Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
15 novembre 2012 4 15 /11 /novembre /2012 06:29

 

 

 

Plût-il à Dieu n’avoir jamais tâté

 

 

Plût-il à Dieu n’avoir jamais tâté

Si follement le tétin de m’amie !

Sans lui vraiment l’autre plus grande envie,

Hélas ! ne m’eût, ne m’eût jamais tenté.

 

Comme un poisson, pour s’être trop hâté,

Par un appât, suit la fin de sa vie,

Ainsi je vois où la mort me convie,

D’un beau tétin doucement apâté.

 

Qui eût pensé, que le cruel destin

Eût enfermé sous un si beau tétin

Un si grand feu, pour m’en faire la proie ?

 

Avisez donc, quel serait le coucher

Entre ses bras, puisqu’un simple toucher

De mille morts, innocent, me froudroie.

 

 

Pierre de RONSARD

Premier Livre des amours, 1553

 

Hermaphrodite_endormi3.jpg

 

 

Hermaphrodite_endormi2-Lankaart.jpg

Crédit photo ©Lankaart

 

 

Cet hermaphrodite serait une copie romaine de l'époque impériale (IIe siècle ap. JC) d'un original grec du IIe siècle av. JC. Redécouverte à Rome en 1608, la statue est alors acquise par le Cardinal Borghèse qui demanda à Le Bernin de réaliser le matelas (1619). Napoléon a acheté l'oeuvre en 1807. Elle se trouve désormais au musée du Louvre à Paris, dans la salle des Caryatides.


 

Partager cet article
Repost0
14 novembre 2012 3 14 /11 /novembre /2012 06:23

 

 

 

Litanie des écoliers

 

 

Saint-Anatole,

Que légers soient les jours d'école !

 

Saint Amalfait,

Ah ! Que nos devoirs soient bien faits !

 

Sainte Cordule,

N'oubliez ni point ni virgule.

 

Saint Nicodème,

Donnez-nous la clef des problèmes

 

Sainte Tirelire,

Que Grammaire nous fasse rire !

 

Saint-Siméon,

Allongez les récréations !

 

Saint Espongien,

Effacez tous les mauvais points.

 

Sainte Clémence,

Que viennent vite les vacances !

 

Sainte Marie,

Faites qu'elles soient infinies !

 

 

Maurice CARÊME

 

 

 

 

Sainte Clémence.

Cette grande dame, mariée au comte de Spanheim, vivait avec foi et simplicité au milieu de ses charges de famille. Devenue veuve, elle entre chez les soeurs Bénédictines de Trêves en Rhénanie où elle termine sa vie le 21 mars 1176. 
Clémence vient du latin "clemens", bonté. 
Bonne fête aussi aux Clémentines !
On fête Saint-Clément, l'un des premiers Papes, le 23 novembre. 

Frère Bernard Pineau, OP

Le Jour  du Seigneur.com

 

 

careme1899-1978.jpg

Maurice Carême, 1899-1978

 

 


Partager cet article
Repost0
13 novembre 2012 2 13 /11 /novembre /2012 06:38

 

 

 

 

A l'envers de ma porte

 

Ma peur bleue, ma groseille,

L’amour est une abeille

Qui me mange le cœur

Et bourdonne à ma bouche

Que tu nourris et touches

Des baisers du malheur.

 

Mon ange sans oreilles,

Ma peur bleue, ma groseille,

Ne viendras-tu jamais

À l’envers de ma porte ?

Es-tu de cette sorte

Ange sourd et muet ?

 

Tes mains sans teint, polies

Au jeu de tes folies,

Se mouillent à mes yeux

Et tu ris de ces fleuves

Où naviguent mes vœux

Parmi tes robes neuves.

 

Ne me donneras-tu

Que ton chapeau pointu

À porter ma sorcière,

Et nul autre baiser

Que ces nids de danger

Et ces ruches entières ?

 

Ne me permets-tu pas

De t’enlever tes bas

À l’envers de ma porte ?

Je veux voir tes pieds nus

Et les abeilles mortes

Du bonheur revenu.

 

Mon ange sans oreilles,

Ma peur bleue, ma groseille

Posée sur mes désirs,

Ma chambre est grande ouverte

Que coupe l’allée verte

Par où tu dois venir.

