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10 décembre 2012 1 10 /12 /décembre /2012 06:13

 

 

 

 

Grillage de la pluie

 

Les flèches de la pluie

brûlent et la route fume

Et dix mille petites

blessures étincellent

 

La grille de la pluie

tisse le paysage

enserre les jardins

et griffe la fenêtre

 

Le grillage de la pluie

étend ses doigts lisses

sur les frais visages

ruisselants des enfants

 

Gabriel Cousin

 

 

 

grillage

 

 

Né en 1918 à Droué (Loir-et-Cher), dans un milieu ouvrier, Gabriel Cousin entre à l’usine au Bourget comme apprenti métallurgiste dès l’âge de 13 ans, puis ajusteur jusqu’à 20 ans.

En outre, athlète de compétition, la guerre de 1939 stoppe une carrière sportive prometteuse. Il commande une section de mitrailleuse et reçoit la croix de guerre le 2 juin 1940, accompagnée d’une belle citation. Puis c’est la captivité en Autriche... Les épreuves qu’il traverse et la lutte sous l’Occupation à Paris à son retour du camp de travail déclenchent en lui un appétit de culture irréductible.

Jean-Marie Conty, polytechnicien et ingénieur à l’Aérospatiale, contribue à le « sortir de l’usine », et l’aiguille vers la création. Il suit des cours de danse avec Jean Séry, ex-danseur étoile de l’Opéra, et une formation de comédien avec Roger Blin (1907-1984), et Claude Martin.

Il rencontre Hélène qui deviendra son épouse et une « puissante inspiratrice ».

Après la Libération, il a pour charge l’organisation du sport dans les usines et fait partie d’une jeune troupe de théâtre « Les Compagnons de la Saint-Jean », qui conçoivent, mettent en scène et interprètent de grands spectacles en plein air, dans l’esprit de Jacques Copeau (1879-1949), à Chartres, Grenoble, Uriage, Le Puy, etc...

Venu à Grenoble avec cette troupe, pour deux mois, il y restera 33 ans. Il y rencontre Jean Dasté (1904-1994) metteur en scène et propre gendre de Copeau, travaille avec lui et sera de l’équipe créatrice de « Peuple et Culture », réseau d’associations d’éducation populaire, avec le sociologue Joffre Dumazedier (1915-2002). Il mène en parallèle ses activités de professeur d’éducation physique et sportive (de 1948 à 1963), d’entraîneur d’athlétisme et d’animateur culturel.

Il milite alors au Parti Communiste Français et avec René Dumont (1904-2001), contre la faim dans le monde et la bombe atomique.

En 1965, il devient Conseiller technique et pédagogique au Ministère de la jeunesse et des sports, pour la formation d’animateurs de théâtre et pour l’expression et la communication. Parmi ses élèves figurent entre autres André Dussolier, Georges Lavaudant et Ariel Garcia-Valdès. Jusqu’en 1980, des centaines de stagiaires passeront dans ses stages d’été renommés.

Après 1980, il continue d’animer des stages d’éveil à la créativité et à l’écriture poétique et dramatique.

Gabriel Cousin commence à écrire vers 1948, à 30 ans, des poèmes et des articles sur les rapports de la culture et du sport. Encouragé par Paul Léautaud (1872-1956), et Claude Roy (déjà évoqué ici), il publie son premier recueil chez Seghers : « La Vie ouvrière » (1950).

En 1952, il faut la rencontre décisive de Georges Mounin (1910-1993), universitaire, critique et linguiste, qui lui révèle son thème majeur, «L’Amour », et fait éditer chez Gallimard « l’Ordinaire Amour » (1958), qui recevra une critique unanime. Plusieurs recueils se succéderont comme «Nommer la peur » (1966), « Au milieu du fleuve » (1971), « Poèmes d’un grand-père pour de grands enfants » (1980), « Dérober le feu » (1998), «Portrait d’une femme, poèmes précédés de deux lettres inédites de Paul Léautaud » (2001).

En 1958, il écrit sa première pièce et joue la carte de la décentralisation théâtrale. « Le Drame de Fukuryu-Maru », œuvre qui dénonce le danger nucléaire, est programmée au théâtre national populaire en 1959 par Jean Vilar (1912-1971), mais sa création est retardée par la mort de Gérard Philippe, puis interdite jusqu’au vote de la force de frappe française ! C’est finalement Jean Dasté qui la crée en 1963. Suivront une quinzaine de pièces représentées en France et souvent aussi à l’étranger ; la plupart ont été diffusées sur France-Culture.

