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5 septembre 2011 1 05 /09 /septembre /2011 06:45

 

      Bientôt la rentrée !... (7 ...et  fin !)


*    *    * 

 

 

 

 

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?

Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :

Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la doulceur angevine.

 

Joachim Du Bellay (1522-1560)

Du Bellay est au programme des classes de quatrième. 

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4 septembre 2011 7 04 /09 /septembre /2011 11:56

 

 

 

nuage-2K.JPG

 

- J'aime les nuages... les nuages qui passent...

là-bas... là-bas... les merveilleux nuages!

 

 

Baudelaire in Petits poèmes en prose, I (1869)

 

 

Photo : L.A.

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2 septembre 2011 5 02 /09 /septembre /2011 06:56

 

 

Bientôt la rentrée !... (5)


*    *    *  

 

Page d'écriture

 


Deux et deux quatre

Quatre et quatre huit

Huit et huit font seize...

Répétez ! dit le maître.

Deux et deux quatre

Quatre et quatre huit

Huit et huit font seize...

Mais voilà l'oiseau-lyre

Qui passe dans le ciel.

L'enfant le voit

L'enfant l'entend

L'enfant l'appelle :

Sauve-moi

Joue avec moi

Oiseau !

Alors l'oiseau descend

Et joue avec l'enfant.

D'eu et deux quatre...

Huit et huit font seize

Et seize et seize qu'est-ce qu'ils font ?

Ils ne font rien seize et seize

Et surtout pas trente-deux

De toute façon

Et ils s'en vont.

Et l'enfant a caché l'oiseau

Dans son pupitre

Et tous les enfants

Entendent sa chanson

Et tous les enfants

Entendent sa musique

Et huit et huit à leur tour s'en vont

Et quatre et quatre et deux et deux

A leur tour fichent le camp

Et un et un ne font ni une ni deux

Un et un s'en vont également.

Et l'oiseau-lyre joue

Et l'enfant chante

Et le professeur crie :

Quand vous aurez fini de faire le pitre !

Mais tous les autres enfants

Ecoutent la musique

Et les murs de la classe

S'écroulent tranquillement.

Et les vitres redeviennent sable

L'encre redevient eau

Les pupitres redeviennent arbres

La craie redevient falaise

Le porte-plume redevient oiseau.

 

Jacques PREVERT.

 

 

 

Joan-MIRO-1893-1983-le-pitre-rose-1974.jpg 

...Et le professeur crie :

Quand vous aurez fini de faire le pitre !...

 

Illustration : Juan MIRO (1893-1983), Le pitre rose, 1974.

 

 

 

 


 

 

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1 septembre 2011 4 01 /09 /septembre /2011 06:53

 

 

 

Bientôt la rentrée !... (4)


*    *    *  

 

 

prevert

Illustration : Un pré vert...

 


            Un poème de Prévert...

 

Prevert.-le-Cancre.jpg

 

 

 

 

Jacques PREVERT (1900 - 1977) a donné ce poème dans le recueil Paroles (1949)

 

Parcourir Prévert selon l'humeur du jour...

 

 


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31 août 2011 3 31 /08 /août /2011 06:59

 


Bientôt la rentrée !... (3)


*    *    *  

Hier, dans Bientôt la rentrée (2), nous évoquions le poème  "Maîtresse, embrasse-moi" de Pierre de Ronsard. Est-ce trois siècles plus tard la réponse que tint Paul Verlaine à l'âme de la Pléiade, au prince des poètes ?  


 

 

A poor young Shepherd

 

J'ai peur d'un baiser

Comme d'une abeille.

Je souffre et je veille

Sans me reposer :

J'ai peur d'un baiser !

 

Pourtant j'aime Kate

Et ses jeux jolis.

Elle est délicate,

Aux longs trait pâlis.

Oh ! que j'aime Kate !

 

C'est Saint-Valentin !

Je dois et je n'ose

Lui dire au matin…

La terrible chose

Que Saint Valentin !

 

Elle m'est promise,

Fort heureusement !

Mais quelle entreprise

Que d'être un amant

Près d'une promise !

 

J'ai peur d'un baiser

Comme d'une abeille.

Je souffre et je veille

Sans me reposer :

J'ai peur d'un baiser !

 

 

Paul VERLAINE in Romances sans paroles - Ariettes oubliées.