 

Ma peur bleue, ma groseille,

Viens à fleur de mes veilles

Et que tombe le jour

À l’envers de ma porte.

Et que le vent emporte

Le chemin du retour.

 

 

 

Louise de Vilmorin

Fiançailles pour rire, 1939

in Poèmes (coll. Poésie/Gallimard, 1970)

 

 

MARC-AVOY-Portrait-de-L.de-Vilmorin.jpg

MAC-AVOY

Portrait de Louise de Vilmorin, 1970

 

 

 

Partager cet article
Repost0
12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 06:22

 

 

Le mondain, un poème de Voltaire, de l’Académie française

..."J’aime le luxe, et même la mollesse"...

Découvrir ou redécouvrir le poème Le Mondain écrit en 1736 par Voltaire (1694-1778), élu à l’Académie française, le 2 mai 1746. Avec humour et même provocation, Voltaire livre, avec ce poème,

un véritable hymne aux plaisirs de la vie. 

 

 

 

Regrettera qui veut le bon vieux temps,

Et l’âge d’or, et le règne d’Astrée,

Et les beaux jours de Saturne et de Rhée,

Et le jardin de nos premiers parents ;

Moi, je rends grâce à la nature sage

Qui, pour mon bien, m’a fait naître en cet âge

Tant décrié par nos tristes frondeurs :

Ce temps profane est tout fait pour mes mœurs.

J’aime le luxe, et même la mollesse,

Tous les plaisirs, les arts de toute espèce,

La propreté, le goût, les ornements :

Tout honnête homme a de tels sentiments.

Il est bien doux pour mon cœur très immonde

De voir ici l’abondance à la ronde,

Mère des arts et des heureux travaux,

Nous apporter, de sa source féconde,

Et des besoins et des plaisirs nouveaux.

L’or de la terre et les trésors de l’onde,

Leurs habitants et les peuples de l’air,

Tout sert au luxe, aux plaisirs de ce monde.

O le bon temps que ce siècle de fer !

 

Le superflu, chose très nécessaire,

A réuni l’un et l’autre hémisphère.

Voyez-vous pas ces agiles vaisseaux

Qui, du Texel, de Londres, de Bordeaux,

S’en vont chercher, par un heureux échange,

De nouveaux biens, nés aux sources du Gange,

Tandis qu’au loin, vainqueurs des musulmans,

Nos vins de France enivrent les sultans ?

Quand la nature était dans son enfance,

Nos bons aïeux vivaient dans l’ignorance,

Ne connaissant ni le tien ni le mien.

Qu’auraient-ils pu connaître ? ils n’avaient rien,

Ils étaient nus ; et c’est chose très claire

Que qui n’a rien n’a nul partage à faire.

Sobres étaient. Ah ! je le crois encor :

Martialo n’est point du siècle d’or.

D’un bon vin frais ou la mousse ou la sève

Ne gratta point le triste gosier d’Ève ;

La soie et l’or ne brillaient point chez eux,

Admirez-vous pour cela nos aïeux ?

 

Il leur manquait l’industrie et l’aisance :

Est-ce vertu ? c’était pure ignorance.

Quel idiot, s’il avait eu pour lors

Quelque bon lit, aurait couché dehors ?

Mon cher Adam, mon gourmand, mon bon père,

Que faisais-tu dans les jardins d’Éden ?

Travaillais-tu pour ce sot genre humain ?

Caressais-tu madame Ève, ma mère ?

Avouez-moi que vous aviez tous deux

Les ongles longs, un peu noirs et crasseux,

La chevelure un peu mal ordonnée,

Le teint bruni, la peau bise et tannée.

Sans propreté l’amour le plus heureux

N’est plus amour, c’est un besoin honteux.

Bientôt lassés de leur belle aventure,

Dessous un chêne ils soupent galamment

Avec de l’eau, du millet, et du gland ;

Le repas fait, ils dorment sur la dure :

Voilà l’état de la pure nature.

Or maintenant voulez-vous, mes amis,

Savoir un peu, dans nos jours tant maudits,

Soit à Paris, soit dans Londres, ou dans Rome,

Quel est le train des jours d’un honnête homme ?

