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27 octobre 2012 6 27 /10 /octobre /2012 05:45

 

 

 

 

C’est l’amour qui est essentiel.

Le sexe n’est qu’accidentel.

C’est peut-être pareil

Ou différent.

L’homme n’est pas un animal :

C’est une chair intelligente

Bien que parfois malade…

 

 

Fernando Pessoa

1888-1935

 

 

 

Lucian-Freud.jpg

(...) L’homme n’est pas un animal :

C’est une chair intelligente (...)

LUCIAN FREUD

Homme nu

MOMA, NYC

 

« Je ne pourrais jamais mettre quoi que ce soit dans une peinture si ce n’est pas là, en face de moiCe serait un mensonge sans intérêt, une simple ruse de bas étage. » Lucian Freud.

 


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25 octobre 2012 4 25 /10 /octobre /2012 05:04

 

 

 

Voyage en Grèce

 

J’aurai filé tous les nœuds de mon destin d’un trait, sans une escale: le cœur rempli de récits de voyages, le pied toujours posé sur le tremplin flexible des passerelles du départ et l’esprit trop prudent surveillant sans cesse les écueils.

Prisonnier entre les arêtes précises du paysage et les anneaux des jours, rivé à la même chaîne de rochers, tendue pour maîtriser les frénésies subites de la mer, j’aurai suivi, dans le bouillonnement furieux de leur sillage, tous les bateaux chargés qui sont partis sans moi. Hostile au mouvement qui va en sens inverse de la terre et, insensiblement, nous écarte du bord: regardant, le dos tourné à tous ces fronts murés, à ces yeux sans éclat, à ces lèvres cicatrisées et sans murmures, par-dessus les aiguilles enchevêtrées du port qui, les jours de grand vent, du fil de l’horizon tissent la voile des nuages. En attendant un autre tour. En attendant que se décident les amarres; quand la raison ne tient plus à la rime: quand le sort est remis au seul gré du hasard jusqu’au jour où j’aurais pu enfin prendre le large sur un de ces navires de couleur, sans équipage, qui vont en louvoyant mordre de phare en phare comme des poissons attirés par la mouche mordorée du pêcheur. Courir sous la nuit aimantée sans une étoile, dans le gémissement du vent et le halètement harassé de la meute des vagues pour, lorsqu’émerge enfin des profondeurs de l’horizon sévère le fronton limpide du matin, aborder, au signal du levant, l’éclatant rivage de la Grèce — dans l’élan sans heurt des flots dociles, frémissant parmi les doigts de cette large main posée en souveraine sur la mer.

 

 

Pierre REVERDY

Balle au bond

 

 

 

Bateaux.N.-de-Stael.jpeg

Nicolas DE STAEL

Bateaux

 

 

 

 

bateau-De-Stael.jpeg

 

...Tous les bateaux chargés qui sont partis sans moi...

 

 

Nicolas DE STAEL

Bateau

 

 


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24 octobre 2012 3 24 /10 /octobre /2012 10:07

 

 

 

 

Bleu de bleu

 

Quand j’ai besoin de bleu,

Quand j’ai besoin, de bleu, de bleu,

De bleu de mer et d’outre-mer,

De bleu de ciel et d’outre-ciel,

De bleu marin, de bleu céleste ;


Quand j’ai besoin profond,

Quand j’ai besoin altier,

Quand j’ai besoin d’envol,

Quand j’ai besoin de nage,

Et de plonger en ciel,

Et de voler sous l’eau ;


Quand j’ai besoin de bleu

Pour l’âme et le visage,

Pour tout le corps laver,

Pour ondoyer le cœur ;


Quand j’ai besoin de bleu

Pour mon éternité,

Pour déborder ma vie,

Pour aller au-delà

Rassurer ma terreur

Pour savoir qu’au-delà

Tout reprend de plus belle ;


Quand j’ai besoin de bleu,

L’hiver,

Quand j’ai besoin de bleu,

La nuit

J’ai recours à tes yeux.

 

 

Jean MOGIN

La Belle Alliance.

 

 

Jean Mogin (né en 1921). Poète, dramaturge, homme de radio, sa première pièce, A chacun selon sa faim, créée en 1950 au Vieux-Colombier, fut une révélation. Sa poésie est pure, dépouillée.

