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20 janvier 2012 5 20 /01 /janvier /2012 12:10

 

 

 

Etienne Klein dirige le laboratoire des sciences de la matière au Commissariat à l'Energie Atomique (CEA) et intervient dans le programme du LHC, l'accélérateur de particules géant qui devrait nous livrer pieds et poings liés, si l’on peut dire, le boson de Higgs en 2012.

Etienne Klein est aussi un grand expert en anagrammes plus savoureuses et énigmatiques les unes que les autres. Florilège.

 


Une « étreinte » devient-elle « éternité » que dès lors « la vérité » est « relative ».

 

Et puis,

 

« Le commandant Cousteau » = tout commença dans l’eau

 

 « Albert Einstein » se métamorphose en « rien n'est établi »,

 

« Leonard Bernstein » en « l'art de bien sonner »,

 

« Charles Baudelaire » en « le labeur de sa chair »,

 

« Etre ou ne pas être, voilà la question » = Oui, et la poser n'est que vanité orale,

 

« L'origine du monde, Gustave Courbet » = Ce vagin où goutte l'ombre d'un désir...

 

« L'origine de l'univers ? » = Un vide noir grésille

 

et...

 

L'accélérateur de particules = éclipsera l'éclat du créateur

 


 

anagrammes-renversantes.jpg 

Anagrammes renversantes, ou Le sens caché du monde

Etienne Klein en collaboration avec Jacques Perry-Salkow, publié fin 2011.

 

 


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20 janvier 2012 5 20 /01 /janvier /2012 07:47

 


 

Le dernier survivant de l'humanité est assis dans un fauteuil. On frappe à la porte. 

 

Jacques Sternberg

 

 

 

 

 

 

 


Jacques Sternberg est né à Anvers, Belgique -1923-2006-

C’est un romancier mais surtout un auteur prolifique de nouvelles souvent courtes touchant tant au fantastique qu’à la science-fiction.


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17 janvier 2012 2 17 /01 /janvier /2012 08:00

 

 

Le meilleur moment des amours


 

Le meilleur moment des amours

N’est pas quand on a dit : « Je t’aime. »

Il est dans le silence même

A demi rompu tous les jours ;

 

Il est dans les intelligences

Promptes et furtives des cœurs ;

Il est dans les feintes rigueurs

Et les secrètes indulgences ;

 

Il est dans le frisson du bras

Où se pose la main qui tremble,

Dans la page qu’on tourne ensemble

Et que pourtant on ne lit pas.

 

Heure unique où la bouche close

Par sa pudeur seule en dit tant ;

Où le cœur s’ouvre en éclatant

Tout bas, comme un bouton de rose ;

 

Où le parfum seul des cheveux

Parait une faveur conquise !

Heure de la tendresse exquise

Où les respects sont des aveux.

 

 

Sully Prudhomme 

Stances et Poèmes, 1865-1866

 

 

 

Sully-Prudhomme.jpg

René-François-Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme. 1839-1907

On notera que Prudhomme fut le premier lauréat du prix Nobel de littérature en 1901.

 

 


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16 janvier 2012 1 16 /01 /janvier /2012 08:28

 

      Smedi 14, nous vons publié un court texte de Henri Michux. Compte tenu des évènements, il convient de lire insi :

 

 

vec tes défuts, ps de h^te.

Ne v ps ' l légère les corriger.

Qu'iris-tu mettre ' l plce ?

 

 

Henri Michux    

in Poteux d'ngle, 1971

 

 

 


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15 janvier 2012 7 15 /01 /janvier /2012 08:34

 

 

piano.jpg

 

 

Le piano que baise une main frêle


Le piano que baise une main frêle
Luit dans le soir rose et gris vaguement,
Tandis qu’un très léger bruit d’aile
Un air bien vieux, bien faible et bien charmant
Rôde discret, épeuré quasiment,
Par le boudoir longtemps parfumé d’Elle.

Qu’est-ce que c’est que ce berceau soudain
Qui lentement dorlote mon pauvre être ?
Que voudrais-tu de moi, doux Chant badin ?
Qu’as-tu voulu, fin refrain incertain
Qui vas tantôt mourir vers la fenêtre
Ouverte un peu sur le petit jardin ?

 

Paul VERLAINE

Romances sans paroles, publié en 1874.

 


 

Romances2.jpg

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14 janvier 2012 6 14 /01 /janvier /2012 08:28

 

 

 

 

Avec tes défauts, pas de hâte.

Ne va pas à la légère les corriger.

Qu'irais-tu mettre à la place ?

 

 

Henri Michaux    

in Poteaux d'angle, 1971

 

 

 

Un lien vers Henri Michaux ici

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13 janvier 2012 5 13 /01 /janvier /2012 08:54

 

 

 

 

 

« Il est vital pour le poète de lever des échos,

et de le savoir. Nul mieux que lui ne s'accorde

aux solitudes ; mais aussi, nul n'a plus besoin

que sa terre soit visitée. »

 

 

 

Andrée CHEDID.

