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2 août 2012 4 02 /08 /août /2012 05:31

 

 

      ...Les enfants sont partis en vacances !

On peut se permettre la lettre (!) de George SAND à MUSSET !

 

 

 

Cher ami,

 

 

Je suis toute émue de vous dire que j'ai

bien compris l'autre jour que vous aviez

toujours une envie folle de me faire

danser. Je garde le souvenir de votre

baiser et je voudrais bien que ce soit

une preuve que je puisse être aimée

par vous. Je suis prête à montrer mon

affection toute désintéressée et sans cal-

cul, et si vous voulez me voir ainsi

vous dévoiler, sans artifice, mon âme

toute nue, daignez me faire visite,

nous causerons et en amis franchement

je vous prouverai que je suis la femme

sincère, capable de vous offrir l'affection

la plus profonde, comme la plus étroite

amitié, en un mot : la meilleure épouse

dont vous puissiez rêver. Puisque votre

âme est libre, pensez que l'abandon ou je

vis est bien long, bien dur et souvent bien

insupportable. Mon chagrin est trop

gros. Accourrez bien vite et venez me le

faire oublier. À vous je veux me sou-

mettre entièrement.

 

 

Votre poupée

 

 

George SAND à son amant, Alfred de MUSSET.

 

 

Sand.jpeg

 

Musset.jpeg

 

George SAND et A. de MUSSET

 

 

 

 

Si quelques un(e)s, probabilité hautement incertaine, se trouvaient simplement conquis par cette bien tendre lettre d'amour courtois, qu'ils n'hésitent pas à le faire savoir.

Nous leur donnerions tout à fait la clé de lecture, plus directe et moins... courtoise !

 


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1 août 2012 3 01 /08 /août /2012 05:22

 

 

Août mettre l'accent ?

 

 

Certains le délaissent

                                         doute1.jpg

 

 

 

D'autres, à la main, en font un vol de mouette dans le ciel tout bleu

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D'autres l'évitent, ils le chiffrent

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Ou l'enjambent

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Certains poètes l'invoquent

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Et les hésitants bottent en touche...

doute6.jpg

 

 

 

 

... Aussi, s'il peut arriver ici qu'on bottât en touche,

Nuageneuf n'en restera pas moins et sans hésiter

ouvert tout le mois d'août.

 

 


 


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31 juillet 2012 2 31 /07 /juillet /2012 05:12

 

 

 

 

Il est d'étranges soirs ...

Il est d'étranges soirs où les fleurs ont une âme,
Où dans l'air énervé flotte du repentir,
Où sur la vague lente et lourde d'un soupir
Le coeur le plus secret aux lèvres vient mourir.
Il est d'étranges soirs, où les fleurs ont une âme,
Et, ces soirs-là, je vais tendre comme une femme.

Il est de clairs matins, de roses se coiffant,
Où l'âme a des gaietés d'eaux vives dans les roches,
Où le coeur est un ciel de Pâques plein de cloches,
Où la chair est sans tache et l'esprit sans reproches.
Il est de clairs matins, de roses se coiffant,
Ces matins-là, je vais joyeux comme un enfant.

Il est de mornes jours, où las de se connaître
Le coeur, vieux de mille ans, s'assied sur son butin,
Où le plus cher passé semble un décor déteint,
Où s'agite un minable et vague cabotin.
Il est de mornes jours las du poids de connaître,
Et, ces jours-là, je vais courbé comme un ancêtre.

Il est des nuits de doute, où l'angoisse vous tord,
Où l'âme, au bout de la spirale descendue,
Pâle et sur l'infini terrible suspendue,
Sent le vent de l'abîme, et recule éperdue !
Il est des nuits de doute, où l'angoisse vous tord,
Et, ces nuits-là, je suis dans l'ombre comme un mort.

 

Albert SAMAIN

 

MONDRIAN.jpg

Il est d'étranges soirs où les fleurs ont une âme ...

 

Piet MONDRIAN

Composition en rouge, bleu et blanc II, 1937

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29 juillet 2012 7 29 /07 /juillet /2012 05:47

 

 

 

 

Je t'aime tant

 

 

Je t’aime tant, je t’aime tant :

Je ne puis assez te le dire,

Et je le répète pourtant

À chaque fois que je respire.

