Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Poésie, Poésie pour enfant, Poésie pour la jeunesse, Textes classiques et modernes, Mémoire de la Shoah,

Gérard de NERVAL. IL EST UN AIR, POUR QUI JE DONNERAIS


Il est un air, pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber.
Un air très vieux, languissant et funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes secrets !

Or, chaque fois que je viens à l'entendre,
De deux cents ans mon âme rajeunit...
C'est sous Louis treize ; et je crois voir s'étendre
Un coteau vert, que le couchant jaunit ;

Puis un château de brique à coins de pierre,
Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
Ceint de grands parcs, avec une rivière
Baignant ses pieds, qui coule entre les fleurs;

Puis une dame à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
Que dans une autre existence peut-être,
J'ai déjà vue... - et dont je me souviens !

Gérard de Nerval
 
Odelettes

Note 1: publié initialement en 1832 dans les Annales romantiques, ce poème fait partie en 1834 du recueil Odelettes, dont Nerval déclarait qu'elles étaient inspirées de Ronsard.

Note 2 : dans le deuxième vers, Weber se prononce " Wèbre". 


Dali--Jeune-fille-a-la-fenetre-1925.jpg
Salvador DALI
Jeune femme à la fenêtre, 1925


Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article