Entrez chez lui : la foule des beaux-arts,

Enfants du goût, se montre à vos regards.

De mille mains l’éclatante industrie

De ces dehors orna la symétrie.

L’heureux pinceau, le superbe dessin

Du doux Corrège et du savant Poussin

Sont encadrés dans l’or d’une bordure ;

C’est Bouchardon qui fit cette figure,

Et cet argent fut poli par Germain.

Des Gobelins l’aiguille et la teinture

Dans ces tapis surpassent la peinture.

Tous ces objets sont vingt fois répétés

Dans des trumeaux tout brillants de clartés.

De ce salon je vois par la fenêtre,

Dans des jardins, des myrtes en berceaux ;

Je vois jaillir les bondissantes eaux.

Mais du logis j’entends sortir le maître :

Un char commode, avec grâces orné,

Par deux chevaux rapidement traîné,

Paraît aux yeux une maison roulante,

Moitié dorée, et moitié transparente :

Nonchalamment je l’y vois promené ;

De deux ressorts la liante souplesse

Sur le pavé le porte avec mollesse.

Il court au bain : les parfums les plus doux

Rendent sa peau plus fraîche et plus polie.

Le plaisir presse ; il vole au rendez-vous

Chez Camargo, chez Gaussin, chez Julie ;

Il est comblé d’amour et de faveurs.

Il faut se rendre à ce palais magique

Où les beaux vers, la danse, la musique,

L’art de tromper les yeux par les couleurs,

L’art plus heureux de séduire les cœurs,

De cent plaisirs font un plaisir unique.

Il va siffler quelque opéra nouveau,

Ou, malgré lui, court admirer Rameau.

Allons souper. Que ces brillants services,

Que ces ragoûts ont pour moi de délices !

Qu’un cuisinier est un mortel divin !

Chloris, Églé, me versent de leur main

D’un vin d’Aï dont la mousse pressée,

De la bouteille avec force élancée,

Comme un éclair fait voler le bouchon ;

Il part, on rit ; il frappe le plafond.

De ce vin frais l’écume pétillante

De nos Français est l’image brillante.

Le lendemain donne d’autres désirs,

D’autres soupers, et de nouveaux plaisirs.


    Or maintenant, monsieur du Télémaque,

Vantez-nous bien votre petite Ithaque,

Votre Salente, et vos murs malheureux,

Où vos Crétois, tristement vertueux,

Pauvres d’effet, et riches d’abstinence,

Manquent de tout pour avoir l’abondance :

J’admire fort votre style flatteur,

Et votre prose, encor qu’un peu traînante ;

Mais, mon ami, je consens de grand cœur

D’être fessé dans vos murs de Salente,

Si je vais là pour chercher mon bonheur.

Et vous, jardin de ce premier bonhomme,

Jardin fameux par le diable et la pomme,

C’est bien en vain que, par l’orgueil séduits,

Huet, Calmet, dans leur savante audace,

Du paradis ont recherché la place :

Le paradis terrestre est où je suis.

 

 

 

 

 

Dans ce poème, Voltaire fait le faux éloge de l'âge d'or en opposition à l'âge de fer. Son choix est de vivre dans son époque et non de regretter le passé. Il y a bien eu une progression dans la civilisation avec toutes les avancées et les découvertes. Le luxe, dans une acceptation large, est donc un bienfait collectif qui permet d'avancer dans la recherche du bonheur.

 

Ce texte n'est pas sans rappeler l'épicurisme de Montaigne (cf: Les Essais). Ainsi il s'oppose à Pascal qui pense que la civilisation a corrompu l'homme; il s'oppose également à l'attitude de Rousseau qui lui prône une existence en harmonie avec la nature.

 

 

 

 

dom-pe.-Lagerfeld.jpeg

Dom Pérignon Rosé Guitar Case by Karl Lagerfeld     

100 000 €

3 coupes + 6 flacons des plus précieux millésimes de rosés.

 

 

On regardera cette courte sélection extraite de l'émission Bibliothèque Médicis :   

      http://www.dailymotion.com/video/x56lb_le-bonheur-paradoxal-lcp_news

 

 

 

Partager cet article
Repost0
11 novembre 2012 7 11 /11 /novembre /2012 00:05

 


Sous-titre

RENARD, CAPUS & VIRGINIE, un lien pas si étrange que cela.



