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30 août 2012 4 30 /08 /août /2012 05:15

 

 

 

 

Je pullule

 

Je grouille, je fuse, j’abonde,

J’éclos, je germe, je racine,

Je ponds, j’envahis, je réponds.

Je me double et puis me décuple.

Je suis ici, je suis partout,

Dedans, dehors et au milieu

Dans le sec et dans le liquide

Comme je suis au fond du fer,

Du bois, de l’air et de la chair.

 

J’ai beau m’annuler, inutile :

Je reviens toujours par-delà,

Je serpente et je papillonne,

J’enfante, fourmille et crustace,

Je me fourre dans toute race

Pullule, fermente et m’empêtre.

Le néant ne veut pas de moi

Et je lutte à mort avec la

Difficulté de ne pas être.

 

 

NORGE

Le Stupéfait, 1988

 

 

 

norge.jpg

 

NORGE

Dessin au trait, origine inconnue

 


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29 août 2012 3 29 /08 /août /2012 05:51

 

 

Louise de Vilmorin, telle Sidonie (voir ici l'article consacré au poème de Charles Cros et aux interprétations de Brigitte Bardot), eut plus d'un amant. Louise, c'est Sacha Guitry au féminin.

- Je t'aimerai toujours, ce soir, lance-t-elle à l'amoureux du présent, Orson Welles. Ou à Saint-Exupéry: - Je t'enlacerai, tu t'en lasseras. Tous étaient sous la coupe de son immense pouvoir de séduction. Elle avait plus que l'embarras du choix. Elle n'a pas titré par hasard son premier recueil de poésies "Fiançailles pour rire", dont voici un des poèmes :

 

  

Choisir n’est pas trahir

 

Eau-de-vie, au-delà

À l'heure du plaisir

Choisir n'est pas trahir

Je choisis celui-là.

 

Je choisis celui-làtamara_de_lempicka_4.jpg

Qui sait me faire rire

D'un mot par-ci par-là

Comme on fait pour écrire

 

Comme on fait pour écrire

Il va de-ci de-là

Sans que j'ose lui dire

J'aime bien ce jeu-là

 

J'aime bien ce jeu-là

Qu'un souffle fait finir.

À l'heure du plaisir

Je choisis celui-là.

 

Louise de Vilmorin

 Fiançailles pour rire – 1939 -

 

 

 

 

Tamara DE LEMPICKA (1898-1980) a peint Louise de Vilmorin (cf. tableaux ci-dessous.) Voir une partie de son oeuvre :


 

 


 

 

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28 août 2012 2 28 /08 /août /2012 05:51

 

 

 

Le silence est d'or

 

 

"Oui, le silence est d'or",
Me dit toujours maman.
Et pourquoi pas alors,

 

On lira la suite ici


Maurice Carême
Fleurs de soleil
© Fondation Maurice Carême
 

 

 

 

 

silence.jpg

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26 août 2012 7 26 /08 /août /2012 06:02

 

 

 

Femme et chatte

 

Elle jouait avec sa chatte,

Et c'était merveille de voir

La main blanche et la blanche patte

S'ébattre dans l'ombre du soir.

 

Elle cachait - la scélérate ! -

Sous ces mitaines de fil noir

Ses meurtriers ongles d'agate,

Coupants et clairs comme un rasoir.

 

L'autre aussi faisait la sucrée

Et rentrait sa griffe acérée,

Mais le diable n'y perdait rien...

Et dans le boudoir où, sonore,

Tintait son rire aérien,

Brillaient quatre points de phosphore.

 

 

 

Paul Verlaine

Poèmes saturniens

Caprices, 1866

1er poème de la section Caprices

 

 

 

 

Les Chats de Léonor FINI


 

le-chat-199x300 

 

 

 

fini0505021

 

 

L.FINI-chats.jpg 

 

 

leonor-fini-chats.JPG 

 

 

 

leonor-fini-Psyche.JPG

 

Léonor FINI

Psyché, 1975

 


 


Leonor-Fini-copie-1.JPG

Léonor FINI

Photo

 

 

 

 


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25 août 2012 6 25 /08 /août /2012 05:48

 

 

 

Kisling.Rubinstein, 1944

 

KISLING

RUBINSTEIN, 1944

 

 

 

La chaîne Arte a (re)diffusé il y a peu un magnifique document sur Arthur RUBINSTEIN. Il reste visible sur le site d'Arte-tv.com.