 

 

 

Fragonard--Le-Baiser-a-la-derobee.jpg

Illustration : Le Baiser à la dérobée,

 peint par Jean-Honoré Fragonard (1732-1806) et Marguerite Gérard (1661-1837) . Musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg

 

 


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30 août 2011 2 30 /08 /août /2011 13:46

 

 

 

 

seurfe.jpeg

 

 

nos voeux cordiaux de prompt rétablissement !

 

 

 


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30 août 2011 2 30 /08 /août /2011 06:45

 

 

Bientôt la rentrée !... (2)


*    *    * 

 

Maîtresse, embrasse-moi...


  

Maîtresse, embrasse-moi, baise-moi, serre-moi,

Haleine contre haleine, échauffe-moi la vie,

Mille et mille baisers donne-moi je te prie,

Amour veut tout sans nombre, amour n'a point de loi.

 

Baise et rebaise-moi ; belle bouche pourquoi

Te gardes-tu là-bas, quand tu seras blêmie,

A baiser (de Pluton ou la femme ou l'amie),

N'ayant plus ni couleur, ni rien semblable à toi ?

 

En vivant presse-moi de tes lèvres de roses,

Bégaie, en me baisant, à lèvres demi closes

Mille mots tronçonnés, mourant entre mes bras.

 

Je mourrai dans les tiens, puis, toi ressuscitée,

Je ressusciterai ; allons ainsi là-bas,

Le jour, tant soit-il court, vaut mieux que la nuitée.

 

Pierre de Ronsard in Sonnet pour Hélène -1578 –

 


 

 

 

Toulouse-Lautrec-le-baiser-1892.jpg

Illustration : Le baiser. Henri de Toulouse Lautrec, 1892.

 

 

Henri-Marie de Toulouse-Lautrec

naît à Albi en 1864, dans une famille aristocratique. Très jeune il se montre fort doué pour le dessin, auquel il s'adonne intensément.Lautrec

Dès 1882, il travaille à Paris, se lie avec Van Gogh, ouvre son propre atelier à Montmartre où il fréquente les cafés-concerts, les bals et les théâtres. A la peinture, il préfère souvent le dessin dont le trait nerveux et elliptique lui permet de saisir le geste ou l'expression caractéristique. Mais « l’âme de Montmartre » et l'excès... de tous les excès finissent par le détruire.

En 1899, il est interné à Neuilly, rentre à Paris en 1901 où il meurt au mois de septembre.

Il nous laisse 737 peintures, 275 aquarelles, 369 lithographies et environ 5000 dessins ! (source : Catalogue raisonné, 1971)

 


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27 août 2011 6 27 /08 /août /2011 07:04

 

 

 

Comprenne qui voudra

 

 

En ce temps là, pour ne pas châtier les coupables, on maltraitait des filles.

On allait même jusqu’à les tondre.

 

 

 

Comprenne qui voudra

Moi mon remords ce fut

La malheureuse qui resta

Sur le pavé

La victime raisonnable

À la robe déchirée

Au regard d’enfant perdue

Découronnée défigurée

Celle qui ressemble aux morts

Qui sont morts pour être aimés

Une fille faite pour un bouquet

Et couverte

Du noir crachat des ténèbres

Une fille galante

Comme une aurore de premier mai

La plus aimable bête

Souillée et qui n’a pas compris

Qu’elle est souillée

Une bête prise au piège

Des amateurs de beauté

Et ma mère la femme

Voudrait bien dorloter

Cette image idéale

De son malheur sur terre.

 

Paul Eluard in Au Rendez-vous Allemand, 1944

 

 

 

 

 

Paul Eluard avait primitivement publié ce poème in Les Lettres françaises du 2 décembre 1944, avec ce commentaire :

 

 "Réaction de colère. Je revois, devant la boutique d'un coiffeur de la rue de Grenelle, une magnifique chevelure féminine gisant sur le pavé. Je revois des idiotes lamentables tremblant de peur sous les rires de la foule. Elles n'avaient pas vendu la France, et elles n'avaient souvent rien vendu du tout. Elles ne firent, en tous cas, de morale à personne. Tandis que les bandits à face d'apôtre, les Pétain, Laval, Darnand, Déat, Doriot, Luchaire, etc. sont partis. Certains même, connaissant leur puissance, restent tranquillement chez eux, dans l'espoir de recommencer demain".

