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27 août 2013 2 27 /08 /août /2013 08:17

 

 

" La poésie est un langage silencieux

qui efface ses propres traces

pour qu'on entende ce que les mots ne disent pas."

 

 

 

Jean Mambrino, né en 1930, est un poète contemporain que l'on peut "classer" parmi les poètes mystiques. Il est de la Compagnie. La compagnie de Jésus, s'entend. Alphonse Allais disait - à peu près : "Etre de quelque chose, ça vous pose un homme. Comme être de garenne, ça vous pose un lapin." 

Il donne aussi cette autre définition de la poésie, au travers de cet extrait magnifique :

 

« Une vision aussi ronde que l'étonnement ouvre l'empan du monde dans le point d'un regard. Il suffit d'y consentir, même en rêve, pour la recevoir et du même coup la reconnaître, tel un visage qui sort de la confusion des foules. Un être unique se détache ainsi de la multitude et nous touche, à peine, avec des mains d'aveugle. Longue et muette conversation, à distance, où dans l'ignorance un message est partagé, une confidence ouverte dont nul ne connaît la source et qui concerne un secret universel. Cette vision vient comme la foudre et s'éloigne plus lentement que l'Océan. »

 

 

 

 

tempete-et-orage-en-mer.jpg

(...) Cette vision vient comme la foudre (...)

 

 

 

 

Joseph Mallord William Turner
1775- 1851

Tempête et orage en mer


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21 mars 2013 4 21 /03 /mars /2013 09:04

 

 

 

 

Noces

 

 

 

 

Sur la mer en fleur

 

Des îles germent dans le soir,

Des milliers d'îles sur la mer

Aussi limpide que le bonheur 

Des anges. Mieux que les vagues la lumière

Nous parle à travers l'épaisseur de la gloire.

On effeuille pour nous une rose d'argent.

Ce n'est pas le vent, ni aucune haleine

Créée qui répand

Ces pétales sur les plaines

Marines. Qui pourrait refuser cette fête

Les épousailles du ciel et de l'eau ? Le cortège 

Passe sous le dôme des mouettes.

De toutes parts les forêts lèvent leurs flambeaux

Sur lesquels la nuit tombe comme la neige.

Les noces, les noces enfin sont prêtes !

L'heure est venue  de boire au calice des eaux.

 

 

Jean MAMBRINO

La ligne de feu

Baie-de-Canche.jpg
Baie de Canche, février 2013, photo Nuageneuf

... Qui pourrait refuser cette fête

Les épousailles du ciel et de l'eau ?

 

 


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12 février 2011 6 12 /02 /février /2011 08:00

 

Attendez les amis ! Ne vous sauvez pas à grandes enjambées. On vous entend d'ici : - Quoi ? La poésieca_va_pas_la_tete-1.jpg mystique ? Mais ils sont devenus fous, sur Nuageneuf ! Rassurez-vous. On va y aller à tâtons, juste pour voir. Prenez Rimbaud, au hasard,  quand il écrit dans Une Saison en enfer : « La vraie vie est absente. Nous ne sommes pas au monde. » ou bien plus loin « Ô l’autre monde, l’habitation bénie par le ciel et les ombrages ! » Cela nous surprend chez notre si cher Arthur. Et pourtant, nous entrons avec ces vers dans le domaine de ce qu'on appelle la poésie mystique. Donc, pas de panique...

 


 

 

Jean Mambrino.

                                                                                                                                       mambrino1.jpg Dans un article précédent, il y a un mois environ, nous évoquions une de ses définitions d’exception de la poésie. Nous la devions à Lyre, lectrice attentive à n'en pas douter, et sans doute très amoureuse. De la poésie. 

                  ♥   ♥   ♥

 

« La poésie est un langage silencieux qui efface ses propres traces, pour qu’on entende ce que les mots ne disent pas. »

Source : dans le livre de Gérard Pfister, « La poésie, c'est autre chose » – 1001 définitions de la poésie, Arfuyen, 2008

 

 

 

Le mot de passe est un recueil de poèmes très courts, semblables aux haïkus, que Jean Mambrino ouvre sur une citation de William Shakespeare :

 

« Et nous éclairons le mystère des choses

Comme si nous étions les espions de Dieu. »

 

Dans le même ouvrage, on s’arrêtera sur ce texte exemplaire qui est une autre définition lumineuse de la poésie :

« Une vision aussi ronde que l'étonnement ouvre l'empan du monde dans le point d'un regard. Il suffit d'y consentir, même en rêve, pour la recevoir et du même coup la reconnaître, tel un visage qui sort de la confusion des foules. Un être unique se détache ainsi de la multitude et nous touche, à peine, avec des mains d'aveugle. Longue et muette conversation, à distance, où dans l'ignorance un message est partagé, une confidence ouverte dont nul ne connaît la source et qui concerne un secret universel. Cette vision vient comme la foudre et s'éloigne plus lentement que l'Océan. »

 


 

Le mot de passe contient environ quatre cents distiques. Extrait :

 

L'as-tu rêvé ce cheval

à tête de rosée ?

 

Saute à travers

ton absence

 

Toutes ces lignes t'égarent

et te conduisent

 

Sous les mots couverts

la braise

 

Jean Mambrino


Note : Rappelons que Jean Mambrino appartient à la Compagnie de Jésus.

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