illustration : Couverture du recueil LES ANIMAUX ET LEURS HOMMES LES HOMMES ET LEURS ANIMAUX - 1920 -
Poisson
Les poissons, les nageurs, les bateaux
Transforment l'eau.
illustration : Couverture du recueil LES ANIMAUX ET LEURS HOMMES LES HOMMES ET LEURS ANIMAUX - 1920 -
Poisson
Les poissons, les nageurs, les bateaux
Transforment l'eau.
...Je ne suis pas seul
Je ne suis pas seul
Chargée
De fruits légers aux lèvres
Parée
De mille fleurs variées
Glorieuse
Dans les bras du soleil
Heureuse
D'un oiseau familier
Ravie
D'une goutte de pluie
Plus belle
Que le ciel du matin
Fidèle
Je parle d'un jardin
Je rêve
Mais j'aime justement
Paul Eluard
Médieuses.
Illustration :
FLORAISON NUPTIALE. On croirait un tableau à la fois impressionniste et surréaliste. Car ce ne sont pas des feuilles mortes qui s’accrochent à ce bosquet de hêtres espagnols, mais des millions de pinsons du Nord, tous revêtus de leur livrée nuptiale– orange, noir et blanc – dont les couleurs imitent à la perfection celles des feuillus en automne. Très grégaires lorsqu’ils remontent en février vers leurs zones de nidification scandinaves, ces passereaux étaient ce jour-là près de 2 millions à observer une halte dans les Pyrénées. Mais cela n’a rien d’un record : en 1951, des ornithologues suisses ont eu le bonheur et la stupéfaction d’en décompter 72 millions dans l’une de leurs forêts ! (© Biosphoto/Juan-Carlos Muñoz)
Je t'aime
Je t’aime pour toutes les femmes que je n’ai pas connues
Je t’aime pour tous les temps où je n’ai pas vécu
Pour l’odeur du grand large et l’odeur du pain chaud
Pour la neige qui fond pour les premières fleurs
Pour les animaux purs que l’homme n’effraie pas
Je t’aime pour aimer
Je t’aime pour toutes les femmes que je n’aime pas
Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu
Sans toi je ne vois rien qu’une étendue déserte
Entre autrefois et aujourd’hui
Il y a eu toutes ces morts que j’ai franchies sur de la paille
Je n’ai pas pu percer le mur de mon miroir
Il m’a fallu apprendre mot par mot la vie
Comme on oublie
Je t’aime pour ta sagesse qui n’est pas la mienne
Pour la santé
Je t’aime contre tout ce qui n’est qu’illusion
Pour ce cœur immortel que je ne détiens pas
Tu crois être le doute et tu n’es que raison
Tu es le grand soleil qui me monte à la tête
Quand je suis sûr de moi.
Paul Eluard
Le Phénix, 1951
Illustration : Constantin Brâncuşi. Le baiser.
Constantin Brancusi (1876-1957) est un sculpteur roumain.
Dans Le baiser 1907, même taille dans la figure, qui s’inscrit dans un cube à la base, et des deux personnages, des deux têtes, des deux yeux se touchant presque de part et d’autre d’une verticale, l’ensemble dessinant un demi-cercle, lui-même inclus dans les bords de la chevelure. Le tracé horizontal puis oblique des bras réunit l’ensemble.
Max Ernst
Au rendez-vous des amis, 1922
Derrière, de gauche à droite : Soupault, Arp, Morise, Sanzio, Eluard, Aragon, Breton, Di Chirico, Gala Eluard.
Au premier plan : Crevel (assis, de dos), Ernst, Dostoïevski, Fraenkel, Paulhan, Péret, Baargeld, Desnos.
Leurs yeux toujours purs
Jours de lenteur, jours de pluie,
Jours de miroirs brisés et d’aiguilles perdues
Jours de paupières closes à l’horizon des mers,
D’heures toutes semblables, jours de captivité.
Mon esprit qui brillait encore sur les feuilles
Et les fleurs, mon esprit est nu comme l’amour,
L’aurore qu’il oublie lui fait baisser la tête
Et contempler son corps obéissant et vain.
Pourtant, j’ai vu les plus beaux yeux du monde,
Dieux d’argent qui tenaient des saphirs dans leurs mains,
De véritables dieux, des oiseaux dans la terre
Et dans l’eau, je les ai vus.
Leurs ailes sont les miennes, rien n’existe
Que leur vol qui secoue ma misère
Leur vol d’étoile et de lumière
Leur vol de terre, leur vol de pierre
Sur les flots de leurs ailes,
Ma pensée soutenue par la vie et la mort.
Paul Eluard
Capitale de la douleur
1926
Ce poème est le 22ème des 45 poèmes de cette section. Eluard scande son désespoir après le départ de Gala, qui, "Avida Dollar", le quitte pour Salvador Dali.
Nous deux
Nous deux nous tenant par la main
Nous nous croyons partout chez nous
Sous l’arbre doux sous le ciel noir
De premier mai en premier mai
Comme si nous étions les feuilles d'un même arbre
Nous sommes rassemblés par le vent étouffant
Misère c'est la nuit et guerre le déluge
Du miroir qu'on nous tend ne reste que le plomb.
