De Jacques DUPIN, dont nous venons de signaler le décès ici
« S’en tenir à la terre, à l’écriture de la terre, et relever du feu — se lever avec le feu… notre rencontre future, des milliers de fois la première, et la seule… la rectitude, la syncope d’une seule nuit… des élans divergent qui se joignent dans l’épissure de la nuit, un cordage trempé, et le pas de l’un glissant sur le corps de l’autre à travers labours et forêts, déserts et glaciers…
un pas, une enjambée, la dernière toujours — et la suivante, désaccordée, ici, tendue, entendue de personne… le pas qui gravit, qui marque la crête, le même pas descend au ravin… le même pas qui se tient plus haut, à l’aplomb de nous, vertigineux, et passe plus loin dans le souffle, dans l’attente du souffle et de la douleur… »
Jacques DUPIN
Échancré
P.O.L, 1990
Né en 1927 à Privas dans le sud de la France, JACQUES DUPIN vécut à Paris depuis 1944. Son premier recueil de poésie, Cendrier du voyage (GLM, 1950), est préfacé par René Char. À partir de 1952, il travaille pour la revue Cahiers d’art, faisant connaissance avec de nombreux artistes comme Constantin Brancusi, Pablo Picasso, Victor Brauner, Wilfredo Lam, Alexander Calder, Jean Hélion, Georges Braque, Nicolas De Staël, Joan Miró et Alberto Giacometti.
Jacques DUPIN fut entre autres le biographe de MIRO.