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20 décembre 2012 4 20 /12 /décembre /2012 06:59

 

 

 

Clin d’œil à Oscar Wilde

 

Auteur de grand talent, provocateur, dandy, séducteur passionné balayé par la haine populaire à cause de son originalité, Oscar Wilde reste de ces écrivains qui a imposé à jamais la marque de son nom et qui mérite que l’on vienne lire sa  poésie magnifique. 

 

 

(Extrait)

 

LA TOMBE DE SHELLEY

 

Tels des flambeaux éteints près du lit d’un malade,

De maigres cyprès veillent la tombe blanchie ;

La petite chouette ici s’est établie,

La tête d’ un lézard point, bijou d’ambre et de jade.

 

Plus loin, s’enflamment les pavots, rouge parade,

Dans la chambre tranquille d’une pyramide,

Un sphinx antique, en son recoin, veille, rigide,

Sur ce jardin des morts, plaisante promenade.

 

Qu’il est doux de dormir dans le sein de la terre,

Mère de l’éternel sommeil avec grandeur,

Mais c’est la tombe sans repos que tu préfères,

 

Dans la caverne bleue, écho des profondeurs,

Là où les vaisseaux, dans la nuit sans repère,

Sombrent sur les rochers battus de flots rageurs.

 

 

Oscar WILDE

 

 

 

(...) Là où les vaisseaux, dans la nuit sans repère, (...)

 

Henri-Matisse-bateau-jpg

 


Henri MATISSE 

Bateau.

 

DALI--Le-bateau.jpg

Salvador DALI

Le bateau. 

 

 

BRAQUE.-Bateaux-de-peche-jpg

Georges BRAQUE

Bateaux de pèche

 


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19 décembre 2012 3 19 /12 /décembre /2012 06:09

 

La rencontre de Causette et Marius

 

 

 

      ... Un baiser et ce fut tout ...

 

 

Elle lui prit une main et la posa sur son cœur. Il sentit le papier qui y était. Il balbutia :

— Vous m’aimez donc ?

Elle répondit d’une voix si basse que ce n’était plus qu’un souffle qu’on entendait à peine :

— Tais-toi ! tu le sais !

Et elle cacha sa tête rouge dans le sein du jeune homme superbe et enivré.

Il tomba sur le banc, elle près de lui. Ils n’avaient plus de paroles. Les étoiles commençaient à rayonner. Comment se fit-il que leurs lèvres se rencontrèrent ? Comment se fait-il que l’oiseau chante, que la neige fonde, que la rose s’ouvre, que mai s’épanouisse, que l’aube blanchisse derrière les arbres noirs au sommet frissonnant des collines ?

Un baiser, et ce fut tout.

Tous deux tressaillirent, et ils se regardèrent dans l’ombre avec des yeux éclatants.

Ils ne sentaient ni la nuit fraîche, ni la pierre froide, ni la terre humide, ni l’herbe mouillée, ils se regardaient et ils avaient le cœur plein de pensées. Ils s’étaient pris les mains, sans savoir.

Elle ne lui demandait pas, elle n’y songeait pas même, par où il était entré et comment il avait pénétré dans le jardin. Cela lui paraissait si simple qu’il fût là.

De temps en temps le genou de Marius touchait le genou de Cosette, et tous deux frémissaient.

 

Par intervalles, Cosette bégayait une parole. Son âme tremblait à ses lèvres comme une goutte de rosée à une fleur.

Peu à peu ils se parlèrent. L’épanchement succéda au silence qui est la plénitude. La nuit était sereine et splendide au-dessus de leur tête. Ces deux êtres, purs comme des esprits, se dirent tout, leurs songes, leurs ivresses, leurs extases, leurs chimères, leurs défaillances, comme ils s’étaient adorés de loin, comme ils s’étaient souhaités, leur désespoir, quand ils avaient cessé de s’apercevoir. Ils se confièrent dans une intimité idéale, que rien déjà ne pouvait plus accroître, ce qu’ils avaient de plus caché et de plus mystérieux. Ils se racontèrent, avec une foi candide dans leurs illusions, tout ce que l’amour, la jeunesse et ce reste d’enfance qu’ils avaient leur mettaient dans la pensée. Ces deux cœurs se versèrent l’un dans l’autre, de sorte qu’au bout d’une heure, c’était le jeune homme qui avait l’âme de la jeune fille et la jeune fille qui avait l’âme du jeune homme. Ils se pénétrèrent, ils s’enchantèrent, ils s’éblouirent.

