Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
22 février 2012 3 22 /02 /février /2012 07:36

 

 

 

J’utilise un iPhone pour téléphoner.


Grand Corps  Malade utilise-t-il un iSlam ?

 

 

Grand-corps-malade-inch-allah.jpg 

Pochette d’un disque compact sorti en septembre 2011

 


Partager cet article
Repost0
21 février 2012 2 21 /02 /février /2012 06:10

 

 

 

CosmosNASA perseides

 

 

 

Je secoue l'arbre nuitier :

Les étoiles tombent dans mon drap,

Ô la !

Je les tâte du bout du pied,

Je les mange de mes yeux,

Couche avec moi si t'en veux.

 

 

 

Henri PICHETTE   (1924-2000)

 Les Épiphanies, 1948

 

 

Illustration : Les Perséides. Photo NASA

 

 


Partager cet article
Repost0
19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 06:41

 

 

 

J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans.

 

Un gros meuble à tiroirs encombré de bilans,

De vers, de billets doux, de procès, de romances,

Avec de lourds cheveux roulés dans des quittances,

Cache moins de secrets que mon triste cerveau.

C'est une pyramide, un immense caveau,

Qui contient plus de morts que la fosse commune.

—Je suis un cimetière abhorré de la lune,

Où comme des remords se traînent de longs vers

Qui s'acharnent toujours sur mes morts les plus chers.

Je suis un vieux boudoir plein de roses fanées,

Où gît tout un fouillis de modes surannées,

Où les pastels plaintifs et les pâles Boucher,

Seuls, respirent l'odeur d'un flacon débouché.

 

Rien n'égale en longueur les boiteuses journées,

Quand sous les lourds flocons des neigeuses années

L'ennui, fruit de la morne incuriosité,

Prend les proportions de l'immortalité.

—Désormais tu n'es plus, ô matière vivante !

Qu'un granit entouré d'une vague épouvante,

Assoupi dans le fond d'un Saharah brumeux ;

Un vieux sphinx ignoré du monde insoucieux,

Oublié sur la carte, et dont l'humeur farouche

Ne chante qu'aux rayons du soleil qui se couche.

 

 

Charles BAUDELAIRE

Les Fleurs du mal, 1857

LXXVI. — Spleen

 

 

 

Melle-O-Murphy-Boucher.jpg

...les pastels plaintifs et les pâles Boucher... 

 

 

François Boucher

Mademoiselle O'Murphy, 1752

 

 

 

*   *   *

 

On n’oubliera pas aujourd’hui René Char, décédé à Paris le 19 février 1988.
Pendant l’Occupation, René Char, sous le nom de Capitaine Alexandre, participe, les armes à la main, à la Résistance, « école de douleur et d’espérance ». Il commande le Service action parachutage de la zone Durance. Son QG est installé à Céreste (Basses-Alpes). Les Feuillets d’Hypnos (repris en volume dans Fureur et mystère), reprennent ses notes du maquis.
 

Rene-CHAR.jpg

 

 

*   *   *

Partager cet article
Repost0
18 février 2012 6 18 /02 /février /2012 07:32

 

 

Surligner : marquer un texte avec un surligneur

 

 

En moi aussi bien des choses ont été détruites que je croyais devoir durer toujours et de nouvelles se sont édifiées donnant naissance à des peines et à des joies nouvelles que je n'aurais pu prévoir alors, de même que les anciennes sont devenues difficiles à comprendre.

 

Marcel PROUST

Du côté de chez Swann, 1913

 

 

 


Partager cet article
Repost0
17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 06:52

Il est un air, pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber.
Un air très vieux, languissant et funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes secrets !

Or, chaque fois que je viens à l'entendre,
De deux cents ans mon âme rajeunit...
C'est sous Louis treize ; et je crois voir s'étendre
Un coteau vert, que le couchant jaunit ;

Puis un château de brique à coins de pierre,
Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
Ceint de grands parcs, avec une rivière
Baignant ses pieds, qui coule entre les fleurs;

Puis une dame à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
Que dans une autre existence peut-être,
J'ai déjà vue... - et dont je me souviens !

Gérard de Nerval
 
Odelettes

Note 1: publié initialement en 1832 dans les Annales romantiques, ce poème fait partie en 1834 du recueil Odelettes, dont Nerval déclarait qu'elles étaient inspirées de Ronsard.

Note 2 : dans le deuxième vers, Weber se prononce " Wèbre". 