« Tourné vers le social avec lucidité et générosité, désireux de composer un théâtre à la fois de réflexion et d’enchantement (par la musique, la poésie, la danse), Cousin s’est penché sans didactisme sur les métiers aliénants, les horreurs de la radioactivité, la violence raciale, la faim, la vieillesse et la pauvreté. Il a tenté des formes nouvelles : marionnettes, oratorio pour la radio, théâtre total » (Michel Azama).

Gabriel Cousin a écrit plusieurs téléfilms diffusés sur France 3, notamment « La femme et l’enfant », avec Marie Dubois, ainsi que des poèmes télévisuels suggérant que « si Villon ou Victor Hugo ou Baudelaire vivaient aujourd’hui, ils écriraient sans doute aussi avec l’audiovisuel... »

On peut dire que son œuvre s’est affirmée sous le signe de la diversité : littérature érotique, livret d’opéra, poème télévisuel, conte pour enfants... Elle a fait l’objet de thèses de doctorat (Washington, Londres, New-York, Anvers, Budapest, etc...)

Gabriel-Cousin.jpg

Gabriel Cousin est chevalier de la Légion d’Honneur et Officier des Arts et Lettres, depuis 1985. 

 

 

 

Déja publié :  ici

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9 décembre 2012 7 09 /12 /décembre /2012 06:57

 

 

 

 

w.allen.jpg

 

 

 

 

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9 décembre 2012 7 09 /12 /décembre /2012 06:39

 

 

 

 

LLS-6.jpg

 

©Andy RILEY

 

 

 

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8 décembre 2012 6 08 /12 /décembre /2012 06:26

 

 

La fête de Hanouka commence ce soir, 8 décembre.

Pour les juifs, Hanouka est la fête des lumières.

La pratique la plus célèbre liée à cette fête est l'allumage de huit bougies.

 

 hanouca.jpg

Une ménorah (un chandelier) avec ses bougies allumées.


 

La musique klezmer est une musique traditionnelle chère aux ashkénazes, venue des confins de la mémoire et essentiellement chantée en yiddish. On y évoque les tragédies mais aussi et surtout les joies et souvent la mère y représente un acteur primordial de la transmission du savoir dans la culture ashkénaze (A Yiddishe Mame).

 

Giora FEIDMAN interprète le célèbre Mazel Tov.    

 


 

Un peu d'explications sur HANOUKA

 

Pour les juifs, Hanouka est la fête des lumières. La pratique la plus célèbre liée à cette fête est l'allumage de huit bougies, qui a lieu chaque soir de la fête dans chaque foyer, en mémoire de cette fiole d'huile pure, retrouvée prodigieusement après la victoire du peuple juif contre les grecs, et dont l'huile a brûlé miraculeusement pendant huit jours, temps nécessaire pour fabriquer une nouvelle huile. L'allumage de la première bougie a donc lieu ce samedi soir et ainsi de suite chaque soir, de droite à gauche, jusqu’à la huitième bougie. 

 

 

La symbolique des bougies


Première bougie : la Hanoukia

Deuxième bougie : la lumière

Troisième bougie : le miracle

Quatrième bougie : Shabath

Cinquième bougie : l’héroïsme

Sixième bougie : la langue hébraïque

Septième bougie : la solidarité juive

Huitième bougie : la paix


 

HANOUCCAH.jpg

 

 

Un peu d'histoire     

Le Talmud rapporte que les grecs avaient souillé intentionnellement et systématiquement l'huile destinée  à l'allumage de la ménorah. Ils ne l'ont ni utilisée, ni détruite. Quelle était donc réellement leur intention ?

Pour comprendre, il faut avant tout saisir la nature du conflit entre les juifs et les grecs. Les grecs ne désiraient pas la destruction physique des peuples conquis, mais voulaient les assimiler à leur culture. Ils n'interdisaient pas la pratique de la Torah, dont ils aimaient la sagesse et la beauté, mais ils la refusaient en tant que révélation divine transcendante. Ce principe était contraire à leur philosophie.

On comprend ainsi que les grecs désiraient que l'huile soit souillée. Ils signifiaient ainsi leur volonté que la lumière de la ménorah, symbole de la lumière de la Torah, ne relève pas d'une pureté spirituelle mais simplement du domaine humain.