 

 

 

Renoir.Jeune-fille-au-ruban-bleu.jpeg

 

Jeune fille au ruban bleu*

 

 

renoir.La-petite-fille-au-ruban-bleu-irene-cahen-danvers.12.jpg

La petite fille au ruban bleu*

 

 

A propos de La petite fille au ruban bleu, voici un texte en forme d'hommage d'Henri MICHAUX :

 

"Dans le visage de la jeune fille est inscrite la civilisation où elle naquit. Elle s'y juge, satisfaite ou non, avec ses caractères propres. Le pays s'y juge encore plus, et si l'eau y est saine, légère, convenablement minéralisée, ce qu'y valent la lumière, le manger, le mode de vie, le système social...Le visage des filles, c'est l'étoffe de la race même, plus que le visage des garçons...Le visage est leur oeuvre d'art, leur inconsciente et pourtant fidèle traduction d'un monde...visages mystérieux portés par la marée des ancêtres... visage de la jeune fille à qui on n'a pas encore volé son ciel... visage musical qu'une lampe intérieure compose plus que ses traits et dont le visage de madone serait l'heureux aboutissement."

Henri MICHAUX 

 

 

* Bien entendu, les toiles sont de Pierre-Auguste RENOIR.

 


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23 octobre 2012 2 23 /10 /octobre /2012 08:07

 

 

 

 

Le doyen des anciens prisonniers du camp de la mort nazi d'Auschwitz-Birkenau, Antoni Dobrowolski, est décédé le 21 octobre 2012 à l'âge de 108 ans à Debno, dans le nord-ouest de la Pologne, a annoncé un historien du musée d'Auschwitz, Adam Cyra.

 

Né en 1904, Antoni Dobrowolski, un instituteur polonais, organisait pendant la Seconde guerre mondiale des cours clandestins pour enfants, interdits par l'Allemagne nazie en Pologne occupée. Arrêté en 1942 par la Gestapo, la police nazie, il a été déporté à Auschwitz avec le numéro de camp 38081, avant d'être transféré dans les camps de Gross-Rosen puis de Sachsenhausen en Allemagne, où il a été libéré en 1945. Il s'est installé après la guerre à Debno, où il a dirigé d'abord une école primaire, puis un lycée local.

 

Plus d’un million de Juifs européens ont été tués dans le camp nazi d'Auschwitz-Birkenau, devenu le symbole de l'holocauste. Entre 70.000 et 75.000 Polonais non juifs y ont également péri, ainsi que 21.000 Roms, 15.000 prisonniers de guerre soviétiques et 10.000 à 15.000 autres prisonniers, dont des résistants, selon les données du musée du camp.

 

 

*   *   *

 

 

 

Le parcours européen de mémoire
de Francine MAYRAN
se poursuit à LUXEMBOURG avec l'exposition
MEMOIRES DES DEPARTS
DEPARTS DE MEMOIRES ?
jusqu'au 10 décembre 2012
Quelques photos in situ ci-dessous :

Gerd-KLESTADT.jpeg

M. Gerd Klestadt, rescapé de Bergen-Belsen, devant son portrait sur béton, réalisé spécialement pour l'exposition.

Un portrait pour prolonger sa mémoire, lui qui témoigne inlassablement dans les écoles depuis 12 ans, pour sensibiliser au danger du racisme et de l'exclusion. 

 

f-mayran-a-droite.jpeg

M. Gerd Klestadt à gauche, Francine Mayran à droite.

 

      Rappel de l'adresse de l'exposition (cf. notre article du 1er octobre 2012) :

Centre de Documentation et de Recherche sur l'Enrôlement Forcé

Mémorial de la déportation

3A rue de la déportation

L-1415 LUXEMBOURG

 


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22 octobre 2012 1 22 /10 /octobre /2012 05:01

 

 

 

La demeure en juillet

 

 

La demeure en juillet, pendant l'après-midi.

A l'ombre des volets la chambre s'acclimate ;

Le silence est heureux, calme, doux, attiédi,

Pareil au lait qui dort dans une fraîche jatte.

 

La pendule de bois fait un bruit lent, hardi,

Semblable à quelque chat qui pousse avec sa patte

Les instants, dont l'un chante et l'autre est assourdi.

Le soleil va et vient dans l'ombre délicate.

 

Tout est tendre, paisible, encouragé, charmant,

On dirait que la joie auprès de nous habite ;

Pourtant l'on ne se sent aucun attachement...

Pourquoi n'est-ce jamais dans ces instants qu'on quitte

La vie, avec son grand espace de tourment ?

 

 

Anna de Noailles

1876 - 1933

 

 

 

Jean-Louis-Forain--1852-1931--Anna-de-Noailles--1914.jpeg

 

 

Anna de Noailles peinte en 1914 par

Jean-Louis FORAIN

 1852-1931

 

 

 

 

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21 octobre 2012 7 21 /10 /octobre /2012 05:36

 

 

 

 

L’Autre

 

« Je est un autre. » Arthur R.