Dali--Jeune-fille-a-la-fenetre-1925.jpg
Salvador DALI
Jeune femme à la fenêtre, 1925


Partager cet article
Repost0
16 février 2012 4 16 /02 /février /2012 06:52

 

      Surligner : marquer un texte avec un surligneur

 

 

 

" L'accès au livre, plus que tout, réclame des passeurs : on vient au livre parce que quelqu'un vous y conduit. Et cela durant toute la vie. Combien de fois avons-nous lu, et souvent aimé, un livre parce qu'il nous venait de quelqu'un que nous aimons, en qui nous avions confiance ? Mieux : qui nous avait fait, dans tous les sens, le don de ce livre."

 

 

Danielle Sallenave

Nous, on n'aime pas lire, 2009

 

 

 

 

 

 


Partager cet article
Repost0
15 février 2012 3 15 /02 /février /2012 06:59

 

 

 

L'hiver m'est fleur

 

 

 

J'ai une telle joie au coeur,

elle me dénature tout.

 

Fleur blanche, incarnat ou pâle,

me semble froidure.

 

Avec vent et pluie m'appelle l'aventure,

et s'élève mon chant,

et s'accroît mon mérite.

 

J'ai tant d'amour au coeur,

de joie et de douceur,

que l'hiver m'est fleur,

la neige, verdure.

 

Bernard de Ventadour

 

 

 

L-ingenue-renoir.JPEG

... J'ai tant d'amour au coeur, ...

 

 

 

Auguste RENOIR

L'ingénue, 1874 

 

* *    


Né vers 1125 à Ventadour, mort après 1195, Bernard de Ventadour,

en ancien occitan Bernart de Ventadorn, est l’un des plus célèbres troubadours.

 

Troubadour limousin (château de Ventadour vers 1125-abbaye de Dalon fin du XIIe s.), il fréquenta la cour d'Aliénor d'Aquitaine et la cour de Toulouse. La qualité mélodique de ses 45 chansons, l'équilibre expressif du texte et de la musique font de lui un des maîtres de la monodie profane au Moyen Âge. (source : Larousse)

 

 


* * *

Ce poème marque la 700e publication de ce blogue.

* * *

 



Partager cet article
Repost0
14 février 2012 2 14 /02 /février /2012 07:10

 

 

       Nous poursuivons la publication d'extraits arbitrairement choisis

dans le Journal de Jules RENARD.


 

      Ce jour de février 1905, nous découvrons un Jules Renard surprenant,

léger, badin...romantique même. Amoureux ? 

 

 

 

 

11 février

 

 

Rêve. Alors, je me sentis tout à coup l'âme d'un collégien, et je vous dis :

 

- Nous avons une classe de mathématiques, ce soir. Elle m'ennuie. Je n'irai pas. Je resterai avec vous.

 

Oh ! votre joli sourire !

 

Je m'éveillai et fis de vains efforts pour maintenir votre image qui s'effaçait.

 

Vous avez acheté une boîte où il y avait des cerises, elles étaient jolies, mais la boîte ne faisait pas bien. Alors, vous avez mis sur les cerises le noeud de votre chapeau.

 

Ah ! Je ne me souviens plus. Si ! Attendez.

 

Et puis, je ne me rappelle pas. C'est le réveil. Vous mourez de mon réveil.

 

Oui, oui ! Ca ne veut rien dire, mais c'était du bonheur doux et fin comme la lumière.

 

Je donnerais bien des jours de réveil pour une nouvelle nuit de ce soleil-là.

 

Oh ! vous étiez plus jolie que vous n'êtes, plus jeune, plus fraîche, plus fine. Vous marchiez à peine, et votre voix n'avait pas de son. Seul je l'entendais.

 

Vous m'avez répondu par un sourire qui se fondait avec la gaieté des choses.

 

Je vous donne rendez-vous dans mon prochain rêve. Dites, vous viendrez ?

 

Je ne me souviens plus. Si vous croyez que c'est facile !

 

 


...à suivre, bien entendu...

 

 

 


Partager cet article
Repost0
12 février 2012 7 12 /02 /février /2012 06:54

 

 

 

Il se dit qu'au premier jour de la création, Dieu fit les Alpes. Il y plaça trois anges pour veiller sur elles. Au quatrième jour, il érigea l’Himalaya et demanda aux anges de s’y rendre pour garder la plus haute montagne du monde. Ceux-ci furent tellement tristes de devoir quitter les Alpes qu’ils en pleurèrent. Touché, Dieu récolta leurs larmes. De la plus grande, il fit le lac Léman. De la plus petite, le lac d’Annecy. De la plus belle, le lac du Bourget.

(sous toutes réserves !)

 

 


 

 

Le lac 

 


Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,

Dans la nuit éternelle emportés sans retour,

Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âges

Jeter l’ancre un seul jour ?

 

Ô lac ! l’année à peine a fini sa carrière,

Et près des flots chéris qu’elle devait revoir,

Regarde ! je viens seul m’asseoir sur cette pierre

Où tu la vis s’asseoir !