Absent, présent, de près, de loin,

Je t’aime est le mot que je trouve :

Seul, avec toi, devant témoin,

Ou je le pense ou je le prouve.

 

Tracer je t’aime en cent façons

Est le seul travail de ma plume ;

Je te chante dans mes chansons,

Je te lis dans chaque volume.

Qu’une beauté m’offre ses traits,

Je te cherche sur son visage ;

Dans les tableaux, dans les portraits

Je veux retrouver ton image.

 

En ville, aux champs, chez moi, dehors,

Ta douce image est caressée ;

Elle se fond, quand je m’endors,

Avec ma dernière pensée ;

Quand je m’éveille, je te vois

Avant d’avoir vu la lumière,

Et mon cœur est plus vite à toi

Que n’est le jour à ma paupière.

 

Absent je ne te quitte pas ;

Tous tes discours je les devine.

Je compte tes soins et tes pas ;

Ce que tu sens, je l’imagine.

Près de toi suis-je de retour !

Je suis aux cieux, c’est un délire ;

Je ne respire que l’amour,

Et c’est ton souffle que j’aspire.

 

Ton cœur m’est tout, mon bien, ma loi ;

Te plaire est toute mon envie ;

Enfin, en toi, par toi, pour toi,

Je respire et tiens à la vie.

Ma bien-aimée, ô mon trésor !

Qu’ajouterai-je à ce langage ?

Dieu ! que je t’aime ! eh bien ! encor

Je voudrais t’aimer davantage.

 

 

Pierre FABRE d’EGLANTINE

1750 - 1794

 

 

 

 

RAZUMOV.jpg

Konstantin RAZUMOV

 

 

Razunov-2.jpg

Konstantin RAZUMOV

 

Konstantin RAZUMOV est un artiste contemporain russe né en 1974 à Moscou.

Voici une courte vidéo présentant son travail.

 

 

 

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28 juillet 2012 6 28 /07 /juillet /2012 05:31

 

 

 

" La rêverie est le clair de lune de la pensée. "

 

 

 

Lunes-.jpg

 

 

 

 

Provenance photo : toile.

 

 

 


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26 juillet 2012 4 26 /07 /juillet /2012 05:30

 

 

 

 

Je n'ai songé qu'à toi ...

 

Je n’ai songé qu’à toi, ma Belle, l’autre soir.

Quelque chose flottait de tendre dans l’air noir,

Qui faisait vaguement fondre l’âme trop pleine.

Je marchais, on eût dit, baigné dans ton haleine.

Les souffles qui passaient semblaient rouler dans l’air

Un souvenir obscur et tiède de ta chair.

J’aurais voulu t’avoir près de moi, caressante,

Appuyée à mon bras dans ta grâce enlaçante,

Et lente et paresseuse, et retardant le pas

Pour me baiser sans bruit comme on parle tout bas.

L’amour vibrait en moi comme un clavier qu’on frôle

Ô câline d’amour bercée à mon épaule !

Et je t’évoquais toute avec ton grand manteau,

Et la touffe de fleurs tremblante à ton chapeau,

Et tes souliers vernis luisant dans la nuit sombre,

Et ton ombre au pavé fiancée à mon ombre.

Il est ainsi des soirs faits de douceur qui flotte,

De beaux soirs féminins où le coeur se dorlote,

Et qui font tressaillir l’âme indiciblement

Sous un baiser qui s’ouvre au fond du firmament.

 

Tes yeux me souriaient... et je marchais heureux

Sous le ciel constellé, nocturne et vaporeux,

Pendant que s’entr’ouvrait, blancheur vibrante et pure,

Mon âme - comme un lys ! - passée à ta ceinture.

 

 

Albert SAMAIN

 

 

 

 

Nikephoros-Lytras.jpg

 

Nikephoros LYTRAS

Attente.

LYTRAS est un peintre grec né en 1832 et mort en 1904.

(Provenance : Pinacothèque Nationale, Athènes)

 

 

 

NikiforosLytrasKuss.jpg

 

Le Baiser.

