. Pourquoi? C'est tout simple: ils appartiennent au passé. J'invente autre chose. Ils sont morts. Je suis vivant. Ah! pas pour toujours. Mais pour encore un peu de temps qu'il faut tâcher de ne pas perdre. Et le comble: je suis bon garçon. Voilà déjà un bail qu'à notre époque de dérision et de contestation je fais -et peut-être presque seul- profession d'admiration. Je les admire. Plus que personne. On dirait un benêt toujours prêt à les applaudir. Je les admire, mais je ne les imite pas. Je ne marche pas dans leurs traces. J'admire aussi, et plus encore, Homère, Ronsard, La Fontaine, Racine, et quelques autres. Il ne me viendrait pas à l'esprit, même si j'en étais capable, d'écrire une épopée, un sonnet, une ode ou une tragédie classique. Laissons les morts enterrer les morts.

Nous en avons trop vu. Après tant de désastres et de ruines, le théâtre est méconnaissable. La pièce n'est plus la même. Les décors ont changé. L'histoire galope. Nous n'avons plus le temps. Il n'est pas impossible que les raisins d'hier soient trop verts aujourd'hui. Ce qui est sûr, en tout cas, c'est que nous sommes rassasiés. Il nous faut autre chose. Pour être tant bien que mal et si peu que ce soit à la hauteur de nos maîtres vénérés et trahis, il s'agit d'abord de nous éloigner d'eux, de les combattre, de trouver des chemins qu'ils n'aient pas parcourus. Vous savez ce que nous voulons, ce que nous espérons, ce que nous essayons de faire avec une espèce de désespoir? Du nouveau. Encore du nouveau. Toujours du nouveau.

Où l'auteur, à la surprise du lecteur, et peut-être à son indignation, dénonce les mutins de Panurge et se refuse avec obstination à se prétendre moderne.

Le piège à éviter, c'est de se jeter dans le moderne. Tout le monde veut être moderne et, comme si ça ne suffisait pas, tout le monde veut être rebelle par-dessus le marché. Pour être au goût du jour, tout le monde cherche à grimper dans le train déjà bondé des mutins de Panurge. C'est un joyeux tintamarre, plein d'argent comme jamais, ou plutôt comme toujours. Les mauvaises manières en plus. Tournent dans ce manège non pas tant, comme on pourrait s'y attendre, les plus déshérités, les hors-la-loi, les laissés-pour-compte de l'histoire, mais surtout, sans vergogne, ceux qui ont déjà tout et qui veulent encore le reste, les banquiers ivres de Chine, les milliardaires en perdition qui, à défaut de rendre l'argent, en disent au moins du mal. Le comble du moderne, c'est à la fois de passer pour rebelle, d'avoir le pouvoir et d'être plein aux as. Ah! bravo! Quel chic!

Etre résolument moderne est une tentation que j'ai fini par repousser. Pour la bonne raison que le moderne sent déjà le moisi.

Il y a cent ans, l'histoire s'est emballée. L'avenir, tout à coup, a été autre chose que le passé. Au point que les mots nous manquent pour tenter de nous définir. Le nouveau, à peine né, est aussitôt une vieille lune. Le moderne est hors d'âge et déjà derrière nous. Le postmoderne est dépassé et un peu ridicule. Le contemporain, à son tour, est tombé dans les oubliettes. Nous sommes des écureuils qui courent de plus en plus vite dans une roue sans fin et qui se mordent la queue.

Les événements, les livres, les spectacles, les sentiments, les idées passent à bride abattue, comme l'herbe et comme le vent. La tête nous tourne. Quelques-uns crient qu'ils veulent descendre et essaient de sortir. Mais sortir est interdit. Nous sommes enfermés dans le système et il n'est pas permis de s'échapper. Même si nous le voulions. Et nous ne le voulons pas vraiment. Le système, c'est ce monde que nous avons tricoté tous ensemble et où nous sommes condamnés à vivre avant de faire comme les autres et de nous en aller pour de bon.