Nous poursuivons la publication d'extraits arbitrairement choisis

dans le Journal de Jules RENARD.

 

 

 

Le Journal de Jules Renard est un concentré de traits vifs, acérés, parfois violents comme nous l'avions lu  ici (c'était le 6 octobre dernier) à l’encontre d’Edmond Rostand mais où la cruauté pèche par excès de timidité et tente de cacher une voix plus tendre. N’écrit-il pas «  Quelle manie de dire des mots d’esprit aux gens quand on voudrait les embrasser » ? Ne s’autoflagelle-t-il pas, lui l’immense travailleur, quand il écrit « Le travail pense, la paresse songe. » ?

 

Dans un tout autre registre, il est un blog de haute tenue, repris il s'entend dans notre courte liste des blogs recommandés, pour lequel nous requerrons une attention toute particulière en raison de l'immense travail qui y est régulièrement effectué et relaté par Virginie. Virginie y donne en ce moment le fruit de son étude sur Charles DARWIN. Précipitez-vous : c'est ici

 

Alors, quel lien existe-t-il entre Jules RENARD et VIRGINIE ?

Réponse en ligne 18 de cet extrait !

 

 

 

Liste CAPUS. Vingt livres à emporter dans une île déserte 

 

1) Candide - Voltaire

2) Le Mariage Forcé. 1/4 de grosses farces - Molière,

3) Le Barbier de Séville. Le Mariage de Figaro - Beaumarchais,

4) Robinson Crusoë - Daniel Defoe,

5) Gulliver - Swift,

6) Histoire Universelle - Bossuet,

7) Les Brigands - Schiller,

8) Falstaff - Shakespeare,

9) Mme Bovary - Flaubert,

10) Eugénie Grandet. Un ménage de garçons - Balzac,

11) Musset,

12) La Légende des Siècles - Hugo,

13) Précis d'histoire contemporaine - Michelet,

14) Un volume de Dumas,

15) Un volume de Labiche, un d'Augier,

16) Traduction de "L'Ecclésiaste" par Ernest Renan,

17) Un volume de Jules Verne,

18) Origine des Espèces - Darwin,

19) (Pas lu, pour la surprise.)

20) Les Fables de La Fontaine.

 

Jules RENARD

Journal

5 avril 1893

 


   

Partager cet article
Repost0
10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 06:19

 

Rimbaud meurt aujourd'hui. C'est il y a 121 ans et

c'est le 10 novembre 1891 à Marseille.

Et c'est hier.

 

 

Enfance

 


Au bois il y a un oiseau, son chant vous arrête et vous fait rougir.

   Il y a une horloge qui ne sonne pas.

   Il y a une fondrière avec un nid de bêtes blanches.

   Il y a une cathédrale qui descend et un lac qui monte.

   Il y a une petite voiture abandonnée dans le taillis, ou qui descend le sentier en courant, enrubannée.

   Il y a une troupe de petits comédiens en costumes, aperçus sur la route à travers la lisière du bois.

   Il y a enfin, quand l’on a faim et soif, quelqu’un qui vous chasse.

 

 

Arthur Rimbaud 

Les Illuminations. 

Enfance, extrait III (1873-1875)

 

 

ernest rimbauddansparis

 

...Il y a enfin, quand l’on a faim et soif, quelqu’un qui vous chasse. 

 


*  *  *


rimbaud

 

 

...Je ne parlerai pas, je ne penserai rien...

 


Partager cet article
Repost0
9 novembre 2012 5 09 /11 /novembre /2012 05:50

 

 

 

Le Général de Gaulle s'est éteint le 9 novembre 1970.

 

 

 

"Puisque tout recommence toujours, ce que j'ai fait sera,


tôt ou tard, source d'ardeurs nouvelles,


après que j'aurai disparu."



 


  Charles de Gaulle in Mémoires de guerre, tome 3.

 

 

 

 

Faizant de Gaulle

Dessin de Jacques FAIZANT. Le Figaro. 10 novembre 1970. 

