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25 novembre 2012 7 25 /11 /novembre /2012 06:02

 

 

 

 

 

 

      Il n’y a pas de Calais…

 

 

Coluche avait construit un sketch autour de Calais et de son "pas" en jouant sur la polysémie* de ce mot ; précisément en voyant dans ce "pas" une négation : "Ils auraient pu prévenir qu'il n'y a pas de Calais"... Mais nous ne parlons point de ce pas-là.

 

Un récent reportage du Monde  sur les grands détroits évoquait le "pas de Calais". Notez l'absence de capitale à pas,  qui est ici un nom commun, de même que l'absence de trait d'union : il s'agit du passage maritime entre la France et l'Angleterre qui a reçu le nom du port le plus proche, Calais (pour les Anglais, en face, c'est le strait of Dover). A ne pas confondre avec le département dont Calais est un chef-lieu d'arrondissement, qui a reçu les traits d'union administrativement réglementaires et la majuscule initiale.

 

Il existe donc deux PDC : l'un terrestre, le Pas-de-Calais, l'autre maritime, le pas de Calais, qui se jouxtent, l'un nappant l'autre, si l'on peut dire, que rien ne sépare à l'oral et que seule une typo bien comprise permet de distinguer.

 

Vous voilà prévenus :

pas de pas de deux pour ces deux pas.

 


 

* "pas" a une trentaine d'acceptions. Ici, il est synonyme de détroit ou de pertuis. On pourrait donc dire le pas des Dardanelles ou le pas d'Antioche.

 

Il n'y a pas de Calais non plus... sans ses bourgeois. Ici le groupe sculpté par Rodin reprenant un célèbre épisode de la guerre de Cent Ans.

 

Les Bourgeois de Calais,

 

Dans les jardins du musée Rodin de Paris 

RODINLes-Bourgeois-de-Calais-de-dos.JPG

au musée RODIN

 

Bourgeois_de_Calais-_musee_Rodin.JPG

musée RODIN

 

Rodin--Les-Bourgeois-de-Calais-London.jpg

à Londres

 

 


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24 novembre 2012 6 24 /11 /novembre /2012 06:02

 

 

 

 

Le caillou

 

le caillou est une créature

parfaite

égal à lui-même

protégeant ses limites

empli exactement

d'un sens de pierre

dont l'odeur ne rappelle rien

n'effraie pas ne suscite pas de désir

son ardeur et sa froideur

sont justes et pleines de dignité

je suis pétri de remords

quand je le tiens dans ma paume

et que son noble corps

est empreint d'une fausse chaleur

- Les cailloux ne se laissent pas apprivoiser

ils nous regarderont jusqu'à la fin

d'un œil calme très clair

 

Zbigniew Herbert

 

Etude de l'objet, 1961

 

 

Celan-et-Gisele-LESTRANGE-Thiais.jpg

 

...  - Les cailloux ne se laissent pas apprivoiser

 

Celan-et-Gisele-LESTRANGE-Thiais-2.jpg

... ils nous regarderont jusqu'à la fin

d'un œil calme très clair

 

La tombe de Paul CELAN au cimetière parisien de Thiais.    

 


Le poète polonais Zbigniew Herbert (1924 - 1998) est originaire de Lwow (aujourd'hui en Ukraine). On lui doit dix recueils de poèmes, des pièces de théâtre ou radiophoniques (Pièces, 1970), deux recueils d'essais sur des thèmes aussi divers que Lascaux ou la peinture hollandaise...

 Resté fidèle à ses idéaux de soldat de la résistance non communiste, Zbigniew Herbert refuse d'accepter le régime imposé par les Soviétiques en 1945, ce qui lui vaut des débuts retardés puisqu'il ne publie son premier recueil Corde de lumière qu'en 1956. Suivront Hermès, Le chien et l'étoile (1957), Étude d'objet (1961), Inscription (1969). Herbert a toujours considéré le communisme comme un totalitarisme aussi nuisible que le nazisme. Le public polonais lui en sait gré, et le poète en reçoit une reconnaissance éclatante quand, déjà célèbre, il met tout son prestige dans la lutte contre le régime du général Jaruzelski et publie à Paris en 1983 son recueil Rapport de la ville assiégée.

déjà publié, de HERBERT, à retrouver ici

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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 09:30

 

 

Pour Christelle, tendrement.

