Il n’y a pas de Calais…
Coluche avait construit un sketch autour de Calais et de son "pas" en jouant sur la polysémie* de ce mot ; précisément en voyant dans ce "pas" une négation : "Ils auraient pu prévenir qu'il n'y a pas de Calais"... Mais nous ne parlons point de ce pas-là.
Un récent reportage du Monde sur les grands détroits évoquait le "pas de Calais". Notez l'absence de capitale à pas, qui est ici un nom commun, de même que l'absence de trait d'union : il s'agit du passage maritime entre la France et l'Angleterre qui a reçu le nom du port le plus proche, Calais (pour les Anglais, en face, c'est le strait of Dover). A ne pas confondre avec le département dont Calais est un chef-lieu d'arrondissement, qui a reçu les traits d'union administrativement réglementaires et la majuscule initiale.
Il existe donc deux PDC : l'un terrestre, le Pas-de-Calais, l'autre maritime, le pas de Calais, qui se jouxtent, l'un nappant l'autre, si l'on peut dire, que rien ne sépare à l'oral et que seule une typo bien comprise permet de distinguer.
Vous voilà prévenus :
pas de pas de deux pour ces deux pas.
* "pas" a une trentaine d'acceptions. Ici, il est synonyme de détroit ou de pertuis. On pourrait donc dire le pas des Dardanelles ou le pas d'Antioche.
Il n'y a pas de Calais non plus... sans ses bourgeois. Ici le groupe sculpté par Rodin reprenant un célèbre épisode de la guerre de Cent Ans.
Les Bourgeois de Calais,
Dans les jardins du musée Rodin de Paris
au musée RODIN
musée RODIN
à Londres