Nous sommes prisonniers de nos propres progrès. Je connais ma prison. J'accepte ma condition. Je m'en arrange même assez bien avec ses éclats de voix et ses roulements de tambour auxquels il m'arrive de participer. Mais je ne fais pas le malin. Je ne pousse pas des cris de joie. Je ne suis pas affolé par l'actualité. Je ne suis pas à la mode. Nous le savons depuis toujours: la mode est ce qui se démode. Toutes ces vieilleries triomphantes sont depuis longtemps usées jusqu'à la corde. Je ne pleure pas non plus sur le passé, sur le lait répandu des charmes du temps jadis. Je suis là, et c'est tout. Je m'arrange de mon époque comme je m'arrange d'être au monde. Ni rejet, ni colère, ni amertume -et aucune illusion.

Où l'auteur se souvient de son enfance à Plessis-lez-Vaudreuil et de son grand-père dépeint dans Au plaisir de Dieu.

Longtemps, j'ai été jeune. J'ai eu de la chance. J'avais un père et une mère, un frère, une gouvernante allemande qui s'appelait Fräulein Heller et que j'appelais Lala. Et, comme dans les romans de la comtesse de Ségur, Les Petites Filles modèles ou Les Vacances, nous nous aimions tous beaucoup. Les bons sentiments coulaient à flots autour de nous. J'adorais Lala qui était très sévère, que je trouvais très belle et qui me donnait des fessées avec une brosse à cheveux. Le monde s'arrêtait là et il était très doux. Il me paraissait immobile, ou à peu près immobile. Les choses changeaient très peu. Très lentement, et très peu. Dans un passé lointain et très flou, il y avait des guerres et des révolutions. L'hiver, avec sa neige et ses étangs couverts de glace où il m'arrivait de patiner, succédait à l'automne, et le printemps à l'hiver. Dès que revenait l'été, j'allais rejoindre mon grand-père à Plessis-lez-Vaudreuil. Et plus rien ne bougeait.

En dépit du temps qui passe et de ses ravages meurtriers, quelques-uns d'entre vous ont peut-être gardé un vague souvenir de ce personnage que j'ai beaucoup aimé lui aussi, qui détestait le monde moderne, qui vomissait le progrès, ses pompes et ses oeuvres, qui vivait dans le passé et qui attachait une importance démesurée aux façons de se tenir et de parler. Sosthène, mon grand-père, dont j'ai essayé de tracer le portrait, il y a près de quarante ans, dans Au plaisir de Dieu et qui se confondait depuis sept ou huit siècles avec Plessis-lez-Vaudreuil.

Plessis-lez-Vaudreuil!... Seigneur!... Vous rappelez-vous?... C'était un autre nom du paradis avant le déluge de fer et de feu qui a tout emporté. Nous ne doutions de rien, et surtout pas de nous-mêmes. Nous ne voyions pas plus loin que notre vieux jardin qui était un parc immense dont les tours, les bosquets, les bancs à l'ombre des tilleuls, les allées entretenues avec soin, les plates-bandes de pensées et de bégonias, les murailles formidables ne prêtaient pas à rire. Dieu se chargeait de tout -et il nous avait à la bonne. Les choses étaient ce qu'elles étaient et ce qu'elles devaient être. Il y avait une vérité et il y avait une justice. Et, depuis des temps à peu près immémoriaux, elles nous avaient faits ce que nous étions.

Je ferme les yeux. Je nous revois. Vêtue de noir depuis toujours, les mains couvertes de mitaines, sans le moindre bijou, un ruban de velours autour du cou, ma grand-mère est assise, immobile et presque absente, dans une guérite d'osier qui la protège du soleil et du vent. C'est une grande vedette du muet. Elle vit encore au temps de ces arrière-grand-tantes de légende qui avaient dansé dans leur jeunesse aux Tuileries avec le prince impérial. Elle n'a jamais ouvert Proust, ni Gide, ni bien entendu Aragon. Elle ignore jusqu'à leurs noms. Elle ne sait rien du monde en train de changer autour de nous. Le reste du clan est installé sous les tilleuls autour de la table de pierre. Il parle de choses et d'autres, de mariages et d'enterrements qui se changent en fêtes sur ses lèvres et du temps qu'il va faire. Il commente le Tour de France dont les héros immortels, successeurs d'Ulysse, d'Achille, de Patrocle et d'Hector, s'appellent alors Antonin Magne, Romain et Sylvère Maes, Lapébie, Bartoli, et dit du mal d'un avenir qui trahira le passé et qui sera communiste et anticlérical. Mon grand-père règne en silence. Il ressemble à un Jean Gabin déjà atteint par l'âge mais toujours solide et très droit, et il lâche de temps à autre une parole meurtrière. Il y a en lui quelque chose de massif et de chinois qui échappe au cours du temps.

