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30 décembre 2012 7 30 /12 /décembre /2012 06:10

 

 

 

Tout-et-rien.jpeg

      Presque rien sur presque tout

Jean d'Ormesson

 

 

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé !

LAMARTINE

 

 

Là, tout n'est qu'ordre et beauté, calme et volupté

BAUDELAIRE 

 

 

"Le poème, qu'est-ce que c'est ?
M'a demandé une fillette :
Des pluies lissant leurs longues tresses,
Le ciel frappant à mes volets,

 Un pommier tout seul dans un champ

CAREME

 

 

Les enfants sont sans passé et c'est tout le mystère de l'innocence  magique  de leur sourire. 

 Extrait de Le Livre du rire et de l'oubli

KUNDERA         

 

 

Tout a été dit cent fois

Et beaucoup mieux que par moi

Aussi quand j'écris ces vers

C'est que ça m'amuse

VIAN    

 

 

 

 

 

 

 

C'est tout !  

 

 

 

 

 

 

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28 décembre 2012 5 28 /12 /décembre /2012 06:17

 

 

Réparation d'oubli

 

 

Cet article n'a pas paru le 17 décembre. Oubli ou/et omission. Il célébrait la naissance à Bonn de Ludwig van, comme on disait dans les années 70 du siècle dernier chez les branchés intellos de Greenwich Village à New-York City.

 

 

 

 

Beethoven.jpg

©M.Charles Schultz

 

 

 

 

Outre Ludwig van, les deux autres, dans le même milieu, se nommaient WAM et JSB.

 

Ludwig van, WAM and JSB (prononcez djé - esse - bi),

ça ne s'invente pas !

 

 

 



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27 décembre 2012 4 27 /12 /décembre /2012 12:41

 

 

Cher Gérard,

Depuis trois semaines, c'est votre fête. Aujourd'hui, c'est votre anniversaire ! Gérard Xavier Marcel Depardieu, vous êtes né le 27 décembre 1948 à Châteauroux dans l'Indre. Vous quittez l'école à 13 ans. Les plus pessimistes vous prédisent alors un destin orageux, pariant que votre adolescence matériellement difficile vous conduira vers des chemins de traverse peu enviables. Quelques larcins leur donnent raison, mais votre grand coeur et votre intelligence vous arrachent à la pente fatale. Sur les conseils du fils d'un médecin berrichon, vous montez à Paris et suivez les cours de comédie de Jean-Laurent Cochet. Et voilà comment un fils de tôlier-formeur, compagnon du devoir et sapeur-pompier bénévole et d'une mère femme au foyer est devenu le plus grand acteur français, connu et reconnu dans le monde entier.

Vous avez joué Vatel, Rodin , Cyrano, Mazarin, Marin Marais, Porthos, Danton, Bérurier, Jacques de Molay, Fouché, Jean de Florette, Obélix, Jean Valjean, Monte-Cristo, Balzac, le commissaire de police d'un Hussard sur le toit, le colonel Chabert, et on voudrait vous traiter de "mauvais Français". Au cinéma, cette diatribe ferait rire ! Dans la France politisée de 2012, c'est à pleurer. Seule lueur d'espoir, ceux qui vous accablent ne sont même pas dignes de vous donner la réplique dans une mauvaise telenovela brésilienne...

 

N'insulte pas qui veut !

Un Premier ministre en mal d'autorité et de notoriété, un humoriste qui ne sait plus ce qu'il dit et un acteur qui se croit grand, même dans ses petitesses, ont jugé bon de vous couvrir d'ordures. Mais n'insulte pas qui veut. D'où parlent ceux qui vous souillent ? Que restera-t-il de leurs avanies ? Une indignité nationale là où vous avez récolté le respect ; des regards gênés, alors que, vous, vous emplissez les yeux des spectateurs du monde entier de larmes de joie ou d'émotion...

Alors, pour vos 64 ans, ne vous gênez pas : buvez, mangez, éructez tout votre soûl ! Ce soir, foncez chez Raguenau pour y engloutir des pâtés en croûte et des vol-au-vent, videz des pichets de vin de Loire, récitez vos plaisanteries de corps de garde ! Car, vous, vous savez ce que vous faites. Vous savez où commence le dérapage contrôlé et où finit l'irresponsabilité. Vous savez ce qu'être français veut dire. Vous savez que l'esprit gaulois, c'est être cultivé et populaire, drôle et sérieux, grave quand il le faut et léger car il est poli d'être gai même quand on n'en pense pas moins. Vous êtes tout cela à la fois, mais sans doute est-ce trop difficile à admettre pour les esprits faibles et tellement emplis d'eux-mêmes. Une phrase d'Audiard pour finir : "Les cons, je ne leur parle pas, ça les instruit..."