 

 

 

 


Quand on perd ses parents, 
 on s'appelle orphelin 
 Quand on perd son épouse, 
 alors on s'appelle veuf 
 Quand on perd sa jeunesse, bien 
 entendu, c'est vieux que l'on devient 
 Mais quand on perd son gamin, 
 y a pas de mot 

 Il n'y a pas de nom pour décrire la mère, 
 Celle qui borde son garçon au cimetière, 
 Jamais un seul poète, un seul pasteur, 
 jamais un seul auteur 
 N'a eu assez de lettres 
 pour tant d'douleur 

 Quand on perd la raison, 
 bien sûr on s'appelle fou 
 Et puis on s'appelle pauvre à perdre 
 trop de sous 
 Quand on perd la mémoire, tout d'suite 
 on est qualifié d'amnésique 
 Mais y a des choses qu'aucun mot n'explique 
 On aura beau fouiller les plus vieux dictionnaires 
 Posséder le plus vaste des vocabulaires 
 Décortiquer Baudelaire, jusque

 sous terre,jusqu'à son dernier vers

  


 Il n'y a pas de mot, pas de manière 
 D'appeler le parent d'un enfant 
 qui n'est plus 
 Il n'y a pas de mot pour ça qui soit connu 

 Quand on perd ses parents, 
 on s'appelle orphelin 
 Quand on perd son mari, 
 alors on s'appelle veuve 
 Quand on perd son petit, 
 c'est évident, il n'y a pas de mot 

 Pourtant y en a des mots 
 qui nous émeuvent 
 Mais là, y en a aucun, y a vraiment 
 rien à dire 
 On ne sait même plus trop 
 si on a l'droit de vivre 
 Mais bon on vit quand même, on vit tout 
 simplement pour n'pas crever 
 On rit pour n'pas pleurer 
 des flots sans rive 

 Oui, on vit parc' que lui, 
 il n'pourra plus le faire 
 On vit parce qu'on s'dit que sans doute, 
 il en s'rait fier 

 Quand on sauve un enfant, 
 on s'appelle héros 
 Mais quand on en perd un, y a pas de mot 
 Pas de mot

 

 

Paroles et musique Linda LEMAY


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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 09:05

 

 

 

J'ai lu que fumer est mauvais pour la santé,

J'ai arrêté de fumer.

 

 

J'ai lu que boire est mauvais pour la santé,

J'ai arrêté de boire.

 

J'ai lu que faire l'amour est mauvais pour la santé,

J'ai arrêté de lire.

 

 

Lechim AUTHEX

 

 

 

 

 

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22 novembre 2012 4 22 /11 /novembre /2012 06:23

 

22 novembre

Sainte Cécile

 

 

 

Sempe-Lesmusiciens1.jpg

 

 

 

Sempe-Lesmusiciens2.jpg

 

 

 

Sempe-Lesmusiciens3.jpg

 

 

 

Sempe-Lesmusiciens4.jpg

 

 

 

Sempe-Lesmusiciens5.jpg

 

©Jean-Jacques SEMPE

Les musiciens

 

 


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20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 05:43

 

 Plus sérieusement, il s'agira ici de proposer un extrait de Zadig ou la destinée.

 

*

(Avertissement : Toute ressemblance avec des personnages

existants est fortuite.)

 

*


À la cour du roi de Babylone, le jeune Zadig se fait apprécier pour ses qualités. Il se heurte aux méchants mais, après de nombreuses péripéties, il est nommé ministre du roi.

 

 

Le roi avait perdu son premier ministre. Il choisit Zadig pour remplir cette place. Toutes les belles dames de Babylone applaudirent à ce choix, car depuis la fondation de l’empire il n’y avait jamais eu de ministre si jeune. Tous les courtisans furent fâchés ; l’envieux en eut un crachement de sang, et le nez lui enfla prodigieusement [...]. Il [Zadig] se mit à exercer son ministère de son mieux.