 

 

 

cestherdP.jpg

(...) Mon âme - comme un lys ! - passée à ta ceinture.

 

Illustration : photo toile ©estherdP

 

 

 

 


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24 juillet 2012 2 24 /07 /juillet /2012 05:25

 

 Louise-de-Vilmorin.jpeg

 

 

Viens

 

 

 

Viens, allons vivre en cachette,

Garde mon cœur sur ta main,

Ayons des amours secrètes :

Ne nous disons jamais rien.

 

 

Donne, donne…

 

 

Louise de Vilmorin

Le Sable du sablier, 1945

 


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22 juillet 2012 7 22 /07 /juillet /2012 05:52

 

 

 

 

LA JEUNE VEUVE

 

     

    La perte d’un époux ne va point sans soupirs ;

    On fait beaucoup de bruit ; et puis on se console :

    Sur les ailes du Temps la tristesse s’envole,

                Le Temps ramène les plaisirs.

                Entre la veuve d’une année

                Et la veuve d’une journée

    La différence est grande ; on ne croirait jamais

                Que ce fût la même personne :

    L’une fait fuir les gens, et l’autre a mille attraits.

    Aux soupirs vrais ou faux celle-là s’abandonne ;

    C’est toujours même note et pareil entretien ;

                On dit qu’on est inconsolable ;

                On le dit, mais il n’en est rien,

                Comme on verra par cette fable,

                Ou plutôt par la vérité.

     

                L’époux d’une jeune beauté

    Partait pour l’autre monde. À ses côtés, sa femme

    Lui criait : « Attends-moi, je te suis ; et mon âme,

    Aussi bien que la tienne, est prête à s’envoler. »

                Le mari fait seul le voyage.

    La belle avait un père, homme prudent et sage ;

                Il laissa le torrent couler.

                À la fin, pour la consoler :

    « Ma fille, lui dit-il, c’est trop verser de larmes :

    Qu’a besoin le défunt que vous noyiez vos charmes ?

    Puisqu’il est des vivants, ne songez plus aux morts.

                Je ne dis pas que tout à l’heure

                Une condition meilleure

                Change en des noces ces transports ;

    Mais, après certain temps, souffrez qu’on vous propose

    Un époux beau, bien fait, jeune, et tout autre chose

          Que le défunt. — Ah ! dit-elle aussitôt,

                Un cloître est l’époux qu’il me faut. »

    Le père lui laissa digérer sa disgrâce.

                Un mois de la sorte se passe ;

    L’autre mois, on l’emploie à changer tous les jours

    Quelque chose à l’habit, au linge, à la coiffure :

                Le deuil enfin sert de parure,

                En attendant d’autres atours ;

                Toute la bande des Amours

    Revient au colombier ; les jeux, les ris, la danse,

                Ont aussi leur tour à la fin :

                On se plonge soir et matin

                Dans la fontaine de Jouvence.

    Le père ne craint plus ce défunt tant chéri ;

    Mais comme il ne parlait de rien à notre belle :

                « Où donc est le jeune mari

                Que vous m’avez promis ? » dit-elle.

     

 

 

JEAN DE LA FONTAINE

Fables XXI, livre sixième.

 

 

 

 

la-jeune-veuve_.jpg

La Jeune Veuve

Illustration de Gustave DORE   

 

 

W.Bouguereau.jpg 

      ... Toute la bande des Amours

   Revient au colombier ...

 

William BOUGUEREAU, 1825 - 1905

 

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(...)  On se plonge soir et matin

Dans la fontaine de Jouvence. (...)

 

Jean-Léon GEROME, 1824 - 1904

 


 

...Le temps n'est-il pas le plus grand consolateur ? Apophtegme bien connu de ceux qui ont atteint l'âge de la sagesse, comme le père de la Belle et, sans doute, La Fontaine lui-même... 

 



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21 juillet 2012 6 21 /07 /juillet /2012 05:09

 

 

 

Guillaume-Apollinaire-Calligramme.JPG

 

 

 

 

Guillaume Apollinaire.

 

 


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20 juillet 2012 5 20 /07 /juillet /2012 04:55

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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