Quand ils eurent fini, quand ils se furent tout dit, elle posa sa tête sur son épaule et lui demanda :

— Comment vous appelez-vous ?

— Je m’appelle Marius, dit-il. Et vous ?

— Je m’appelle Cosette.

 

 

Victor HUGO

Les Misérables

 

 

 

Munch-Le-baiser.jpg

Edvard MUNCH

Le baiser, 1897

 

 

 


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18 décembre 2012 2 18 /12 /décembre /2012 10:30

 

 

 

     (Surligner : marquer un texte avec un surligneur)

 

 

 

" L'accès au livre, plus que tout, réclame des passeurs : on vient au livre parce que quelqu'un vous y conduit. Et cela durant toute la vie. Combien de fois avons-nous lu, et souvent aimé, un livre parce qu'il nous venait de quelqu'un que nous aimons, en qui nous avions confiance ? Mieux : qui nous avait fait, dans tous les sens, le don de ce livre."

 

 

Danielle Sallenave

Nous, on n'aime pas lire, 2009

 

 

 

Let-s-read-copie-1.jpg

 

 

 

 

 

 


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16 décembre 2012 7 16 /12 /décembre /2012 06:41

 

 

Bonjour, monsieur Wiesel !   

 

Elie-Wiesel.jpg 

Elie WIESEL

 

(...)  Un jour que nous revenions du travail, nous vîmes trois potences dressées sur la place d'appel, trois corbeaux noirs. Appel. Les S.S. autour de nous, les mitrailleuses braquées : la cérémonie traditionnelle. Trois condamnés enchaînés - et parmi eux, le petit pipel, l'ange aux yeux tristes.

        Les S.S. paraissaient plus préoccupés, plus inquiets que de coutume. Pendre un gosse devant des milliers de spectateurs n'était pas une petite affaire. Le chef du camp lut le verdict. Tous les yeux étaient fixés sur l'enfant. Il était livide, presque calme, se mordant les lèvres. L'ombre de la potence le recouvrait.

        Le Lagerkapo refusa cette fois de servir de bourreau. Trois S.S. le remplacèrent.

        Les trois condamnés montèrent ensemble sur leurs chaises. Les trois cous furent introduits en même temps dans les nœuds coulants.

- Vive la liberté ! crièrent les deux adultes.

        Le petit, lui, se taisait.

- Où est le bon Dieu, où est-il ? demanda quelqu'un derrière moi.

        Sur un signe du chef du camp, les trois chaises basculèrent.

        Silence absolu dans tout le camp. A l'horizon, le soleil se couchait.

- Découvrez-vous ! hurla le chef de camp. Sa voix était rauque. Quant à nous, nous pleurions.

- Couvrez-vous !

        Puis commença le défilé. Les deux adultes ne vivaient plus. Leur langue pendait, grossie, bleutée. Mais la troisième corde n'était pas immobile : si léger, l'enfant vivait encore...

        Plus d'une demi-heure il resta ainsi à lutter entre la vie et la mort, agonisant sous nos yeux. Et nous devions le regarder bien en face. Il était encore vivant lorsque je passai devant lui. Sa langue était encore rouge, ses yeux pas encore éteints.

        Derrière moi, j'entendis le même homme demander :

- Où donc est Dieu ?

        Et je sentais en moi une voix qui lui répondait :

- Où il est ? Le voici - il est pendu ici, à cette potence...

        Ce soir-là, la soupe avait un goût de cadavre. (...)

 

Elie Wiesel

La Nuit, 1958

 

 

 

Originellement, le titre donné par Elie Wiesel était  Un di Velt Hot Geshvign 

(littéralement : Et le monde se taisait),

un témoignage en yiddish de sa déportation à Auschwitz-Birkenhau puis à Buchenwald, qui fut traduit/condensé en français sous le titre La Nuit.

 


Elie, diminutif de Eliezer, WIESEL est né le 30 septembre 1928 à Sighet en Roumanie. 

