Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 décembre 2011 5 09 /12 /décembre /2011 07:59

 

 

Source : Dépêche AFP. Déclaration de F.Hollande du 16.10.2011 à 10h35. 


 

"Je veux ré-enchanter le rêve !"

 

 

 

hollande.jpg

 

 

 


Partager cet article
Repost0
8 décembre 2011 4 08 /12 /décembre /2011 07:57

 

 

 

La lessive

 

Chaque semaine, mes parents,

Cinq tantes, dix oncles, vingt nièces,

Cent cousins, des petits, des grands,

Se pressent dans la même pièce.

 

Dans la machine, ils introduisent

Mille corsages et chemises,

Cent mille slips et pyjamas,

Un million de paires de draps.

 

Nylon, dentelles ou guenilles,

Chaque semaine nous avons

Cette habitude : nous lavons

Notre linge sale en famille.

 

Jacques Charpentreau

 

 


Partager cet article
Repost0
7 décembre 2011 3 07 /12 /décembre /2011 07:55

 

 

Je ne vous ferai pas de vers

 

 

Je ne vous ferai pas de vers,

Madame, blonde entre les blondes,

Vous réduirez trop l'univers,

Vous seriez reine sur les mondes.

         

Vos yeux de saphir, grands ouverts,

Inquiètent comme les ondes

Des fleuves, des lacs et des mers

Et j'en ai des rages profondes.

       

Mais je suis pourtant désarmé

Par la bouche, rose de mai,

Qui parle si bien sans parole,

         

Et qui dit le mot sans pareil,

Fleur délicieusement folle

Eclose à Paris, au soleil.

 

 

Charles CROS.

 

 

 

anthropometries.jpg

...Vos yeux de saphir, grands ouverts, 

 

 

Yves Klein. Anthropométries, 1960.

 


 


Partager cet article
Repost0
6 décembre 2011 2 06 /12 /décembre /2011 07:49

 

 

 

Terre-Lune

 

Terre Lune, Terre Lune

Ce soir j'ai mis mes ailes d'or

Dans le ciel comme un météore

Je pars

 

Terre Lune, Terre Lune

J'ai quitté ma vieille atmosphère

J'ai laissé les morts et les guerres

Au revoir

 

Dans le ciel piqué de planètes

Tout seul sur une lune vide

Je rirai du monde stupide

Et des hommes qui font les bêtes

 

Terre Lune, Terre Lune

Adieu ma ville, adieu mon cœur

Globe tout perclus de douleurs

Bonsoir.

 

Boris Vian

 

 

Vian.-sacem.jpg

 

 


Un poète
C’est un être unique
A des tas d’exemplaires
Qui ne pense qu’en vers
Et n’écrit qu’en musique
Sur des sujets divers
Des rouges et des verts
Mais toujours magnifiques

 

 

Boris Vian,1920-1959.


Partager cet article
Repost0
5 décembre 2011 1 05 /12 /décembre /2011 07:41

 

 

 

La Faune

 

    Et toi, que manges-tu, grouillant ?

— Je mange le velu qui digère le pulpeux qui ronge le rampant.

 

    Et toi, rampant, que manges-tu ?

— Je dévore le trottinant qui bâfre l’ailé qui croque le flottant.

 

    Et toi, flottant, que manges-tu ?

— J’engloutis le vulveux qui suce le ventru qui mâche le sautillant.

 

    Et toi sautillant que manges-tu ?

— Je happe le gazouillant qui gobe le bigarré qui égorge le galopant.

 

    Est-il bon, chers mangeurs, est-il bon le goût du sang ?

— Doux, doux ! tu ne sauras jamais comme il est doux, herbivore !

 

 

Norge

 

 

 


le-boeuf-ecorche-Rembrandt.JPG 

...Est-il bon, chers mangeurs, est-il bon le goût du sang ?

 

Rembrandt. Le boeuf écorché.

 

 

 

 

Soutine.jpg

Soutine. Etude sur Le boeuf écorché de Rembrandt.


Peintre français d'origine russe issu d'une famille juive, Chaïm Soutine fréquenta l'Académie de Vilnius, de 1910 à 1913, après avoir péniblement surmonté l'opposition de sa famille et de la communauté juive. En 1913, il se rendit à Paris où il fréquenta l'atelier du peintre Fernand Cormon à l'Académie des Beaux-Arts. Mais ce furent surtout les oeuvres conservées au Musée du Louvre qui attirèrent Soutine : il put notamment y admirer Rembrandt, Goya et Courbet. En 1915, l'artiste fit la rencontre de Modigliani, avec lequel il tissa une solide amitié qui lui permit de s'insérer dans le monde artistique parisien. 

 


Partager cet article
Repost0
4 décembre 2011 7 04 /12 /décembre /2011 08:12

 

 

 

Amarissimes.

 

Est-ce moi qui pleurais ainsi

    — Ou des veaux qu’on empoigne —

D’écouter ton pas qui s’éloigne,

    Beauté, mon cher souci ?