 

 

      Le magnifique hommage de Jacques Faizant représente Marianne pleurant ou priant sur le tronc d'un chêne abattu. L'ombre de Victor HUGO est présente et évoque ce vers dans Toute le lyre où se trouve l'éloge de HUGO à Théophile GAUTIER :


(...) Oh ! Quel farouche bruit font dans le crépuscule
Les chênes qu'on abat pour le bûcher d'Hercule ! (...)

 


Les chênes qu'on abat donnera également à André Malraux le titre de son livre paru dès après la mort du Général, en 1971. Ce livre retrace le long dialogue que le Général eut avec Malraux. 

 

 

 

degaulle--ebr-panhard.png

 

Un char EBR Panhard transporte le cercueil du Général depuis

La Boisserie jusqu'à l'église de Colombey.

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
8 novembre 2012 4 08 /11 /novembre /2012 06:25

 

 

 

De Jacques DUPIN, dont nous venons de signaler le décès ici

 

 

 

« S’en tenir à la terre, à l’écriture de la terre, et relever du feu — se lever avec le feu… notre rencontre future, des milliers de fois la première, et la seule… la rectitude, la syncope d’une seule nuit… des élans divergent qui se joignent dans l’épissure de la nuit, un cordage trempé, et le pas de l’un glissant sur le corps de l’autre à travers labours et forêts, déserts et glaciers…

un pas, une enjambée, la dernière toujours — et la suivante, désaccordée, ici, tendue, entendue de personne… le pas qui gravit, qui marque la crête, le même pas descend au ravin… le même pas qui se tient plus haut, à l’aplomb de nous, vertigineux, et passe plus loin dans le souffle, dans l’attente du souffle et de la douleur… »

 

 

Jacques DUPIN
 Échancré

 P.O.L, 1990

 

 

 

Né en 1927 à Privas dans le sud de la France, JACQUES DUPIN vécut à Paris depuis 1944. Son premier recueil de poésie, Cendrier du voyage (GLM, 1950), est préfacé par René Char. À partir de 1952, il travaille pour la revue Cahiers d’art, faisant connaissance avec de nombreux artistes comme Constantin Brancusi, Pablo Picasso, Victor Brauner, Wilfredo Lam, Alexander Calder, Jean Hélion, Georges Braque, Nicolas De Staël, Joan Miró et Alberto Giacometti.

 

 

dupin-5.jpg

Jacques DUPIN fut entre autres le biographe de MIRO.

Partager cet article
Repost0
7 novembre 2012 3 07 /11 /novembre /2012 05:37

 

 ce-petit-herisson-joue-a-cache-cache-dans-sa-serviette-de-b.jpg

 

 

...Novembre. Cela fait quelques jours qu’on ne l’a pas vu, tout affairé qu'il est à farfouiller dans les feuilles mortes à la recherche d’insecte craquant ou d’une limace dodue. Le hérisson disparaît fin novembre. Peu avant, il va chercher et trouver un petit coin bien tranquille, dans un tas de bois ou un arbre creux, au pied d’un mur ou d’une haie. Pendant deux jours, il va entreprendre d’installer ses quartiers d’hiver. D’abord rassembler un bon tas de feuilles, ensuite s’y enfoncer carrément, enfin s’y tourner, retourner et re-retourner afin de constituer un nid compact de plusieurs couches bien isolantes.


Herissons.jpg



Après ça, on ne bougera plus ! Le nez dans les pattes, la boule bien ronde, on se laissera envahir par la douce léthargie. Peu à peu, le cœur ralentira jusqu’à ne battre que 8 coups à la minute. Progressivement, la température descendra de 34 à 3-6 degrés !!!
Désormais sa respiration devient imperceptible, si lente que parfois même elle s’arrête... pendant deux minutes, soyons rassurés. Et si le gel extérieur se fait trop fort, le cerveau sonnera l’alarme et le hérisson se réveillera un instant pour faire monter sa température ... avant de se rendormir. D’ici là, attendons le mois de mai…
 
Mai ! N'attendons pas pour dévoiler la suite...Mai. Mais voilà qu’on arrive au bout des réserves de graisse et que la température extérieure dépasse déjà les 10 degrés.
- C’est le moment de faire remonter ma température à moi, se dit le hérisson...
30 degrés à regagner n’est pas une mince affaire ; heureusement, il y a cette graisse brune installée entre ses épaules qui se met à circuler dans tout son corps ; heureusement, réchauffer son cerveau qui va réveiller ses muscles accélère sa respiration et son rythme cardiaque. Et voilà ! Les quatre à cinq mois de sieste sont terminés. Ne reste qu'à se mettre en recherche du partenaire de l’année pour qu’en mai de l'an prochain les petits naissent. La vie reprend !, pense le hérisson.
Mais il omet souvent de demander à quelqu’un de l’aider à traverser les chemins, les routes et les autoroutes.