 

Jérôme BEGLE

 

in Le Point.fr

©Jérôme Béglé, tous droits réservés.

Photo : ©Sipa    

 

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27 décembre 2012 4 27 /12 /décembre /2012 09:38

 

 

Nicolas-Boileau.jpg 

Nicolas BOILEAU

1636-1711

Portrait par Hyacinthe RIGAUD, 1704 

 

 


C'est en vain qu'au Parnasse un téméraire auteur

Pense de l'art des vers atteindre la hauteur.

S'il ne sent point du Ciel l'influence secrète,

Si son astre en naissant ne l'a formé poète,

Dans son génie étroit il est toujours captif ;

Pour lui Phébus est sourd, et Pégase est rétif.

 

Ô vous donc qui, brûlant d'une ardeur périlleuse,

Courez du bel esprit la carrière épineuse,

N'allez pas sur des vers sans fruit vous consumer,

Ni prendre pour génie un amour de rimer ;

Craignez d'un vain plaisir les trompeuses amorces,

Et consultez longtemps votre esprit et vos forces.

 

La nature, fertile en Esprits excellents,

Sait entre les Auteurs partager les talents

L'un peut tracer en vers une amoureuse flamme ;

L'autre d'un trait plaisant aiguiser l'épigramme.

MALHERBE d'un héros peut vanter les exploits ;

RACAN, chanter Philis, les bergers et les bois

Mais souvent un esprit qui se flatte et qui s'aime

Méconnaît son génie et s'ignore soi-même :

Ainsi tel autrefois qu'on vit avec FARET

Charbonner de ses vers les murs d'un cabaret

S'en va, mal à propos, d'une voix insolente,

Chanter du peuple hébreu la fuite triomphante,

Et, poursuivant Moïse au travers des déserts,

Court avec Pharaon se noyer dans les mers.

 

Quelque sujet qu'on traite, ou plaisant, ou sublime,

Que toujours le bon sens s'accorde avec la rime ;

L'un l'autre vainement ils semblent se haïr ;

La rime est une esclave et ne doit qu'obéir.

Lorsqu'à la bien chercher d'abord on s'évertue,

L'esprit à la trouver aisément s'habitue ;

Au joug de la raison sans peine elle fléchit

Et, loin de la gêner, la sert et l'enrichit.

Mais, lorsqu'on la néglige, elle devient rebelle,

Et, pour la rattraper, le sens court après elle.

Aimez donc la raison : que toujours vos écrits

Empruntent d'elle seule et leur lustre et leur prix.

 

La plupart, emportés d'une fougue insensée,

Toujours loin du droit sens vont chercher leur pensée

Ils croiraient s'abaisser, dans leurs vers monstrueux,

S'ils pensaient ce qu'un autre a pu penser comme eux.

 

Évitons ces excès : laissons à l'Italie,

De tous ces faux brillants l'éclatante folie.

Tout doit tendre au bon sens : mais, pour y parvenir,

Le chemin est glissant et pénible à tenir ;

Pour peu qu'on s'en écarte, aussitôt on se noie.

La raison pour marcher n'a souvent qu'une voie.

 

Un auteur quelquefois, trop plein de son objet,

Jamais sans l'épuiser n'abandonne un sujet.

S'il rencontre un palais, il m'en dépeint la face ;

Il me promène après de terrasse en terrasse ;

Ici s'offre un perron ; là règne un corridor ;

Là ce balcon s'enferme en un balustre d'or.

Il compte des plafonds les ronds et les ovales ;

« Ce ne sont que festons, ce ne sont qu'astragales. »

Je saute vingt feuillets pour en trouver la fin,

Et je me sauve à peine au travers du jardin.

Fuyez de ces auteurs l'abondance stérile,

Et ne vous chargez point d'un détail inutile.

Tout ce qu'on dit de trop est fade et rebutant ;

L'esprit rassasié le rejette à l'instant.

Qui ne sait se borner ne sut jamais écrire.

 

Souvent la peur d'un mal nous conduit dans un pire

Un vers était trop faible, et vous le rendez dur ;

J'évite d'être long, et je deviens obscur ;

L'un n'est point trop fardé, mais sa Muse est trop nue ;

L'autre a peur de ramper, il se perd dans la nue.