Il fit sentir à tout le monde le pouvoir sacré des lois, et ne fit sentir à personne le poids de sa dignité. Il ne gêna point les voix du divan 1, et chaque vizir 2 pouvait avoir un avis sans lui déplaire. Quand il jugeait une affaire, ce n’était pas lui qui jugeait, c’était la loi ; mais quand elle était trop sévère, il la tempérait 3 ; et quand on manquait de lois, son équité 4 en faisait qu’on aurait prises pour celles de Zoroastre 5.

C’est de lui que les nations tiennent ce grand principe : qu’il vaut mieux hasarder 6 de sauver un coupable que de condamner un innocent. Il croyait que les lois étaient faites pour secourir les citoyens autant que pour les intimider. Son principal talent était de démêler la vérité, que tous les hommes cherchent à obscurcir.

Dès les premiers jours de son administration il mit ce grand talent en usage. Un fameux négociant de Babylone était mort aux Indes ; il avait fait ses héritiers ses deux fils par portions égales, après avoir marié leur sœur, et il laissait un présent de trente mille pièces d’or à celui de ses deux fils qui serait jugé l’aimer davantage. L’aîné lui bâtit un tombeau, le second augmenta d’une partie de son héritage la dot 7 de sa sœur ; chacun disait : « C’est l’aîné qui aime le mieux son père, le cadet aime mieux sa sœur ; c’est à l’aîné qu’appartiennent les trente mille pièces. »

Zadig les fit venir tous deux l’un après l’autre. Il dit à l’aîné : « Votre père n’est point mort, il est guéri de sa dernière maladie, il revient à Babylone. – Dieu soit loué, répondit le jeune homme ; mais voilà un tombeau qui m’a coûté bien cher ! » Zadig dit ensuite la même chose au cadet. – « Dieu soit loué, répondit-il, je vais rendre à mon père tout ce que j’ai ; mais je voudrais qu’il laissât à ma sœur ce que je lui ai donné. – Vous ne rendrez rien, dit Zadig, et vous aurez les trente mille pièces : c’est vous qui aimez le mieux votre père. »

 

 

 

VOLTAIRE

Zadig, chapitre 6,

1747.

 

1. divan : conseil des ministres.

2. vizir : ministre du sultan.

3. tempérait : atténuait.

4. équité : justice, impartialité.

5. Zoroastre : personnage religieux dont l’influence fut considérable.

6. hasarder de : prendre le risque de.

7. dot : biens qu’une femme apporte en mariage.

 

 

Zadig-copie-1.jpg

 

 

 

 

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19 novembre 2012 1 19 /11 /novembre /2012 12:20

 

 

 

    Mariage pour tous

 

 

 

 

SEMPE.QuelquesManifestants2000.jpg

©Jean-Jacques SEMPE.

Quelques manifestants, 2000

 

 

- Pensons à l'enfant qui n'a rien demandé

et qui se retrouverait avec

deux mères juives !

 

 

 

 


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18 novembre 2012 7 18 /11 /novembre /2012 06:02

 

 

Paul-Eluard.jpeg

 

      « Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d’autre »

 

 

 

 

Je t’aime

Je t’aime pour toutes les femmes que je n’ai pas connues
Je t’aime pour tous les temps où je n’ai pas vécu
Pour l’odeur du grand large et l’odeur du pain chaud
Pour la neige qui fond pour les premières fleurs
Pour les animaux purs que l’homme n’effraie pas
Je t’aime pour aimer
Je t’aime pour toutes les femmes que je n’aime pas

Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu
Sans toi je ne vois rien qu’une étendue déserte
Entre autrefois et aujourd’hui
Il y a eu toutes ces morts que j’ai franchies sur de la paille
Je n’ai pas pu percer le mur de mon miroir
Il m’a fallu apprendre mot par mot la vie
Comme on oublie

Je t’aime pour ta sagesse qui n’est pas la mienne
Pour la santé
Je t’aime contre tout ce qui n’est qu’illusion
Pour ce cœur immortel que je ne détiens pas
Tu crois être le doute et tu n’es que raison
Tu es le grand soleil qui me monte à la tête
Quand je suis sûr de moi.