Lechim Authex

 

 


 

fun-herisson.jpg

 

 

 

 

Le Hérisson

 

 

Bien que je sois très pacifique,

Ce que je pique et pique et pique,

Se lamentait le hérisson.

Je n'ai pas un seul compagnon.

Je suis pareil à un buisson,

Un tout petit buisson d'épines

Qui marcherait sur des chaussons.

J'envie la taupe, ma cousine,

Douce comme un gant de velours

Émergeant soudain des labours.

Il faut toujours que tu te plaignes,

Me reproche la musaraigne.

Certes, je sais me mettre en boule

Ainsi qu'une grosse châtaigne,

Mais c'est surtout lorsque je roule

Plein de piquants sous un buisson,

Que je pique et pique et repique,

Moi qui suis si, si pacifique,

Se lamentait le hérisson.

 

Maurice CAREME

 

 

 

 

 

Valiant-Shield.jpg

...Moi qui suis si, si pacifique...

 

 

 

 

L’exercice Valiant Shield mené dans la partie ouest de l'océan Pacifique le 18 juin 2006 regroupa dans un ensemble de forces combinées 28 navires, 300 aéronefs et environ 20 000 militaires. De gauche à droite : les porte-avions Abraham Lincoln (CVN-72), Kitty Hawk (CV-63) et Ronald Reagan (CVN-76). 

 

 

 


Partager cet article
Repost0
6 novembre 2012 2 06 /11 /novembre /2012 06:38

 

 

 

Prête aux baisers résurrecteurs

 

Pauvre je ne peux pas vivre dans l’ignorance

Il me faut voir entendre et abuser

T’entendre nue et te voir nue

Pour abuser de tes caresses

 

Par bonheur ou par malheur

Je connais ton secret par cœur

Toutes les portes de ton empire

Celle des yeux celle des mains

Des seins et de ta bouche où chaque langue fond

Et la porte du temps ouverte entre tes jambes

La fleur des nuits d’été aux lèvres de la foudre

Au seuil du paysage où la fleur rit et pleure

Tout en gardant cette pâleur de perle morte

Tout en donnant ton coeur tout en ouvrant tes jambes

 

Tu es comme la mer tu berces les étoiles

Tu es le champ d’amour tu lies et tu sépares

Les amants et les fous

Tu es la faim le pain la soif l’ivresse haute

 

Et le dernier mariage entre rêve et vertu.

 

 

Paul Eluard

Derniers poèmes d'amour

 

 

 

 

Inspirés par Gala, Dominique et Nusch,

ces vers comptent parmi les plus beaux poèmes d'amour

de la langue française.

 

 

Gala-et-Dali.jpg

Gala et Dali 

C'est dix ans après la disparition d'Eluard, en 1962, que Seghers a rassemblé en un volume les «Derniers Poèmes d'amour», publiés d'abord séparément dans quatre plaquettes: «Le Dur Désir de durer», «Le Temps déborde», «Corps mémorable» et «Le Phénix».On sait que, parmi les surréalistes, Eluard fut le poète de l'amour. Souvent taxée d'ésotérisme, la poésie d'Eluard montre avec éclat qu'elle peut rester accessible, directe, sans rien sacrifier de la profondeur. Les derniers recueils rassemblés dans ce volume s'imposent par leur simplicité, qui n'exclut ni l'audace ni la gravité.

 

 

Picasso-Portrait-d-Nusch-Eluard.-1941.jpg

PICASSO

Portrait de Nusch

1941

 

 

 

 


Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : nuageneuf.over-blog.com
  • : Poésie, Poésie pour enfant, Poésie pour la jeunesse, Textes classiques et modernes, Mémoire de la Shoah,
  • Contact

Recherche

Archives

Pages