 

Et (je t’en fis, à pneumatique,

    Part, — sans aucun bagou)

Ces pleurs, ma chère, avaient le goût

    De l’onde adriatique.

 

Oui, oui : mais vous parlez de cri,

    Quand je repris ma lettre.

Grands dieux !... J’aurais mieux fait, peut-être,

    D’écrire à son mari.

 

 

Paul-Jean TOULET in Contrerimes, 20

 

 

 

drolling-homme-nu--.jpg

 

...Grands dieux !... J’aurais mieux fait, peut-être,

    D’écrire à son mari.

 

 

Illustration : Martin Drölling (1752-1817).  Homme nu, assis et écrivant. 

Palais des Beaux-Arts de Lille.

 

 


Partager cet article
Repost0
3 décembre 2011 6 03 /12 /décembre /2011 08:17

 

 

 

 

Couple

 

 

Partager cet article
Repost0
2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 08:17

 

 

 

Le désir de garder est aussi inséparable du désir de détruire. C'est que garder, c'est perdre. Si pour garder la trace de ce qui se passe maintenant, je prends une note pour ne pas l'oublier, je l'inscris sur du papier, et je la mets dans ma poche. Si ça s'arrête là ça veut dire que je perds, que j'expose le papier à sa perte. Pour garder, il faut que j'expose à la perte. Cette exposition à la perte, c'est un geste double dont la dualité est irréductible. Vouloir garder en mémoire, c'est exposer à l'oubli. C'est ce que j'appelle "le mal d'archive". Il y a la souffrance liée à l'archive et le désir d'archive. C'est le désir d'archive qui traverse cette expérience de la destructibilité radicale de l'archive. 

Si on était sûr que la destructibilité de l'archive était accidentelle, et que dans certains cas, il peut y avoir un accident mais que tout peut être gardé en principe, il n'y aurait ni besoin d'archive, ni souci d'archive. S'il y a un souci et une souffrance de l'archive, c'est parce qu'on sait que tout peut être détruit sans restes. Non seulement sans trace de ce qui a été, mais sans mémoire de la trace, sans le nom de la trace. Et c'est ce qui est à la fois la menace de l'archive et la chance de l'archive. L'archive doit être dehors, exposé au dehors.

 

Jacques Derrida."Archive et brouillon" in Pourquoi la critique génétique? 1998

Jacques Derrida, 1930 -2004, est un philosophe français.


 

 

memorial-holocauste-Berlin.jpg

 

 

Berlin, Mémorial de l'Holocauste.

Inauguré en 2005, le Mémorial est situé dans le centre historique de Berlin, à deux pas de la Porte de Brandebourg et face à l'ambassade des Etats-Unis. Conçu par Peter Eisenman, architecte américain, il aligne 2711 stèles de béton gris anthracite, toutes identiques en longueur et largeur, seules les hauteurs diffèrent.

 


Partager cet article
Repost0
1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 07:42

 

 

   Nous poursuivons la publication d'extraits arbitrairement choisis

dans le Journal de Jules RENARD.

 

 

 

 

5 janvier. 


Ses gestes surtout le distinguaient. Il prenait des mots à même sa bouche et, les enlevant, les faisait miroiter un moment entre ses doigts, comme des bagues. 


 

7 janvier.

Docquois me dit : 


-- Ce que vous faites, ce sont des feuilles qui tombent d'un arbre. Ceux qui ne comprennent pas se demandent où est l'arbre. 


Lire toujours plus haut que ce qu'on écrit. 


Le sourire est le commencement de la grimace. 


 

11 janvier. 


La volupté du mensonge. 


Quand il fait l'éloge de quelqu'un, il lui semble qu'il se dénigre un peu. 


Il s'endettait, dans la mesure de ses ressources. 


Dévisager les gens pour se faire l'oeil.

 

 

 

 


...à suivre, bien entendu... 


Partager cet article
Repost0
28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 08:16

 

 

 

La grenouille aux souliers percés

 

 

La grenouille aux souliers percés

A demandé la charité

Les arbres lui ont donné

Des feuilles mortes et tombées

Les champignons lui ont donné

Le duvet de leur grand chapeau

L'écureuil lui a donné

Quatre poils de son manteau

L'herbe lui a donné

Trois petites graines.

Le ciel lui a donné

Sa plus douce haleine

Mais la grenouille demande toujours,

Demande encore la charité

Car ses souliers sont toujours,

Sont toujours percés.

 

 

Robert Desnos

 

 

Claude-Monet-Effet-d-automne-a-Argenteuil--1873.JPG

 

...Les arbres lui ont donné

Des feuilles mortes et tombées...

 

 

 

Claude Monet, Effet d'automne à Argenteuil, 1873.

 

 


Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : nuageneuf.over-blog.com
  • : Poésie, Poésie pour enfant, Poésie pour la jeunesse, Textes classiques et modernes, Mémoire de la Shoah,
  • Contact

Recherche

Archives

Pages