 

Paul Eluard 

Le Phénix

 

 

Soutine-Femme-en-rouge.jpeg

Chaïm Soutine

La Femme en rouge

vers 1923-1924

 

 

 

La Femme en rouge (peinte vers 1923-1924) est l’un des plus beaux portraits de Chaïm Soutine. Assis dans un fauteuil au dossier et accoudoirs chantournés, sur un fond gâché vert, le corps désarticulé d’une femme suit les courbes du siège. Ses mains noueuses et surdimensionnées, faites de touches épaisses et mouvementées, sont traitées comme les cous ou les pattes de ses volailles. Le visage, surmonté d’un chapeau improbable, « monstrueux, brouillé, bosselé de meurtrissures, raviné de trous » (Elie Faure), affiche un rictus niais et annonce les déformations psychologiques des idiots de village, des folles, des vieillards séniles qu’il n’a cessé de peindre à la même période. La couleur rouge domine – couleur qu’il affectionne dans ses portraits (robes, éléments d’uniformes des grooms, valets de chambre ou enfants de chœurs) – et crée une sorte de chaos où lignes et volumes se confondent. Par son expressivité et son matiérisme, l’artiste traduit une vision tragique de l’humanité, qu’il partage avec ses maîtres que sont Rembrandt et Goya.

 

Eluard.jpeg 

 

Eugène Emile Paul GRINDEL, dit Paul ELUARD

 

Il meurt le 28 novembre 1952.

Cela fait tout juste soixante ans aujourd'hui.

Retrouvez trente-six poèmes de Paul Eluard en cliquant  ici

 

 

 



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17 novembre 2012 6 17 /11 /novembre /2012 10:31

edward-hpper-unefemme-au--soleil-61-jpg 

... Ô Soleil ! toi sans qui les choses

Ne seraient que ce qu'elles sont !


 

 

 

Hymne au soleil

 

 

Je t'adore, Soleil ! ô toi dont la lumière,

Pour bénir chaque front et mûrir chaque miel,

Entrant dans chaque fleur et dans chaque chaumière,

Se divise et demeure entière

Ainsi que l'amour maternel !

 

Je te chante, et tu peux m'accepter pour ton prêtre,

Toi qui viens dans la cuve où trempe un savon bleu

Et qui choisis, souvent, quand tu veux disparaître,

L'humble vitre d'une fenêtre

Pour lancer ton dernier adieu !

 

Tu fais tourner les tournesols du presbytère,

Luire le frère d'or que j'ai sur le clocher,

Et quand, par les tilleuls, tu viens avec mystère,

Tu fais bouger des ronds par terre

Si beaux qu'on n'ose plus marcher !

 

Gloire à toi sur les prés! Gloire à toi dans les vignes !

Sois béni parmi l'herbe et contre les portails !

Dans les yeux des lézards et sur l'aile des cygnes !

Ô toi qui fais les grandes lignes

Et qui fais les petits détails!

 

C'est toi qui, découpant la soeur jumelle et sombre

Qui se couche et s'allonge au pied de ce qui luit,

De tout ce qui nous charme as su doubler le nombre,

A chaque objet donnant une ombre

Souvent plus charmante que lui !

 

Je t'adore, Soleil ! Tu mets dans l'air des roses,

Des flammes dans la source, un dieu dans le buisson !

Tu prends un arbre obscur et tu l'apothéoses !

Ô Soleil ! toi sans qui les choses

Ne seraient que ce qu'elles sont !

 

 

Edmond ROSTAND

Chanteclerc, 1908

 

 

 

 

 

 

Joseph-DeCamp-Soleil-de-juin-1902.jpg

Joseph DeCamp

Soleil de juin, 1902

 

 

edward-hopper-morning-sun.52.jpg 

Edward Hopper

Morning sun,1952

 

edward-hpper-unefemme-au--soleil-61-jpg

Edward Hopper

Une femme au soleil, 1962

 

 


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16 novembre 2012 5 16 /11 /novembre /2012 10:46

 

 

 

 

"Je ne sais pas si Dieu existe. Mais s'il existe, j'espère qu'il a une

bonne excuse." 

 

 

 

Woody-Allen.jpg

 

 

 

"Aimer c'est souffrir. Pour éviter de souffrir, on doit ne pas aimer,


mais alors on souffre de ne pas aimer. C'est pourquoi, aimer


c'est souffrir, ne pas aimer c'est souffrir et souffrir c'est souffrir."

 

 

 


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