Et ce n'est pas d'hier mais de toujours qu'on ose
Nous promettre au néant nous qui rajeunissons
À chaque bon baiser comme à chaque printemps
Nous qui puisons dans l'avenir notre lumière.
D'un ciel mal étalé nos maîtres sont marqués
Nous notre force est nue elle est une et première
Toujours et pour demain sur terre nous les hommes
Nous ne connaîtrons que le poids du bonheur.
Le poids léger et doux des bourgeons et des fruits !
Paul ELUARD
Poèmes politiques
Ritsuo Sugiyama
Comme si nous étions les feuilles d'un même arbre...
Ritsuo Sugiyama
Copyright(©Ritsuo Sugiyama. All rights reserved.
Born in Kasugai City, Aichi Pref., Japan. During his adolescent days, Ritsuo wandered Mexico alone. After that, he started to paint, studying in University of Veracruz and collecting butterflies and rubbed copies of ruins. In 1970 he returned to Japan, but immediately jumped to Spain to study in University of Valencia. European paintings moved him into his own root Japanese paintings. Now he enjoys his original "SUMI" world. In 1991, Ritsuo got a prize of cultural merits from Kasugai City. He is a member of Hakushikai (Japanese Painting Association) and a part time teacher in Nanzan University. Ritsuo likes to make a cultural exchange with International Students through his paintings.
À peine défigurée
À peine défigurée
Adieu tristesse
Bonjour tristesse
Tu es inscrite dans les lignes du plafond
Tu es inscrite dans les yeux que j'aime
Tu n'es pas tout à fait la misère
Car les lèvres les plus pauvres te dénoncent
Par un sourire
Bonjour tristesse
Amour des corps aimables
Puissance de l'amour
Dont l'amabilité surgit
Comme un monstre sans corps
Tête désappointée
Tristesse beau visage.
Paul Eluard
René Magritte
La grande guerre, 1964
"Les titres doivent être une protection supplémentaire qui découragera toute tentative de réduire la poésie véritable à un jeu sans conséquence."
Magritte.
* *
Françoise Sagan est née le 21 juin 1935.
C’est à 18 ans qu’elle publie Bonjour tristesse, en 1954. La première phrase de son roman est :
« Sur ce sentiment inconnu, dont l'ennui, la douceur m'obsèdent, j'hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse. »
***
Le graffeur inconnu
Immeuble à Berlin.
La maison d'habitation de Schlesisches Tor (Wohnhaus Schlesisches Tor), également connue sous le nom Bonjour Tristesse, est un bâtiment berlinois à environ 100 mètres au sud-ouest de la station de U-Bahn Schlesisches Tor, au numéro 7 de la Schlesische Straße, dans le quartier de Kreuzberg.
Le bâtiment, dessiné par Álvaro Siza Vieira a été réalisé dans le cadre de l'exposition d'architecture 1984 (Internationale Bauausstellung 1984).
L'immeuble d'habitation Schlesisches Tor a été construit en 1982/1983, dans un vide interstitiel laissé par la guerre dans un ensemble d'immeubles anciens.
Le nom Bonjour Tristesse n'a pas été donné à l'immeuble par les architectes, mais par un graffeur inconnu, qui a tagué ces mots sur le pignon du bâtiment. Ce graffiti est probablement une critique à la façade grise et aux fenêtres monotones.
Couvre-feu
Que voulez-vous la porte était gardée
Que voulez-vous nous étions enfermés
Que voulez-vous la rue était barrée
Que voulez-vous la ville était matée
Que voulez-vous elle était affamée
Que voulez-vous nous étions désarmés
Que voulez-vous la nuit était tombée
Que voulez-vous nous nous sommes aimés.
PAUL ELUARD
Poésie et Vérité
Air vif
J’ai regardé devant moi
Dans la foule je t’ai vue
Parmi les blés je t’ai vue
Sous un arbre je t’ai vue
Au bout de tous mes voyages
Au fond de tous mes tourments
Au tournant de tous les rires
Sortant de l’eau et du feu
L’été l’hiver je t’ai vue
Dans ma maison je t’ai vue
Entre mes bras je t’ai vue
Dans mes rêves je t’ai vue
Je ne te quitterai plus.
PAUL ELUARD
Derniers poèmes d’amour, 1963
A l'ombre des arbres
A l'ombre des arbres
Comme au temps des miracles,
Au milieu des hommes
Comme la plus belle femme
Sans regrets, sans honte,
J'ai quitté le monde
- Qu'avez-vous vu ?
- Une femme jeune, grande et belle
En robe noire très décolletée.
Paul ELUARD
Capitale de la douleur
Le modèle assis
... Une femme jeune, grande et belle ...
Femme nue
Musée des impressionnistes de GIVERNY
Albert BESNARD
1849 - 1934
*
Vanity
Le peintre italien Pino Dangelico est mort en 2010. En cliquant sur son nom ci-dessus, on trouvera un article assez complet sur ce peintre qui se faisait appeler Pino.
*
Mireille DARC
Le grand blond avec une chaussure noire, 1972
Mireille Darc (— Qui a dit "Vador" ? —) porte ici une robe en noir très décolletée signée Guy Laroche.