 

Voulez-vous du public mériter les amours ?

Sans cesse en écrivant variez vos discours.

Un style trop égal et toujours uniforme

En vain brille à nos yeux, il faut qu'il nous endorme.

On lit peu ces auteurs, nés pour nous ennuyer,

Qui toujours sur un ton semblent psalmodier.

 

Heureux qui, dans ses vers, sait d'une voix légère

Passer du grave au doux, du plaisant, au sévère !

Son livre, aimé du Ciel et chéri des lecteurs,

Est souvent chez Barbin entouré d'acheteurs.

 

Quoi que vous écriviez évitez la bassesse :

Le style le moins noble a pourtant sa noblesse.

Au mépris du bon sens, le Burlesque effronté,

Trompa les yeux d'abord, plut par sa nouveauté.

 

On ne vit plus en vers que pointes triviales ;

Le Parnasse parla le langage des halles ;

La licence à rimer alors n'eut plus de frein,

Apollon travesti devint un TABARIN.

 

Cette contagion infecta les provinces,

Du clerc et du bourgeois passa jusques aux princes.

Le plus mauvais plaisant eut ses approbateurs ;

Et, jusqu'à d'ASSOUCI, tout trouva des lecteurs.

Mais de ce style enfin la cour désabusée

Dédaigna de ces vers l'extravagance aisée,

Distingua le naïf du plat et du bouffon,

Et laissa la province admirer le Typhon.

 

Que ce style jamais ne souille votre ouvrage.

Imitons de MAROT l'élégant badinage,

Et laissons le Burlesque aux Plaisants du Pont-Neuf.

 

Mais n'allez point aussi, sur les pas de BRÉBEUF,

Même en une Pharsale, entasser sur les rives

« De morts et de mourants cent montagnes plaintives ».

Prenez mieux votre ton, soyez Simple avec art,

Sublime sans orgueil, agréable sans fard.

 

N'offrez rien au lecteur que ce qui peut lui plaire.

Ayez pour la cadence une oreille sévère :

Que toujours dans vos vers, le sens, coupant les mots,

Suspende l'hémistiche, en marque le repos.

Gardez qu'une voyelle, à courir trop hâtée,

Ne soit d'une voyelle en son chemin heurtée,

Il est un heureux choix de mots harmonieux.

Fuyez des mauvais sons le concours odieux :

Le vers le mieux rempli, la plus noble pensée

Ne peut plaire à l'esprit, quand l'oreille est blessée.

 

Durant les premiers ans du Parnasse françois,

Le caprice tout seul faisait toutes les lois.

La rime, au bout des mots assemblés sans mesure,

Tenait lieu d'ornements, de nombre et de césure.

VILLON sut le premier, dans ces siècles grossiers,

Débrouiller l'art confus de nos vieux romanciers.

MAROT, bientôt après, fit fleurir les ballades,

Tourna des triolets, rima des mascarades,

À des refrains réglés asservit les rondeaux

Et montra pour rimer des chemins tout nouveaux.

RONSARD, qui le suivit, par une autre méthode,

Réglant tout, brouilla tout, fit un art à sa mode,

Et toutefois longtemps eut un heureux destin.

Mais sa Muse, en français parlant grec et latin,

Vit, dans l'âge suivant, par un retour grotesque,

Tomber de ses grands mots le faste pédantesque.

Ce poète orgueilleux, trébuché de si haut,

Rendit plus retenus DESPORTES et BERTAUT.

 

Enfin MALHERBE vint, et, le premier en France,

Fit sentir dans les vers une juste cadence,

D'un mot mis en sa place enseigna le pouvoir,

Et réduisit la Muse aux règles du devoir.

Par ce sage écrivain la langue réparée

N'offrit plus rien de rude à l'oreille épurée.

Les stances avec grâce apprirent à tomber,

Et le vers sur le vers n'osa plus enjamber.

Tout reconnut ses lois ; et ce guide fidèle

Aux auteurs de ce temps sert encor de modèle.

Marchez donc sur ses pas; aimez sa pureté ;

Et de son tour heureux imitez la clarté.

Si le sens de vos vers tarde à se faire entendre,

Mon esprit aussitôt commence à se détendre ;

Et, de vos vains discours prompt à se détacher,

Ne suit point un auteur qu'il faut toujours chercher.