Flottent dans l'air autour de nous une certaine lenteur, le culte de l'histoire et de l'immobilité, la méfiance pour l'imagination et pour l'intelligence qui est si mauvais genre. Une violence secrète se cache sous nos dehors policés. Plus encore que dans les chasses, qui nous occupent déjà beaucoup, elle s'exprime dans les chasses à courre qui tiennent dans notre vie une place considérable et qui se prolongent le plus souvent jusqu'à la nuit tombée. Autour de la dépouille du cerf et de la meute des chiens, au son des trompes de chasse, à la lueur des flambeaux tenus par les piqueurs -nous prononçons piqueux-, ce sont des scènes d'une sauvagerie antique où l'élégance se couvre de sang.

Ce qui compte d'abord pour nous, c'est la famille. Elle jette ses tentacules loin dans le passé et dans l'espace. Nous avons des cousins en Belgique, en Espagne, en Autriche, en Bavière et en Prusse, en Hongrie, en Russie, dans les pays baltes. De temps en temps, chassés de leurs forêts et de leurs terres à blé lointaines par l'ennui, par la passion, par les révolutions, ils débarquent à Plessis-lez-Vaudreuil où nous les recevons avec tous les honneurs qui sont dus à notre rang. Nous n'avons pas de cousins en Argentine, au Brésil, au Japon, au Kenya. Et il n'est pas sûr que les États-Unis existent vraiment quelque part. Le sentiment qui nous anime à leur égard est une sorte de dédain. Ils ne nous intéressent pas. Ils parlent une langue impossible. Nous n'y connaissons personne. Nous n'avons pas l'intention de nous mêler de leurs affaires qui reposent sur l'argent. Nous nous sentons plutôt plus proches de la Chine, de l'Égypte, des Indes où il y a des princes, des rajahs, des nizams, des sultans et qui ont, comme nous, une longue histoire derrière elles.

L'argent ne nous manque pas. Il tombe du ciel. Les livres ne nous sont pas indifférents. À condition, bien sûr, d'avoir un peu plus de cent ans, de dire du bien des Romains ou à la rigueur des Grecs, de ne jamais répandre ces idées répugnantes de révolution, de progrès, d'athéisme qui empoisonnent le pauvre monde. Évolution, révolution, art moderne, relativité, transformisme, vers libres, tolérance, progrès sont des mots d'une grossièreté telle qu'ils ne sauraient être prononcés à la table de mon grand-père. Nous n'aimons pas le changement, ce qui bouge, ce qui va trop vite. Nous aimons le passé. Les lendemains nous font peur.

Nous savons, bien entendu, qu'il y a de l'avenir devant nous. Nous préférons de loin le passé derrière nous. Mais nous sommes très gais face à l'inéluctable. Nous mêlons l'orgueil à une sorte de fatalisme et nous sommes convaincus, tout au fond de nous-mêmes, que, jusque dans la défaite, c'est nous qui avons raison. Nous avons le sentiment que les choses ne tournent plus très rond dans ce monde qui nous entoure où nous avons régné jadis et qui est plein, tout à coup, à la fois de nouveaux riches et de radicaux-socialistes. Nous n'y pouvons rien: nous sommes seuls à incarner le bon goût, la sûreté de jugement, la justesse d'esprit, l'élégance. Tout cela, nous le sentons obscurément, est sur le point de s'achever avec nous. Je soupçonne mon grand-père et ma grand-mère de connaître la source de ce dérèglement. Ils en parlent très rarement, mais ils savent, dans leur coeur, que tout s'est déglingué avec la fin brutale de la monarchie légitime.

