Plût-il à Dieu n’avoir jamais tâté
Plût-il à Dieu n’avoir jamais tâté
Si follement le tétin de m’amie !
Sans lui vraiment l’autre plus grande envie,
Hélas ! ne m’eût, ne m’eût jamais tenté.
Comme un poisson, pour s’être trop hâté,
Par un appât, suit la fin de sa vie,
Ainsi je vois où la mort me convie,
D’un beau tétin doucement apâté.
Qui eût pensé, que le cruel destin
Eût enfermé sous un si beau tétin
Un si grand feu, pour m’en faire la proie ?
Avisez donc, quel serait le coucher
Entre ses bras, puisqu’un simple toucher
De mille morts, innocent, me froudroie.
Pierre de RONSARD
Premier Livre des amours, 1553
Crédit photo ©Lankaart
Cet hermaphrodite serait une copie romaine de l'époque impériale (IIe siècle ap. JC) d'un original grec du IIe siècle av. JC. Redécouverte à Rome en 1608, la statue est alors acquise par le Cardinal Borghèse qui demanda à Le Bernin de réaliser le matelas (1619). Napoléon a acheté l'oeuvre en 1807. Elle se trouve désormais au musée du Louvre à Paris, dans la salle des Caryatides.