 

Il est certains esprits dont les sombres pensées

Sont d'un nuage épais toujours embarrassées ;

Le jour de la raison ne le saurait percer.

Avant donc que d'écrire, apprenez à penser.

Selon que notre idée est plus ou moins obscure,

L'expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,

Et les mots pour le dire arrivent aisément.

 

Surtout qu'en vos écrits la langue révérée

Dans vos plus grands excès vous soit toujours sacrée.

En vain, vous me frappez d'un son mélodieux,

Si le terme est impropre ou le tour vicieux :

Mon esprit n'admet point un pompeux barbarisme,

Ni d'un vers ampoulé l'orgueilleux solécisme.

Sans la langue, en un mot, l'auteur le plus divin

Est toujours, quoi qu'il fasse, un méchant écrivain.

 

Travaillez à loisir, quelque ordre qui vous presse,

Et ne vous piquez point d'une folle vitesse

Un style si rapide, et qui court en rimant,

Marque moins trop d'esprit que peu de jugement.

J'aime mieux un ruisseau qui, sur la molle arène,

Dans un pré plein de fleurs lentement se promène,

Qu'un torrent débordé qui, d'un cours orageux,

Roule, plein de gravier, sur un terrain fangeux.

Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage,

Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage :

Polissez-le sans cesse et le repolissez ;

Ajoutez quelquefois, et souvent effacez.

 

C'est peu qu'en un ouvrage où les fautes fourmillent,

Des traits d'esprit, semés de temps en temps, pétillent.

Il faut que chaque chose y soit mise en son lieu ;

Que le début, la fin, répondent au milieu ;

Que d'un art délicat les pièces assorties

N'y forment qu'un seul tout de diverses parties,

Que jamais du sujet le discours s'écartant

N'aille chercher trop loin quelque mot éclatant.

 

 

Nicolas BOILEAU

L’Art poétique, Chant I

 (extrait)

 

 

 

 

 

-         Le texte de Boileau est injonctif (marchez, aimez, imitez, apprenez), et ce n’est pas un hasard. Tout son texte repose sur une conception de la littérature qui lie étroitement les idées d’ordre et d’autorité : selon Boileau, Malherbe manifeste une conception de la littérature très autoritaire (D'un mot mis en sa place enseigna le pouvoir, Et réduisit la muse aux règles du devoir, Tout reconnut ses lois).

-         Quand Boileau écrit son Art poétique en 1674, le classicisme est déjà bien installé ; il ne fait qu’en dresser le bilan. Ce texte est en fait le prolongement immédiat de la politique royale et de sa mainmise sur toutes les formes d’expression (cf. la création de l’Académie Française en 1634). A l’exemple de Malherbe et de Vaugelas qui fixent les règles (jusque-là assez fluctuantes) de l’orthographe, de la syntaxe et du style, Boileau propose ici un texte assez tendancieux. La thématique insistante de la clarté et de l’obscurité renvoie assez clairement à l’idéologie du Roi-Soleil, représenté ici par Le jour de la raison. La littérature doit être aux ordres du monarque dont l’autorité rayonnante trouve en Malherbe un défenseur tout désigné.

 

 

 

Malherbe-Louvre.jpg

... Enfin Malherbe vint ...

 

 

Statue de François de Malherbe par Jean-Jules Allasseur (1853)

Cour Napoléon, Palais du Louvre, Paris   

 

 

 

 

 


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26 décembre 2012 3 26 /12 /décembre /2012 09:55

 

 

 

Encore un fils

 

 

N’aurais-tu pas un second fils, Seigneur ?

La terre attend un nouveau labourage,

L’argile est sourde et l’homme est oublieur ;

Ta vieille voix n’a plus le même orage.

 

Un jeune fils après mille et mille ans

Pour nous éclore une jeune espérance.

L’homme assoiffé guette un jeune printemps,

Ta vieille croix a perdu sa jouvence.

 

Ce fils cadet viendrait nous enseigner

Les feux, les vins de nouvelles aurores

Et sur son cri saurait beaucoup saigner

Car l’homme croit ce que le sang colore.

 

Amour viendrait avec ton second fils,

Comme Jésus, longtemps nous jubiler

Et nous, Seigneur, pour changer le supplice,

Nous saurons bien le pendre ou le brûler.

