François de Cornière. Ce sont des détails. Et un hommage à CROSS, peintre pointilliste.

Ce sont des détails

Ce sont des détails

- comme vous dites -

des petits coins de ciel

des gouttes d’eau sur la vitre

ou des herbes qui plient.

Et alors ?

Ce sont mes marées hautes

mes rochers de juillet

mes ruisseaux du mois d’août

mes chemins mes épines

mes galets mes cailloux.

Et alors ?

Ce sont mes longs hivers

mes tiroirs et mes livres

mes cafés mes rencontres

mes amis mes amours.

Et alors ?

Ce sont mes certitudes

puisque vous êtes là

qui vivez tout comme moi de détails

- comme vous dites -

où va ma poésie.

Et après ?

François de Cornière,

Ces moments-là, Poèmes 1980-2010,

préface d’Eric Holder, Le Castor Astral, 2010

François de Cornière (1950) : Sauf quelques rééditions, il ne publie plus depuis 1999, et déclare ne plus écrire. 

...Ce sont des détails...

Henri-Edmond CROSS

Avant l'orage, la baigneuse, 1908

L'itinéraire de Henri-Edmond CROSS - son vrai nom est Henri-Edmond Delacroix ! - commence symboliquement dans le nord de la France puisqu'il naquit à Douai en 1856. Et pour être précis, aujourd'hui 20 mai !

La méthode picturale de Cross exigeait un silence monacal. Juxtaposant sur ses toiles une myriade de points, il élargissait dans ses dernières oeuvres sa touche à la manière de gouttes d'émail pour adopter le style divisionniste. "Je compose à l'atelier en me rapprochant le plus possible de ma vision intérieure" aimait-il à répéter. Aussi ne peignait-il jamais sur le vif mais d'après les croquis et les sensations rapportées de ses observations de la nature. Surgissait ensuite la version définitive d'une oeuvre à mi-chemin entre le réel et l'imaginaire.

Cross

La Toison, 1892

Cross

Sous-bois

Cross

La ronde

Comments

[Nuageneuf]

Bonjour Olivier de Montfreid,


 


Voilà un passage sur ce blog qui restera dans nos mémoires ! Comment êtes-vous arrivé jusqu'ici ? Mystère de la "toile" d'une part mais révélations sur la "toile"
d'autre part !


 


Merci, monsieur de Montfreid de votre explication. Nous avons trouvé quelques sites dédiés à la vie de George-Daniel, votre aïeul, qui fut le père de Henri.
Avez-vous le loisir de nous en dire plus ? Si oui, n'hésitez pas à me contacter.


 


Recevez nos salutations les meilleures.

[Axel Evigiran]

[Cédric]

 


Pour Axel  :  Il y aurait eu un moyen pour vous très facile et très rapide pour découvrir les références de cette toile. Je me permets de vous signaler ce petit "truc" pour une
éventuelle prochaine fois. Il suffit de cliquer sur l'onglet "Images" dans Google, puis de "faire glisser" une image de l'endroit où elle se trouve dans la zone de recherche par images qui
indique "déposez une image ici". En procédent ainsi on obtient avec un peu de chance ce qu'on désire savoir, en l'occurrence ceci :  cliquer ici.


 


Bien à vous !


 


P.-S. : Je rejoins Virginie : Ici règne l'harmonie.

[Olivier de Monfreid]

« Nu », Georges
Daniel de Monfreid, 1889.


Je suis de la famille.

[Olivier de Monfreid]

George-Daniel de Monfreid


 

[Axel]

Je n’ai hélas lors de ma visite pas relevé la bonne référence pour cette œuvre. Et malgré recherches sur la toile, impossible d’identifier l’artiste. En agrandissant une autre version du tableau
on voit en signature : Daniel Dec 89.


 


Il me faudra lors de ma prochaine visite aller y jeter un œil plus attentif.

[Virginie]

 


Ah, cher Nuage, si le ciel est partout, l’harmonie est chez vous.

[Nuageneuf]

Heureuse nouvelle de constater à travers vos commentaires avertis l’intérêt que chacun porte, à sa façon, tant à de Cornière qu’à la peinture de Cross.


 


1/ Le titre du poème n’avait pas manqué de me procurer quelque réticence à une publication, tant le mot « détail » fut et reste si honteusement connoté. Mais la poésie emporte tout sur son passage ; mieux, à la suite de « Les deux amis » et de la nouvelle
éminemment poétique de Thurber « Darling, there is a unicorn in the garden », ce poème venait à escient.


