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17 janvier 2013 4 17 /01 /janvier /2013 06:08

 

 

 

 

Le cosmonaute et son hôte

 

Sur une planète inconnue,

un cosmonaute rencontra

un étrange animal :

il avait le poil ras,

une tête trois fois cornue,

trois yeux, trois pattes et trois bras!

« Est-il vilain ! pensa le cosmonaute

en s’approchant prudemment de son hôte.

Son teint a la couleur d’une vieille échalote,

son nez a l’air d’une carotte.

Est-ce un ruminant ? Un rongeur ? »

Soudain, une vive rougeur

colora plus encor le visage tricorne.

Une surprise sans bornes

fit chavirer ses trois yeux.

« Quoi! Rêvé-je ? dit-il. D’où nous vient, justes cieux,

ce personnage si bizarre sans crier gare !

Il n’a que deux mains et deux pieds,

il n’est pas tout à fait entier.

Regardez comme il a l’air bête, il n’a que deux yeux dans la tête !

Sans cornes, comme il a l’air sot ! »

C’était du voyageur arrivé de la terre

que parlait l’être planétaire.

Se croyant seul parfait et digne du pinceau,

il trouvait au Terrien un bien vilain museau.

Nous croyons trop souvent que, seule, notre tête

est de toutes la plus parfaite !

 

 

 

 

Pierre GAMARRA

 

Pierre Gamarra (1919- 2009) est poète, romancier et critique.

 

 

Pierre-Gamarra.jpg

 


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16 janvier 2013 3 16 /01 /janvier /2013 06:04

 

 

 

Quand Nietzsche fait fausse route sur Le Silence des bêtes (*)

et montre ici combien la pratique de l'assertion peut égarer...

A son crédit, Elisabeth de Fontenay n'était pas encore née (!)      

 

 

Nietzsche.jpg

 

 

      Nietzsche,

Seconde considération inactuelle,

Chapitre 1 (deux premiers paragraphes)

 

Considère le troupeau qui paît auprès de toi : il ne sait ce que c'est qu'hier ni aujourd'hui, il bondit çà et là, il bâfre, se repose, rumine, refait des bonds et ce, du matin jusqu'au soir et jour après jour, attaché serré par son plaisir et son déplaisir au pieu de l'instant, ce qui lui évite tristesse et lassitude. Cette vision est difficile à soutenir pour l'homme, car, s'il se targue de son humanité face à l'animal, il louche quand même avec envie sur son bonheur, car, ce qu'il veut à l'instar de l'animal -vivre sans tristesse ni lassitude -, lui seul le veut, et, s'il le veut, c'est en vain, puisqu'il ne le veut pas au sens de l'animal. Voici qu'un beau jour l'homme lui demanda : pourquoi ne me parles-tu pas de ton bonheur, au lieu de rester à me regarder ? L'animal aurait bien voulu répondre en disant : cela tient à ce que j'oublie toujours à l'instant même ce que je voulais dire -mais il oublia jusqu'à cette réponse, et il se tut : si bien que l'homme commença à se poser des questions.

 

Mais il s'en pose tout autant sur sa propre incapacité à apprendre l'oubli, sur sa continuelle dépendance envers le passé : il a beau courir plus loin, plus vite, la chaîne court avec. C'est un sortilège : l'instant qui, en un éclair, est là et n'y est plus, qui est un rien juste avant et juste après, revient pourtant comme un spectre et dérange la quiétude de l'instant suivant. Sans cesse se détache un feuillet au rouleau du temps, il tombe et s'envole, et lui retombe brusquement sur ses genoux d'homme. L'homme dit alors " je me souviens " et envie l'animal qui oublie aussitôt et voit chaque instant vraiment mourir, sombrer dans le brouillard et la nuit et disparaître à jamais. Donc l'animal vit anhistoriquement : car il se résout dans le présent comme un nombre sans reste irrationnel, il ne sait se régler, ne dissimule rien et apparaît à chaque moment pour ce qu'il est purement et simplement, et ne peut faire autrement qu'être lui-même. Par contre, l'homme s'adosse à la charge toujours plus grande du passé : elle l'écrase ou le fait verser, elle alourdit sa marche comme un ballot invisible et sombre, qu'il peut faire semblant de nier et ne nie que trop volontiers dans le commerce de ses semblables : pour susciter leur envie. (...)

 

 

Nietzsche (1844 - 1900)

Seconde considération inactuelle, 1874

 

 

 

(*) Allusion au livre Le silence des bêtes. La philosophie à l'épreuve de l'animalité d' Elisabeth de Fontenay.    

 

« Nous vivons et eux et nous sous même tect (toit) et humons mesme air : il y a, sauf le plus et le moins, entre nous une perpétuelle ressemblance. » MONTAIGNE.

 

 

Le lien ci-dessous permet de voir et entendre le "bonus" de l'émission dominicale Philosophie, proposée par Raphaël Enthoven. Il y devise avec madame de Fontenay, juste après l'émission.

http://www.arte.tv/fr/animal-elisabeth-de-fontenay-est-l-invitee-de-raphael-enthoven-dans-philosophie/2235124,CmC=3839930.html

 

 

 

 

 Elisabeth-de-Fontenay.jpg

 

 


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15 janvier 2013 2 15 /01 /janvier /2013 05:58

 

 

 

 

lapins.jpg

©Andy RILEY

 

 

 

 

 

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14 janvier 2013 1 14 /01 /janvier /2013 09:29

 

 


Je suis neuf

 

Je suis neuf tu m'agrandis

passe tes mains dans mes cheveux

passe tes doigts dans mes jours morts

pose tes lèvres sur mes yeux

 

image double du secret

fermé trois fois dans ma colère

au bord d'un soir tu apparais

mon rêve exact de chair et d'air

 

depuis ce lit entends la flûte

errant la nuit parmi les rues

sommeil au loin baisers de flûte

et le chant d'ombre en moi s'est tu

 

J'ai traversé le poids des choses

je te conduis au fil des nuits

tu as fendu la porte close

si je suis neuf accueille-moi.