Ce n'est pas que la monarchie se soit toujours bien conduite dans ce passé qui nous est si cher. Il n'y a que Saint Louis, François Ier, et surtout Henri IV pour remporter tous les suffrages. Philippe le Bel, Louis XI, Louis XIV, Louis XV sont très loin de se situer au-dessus de tout soupçon. Je ne suis pas sûr que mon grand-père et ma grand-mère auraient accepté de se voir traiter de royalistes. La famille s'est bien souvent opposée à une monarchie tyrannique et parfois dépravée. C'est pire avec Napoléon: on ne sait pas du tout sur quel pied danser avec l'Usurpateur. Il incarne une sorte de catastrophe nécessaire, de Providence négative. Mais qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? En ces temps-là, avec les rois ou avec l'Empereur, on savait vivre et les choses n'allaient pas à vau-l'eau.

Au centre et au-dessus de tout, la religion. Ça, c'est du solide. La religion, comme la famille, est au-delà de toute contestation. Elle est la clé et le ressort du monde où nous vivons. À l'ombre du château, dans une curieuse relation dominée-dominant, s'élève l'église où officie le doyen Mouchoux qui croque des noix entières avec leurs coques et ne crache pas sur le bon vin. Il lui arrive d'empester le tabac et l'alcool. Mais nous lui pardonnons: c'est un saint homme. Par un miracle sur lequel nous nous interrogeons très peu -nous avons un faible pour les miracles, nous les cultivons avec soin, nous les acceptons sans rechigner-, il représente Dieu sur cette terre où règnent depuis des siècles les hautes tours rondes et roses de Plessis-lez-Vaudreuil.

Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit

Jean d'Ormesson.

Robert Laffont, 264 p., 21 euros.

 

 

 

 



 

 

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25 septembre 2014 4 25 /09 /septembre /2014 04:28

 

 

 

 

 

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18 juin 2014 3 18 /06 /juin /2014 05:00

 

 

 

Moretti.degaulle1.jpg

©Moretti 

 

 

 

 

      18 juin 1940

 

 

mercredi 18 juin 2014

Journée nationale commémorative de l'appel historique du général de Gaulle à refuser la défaite et à poursuivre le combat contre l'ennemi.


Appel-du-general-de-Gaulle-a-la-resistance-de-tous-les-Fran.jpg

 

 

L'appel à la Résistance

lancé par le général de Gaulle

depuis Londres

 


Le 18 juin 1940, le général de Gaulle prononce depuis Londres, sur les ondes de la BBC, un appel à la résistance invitant les Français à refuser la capitulation, à résister et à combattre. L'allocution n'a pas été enregistrée mais le texte demeure.

 

panneauDeLaLegion.jpg

 

 

"Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement.

 

Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat.

 

Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l'ennemi.

 

Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd'hui.

 

Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !

 

Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.

 

Car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limites l'immense industrie des Etats-Unis.

 

Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.

 

Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi.

 

Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas.

 

Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la Radio de Londres."

 

 

Appel-du-18-juin-40.jpg

 

Le Général de Gaulle au micro de la B.B.C. à Londres   

 

 

 

 

 

 

 

Le véritable appel du 18 juin n'a pas été enregistré. Il n'en va pas de même pour un second appel à la résistance lancé par De Gaulle depuis Londres le 22 juin 1940, et que l'INA restitue ici.

 

 

 

 

 

Moretti-degaulle2.jpg

      ©Moretti

 

 


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12 juin 2014 4 12 /06 /juin /2014 11:09

 

 

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©Joël GUENOUN

 

 

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11 mai 2014 7 11 /05 /mai /2014 10:42

 

 

Amour des livres

 

« Vivez quelque temps dans ces livres, apprenez-y ce qui vaut, selon vous, d’être appris ; mais surtout, aimez-les. Cet amour vous sera mille et mille fois rendu, et quoi que devienne votre vie, il traversera, j’en suis certain, le tissu de votre être, comme une fibre essentielle, mêlée à celles de vos propres épreuves, de vos déceptions et de vos joies. » 

 

 

 

Rainer Maria RILKE

 

 

 

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Carl Larsson

Woman lying on a bench, 1913

 

 

 


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19 mars 2014 3 19 /03 /mars /2014 10:17

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©Joël GUENOUN

 

 

 


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3 mars 2014 1 03 /03 /mars /2014 11:23

 

 

 

 

D'où vient que "le temps passe" ?

 

 

 

Double-cliquez sur la vidéo pour l'obtenir plein écran ...plus  
 

9 mn de pur bonheur avec Etienne Klein

 

 

 

 

 

 

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