 


2/ Sans conteste, Virginie s’est déclarée tout de go la plus enthousiaste, surtout pour Cross, et je l’en
remercie très, très, très (!) amicalement tout comme le sage Endeuxmots et son « tout simplement » (sic).
Puissions-nous un jour nous lever le matin en nous disant en esquissant notre premier sourire : Tout simplement !


 


3/ Axel a la gentillesse de nous confier un tableau qui l’a marqué à La piscine de Roubaix. J’aimerais à ce
propos savoir de qui est cette toile émouvante. Nous direz-vous, cher Axel ?


 


4/ Christine apprécie de Cornière mais pas du tout Cross. Voilà qui a le mérite d’être clair et net et c’est là
tout le but des échanges de vues entre nous. Merci Christine.


 


5/ Le poète des Mots et des Marées, Lamarée, « desentripaille » comme notre si cher Cyrano la poésie
en connaisseur et vibrant pratiquant qu'il est. Son «  faire son ordinaire de l’ordinaire n’est pas si simple » ne manque pas de cœur et de panache !


 


6/ Cédric joue et joute à sa mode. On lui conseillera néanmoins et sur la pointe des pieds de se raviser et de
se forcer un peu pour se rendre à La piscine qui ne pourra, nous lui promettons, laisser son cœur de marbre indifférent…


Et pour répondre à sa question « C’est quoi l’amitié ? », Cédric pourrait jeter un œil à la fable de La Fontaine, publiée avant-hier, « Les deux
amis » ! Elle vaut bien des longs discours…


 


Grand merci à tous d'avoir pris sur vos temps. Vos commentaires et avis sont précieux et j'y suis très sensible.


 

[Cédric]

 


Prise d'un autre angle (un peu plus à droite et en contre-plongée), vous auriez pu offrir, cher Axel, au corps sculpé, une tête picturale. Je suis curieux de ce que cela aurait pu donner (mais
pas assez curieux pour aller moi-même à Roubaix...pourtant pas éloigné. ;-) )

[La marée]

J'allais rajouter mon grain de sable, mais ce n'est qu'un détail. Oui, il y a bien de la poèsie dans le, les détails; C'est souvent là aussi d'ailleurs qu'il y a matière à. Ainsi, porter
attention à l'infra-ordinaire, et savoir faire son ordinaire de l'ordinaire n'est pas si simple qu'on le pense. Il y a là aussi une certaine grandeur. Et ensuite ?

[Christine]

bien plus sensible au pointillisme de  Cornière qu'à celui de Cross


que sa poésie soit là me va


et alors ?

[Axel]

Pour rester dans le style pointilliste...


Souvenir - récent - de  la Piscine de Roubaix.


 

[Cédric]

 


Alors, j'adore être un sot !


 


Bien assez d'humains se prenent déjà suffisamment au sérieux... ;-)

[endeuxmots]

Pour revenir à nos moutons ... qu'ils sont beaux ces petits détails quotidiens qui font notre vie. Il faut évidemment être capable d'y accorder de l'attention. Vivre en pleine conscience c'est
découvrir toute une histoire en contemplant une petite fraise courageuse qui se fraie un chemin sous un débris de pot. Tout simplement. 

[Virginie]

La sottise ne consiste pas en l’art de dire quelque chose de faux, mais de dire quelque chose de médiocre sur quelque chose de vrai.


Inspiré de Gilles Deleuze. (Sur Spinoza, séance 7.)


 


http://www.youtube.com/watch?v=tlgz4kCa3LA

[Cédric]

Très beau.


 


Voilà un artiste qui était parfaitement au point.


 


Dans "la ronde" je vois des points de toutes les lettres de l'alphabet, dont 5 points G... ;-)


 


Très très très amicalement ( y a-t-il une limite à l'usage du "très" devant amicalement  ? clin d'oeil à Virginie. Nulle malice dans cette remarque, simplement j'ai déjà du mal à comprendre
ce que signifie "être amis", alors "être très amis" est pour moi encore plus obscur. C'est quoi l'amitié ? )

[Virginie]

Une myriade de points et de petits fragments  - cher Nuage - que notre cerveau s’efforce de recomposer, trait par trait, lettre après lettre.





Très amicalement - Le sous-bois.