 

Arthur RUBINSTEIN rapporte malicieusement qu'à la fin d'un concert, une spectatrice virevoltante et enthousiaste le félicite :

 

- Vous avez joué comme un Dieu, mon cher Maître.

- Oui. Je vous remercie. Mais Dieu ne joue pas du piano.

 

 

 

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25 août 2012 6 25 /08 /août /2012 05:21

 

 

25 août 1944  -  25 août 2012     

 

 

Discours du général de Gaulle

sur le perron de l'Hôtel de ville, le 25 août 1944

 

 

Pourquoi voulez-vous que nous dissimulions l'émotion qui nous étreint tous, hommes et femmes, qui sommes ici, chez nous, dans Paris debout pour se libérer et qui a su le faire de ses mains. Non ! nous ne dissimulerons pas cette émotion profonde et sacrée. Il y a là des minutes qui dépassent chacune de nos pauvres vies. Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! mais Paris libéré ! libéré par lui-même, libéré par son peuple avec le concours des armées de la France, avec l'appui et le concours de la France tout entière, de la France qui se bat, de la seule France, de la vraie France, de la France éternelle. Eh bien ! puisque l'ennemi qui tenait Paris a capitulé dans nos mains, la France rentre à Paris, chez elle. Elle y rentre sanglante, mais bien résolue. Elle y rentre, éclairée par l'immense leçon, mais plus certaine que jamais, de ses devoirs et de ses droits. Je dis d'abord de ses devoirs, et je les résumerai tous en disant que, pour le moment, il s'agit de devoirs de guerre. L'ennemi chancelle mais il n'est pas encore battu. Il reste sur notre sol. Il ne suffira même pas que nous l'ayons, avec le concours de nos chers et admirables alliés, chassé de chez nous pour que nous nous tenions pour satisfaits après ce qui s'est passé. Nous voulons entrer sur son territoire comme il se doit, en vainqueurs. C'est pour cela que l'avant-garde française est entrée à Paris à coups de canon. C'est pour cela que la grande armée française d'Italie a débarqué dans le Midi ! et remonte rapidement la vallée du Rhône. C'est pour cela que nos braves et chères forces de l'intérieur vont s'armer d'armes modernes. C'est pour cette revanche, cette vengeance et cette justice, que nous continuerons de nous battre jusqu'au dernier jour, jusqu'au jour de la victoire totale et complète. Ce devoir de guerre, tous les hommes qui sont ici et tous ceux qui nous entendent en France savent qu'il exige l'unité nationale. Nous autres, qui aurons vécu les plus grandes heures de notre Histoire, nous n'avons pas à vouloir autre chose que de nous montrer, jusqu'à la fin, dignes de la France. Vive la France !

 

 

 

 

 

 

Note : Au fil des jours précédents, à compter du 21 août :

 

21/08/1944

Arrêt de la déportation des Juifs vers Auschwitz au départ de la gare de Bobigny toutefois...

 

22/08/1944

...Le dernier convoi de Juifs de France pour Auschwitz quitte la gare de Clermont-Ferrand.

 

23/08/1944

Capitulation roumaine devant l'Armée rouge.

La 2è DB du général Leclerc libère le camp de Drancy.

 

24/08/1944

Les premiers chars français de la 2è DB (Leclerc) entrent dans Paris, abandonné par les troupes allemandes.

Le maréchal Walter Model enraye, temporairement, l'offensive russe dans les Carpates.

Suppression du ghetto de Lodz.

Le camp de Fossoli est évacué. Un nouveau camp est construit à Bolzano. Un convoi en partira à l'automne pour Auschwitz. Au total, 7.500 juifs (sur 50.000) furent déportés d'Italie. Moins de 800 revindront.

 

25/08/1944

Les troupes soviétiques pénètrent en Allemagne. La Roumanie se retourne contre l’Allemagne.

A Paris, Von Choltitz, qui ne dispose que de 15.000 hommes de services, quelques dizaines de chars et une faible artillerie, signe, devant Leclerc, à 14h45, la capitulation des troupes allemandes. Le très opportuniste Von Choltitz n’exécute pas l'ordre d’Hitler de brûler Paris. L'ambassadeur d'Allemagne Otto Abetz quitte Paris.