 

Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes,

Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés,

Ainsi le vent jetait l’écume de tes ondes

Sur ses pieds adorés.

 

Un soir, t’en souvient-il ? nous voguions en silence ;

On n’entendait au loin, sur l’onde et sous les cieux,

Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence

Tes flots harmonieux.

 

Tout à coup des accents inconnus à la terre

Du rivage charmé frappèrent les échos ;

Le flot fut attentif, et la voix qui m’est chère

Laissa tomber ces mots :

 

"Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !

Suspendez votre cours :

Laissez-nous savourer les rapides délices

Des plus beaux de nos jours !

 

"Assez de malheureux ici-bas vous implorent,

Coulez, coulez pour eux ;

Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;

Oubliez les heureux.

 

"Mais je demande en vain quelques moments encore,

Le temps m’échappe et fuit ;

Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l’aurore

Va dissiper la nuit.

 

"Aimons donc, aimons donc ! de l’heure fugitive,

Hâtons-nous, jouissons !

L’homme n’a point de port, le temps n’a point de rive ;

Il coule, et nous passons !"

 

Temps jaloux, se peut-il que ces moments d’ivresse,

Où l’amour à longs flots nous verse le bonheur,

S’envolent loin de nous de la même vitesse

Que les jours de malheur ?

 

Eh quoi ! n’en pourrons-nous fixer au moins la trace ?

Quoi ! passés pour jamais ! quoi ! tout entiers perdus !

Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,

Ne nous les rendra plus !

 

Éternité, néant, passé, sombres abîmes,

Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?

Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes

Que vous nous ravissez ?

 

Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !

Vous, que le temps épargne ou qu’il peut rajeunir,

Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,

Au moins le souvenir !

 

Qu’il soit dans ton repos, qu’il soit dans tes orages,

Beau lac, et dans l’aspect de tes riants coteaux,

Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages

Qui pendent sur tes eaux.

 

Qu’il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,

Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,

Dans l’astre au front d’argent qui blanchit ta surface

De ses molles clartés.

 

Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,

Que les parfums légers de ton air embaumé,

Que tout ce qu’on entend, l’on voit ou l’on respire,

Tout dise : Ils ont aimé !

 

 

Alphonse de Lamartine (1790-1869)

Méditations poétiques, 1820

 

 


OTAN-forces-aeriennes.jpg

...Otan, suspends tes vols... 

 

L'acronyme OTAN signifie Organisation du Traité de l'Atlantique Nord. Le traité fut signé par douze états, dont la France, le 4 avril 1949. 

 


Partager cet article
Repost0
6 février 2012 1 06 /02 /février /2012 07:12

 

      Il y a peu, nous donnions le très beau poème de Paul-Jean Toulet, Amarissimes. Le voici de nouveau à lire ; nous tenterons ci-dessous de répondre brièvement aux questions diverses reçues par courriel.

 

Amarissimes.(*)

 

Est-ce moi qui pleurais ainsi

    — Ou des veaux qu’on empoigne —

D’écouter ton pas qui s’éloigne,

    Beauté, mon cher souci (**)?

 

Et (je t’en fis, à pneumatique,

    Part, — sans aucun bagou (***) )

Ces pleurs, ma chère, avaient le goût

    De l’onde adriatique.

 

Oui, oui : mais vous parlez de cri,

    Quand je repris ma lettre.

Grands dieux !... J’aurais mieux fait, peut-être,

    D’écrire à son mari.

 

 

Paul-Jean TOULET in Contrerimes, 20

 

 

 

* Signification du titre : Amarissimes serait un néologisme provenant du latin amarissimae, qui signifierait très amer.

** Beauté, mon cher souci : hommage et clin d'œil de Toulet au grand Malherbe et à son célèbre poème Beauté, mon cher souci dont voici les deux premiers alexandrins :

 

Beauté, mon cher souci, de qui l'âme incertaine 

A, comme l'Océan, son flux et son reflux (...) 

 

Le poème sera publié intégralement demain.

 

*** Bagou: Bavardage volubile où entrent de la hardiesse, de l'effronterie et l'envie de duper l'interlocuteur.

" Tout en parlant ainsi, avec cette facilité de paroles de la femme et de la Parisienne qui s'appelle bagou dans le langage de Paris, les yeux de Madame Mauperin, (...), étaient machinalement tombés sur de la lumière remuée par les mains de l'abbé..."

E. et J. DE GONCOURT, Renée Mauperin, 1864 

 

 


Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : nuageneuf.over-blog.com
  • : Poésie, Poésie pour enfant, Poésie pour la jeunesse, Textes classiques et modernes, Mémoire de la Shoah,
  • Contact

Recherche

Archives

Pages