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18 octobre 2011 2 18 /10 /octobre /2011 06:46

Ambivalence dans ce chant de rupture, celle d'Apollinaire et de Marie Laurencin : fluidité de l'eau, fixité de la pierre ? Ambivalence des mots : "Et comme l'espérance est violente" où violente peut s'entendre "vie - eau - lente " ?

 

 

 

Le pont Mirabeau 

 

 

Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine.

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé 
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

 

Guillaume Apollinaire in Alcools - 1912 -

 

 

marie-laurencin-copie-1.jpg

Illustration : Marie Laurencin. Le pont, 1940.


 

Note :

Paul Celan s'est suicidé le 20 avril 1970 en se jetant dans la Seine. Plusieurs biographes pensent qu'il se serait jeté du pont Mirabeau.

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17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 07:01

 

 

Richard Brautigan (1935-1984) est un écrivain et poète américain. Il s'est inspiré du poème La Soupe et les Nuages de Baudelaire, publié hier, pour écrire celui-ci, joyeusement surréaliste.

 

Salvador Dali

 

« Vas-tu

oui ou non

manger

ta soupe,

espèce de vieux

marchand de nuages ? »

hurla Jeanne Duval,

frappant Baudelaire

dans le dos

alors qu’il était assis

rêvassant

à la fenêtre.

Baudelaire

sursauta.

Puis il éclata

d’un rire infernal

brandissant sa cuiller

en l’air

telle une baguette

changeant la pièce

en une toile de

Salvador

Dali changeant

la pièce

en une toile

de Van Gogh.

 

Richard BRAUTIGAN


 

 

dali-naissance-dune-divinite 1182636079.1182788954

Illustration : Naissance d’un divinité. S.DALI, 1960.


 

Quelques phrases de BRAUTIGAN :  

 

« Nous tenons chacun notre rôle dans l’histoire. Le mien, ce sont les nuages. »

 in Tokyo-Montana Express.

 

« Tout est là, à l’exception bien sûr de ce qui manque »

 

« Toutes les filles devraient avoir un poème écrit rien que pour elles même s’il faut pour ça retourner cette planète sens dessus dessous ».

 

 

 


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16 octobre 2011 7 16 /10 /octobre /2011 07:12

 

 

 

 

La Soupe et les nuages

 

Ma petite folle bien-aimée me donnait à dîner, et par la fenêtre ouverte de la salle à manger je contemplais les mouvantes architectures que Dieu fait avec les vapeurs, les merveilleuses constructions de l'impalpable. Et je me disais, à travers ma contemplation: « - Toutes ces fantasmagories sont presque aussi belles que les yeux de ma belle bien-aimée, la petite folle monstrueuse aux yeux verts. »

 

Et tout à coup je reçus un violent coup de poing dans le dos, et j'entendis une voix rauque et charmante, une voix hystérique et comme enrouée par l'eau-de-vie, la voix de ma chère petite bien-aimée, qui disait: « - Allez-vous bientôt manger votre soupe, s...b... de marchand de nuages? »

 

 

 

Charles Baudelaire in Le Spleen de Paris

 

 

 nuages-au-2K.jpg

...les merveilleuses constructions de l'impalpable...

 

Le Touquet. La baie de Canche. A droite, la "plage des pauvres", le 8/10/2011.

 


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15 octobre 2011 6 15 /10 /octobre /2011 07:17

 

 

 

 

10 years ago we had Steve Jobs, Bob Hope and Johnny Cash. Now we have no Jobs, no Hope and no Cash.

 

 

 

 

 


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15 octobre 2011 6 15 /10 /octobre /2011 06:55

 

 

 

Prom-Auteurs organisait il y a peu son premier concours de poésie moderne et c’est un poème de Carinne-Laure Desguin qui a reçu le premier prix à l’unanimité. Voici le poème primé, après son propos liminaire :

"Que mes mots déboussolés s’enflèchent dans les herbes des neurones libertaires et s’infiltrent, cramponnés à des nuages de chiffons, dans toutes les petites maisons de papier bleu et rose…"

 

 

 

 

 

Les éclectiques libertés.

                  

 

Un matin de printemps bleu,

Quand la lumière décapsule les argiles,

Et que les elfes s’étoilent sur les feux,

Aux vents, un tampon de tissu indocile,

Eclabousse les aurores caillouteuses.

 

Vers quels cieux ondules-tu, tampon indocile ?

Demandent incrédules les points d’interrogation.

Tu transperces les frontières, tu disloques les trognons,

Tu te moques des virgules et des points d’exclamation,

Tu désarçonnes les lambdas, tu dépoussières les chlorophylles,

Tu déranges les oignons et les points de suspension !

 

Le tampon indocile égrène ses rictus…

Il se moque des frontières et les ordres, il les suce !

De rideaux de fleurs, de paroles et de souffles,

De lettres algèbriques, et de pinces à linge,

Sur les champs de libres pensées,

De l’étoile d’azur jusqu’au sourire de la Grande Ourse,

Sur les échelles des firmaments,

Ses couleurs allumées d’amour,

Caracolent entre les vignes des péninsules,

Et glissent,

Solaires,

Vers

Les éclectiques libertés.