 

 

 

 

 

origine-inconnue.png

 

 

 


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12 janvier 2012 4 12 /01 /janvier /2012 07:58

 

 

Nos jours sont éphémères

 

Nos jours sont éphémères

Plus rapides que le temps

La clarté nous surprend

Déjà c'est crépuscule

 

C'est si court

Un seul jour

Mais si vaste à la fois

Chaque journée est une fête

Une vraie épiphanie

 

Pleine de tous les rêves

De toutes les panoplies

Dont le futur est maître

Retenant nos mémoires

Et chroniques du temps

Si longue est notre vie

 

Ces journées éphémères

Pas le temps

De les perdre

Si brève est notre vie !

 

 

Andrée Chedid

 

___________________

 

« Ce qui nous dépasse, et dont nous portons le grain aussi certainement que nous portons notre corps, cela s’appelle : Poésie. » André Chedid.

 

 

 

 

edvard-munch-jeunes-filles-sur-le-pont-1901-550x600.jpg

 

Edvard Munch

Jeunes filles sur le pont, 1901

 

 

 


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10 janvier 2012 2 10 /01 /janvier /2012 08:01


  

L’instant fatal

 

Un poème c’est bien peu de chose

à peine plus qu’un cyclone aux Antilles

qu’un typhon dans la mer de Chine

un tremblement de terre à Formose

Une inondation du Yang Tse Kiang

ça vous noie cent mille Chinois d’un seul coup

vlan

ça ne fait même pas le sujet d’un poème

Bien peu de chose

 

On s’amuse bien dans notre petit village

on va bâtir une nouvelle école

on va élire un nouveau maire et changer les jours de marché

on était au centre du monde on se trouve maintenant

près du fleuve océan qui ronge l’horizon

 

Un poème c’est bien peu de chose.

 




Note :

Raymond Queneau est un écrivain insaisissable. Ayant traversé le surréalisme, la littérature engagée et le Nouveau Roman sans jamais s'être plié à une seule de ces modes, il a imposé un style original qui allie fantaisie malicieuse et poésie. Sa curiosité s’étend également aux domaines de la science, et notamment aux mathématiques. Né au Havre en 1903, il est mort à Paris en 1976.

 


R.Queneau-et-B.Vian-en-1951.jpg

Raymond QUENEAU et Boris VIAN.

 

 


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8 janvier 2012 7 08 /01 /janvier /2012 08:00

 

 

 

 


LES CHATS

 


     On s'était si souvent demandé, et depuis longtemps, à quoi les chats pouvaient bien penser.

     Tapis au plus profond de leur solitude, enroulés autour de leur chaleur, comme rejetés dans une autre dimension, distants, méprisants, ils avaient l'air de penser, certes.

     Mais à quoi ?

     Les hommes ne l'apprirent qu'assez tard. Au XXIe siècle seulement.

 

     Au début de ce siècle, en effet, on constata avec quelque étonnement que plus aucun chat ne miaulait. Les chats s'étaient tus. On n'en fit pas un drame. En fin de compte, les chats n'avaient jamais été tellement bavards : sans doute ne trouvaient-ils vraiment plus rien à dire à présent.

     Puis, plus tard, on releva un autre fait.

     Plus singulier celui-là beaucoup plus singulier : les chats ne mouraient plus.

     Quelques-uns mouraient évidemment par accident, écrasés par un véhicule, le plus souvent; ou emportés en bas âge par quelque maladie purement pernicieuse. Mais les autres évitaient la mort, lui échappaient, comme si cette fatale échéance n'avait plus existé pour eux.

     Cette énigme, personne ne la perça jamais.

     Leur secret était simple, pourtant. Les chats depuis qu'ils vivaient sur terre, n'étaient jamais sortis de leur indolence native pour accomplir, comme les hommes, mille petits tours savants. Ils avaient toujours laissé les hommes s'occuper de leur sort, leur procurer la nourriture, le confort et la chaleur artificielle. Eux, libérés de tout, avaient toujours vécu dans une sorte d'hibernation idéale, bien dosée, parfaitement mise au point, ne songeant qu'à mieux se concentrer, douillettement lovés dans leur bien-être.

     Les chats avaient eu beaucoup de temps pour penser. Ils avaient beaucoup pensé. Mais alors que les hommes pensaient à tort et à travers, au superflu de préférence, les chats, eux, n'avaient pensé qu'à l'essentiel, sans cesse, sans se laisser distraire. Ils n'avaient médité, inlassablement, au cours des siècles, qu'un seul problème.

     Et à force d'y penser, ils l'avaient résolu.

 

Jacques STERNBERG 

Contes glacés, 1974.
 

 

 

 

Ikenaga-Yasunari--Cat-56.jpg 

Illustration : Ikenaga Yamusari, 2004

「猫・西早稲田三丁目」 
24cm 19xcm 2004
麻布・岩絵具・水干・膠・墨
Linen Canvas/Mineral pigments/
Gelatin glue/Soot ink

Ce tableau a été remarqué sur l'excellent blogue L'oeil des chats. 

On peut aussi voir une partie de l'oeuvre de Ikenaga Yamusari sur le site que nous avons trouvé ici.

 


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