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24 février 2012 5 24 /02 /février /2012 07:11

 

 

 

Les yeux

 

 

Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,

 

Des yeux sans nombre ont vu l'aurore.

 

Ils dorment au fond des tombeaux

 

Et le soleil se lève encore...

 

 

Les nuits plus douces que les jours

 

Ont enchanté des yeux sans nombre.

 

Les étoiles brillent toujours

 

Et les yeux se sont remplis d'ombre.

 

 

Oh ! Qu'ils aient perdu le regard

 

Non, non, cela n'est pas possible,

 

Ils se sont tournés quelque part

 

Vers ce qu'on nomme l'invisible.

 

 

Et comme les astres penchants

 

Nous quittent, mais au ciel demeurent

 

Les prunelles ont leur couchant

 

Mais il n'est pas vrai qu'elles meurent.

 

 

Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,

 

Ouverts à quelque immense aurore

 

De l'autre côté des tombeaux

 

Les yeux qu'on ferme voient encore.

 

 

Sully Prudhomme

1839-1907

 

 

Ferdinand-Holder.jpg 

...Les yeux qu'on ferme voient encore. 

 

 

 

 

Hodler_Pavot.jpg 

 

...Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux, 

Des yeux sans nombre ont vu l'aurore...

 

 

 


Toiles de Ferdinand Hodler, 1853-1918, peintre suisse.


toile du haut : Valentine sur son lit de mort, 1915

toile du bas :    Jeune fille au pavot, vers 1889 

 

Valentine Godé-Darel fut sa jeune maîtresse. Holder l’adorait et l'a peinte presque tout le long de sa vie.

Hodler, sur sa peinture, dit : « Tous les objets ont une tendance horizontale. La montagne s’arrondit par les siècles jusqu’à ce qu’elle soit plane comme la surface de l’eau. »

 

 

 

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