 

 

 

Jean Pérol 

Poésie I.

 

 

 

G.Klimt-danae--1907.jpg

(...) J'ai traversé le poids des choses (...)

 

G.KLIMT

Danaë, 1907

 

Gustav KLIMT (1862-1918) apparait souvent dans nos illustrations de poésies. Il est un des maîtres de l'art moderne européen de par la force expressive de ses œuvres. Danaë appartient à ce qu'on appelle "le cycle d'or", KLIMT utilisant beaucoup d'or ou des feuilles d'or dans ses tableaux. Ici, pour "séduire" Danaë, Zeus déverse sur elle des pièces d'or... Toutefois, des interprétations plus suggestives mais n'ayant pas place ici, semblent plus proche de la réalité ...    

 

 

 

 

Il vous plaira peut-être de relire de Pérol "Et les villages vous avez vu les villages"

 

 

 


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13 janvier 2013 7 13 /01 /janvier /2013 10:11

 

 

 

 

 

Toucher au prodigieux

 

 

 

 

Enregistré au Jazzgipfel de Stuttgart, le 2 juillet 1993.     

 

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13 janvier 2013 7 13 /01 /janvier /2013 07:32

 

13 janvier 2013,

Enième hommage à Jean-Jacques SEMPE

 

 

     ( Avertissement : toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes

ou ayant existé ne saurait être que fortuite.)

 

 

 

 

Sempe.-Manisfestants.gif

 

 

 

 

SEMPE-HalteAuxAbus.jpg

 

 

 

 

Sempe.J-ai-mal-partout-copie-1.jpg

 

 

 

 

sempe-LOVE.jpg

 

Tous les dessins : ©SEMPE

 

 

 

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12 janvier 2013 6 12 /01 /janvier /2013 06:44

 

 

 

L’HIVER

 

Dans l’interminable

Ennui de la plaine,

La neige incertaine

Luit comme du sable.


Le ciel est de cuivre

Sans lueur aucune,

On croirait voir vivre

Et mourir la lune.

 

Comme des nuées

Flottent gris les chênes

Des forêts prochaines

Parmi les buées.

 

Le ciel est de cuivre

Sans lueur aucune.

On croirait voir vivre

Et mourir la lune.

 

Corneille poussive

Et vous, les loups maigres,

Par ces bises aigres

Quoi donc vous arrive ?

 

Dans l’interminable

Ennui de la plaine

La neige incertaine

Luit comme du sable.

 

 

 


Paul VERLAINE

Romances sans paroles, 1874

 

 

LEBOURG.jpg

 

(...) Le ciel est de cuivre

Sans lueur aucune.

On croirait voir vivre

Et mourir la lune.

 

 

 

Charles-Albert Lebourg (1849-1928)

Notre Dame de Paris par temps de neige

Huile sur toile, 1891 - Lille, Palais des Beaux-Arts

 


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11 janvier 2013 5 11 /01 /janvier /2013 06:22

 

 

 

 

 

      Abraham

 

 

 

 

 

 

 

A movie by Vincent Moon, Jerusalem, May 08, La Blogothéque/Les Concerts à Emporter/Take Away Shows


 

 

 

 

 

 

 


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10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 06:16

 

 

Conversation
(sur le pas de la porte, avec bonhomie.)

 

 

Comment ça va sur la terre ?
- Ça va ça va, ça va bien.

Les petits chiens sont-ils prospères ?
- Mon Dieu oui merci bien.

Et les nuages ?
- Ça flotte.

Et les volcans ?
- Ça mijote.

Et les fleuves ?
- Ça s'écoule.

Et le temps ?
- Ça se déroule.

Et votre âme ?
- Elle est malade
le printemps était trop vert
elle a mangé trop de salade.

 

 

 

Jean TARDIEU

 

 

 

 

Retrouver d'autres poèmes de Jean TARDIEU.

 

 

Kandinsky--Vert-odorant.jpg

Kandinsky

Vert odorant, 1929

Paris, musée national d'Art moderne - Centre Georges Pompidou

 

 

 

 

Kandinsky--Vide-vert--1930jpg.jpg

Kandinsky

Vide vert, 1930

Nantes, musée des Beaux-Arts

 

 

Et votre âme ?
- Elle est malade
le printemps était trop vert
elle a mangé trop de salade.

 

 

 

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9 janvier 2013 3 09 /01 /janvier /2013 06:16

 

 

 

 

Le petit poème

 

 

Il faut caresser le petit poème

D'une main légère et qui pèse à peine,

Toujours dans le sens des plumes des ailes,

 

Pour l'apprivoiser, lui dire qu'on l'aime

Que le ciel immense est son vrai domaine,

Qu'il est tendre et beau, que la vie l'appelle...

 

Il hésite un peu, l'attente est si belle,

Il frémit encor, le désir l'entraîne

Et s'envole alors le petit poème.

 

 

Jacques CHARPENTREAU

 

 

 

Picasso--colombe.jpg

... Il hésite un peu, l'attente est si belle,

Il frémit encor, le désir l'entraîne

Et s'envole alors le petit poème.

 

* * *

 

 

La Colombe de la paix est un dessin sur affiche de Pablo Picasso réalisé en 1949.

 

 


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