120 personnes sont massacrées par les Allemands à Maillé (Indre-et-Loire).

A Rouen, l’aviation britannique lâche 150 bombes sur les restes de l’armée allemande.

La Roumanie déclare la guerre à l'Allemagne.

 

 


 combat-du-26-aout-1944-liberation-de-paris.jpg

      La une du quotidien Combat du 26 août 1944


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23 août 2012 4 23 /08 /août /2012 08:13

 

 

 

Nous avons évoqué le décès de Louis Jouvet dans un article paru le 16 août. Plusieurs commentaires sont parvenus et nous en extrayons celui-ci qui nous vient de Pierre :

 


On m'a rapporté ce mot de Jouvet. (Est-il authentique?)

Un jour celui-ci rendait visite à Sartre. Sur le pas de porte le secrétaire du philosophe demanda:

-Vous venez pour le maître?

et Jouvet de répondre:

-Oh non. Juste pour le voir.

Commentaire posté par Pierre hier à 13h21


 

Voici la réponse que nous pouvons faire à ce jour. Mais la question reste ouverte, tant les suggestions de réponses sont nombreuses.

Bonjour Pierre,

Merci de l'intérêt que vous portez à lire notre travail.

La "saillie" excellente que vous rapportez est bien difficile à rendre à César. Toutefois, sauf erreur ou omission, convenez qu'on imagine assez mal Jouvet tenir ce genre de propos ! En revanche, on la prête généralement à Sacha Guitry rendant visite à Cocteau. Le valet qui l'accueille lui demande :

- Vous venez pour le Maître ?

- Non merci ! Seulement pour le voir ! 

Ceci étant dit, une autre version existe. Elle met cette fois en présence les deux Jean, Cocteau et Marais. Elle nous est rapportée par le chanteur Dave, comme il le narre dans la vidéo qui suit :

 

 

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22 août 2012 3 22 /08 /août /2012 05:49

 

 

 

" Il existe des péchés dont le souvenir, plus que l'accomplissement,

fait le charme ; d'étranges triomphes qui flattent l'orgueil plus

encore que la passion. "

    

 Oscar Wilde.

 

 

 

Danaides-Rodin-1885.jpg

RODIN

Les Danaïdes, 1885.

 

 

 

Soulages1963.jpg

Pierre SOULAGES, 1963.

 


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20 août 2012 1 20 /08 /août /2012 05:24

 

 

 

Les bons chiens

 

 

(…) Arrière la muse académique ! Je n'ai que faire de cette vieille bégueule. J'invoque la muse familière, la citadine, la vivante, pour qu'elle m'aide à chanter les bons chiens, les pauvres chiens, les chiens crottés, ceux-là que chacun écarte, comme pestiférés et pouilleux, excepté le pauvre dont ils sont les associés, et le poète qui les regarde d'un œil fraternel.

Fi du chien bellâtre, de ce fat quadrupède, danois, king-charles, carlin ou gredin, si enchanté de lui-même qu'il s'élance indiscrètement dans les jambes ou sur les genoux du visiteur, comme s'il était sûr de plaire, turbulent comme un enfant, sot comme une lorette, quelquefois hargneux et insolent comme un domestique ! Fi surtout de ces serpents à quatre pattes, frissonnants et désœuvrés, qu'on nomme levrettes, et qui ne logent même pas dans leur museau pointu assez de flair pour suivre la piste d'un ami, ni dans leur tête aplatie assez d'intelligence pour jouer au domino!


A la niche, tous ces fatigants parasites !

Qu'ils retournent à leur niche soyeuse et capitonnée. Je chante le chien crotté, le chien pauvre, le chien sans domicile, le chien flâneur, le chien saltimbanque, le chien dont l'instinct, comme celui du pauvre, du bohémien et de l'histrion, est merveilleusement aiguillonné par la nécessité, cette si bonne mère, cette vraie patronne des intelligences !


Je chante les chiens calamiteux, soit ceux qui errent solitaires, dans les ravines sinueuses des immenses villes, soit ceux qui ont dit à l'homme abandonné, avec des yeux clignotants et spirituels : « Prends-moi avec toi, et de nos deux misères nous ferons peut-être une espèce de bonheur !» (…)

 

 

 

Charles Baudelaire (1821-1867)


Petits poèmes en prose (1864) ,

extrait du poème Les Bons Chiens (extrait)

 

 

 

 

Sacha-jmd.jpg

« Prends-moi avec toi, et de nos deux misères nous ferons

peut-être une espèce de bonheur !»