 

 

À force de m’écrire

Je me découvre un peu

Je recherche l’Autre

J’aperçois au loin

La femme que j’ai été

Je discerne ses gestes

Je glisse sur ses défauts

Je pénètre à l’intérieur

D’une conscience évanouie

J’explore son regard

Comme ses nuits

Je dépiste et dénude un ciel

Sans réponse et sans voix

Je parcours d’autres domaines

J’invente mon langage

Et m’évade en Poésie

Retombée sur ma Terre

J’y répète à voix basse

Inventions et souvenirs

À force de m’écrire

Je me découvre un peu

Et je retrouve l’Autre.

 

 

Andrée CHEDID

Poème inédit, écrit pour le Printemps des Poètes 2008

 

 

 

 

A.Chedid-copie-1.jpg

 

 


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20 octobre 2012 6 20 /10 /octobre /2012 05:04

 

 

 

 

Jamais d'autre que toi

 

Jamais d'autre que toi en dépit des étoiles et des solitudes

En dépit des mutilations d'arbre à la tombée de la nuit

Jamais d'autre que toi ne poursuivra son chemin qui est le mien

Plus tu t'éloignes et plus ton ombre s'agrandit

Jamais d'autre que toi ne saluera la mer à l'aube quand

Fatigué d'errer moi sorti des forêts ténébreuses et

Des buissons d'orties je marcherai vers l'écume

Jamais d'autre que toi ne posera sa main sur mon front

Et mes yeux

Jamais d'autre que toi et je nie le mensonge et l'infidélité

 

L'aigle prisonnier dans une cage ronge lentement les barreaux

De cuivre vert-de-grisés

Quelle évasion!

C'est le dimanche marqué par le chant des rossignols

Dans les bois d'un vert tendre l'ennui des petites

Filles en présence d'une cage où s'agite un serin

Tandis que dans la rue solitaire le soleil lentement

Déplace sa ligne mince sur le trottoir chaud

Nous passerons d'autres lignes

Jamais jamais d'autre que toi

Et moi seul seul seul comme le lierre fané des jardins

De banlieue seul comme le verre

Et toi jamais d'autre que toi.

Ce navire à l'ancre tu peux couper sa corde

Jamais d'autre que toi.

 

Robert DESNOS

Corps et biens, 1927

section Les ténèbres, XXI

 

 

 

 

Plus-tu-t-eloignes-et-plus-ton-ombre-s-agrandit.jpg

    ... Jamais d'autre que toi ...

 

 


 

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19 octobre 2012 5 19 /10 /octobre /2012 05:00

 

 

 

 

 

« Il est vital pour le poète de lever des échos,

et de le savoir. Nul mieux que lui ne s'accorde

aux solitudes ; mais aussi, nul n'a plus besoin

que sa terre soit visitée »

 

 

 

Andrée CHEDID.

 

 

 

 

 

origine-inconnue.png

 

 

 


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18 octobre 2012 4 18 /10 /octobre /2012 05:34

 

 

 

 

François Hollande :
«Nous sommes tout près»
de la sortie de crise en zone euro.

Journal Le Monde, édition datée de ce jour.

 

 

 

ikea.jpg

 

Entretien d'embauche chez IKEA©

 

- Je vous en prie, asseyez-vous.

 

 

 

 

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17 octobre 2012 3 17 /10 /octobre /2012 05:02

 

 

 

 

 

La Coquette et l'abeille

 

Chloé, jeune, jolie, et surtout fort coquette,

Tous les matins, en se levant,

Se mettait au travail, j'entends à sa toilette ;

Et là, souriant, minaudant,

Elle disait à son cher confident

Les peines, les plaisirs, les projets de son âme.

Une abeille étourdie arrive en bourdonnant.

Au secours ! Au secours ! Crie aussitôt la dame :

Venez, Lise, Marton, accourez promptement ;

Chassez ce monstre ailé. Le monstre insolemment

Aux lèvres de Chloé se pose.

Chloé s'évanouit, et Marton en fureur

Saisit l'abeille et se dispose

A l'écraser. Hélas ! Lui dit avec douceur

L'insecte malheureux, pardonnez mon erreur ;

La bouche de Chloé me semblait une rose,

Et j'ai cru... ce seul mot à Chloé rend ses sens.

Faisons grâce, dit-elle, à son aveu sincère :

D'ailleurs sa piqûre est légère ;

Depuis qu'elle te parle, à peine je la sens.

Que ne fait-on passer avec un peu d'encens !

 


Jean-Pierre Claris de FLORIAN   

1755-1794

 

 

 

COROT.jpg

 

 

Chloé, jeune, jolie, et surtout fort coquette,

Tous les matins, en se levant,

Se mettait au travail, j'entends à sa toilette ;...

 

Jean-Baptiste Camille COROT

Fillette à sa toilette

(plus souvent nommé : Jeune fille à sa toilette)

Huile sur carton, 1860-1865

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