 

 

Un peu d'humour

 

 

Rabbin-et-clown-copie-1.jpg

 


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7 décembre 2012 5 07 /12 /décembre /2012 15:21

 

 

 

(...)

Dans l'interminable


Ennui de la plaine


La neige incertaine


Luit comme du sable. 
(...)

 

 

Paul VERLAINE

La bise

Romances sans paroles

 

 

 

Neige.JPG

 


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7 décembre 2012 5 07 /12 /décembre /2012 15:00

 

 

 

 

 

(...)

A travers la tempête, et la neige, et le givre,

C'est la clarté vibrante à notre horizon noir ;

C'est l'auberge fameuse inscrite sur le livre,

Où l'on pourra manger, et dormir, et s'asseoir. (...)

 

 

 

 

Charles BAUDELAIRE

La mort des pauvres

Les Fleurs du mal

 

 


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7 décembre 2012 5 07 /12 /décembre /2012 06:27

 

Cédric BERNARD écrit un poème au quotidien qu'il donne sur son blog.    

 

 

Des baisers sur les cols

 


Le ciel a entr'ouvert sa chemise
sur sa poitrine
le froid y déposa son baiser
aux joues rosies
répondit la terre
par la pâleur
les esprits d'enfants
se décomposèrent en feuille
vierge éblouie
quelques bouts de doigts rouges
glissade étrange
pour regarder ces nouvelles
fidélités
crisser dans les yeux
Cedric BERNARD
Cédric BERNARD
6 décembre 2012

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7 décembre 2012 5 07 /12 /décembre /2012 06:10

 

 

 

 

Larson.-Dogzilla.JPG

©Gary LARSON

The Far Side

 

 

(Alors que la ville était endormie, Dogzilla se promenait tranquillement entre les buildings.)

 

 

 


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6 décembre 2012 4 06 /12 /décembre /2012 06:49

 

 

 

Marceline-Desbordes-Valmore.jpg                           

Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859)
Copie anonyme d’un original
d’Hilaire Le Dru. Musée de Douai

 

 

Marceline statue

 

Norbert TRECA
Marceline DESBORDES-VALMORE
Jardins de l'église Notre Dame à Douai

 

 

L’OREILLER D’UNE PETITE FILLE

 

 


     

    Cher petit oreiller, doux et chaud sous ma tête,

    Plein de plume choisie, et blanc ! et fait pour moi !

    Quand on a peur du vent, des loups, de la tempête,

    Cher petit oreiller, que je dors bien sur toi !

     

    Beaucoup, beaucoup d’enfants, pauvres et nus, sans mère,

    Sans maison, n’ont jamais d’oreiller pour dormir ;

    Ils ont toujours sommeil. Ô destinée amère !

    Maman ! douce maman ! cela me fait gémir.

     

    Et quand j’ai prié Dieu pour tous ces petits anges

    Qui n’ont pas d’oreiller, moi j’embrasse le mien.

    Seule, dans mon doux nid qu’à tes pieds tu m’arranges,

    Je te bénis, ma mère, et je touche le tien !

     

    Je ne m’éveillerai qu’à la lueur première

    De l’aube ; au rideau bleu c’est si gai de la voir !

    Je vais dire tout bas ma plus tendre prière :

    Donne encore un baiser, douce maman ! Bonsoir !

     

                                PRIÈRE

     

    Dieu des enfants ! le cœur d’une petite fille,

    Plein de prière, (écoute !) est ici sous mes mains ;

    On me parle toujours d’orphelins sans famille :

    Dans l’avenir, mon Dieu, ne fais plus d’orphelins !

     

    Laisse descendre au soir un ange qui pardonne,

    Pour répondre à des voix que l’on entend gémir.

    Mets, sous l’enfant perdu que la mère abandonne,

    Un petit oreiller qui le fera dormir !

 

signature-merceline.png 

Marceline DESBORDES-VALMORE

Le livre des mères et des enfants, 1840


 

 

Vierge-a-l-enfant.jpg

 

Laurent de la Hyre

Vierge à l'enfant, 1642

Musée du Louvre, Paris.

 

 


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5 décembre 2012 3 05 /12 /décembre /2012 10:20

 

 

 

 

Beaucoup ignorent qu'il convient de nettoyer son

 

écran d'ordinateur régulièrement.

 

 

 

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