 

DESCAMPS

Sans titre

 (Toile datée du 10 août 2012)

 

 


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19 août 2012 7 19 /08 /août /2012 05:09

 

 

Il était une fois un artiste surréaliste qui, à partir de 1943, peint en reprenant les canons impressionnistes dans un style volontairement kitsch. Il s'appelle Magritte et ce genre est mal accepté par son entourage, au point qu'il va l'abandonner. De cette production il reste, entre autres, cette gouache :

 

 

 


 26848-Magritte--Rene.jpg

René MAGRITTE

Raminagrobis, le chat attendant le train

 



 

La Chatte métamorphosée en Femme

 

 

 

 

Un homme chérissait éperdument sa chatte ;

Il la trouvait mignonne, et belle, et délicate,

          Qui miaulait d'un ton fort doux :

          Il était plus fou que les fous.

Cet homme donc, par prières, par larmes,

          Par sortilèges et par charmes,

          Fait tant qu'il obtient du destin

          Que sa chatte, en un beau matin,

          Devient femme ; et, le matin même,

          Maître sot en fait sa moitié.

          Le voilà fou d'amour extrême,

          De fou qu'il était d'amitié.

          Jamais la dame la plus belle

          Ne charma tant son favori

          Que fait cette épouse nouvelle

          Son hypocondre de mari.

          Il l’amadoue, elle le flatte ;

          Il n'y trouve plus rien de chatte.

Un soir quelques souris qui rongeaient de la natte

Troublèrent le repos des nouveaux mariés.

          Aussitôt la femme est sur pieds.

          Elle manqua son aventure.

Souris de revenir, femme d'être en posture :

Pour cette fois elle accourut à point;

          Car, ayant changé de figure,

          Les souris ne la craignaient point.

          Ce lui fut toujours une amorce,

          Tant le naturel a de force.

Il se moque de tout, certain âge accompli.

Le vase est imbibé, l'étoffe a pris son pli ?

          En vain de son train ordinaire

          On le veut désaccoutumer :

          Quelque chose qu'on puisse faire,

          On ne saurait le réformer.

          Coups de fourche ni d'étrivières

          Ne lui font changer de manières;

          Et fussiez-vous embâtonnés,

          Jamais vous n'en serez les maîtres.

          Qu'on lui ferme la porte au nez,

          Il reviendra par les fenêtres.

 

Jean de La Fontaine

Fable XVIII, Livre II.


 

 

 

 

Quelques éclaircissements pour les jeunes lecteurs :


Charme: Au sens classique, signifie enchantement, sortilège.

 

Maître sot: Ironie de La Fontaine : l’homme est devenu maître en sottise !

 

Hypocondre signifie ici hypocondriaque dans le sens de fou, extravagant.

 

Il l'amadoue: Caresser en parlant du chat mais aussi flatter quelqu’un. La Fontaine joue sur les deux sens du terme.

 

En posture: En position de chat de guet, prêt à bondir.

 

L’amorce est - en langage de chasse - l’animal qui fait prendre la piste.

 

De son train ordinaire: De son allure ordinaire.

 

Les étrivières: Courroies reliant la selle aux étriers et qui servent facilement à frapper les flancs d'un cheval. 

 

Embâtonnées: Selon Furetière, il s’agit d’un « vieux mot qui signifiait autrefois un homme armé d’un bâton. »

 

Il reviendra par les fenêtres: Dans « Le Loup et le Renard » (Livre XII, fable 9), la morale est semblable :

Que sert-il qu’on se contrefasse ?

Prétendre ainsi changer est une illusion :

L’on reprend sa première trace

A la première occasion. 


 

 

 

Note : Comme souvent, Esope est l'initiateur de cette fable. Le titre était « La Chatte et Aphrodite ». Et dans la fable d'Esope, une jeune femme, éperdument amoureuse d’un jeune homme, demandait à Vénus à se voir transformer en chatte. Mais la déesse mit la belle à l’épreuve en lâchant une souris dans la chambre !

 

 


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