 

 


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15 décembre 2012 6 15 /12 /décembre /2012 06:25

 

 

 

 

Le ciel de mon coeur

 

Le ciel est gris lorsque tu grondes :

Tombe la pluie, souffle le vent,

Et, dans un tourbillon, le monde

Se courbe et fuit en m’emportant

Au fond d’une forêt profonde

Où mon coeur souffre en attendant

Que s’apaise cet ouragan.

 

Le ciel est bleu quand ton sourire

Brille comme un jour de printemps.

Pas un nuage ne soupire,

L’aubépine a mis drapeau blanc.

Les oiseaux chantent pour te dire

Qu’aujourd’hui mon coeur est content :

Tu fais la pluie et le beau temps.

 

Jacques CHARPENTREAU

 

 

 

 

Kandinsky-Bleu-de-Ciel--1940.jpg

(...) Le ciel est bleu quand ton sourire

Brille comme un jour de printemps. (...)

 

 

Kandinsky

Bleu de Ciel, 1940

 

 

 

 

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14 décembre 2012 5 14 /12 /décembre /2012 06:49

 

 

 

 

poemier.jpg

 

 

Jacques CHARPENTREAU reprend les titres de ses poèmes préférés sur son arbre, le Poémier.

 

 

 

Jacques CHARTENTREAU

Mon premier livre de devinettes

Enfance heureuse

 

 


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13 décembre 2012 4 13 /12 /décembre /2012 06:19

 


Un arbre est là-bas

 

Un arbre est là-bas, qui vous fait un geste ;

Le temps d'y courir, il vous donne un fruit.

Un peu de soleil brûle sous la veste,

L'ombre d'un ruisseau m'arrive à doux bruit.

 

 

Un million de cieux...foin de passeports !

Je ne veux rêver qu'à la force verte,

Aux oiseaux élus dont l'âme a pris corps.

- Sur la liberté ma bouche est ouverte.

 

 

Henri Pichette

Les revendications

 

 Henri-Pichette-repete-Les-Epiphanie.jpeg

©Atelier Robert Doisneau, 1947

Henri PICHETTE repète sa pièce Les Epiphanies au théâtre des Noctambules à Paris.

 

 

 

DALI--L-arbre-de-vie.jpg

Un arbre est là-bas, qui vous fait un geste ;

 

DALI

"L'Arbre de Vie" de l'Alchimie des Philosophes. 

1974/75


 

 


De PICHETTE, précédemment publié : ici

 


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12 décembre 2012 3 12 /12 /décembre /2012 06:37

 

 

 

Je n'ai jamais revu

 

 

Je n'ai jamais revu cet enfant silencieux
Qui se lavait les yeux
La nuit
Dans les rivières
Je ne l'ai pas revu
Et ses amies les pierres
Ne m'ont rien dit tout bas
Il est près de la mer
Il s'est crevé les yeux
Il sort la nuit dans les clairières
Et tisse avec ses paupières

Des paniers pour les sourds  

 

 

Paul Vincensini

Des paniers pour les sourds

 

 

Chilida.-Eloge-de-l-horizon.Gijon.jpg 

 

 

 

Chilida.-Eloge-de-l-horizon-2.jpg

EDOUARDO CHILLIDA

DEL HORIZONTE, 1956

Eloge de l'horizon


Côte de Gijon.

 

 

Les sculptures métalliques abstraites du Basque Eduardo Chillida entretiennent souvent un puissant rapport avec des phénomènes naturels, comme en témoignent ses célèbres « peignes du vent » érigés sur la côte près de San Sebastián. Le titre de cette œuvre pourrait faire allusion à ceux-ci. L’artiste s’intéressait de très près aux forces élémentaires du feu et de la chaleur qui ont donné naissance à cette sculpture. L’idée qui semble l’avoir le plus captivé ici est ce qui s’empare de l’espace et le circonscrit, l’infinie multiplicité des points de vue qui définissent la nature d’une sculpture en volume, et la distinguent d’un tableau bidimensionnel. Il s’agit dans le fond d’une sculpture sur la nature même de la sculpture, ce qui contribue à prêter à cette œuvre sa grande compacité et sa remarquable expressivité.

 

 

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11 décembre 2012 2 11 /12 /décembre /2012 06:04

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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11 décembre 2012 2 11 /12 /décembre /2012 06:00

 

 

 

 

LLS-7.jpg

©Andy RILEY

 

 

 

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