 

 

 

NORGE

 

 

 

dali.lechristdesaintjeandelacroix.1951jpg.jpg

Dali

Le Christ de saint Jean de la croix, 1951

 

 


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25 décembre 2012 2 25 /12 /décembre /2012 06:09

 

 

 

Nuit de Noël
 

La terre est noire ;
L’église, blanche.
Que cache-t-elle
Pour être ainsi
Tellement belle
Dans l’air noirci ?
Rien qu’un enfant
Qui vient de naître
Entre deux bêtes
Si ingénues
Que, dans leur  l’ombre,
Il tient le monde
Dans son poing nu.
 

Maurice Carême
Tambour battant

 

 

 

NicolasdeStael-Paris-LaNuit-1954.jpg

La terre est noire ;
L’église, blanche.

 

 

Nicolas de Stael

Paris la nuit, 1954

 

 


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24 décembre 2012 1 24 /12 /décembre /2012 06:01

 

 

Hommage à Nicole LAMBERT

 

 

 

lestriples--Nicole-Lambert.jpg

©Nicole Lambert

 

 

 


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23 décembre 2012 7 23 /12 /décembre /2012 06:13

 

 

 

 

A l’écoute

 

Ce que veulent dire les mots

On ne le sait pas quand ils viennent ;

Il faut qu’ils se parlent, se trouvent,

Qu’ils se découvrent, qu’ils apprennent.

Ce que veulent dire les mots,

Ils ne le savent pas eux-mêmes,

Mais les voilà qui se regroupent,

Qui s’interpellent, se répondent,

Et si l’on sait tendre l’oreille,

On entend parler le poème.

 

Jacques CHARPENTREAU

 

 


 

Chien-et-chat.jpg

 

(...)  On entend parler le poème. 

 

 

 

 

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22 décembre 2012 6 22 /12 /décembre /2012 08:45

 

 

 

 

Le-modele-rouge.-magritte1935.jpeg

 

René MAGRITTE

Le modèle rouge, 1935.

Centre Pompidou.

 

 

 

"Mon pied droit est jaloux de mon pied gauche.

Quand l'un avance, l'autre veut le dépasser.

Et moi, comme un imbécile, je marche !"

 

Raymond DEVOS


Georgette-et-Rene-Magritte--1922.jpg

Georgette et René Magritte, le 28 juin 1922 © Apic/Getty Images

 

         « Le spectateur peut voir, avec la plus grande liberté possible, mes images telles qu'elles sont, en essayant, comme leur auteur, de penser au Sens, ce qui veut dire à l'Impossible. »

René MAGRITTE

 

 

 


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21 décembre 2012 5 21 /12 /décembre /2012 06:22

 

 

 

Parler d’autre chose.

 

 

 

 

marée basse. Nous avons vu

les balanes, vu

les bernicles, vu

les ongles sur nos mains.

Personne n’a découpé le mot dans la paroi de notre cœur.

 

(Traces du crabe des plages, le lendemain,

sillons de rampants, galeries d’habitation, dessin

du vent dans la vase

grise. Sable fin,

sable gros,

détaché des parois, auprès

d’autres parties dures, dans les

débris.)

 

Un œil, aujourd’hui,

l’a donné à son frère, tous deux,

fermés, ont suivi le courant jusqu’à

leur ombre, déchargé

la cargaison (personne

n’a découpé le mot dans — —), fait ressortir

le harpon — une langue de terre, devant

un silence

minuscule et non navigable.

 

Paul Celan             

Grille de parole

Traduction de Martine Broda, 2001

 

 

 

Anselm-Kiefer-Burning-Rods-84-87.jpg

 

Anselm KIEFER

Burning rods, 1984/1987

 

 

“J'ai toujours eu une passion pour la littérature et surtout pour la poésie. J'aime Rimbaud, Mallarmé, Genet... Pour moi, les poèmes sont comme des bouées posées dans l'abîme ; je nage de l'un à l'autre. Sans eux, je suis perdu. Je lis d'ailleurs tous les matins, c'est ma première activité. Je descends dans ma bibliothèque et je prends un livre, presque à l'aveuglette. J'aurais pu aussi devenir écrivain. A 17 ans, j'avais reçu un prix pour un journal que j'avais rédigé. J'ai hésité à suivre cette voie. Cela ne s'est pas réalisé, car on ne peut pas faire profondément deux choses en même temps dans la vie, mais j'ai continué d'écrire mon journal. Quand je suis bloqué sur une oeuvre, l'écriture m'inspire.” 

A.KIEFER

 

 


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