 

 


 

 

Liberte-F.Leger-1953.jpeg

 

Fernand Léger illustrera des poèmes de Paul Eluard. Ici en 1953.

 

Éluard et Léger se sont rencontrés après la Seconde Guerre mondiale. Plus encore que leur engagement politique – ils étaient tous les deux membres du parti communiste – ils avaient en commun l'aspiration à la sincérité. La quintessence de leur amitié se manifestait également sur le plan artistique: Léger peignit en 1947 un portrait d'Éluard. Ce dernier écrivit à son tour pour Léger les poèmes Les constructeurs et A Fernand Léger. A la suite de quoi Léger illustra, en 1953, l'édition en accordéon du poème d'Éluard Liberté, j'écris ton nom.

 

 


 


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25 août 2011 4 25 /08 /août /2011 06:21

 

 

 

Discours du général de Gaulle

sur le perron de l'Hôtel de ville, le 25 août 1944

 

 

Pourquoi voulez-vous que nous dissimulions l'émotion qui nous étreint tous, hommes et femmes, qui sommes ici, chez nous, dans Paris debout pour se libérer et qui a su le faire de ses mains. Non ! nous ne dissimulerons pas cette émotion profonde et sacrée. Il y a là des minutes qui dépassent chacune de nos pauvres vies. Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! mais Paris libéré ! libéré par lui-même, libéré par son peuple avec le concours des armées de la France, avec l'appui et le concours de la France tout entière, de la France qui se bat, de la seule France, de la vraie France, de la France éternelle. Eh bien ! puisque l'ennemi qui tenait Paris a capitulé dans nos mains, la France rentre à Paris, chez elle. Elle y rentre sanglante, mais bien résolue. Elle y rentre, éclairée par l'immense leçon, mais plus certaine que jamais, de ses devoirs et de ses droits. Je dis d'abord de ses devoirs, et je les résumerai tous en disant que, pour le moment, il s'agit de devoirs de guerre. L'ennemi chancelle mais il n'est pas encore battu. Il reste sur notre sol. Il ne suffira même pas que nous l'ayons, avec le concours de nos chers et admirables alliés, chassé de chez nous pour que nous nous tenions pour satisfaits après ce qui s'est passé. Nous voulons entrer sur son territoire comme il se doit, en vainqueurs. C'est pour cela que l'avant-garde française est entrée à Paris à coups de canon. C'est pour cela que la grande armée française d'Italie a débarqué dans le Midi ! et remonte rapidement la vallée du Rhône. C'est pour cela que nos braves et chères forces de l'intérieur vont s'armer d'armes modernes. C'est pour cette revanche, cette vengeance et cette justice, que nous continuerons de nous battre jusqu'au dernier jour, jusqu'au jour de la victoire totale et complète. Ce devoir de guerre, tous les hommes qui sont ici et tous ceux qui nous entendent en France savent qu'il exige l'unité nationale. Nous autres, qui aurons vécu les plus grandes heures de notre Histoire, nous n'avons pas à vouloir autre chose que de nous montrer, jusqu'à la fin, dignes de la France. Vive la France !

 

 

 

 

 

 

Note : Au fil des jours précédents :

 

21/08/1944

Arrêt de la déportation des Juifs vers Auschwitz au départ de la gare de Bobigny mais...

 

22/08/1944

Le dernier convoi de Juifs de France pour Auschwitz quitte la gare de Clermont-Ferrand.

 

23/08/1944

Capitulation roumaine devant l'Armée rouge.

La 2è DB du général Leclerc libère le camp de Drancy.

 

24/08/1944

Les premiers chars français de la 2è DB (Leclerc) entrent dans Paris, abandonné par les troupes allemandes.

Le maréchal Walter Model enraye, temporairement, l'offensive russe dans les Carpates.

Suppression du ghetto de Lodz.

Le camp de Fossoli est évacué. Un nouveau camp est construit à Bolzano. Un convoi en partira à l'automne pour Auschwitz. Au total, 7.500 juifs (sur 50.000) furent déportés d'Italie. Moins de 800 revindront.

 

25/08/1944

Les troupes soviétiques pénètrent en Allemagne. La Roumanie se retourne contre l’Allemagne.