 

Carine-Laure DESGUIN, septembre 2011.

 

 



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13 octobre 2011 4 13 /10 /octobre /2011 07:01

 

 

 

 

D'une lune à l'autre

 

  

Ne vous dérangez pas pour nous,

 

Laïtou.

 

Nous passons à toute vitesse ;

 

Un petit bonjour et c'est tout.

 

Salut, Julot, salut, comtesse,

 

Laïtou.

 

Non, rien de spécial à vous dire,

 

Nous filons à toute vitesse,

 

Laïtou

 

On voulait vous faire un sourire

 

Et c'est tout.

 

 

Norge (1898-1990) 

 

 


 

 

 

l-abstraction-sensuelle.-N.de-Stael.jpeg

Illustration : Nicolas de Staël, Agrigente, 1954.

 


« Je vais aller sans espoir jusqu'au bout de mes déchirements,  jusqu'à leur tendresse. » N. de Staël.

 

« Toute ma vie, j'ai eu besoin de penser peinture, de voir des tableaux, de faire de la peinture pour m'aider à vivre, me libérer de toutes les impressions, de toutes les sensations, de toutes les intuitions auxquelles je n'ai trouvé d'autre issue que la peinture », écrit Nicolas de Staël, à New York en 1953, à quelques saisons de son brutal crépuscule.

 

 

 

 


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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 07:04

 

 

...Dans cette école, il y a

Des oiseaux chantant tout le jour

Dans les marronniers de la cour.

Mon coeur, mon coeur, mon coeur qui bat

Est là.

 

Jacques CHARPENTREAU, dernière strophe du poème L'école.

 

*    *    *

 

Parents, éloignez vos enfants !


Toujours extrait du calendrier du collectif

"Contre le dépouillement de l'école" :

 

 

09Mai-copie-2.jpg

 

 

 


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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 06:58

 

- Dites, Monsieur Charpentreau, l'école est-elle finie ? Hier, vous terminiez votre douce poésie ainsi :

 

...Dans cette école, il y a

Des oiseaux chantant tout le jour

Dans les marronniers de la cour.

Mon coeur, mon coeur, mon coeur qui bat

Est là.

 

Mais voici qu'aujourd'hui, on découvre une bien drôle d'école ! Oui, une bien drôle d'école qui s'affiche, aguicheuse comme une stripteaseuse, à l'instar de ce que firent auparavant des pompiers ou des joueurs de rugby. 

 

 


... Dans cette école, extraits au hasard du calendrier :

Nus-ecole2-530x272.jpg

nus-ecole_0.jpg

aujourd-hui-l-ecole-est-nue-luttons-ensemble-contre-le_3094.jpg
Illustrations : Quelques photos extraites du calendrier édité par le collectif L'Ecole est nue.

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10 octobre 2011 1 10 /10 /octobre /2011 06:59

 

 

 

 

L'école

 

 

Dans notre ville, il y a

Des tours, des maisons par milliers,

Du béton, des blocs, des quartiers,

Et puis mon coeur, mon coeur qui bat

Tout bas.

 

 

la-rue-halevy-vu-d-un-balcon.jpg

CAILLEBOTTE. La rue d'Havely vue d'un balcon  

 

 

Dans mon quartier, il y a

Des boulevards, des avenues,

Des places, des ronds-points, des rues

Et puis mon coeur, mon coeur qui bat

Tout bas.

 


caillebotte.un-balcon.-1880.jpg

 CAILLEBOTTE. Un balcon, 1880 

 

 

Dans notre rue, il y a

Des autos, des gens qui s'affolent,

Un grand magasin, une école,

Et puis mon coeur, mon coeur qui bat

Tout bas.

 


 caillebotte.toits-sous-la-neige-1878.jpg

      CAILLEBOTTE. Toits sous la neige, 1878

 

 

Dans cette école, il y a

Des oiseaux chantant tout le jour

Dans les marronniers de la cour.

Mon coeur, mon coeur, mon coeur qui bat

Est là.

 

Jacques CHARPENTREAU

 

 


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9 octobre 2011 7 09 /10 /octobre /2011 07:03

 

 

Nous poursuivons la publication d'extraits choisis arbitrairement

dans le Journal de Jules RENARD.

 

 

 

 

Sans date.

 

La phrase lourde, et comme chargée de fluides électriques de Baudelaire. 

 

Nous sommes las d'avoir fauché tant de désirs dans le beau champ de notre amour.

 

Sur les moissons, le soleil flambait moins que nous.

 

Vois-tu, madame, il faut dormir. Nous sommes partis ce matin. Tu sommeillais un peu de reste et je te disais : Il en reste.

 

Gais comme un couple qui s'épouse.

 

Dans la poussière des moutons nous allions comme dans un nuage.

 

Je te contais sur tous les tons. Les meules nous semblaient en or, tout exprès pour notre sieste.

 

Mais ta bouche s'ouvrait encore,  et je te disais : Il en reste.

 

Mes deux mains lasses, mes deux mains gourdes

Ont moissonné toute ta chair,

L'haleine mêlée à l'haleine.

 

Appelons la femme un bel animal sans fourrure dont la peau est très recherchée.

 

 

 


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