A Paris, Von Choltitz, qui ne dispose que de 15.000 hommes de services, quelques dizaines de chars et une faible artillerie, signe, devant Leclerc, à 14h45, la capitulation des troupes allemandes. Le très opportuniste Von Choltitz n’exécute pas l'ordre d’Hitler de brûler Paris. L'ambassadeur d'Allemagne Otto Abetz quitte Paris.

120 personnes sont massacrées par les Allemands à Maillé (Indre-et-Loire).

A Rouen, l’aviation britannique lâche 150 bombes sur les restes de l’armée allemande.

La Roumanie déclare la guerre à l'Allemagne.

 

 


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24 août 2011 3 24 /08 /août /2011 14:41

 

 

Source du document : Le site officiel Lafontaine.net

 

 

Cette fable provient d’une ancienne tradition médiévale. La Fontaine ajoutera cependant une trouvaille de son cru, le tribunal des animaux. Beaucoup verront dans le Lion un portrait du roi Louis XIV et mettront en parallèle cette fable et les nombreux pamphlets qui circulaient contre celui-ci pendant l’affaire Fouquet (auquel La Fontaine gardera toute son amitié jusqu’à sa mort). On retrouvera dans cette fable une moquerie subtile du manichéisme politique et de la subtilité et les artifices des juristes du temps.

 

 

Les Animaux malades de la Peste
 


 

Un mal qui répand la terreur,

            Mal que le ciel en sa fureur

Inventa pour punir les crimes de la terre,

La peste (puisqu'il faut l'appeler par son nom),

Capable d'enrichir en un jour l'Achéron,

            Faisait aux animaux la guerre.

Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés:

            On n'en voyait point d'occupés

A chercher le soutien d'une mourante vie;

            Nul mets n'excitait leur envie,

            Ni loups ni renards n'épiaient

            La douce et l'innocente proie;

            Les tourterelles se fuyaient:

            Plus d'amour, partant plus de joie.

Le lion tint conseil, et dit: «Mes chers amis,

            Je crois que le Ciel a permis

            Pour nos péchés cette infortune;

            Que le plus coupable de nous

Se sacrifie aux traits du céleste courroux;

Peut-être il obtiendra la guérison commune.

L'histoire nous apprend qu'en de tels accidents

            On fait de pareils dévouements (1):

Ne nous flattons donc point, voyons sans indulgence

            L'état de notre conscience

Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons,

            J'ai dévoré force moutons.

            Que m'avaient-ils fait? Nulle offense;

Même il m'est arrivé quelquefois de manger

                        Le berger.

Je me dévouerai donc, s'il le faut: mais je pense

Qu'il est bon que chacun s'accuse ainsi que moi:

Car on doit souhaiter, selon toute justice,

            Que le plus coupable périsse.

- Sire, dit le renard, vous êtes trop bon roi;

Vos scrupules font voir trop de délicatesse.

Eh bien! manger moutons, canaille, sotte espèce.

Est-ce un pêché? Non, non. Vous leur fîtes, Seigneur,

            En les croquant, beaucoup d'honneur;

            Et quant au berger, l'on peut dire

            Qu'il était digne de tous maux,

Etant de ces gens-là qui sur les animaux

            Se font un chimérique empire.»

Ainsi dit le renard; et flatteurs d'applaudir.

            On n'osa trop approfondir

Du tigre, ni de l'ours, ni des autres puissances

            Les moins pardonnables offenses:

Tous les gens querelleurs, jusqu'aux simples mâtins,

Au dire de chacun, étaient de petits saints.

L'âne vint à son tour, et dit: «J'ai souvenance

            Qu'en un pré de moines passant,

La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et, je pense,

            Quelque diable aussi me poussant,

Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.

Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net.»

A ces mots on cria haro sur le baudet.

Un loup, quelque peu clerc, prouva par sa harangue

Qu'il fallait dévouer ce maudit animal,

Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout le mal.

Sa peccadille fut jugée un cas pendable.

Manger l'herbe d'autrui! quel crime abominable!

            Rien que la mort n'était capable

D'expier son forfait: on le lui fit bien voir.

Selon que vous serez puissant ou misérable,

Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.

 

Jean de la Fontaine. Livre VII - Fable 1 

 

(1) sacrifice 

 

 


 

 

153-Franklin-Street-tribeca.jpg

 

Illustration : 153 Franklin Street, New-York City, N.Y.

 

Note : Cette illustration ne provient pas du site Lafontaine.net.

 

 



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