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16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 07:59

 

 

 

 

c'était un vieux chat c'est encore

un vieux chat je lui parle il m'entend

mais il se garde bien de répondre

il attend c'est un chat patientFini.Les-chats-1952.jpg

 

qui sait qu'il usera ma patience

après tout je ne suis qu'un humain

j'ignore tout de ce monde profond

où son corps trouve sa récompense

 

et son esprit la raison de l'attente

il est là chez lui je suis seul

à rêver qu'il m'attend je le vois

s'éloigner dans le vent qu'il aimait

 

 

le chat c'est un pèlerin

qui explore à l'infini

des espaces sans mesure

où nous n'avons pas accès

 

les contrées imaginables

ne sont pour son oeil vivant

que domaines sans surprise

il voit d'autres univers

 

où la lumière caresse

des ombres furtives toujours

et les matins renouvellent

un monde habité sans cesse

de miracles dorés

 

 

tu te croyais seul tu ne l'étais pasFini.-Dimanche-apres-midi.1980.jpg

même endormi le chat veillait

il ne dormait que d'une oreille

l'autre t'écoutait penser

 

ou ruminer ta misère

et c'est bien pis aujourd'hui

qu'il n'est plus là pour te forcer

à lui ouvrir une fenêtre

 

sur la nuit de feutre et le ciel

 

 

parfois tu venais t'installer

sur le grand cahier ouvert

tu me regardais les pigeons

passaient devant la fenêtre

dans un furieux froissement d'ailes

ton regard se bridait un peu

 

j'avais moins mal à la tête

et le jour paraissait moins sombre

 

Jean-Claude Pirotte in  Autres séjours.

 

 

jean-claude-pirotte.jpg

 

 

Né à Namur en 1939, Jean-Claude Pirotte passe son adolescence en Wallonie, Hollande et Bourgogne. Avocat pendant onze ans, il commence en 1975 une existence «plus ou moins vagabonde et clandestine dans la province française» dont il est profondément épris. Poète, romancier, chroniqueur, éditeur, mais aussi peintre, Jean-Claude Pirotte est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages dont La pluie à Rethel, Un été dans la combe, Une adolescence en Gueldre, Absent de Bagdad (La Table Ronde), La vallée de Misère, Sarah feuille morte, L’épreuve du jour, Revermont, Autres séjours aux éditions Le temps qu’il fait.


 

Le prix Apollinaire n'est que le dernier d'une longue série de récompenses. Jean-Claude Pirotte a notamment obtenu le prix Marguerite-Duras en 2001 pour Autres arpents, le prix Valéry-Larbaud en 2001 pour Ange Vincent , le prix des Deux-Magots en 2006 pour son roman Une adolescence en Gueldre (tous parus à La Table Ronde), le prix Maurice-Carême pour Revermont (Le temps qu'il fait, 2008) et le prix Kowalski, prix de poésie de la ville de Lyon, en 2008.

 

 


Illustrations : Toiles de Léonor Fini. Première toile : Les Chats, 1952. Seconde toile : Dimanche après-midi, 1980. 


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15 novembre 2011 2 15 /11 /novembre /2011 07:55

 

 

 

La petite boutique de l'horreur nazie


C'est un jeu de société "pour adultes et enfants", précisait, dans sa notice, son concepteur de Dresde, qui l'a mis sur le marché allemand en 1936. La règle du Juden Raus est simple. Un plateau de bois représente six rues d'une ville standard, bordées de commerces en tout genre tenus par des juifs, des Cohen, des Goldmann... Le joueur - un Aryen forcément - est doté d'un petit personnage en robe rouge et chapeau noir, qui va se déplacer, au fil des hasards du lancer de dés, dans cet espace, avec comme objectif d'atterrir dans une de ces boutiques. Et de faire prisonnier son propriétaire - représenté par un cône jaune grimaçant -, qu'il ramènera ensuite dans un "camp". Avant de l'envoyer en Palestine. "Chassez six juifs et vous aurez gagné", explique le mode d'emploi.

 

Juden-Raus.jpg


"A l'époque, explique Ben Barkow, le nazisme ne préconisait pas encore l'extermination." Le directeur de la Wiener Library à Londres nous montre ensuite le puzzle Adolf Hitler, un jeu éducatif imaginé à la même période pour accompagner les petits garçons et les petites filles dans leur apprentissage de l'écriture. De jolies lettres en bois pour composer des mots comme "Volk", "Reich", "Wehr" ou encore "Blut" (sang), "tout le vocable de la théorie nazie", poursuit notre hôte.

Nous sommes sur Devonshire Street, pas loin d'Oxford Street, un des hauts lieux du shopping de la capitale anglaise. C'est là, depuis plusieurs décennies et pour quelques jours encore, dans le "basement" de cette maison victorienne un peu poussiéreuse, où à une époque toutes sortes de domestiques devaient s'affairer, que sont rassemblées les archives relatives à l'Allemagne nazie et à l'Holocauste les plus anciennes au monde. Un endroit prisé des universitaires, mais quasi inconnu du grand public, malgré la richesse de sa collection.

Cet été, les 60 000 livres, les 17 000 photos, les centaines de cartons remplis de pamphlets, de tracts, de magazines, de lettres... de la Wiener Library seront transportés, avec tous les égards qui leur sont dus, dans une nouvelle demeure, au coeur du quartier de Bloomsbury, refaite à neuf pour l'occasion. M. Barkow espère beaucoup de ce déménagement, une nouvelle vie pour ses trésors mésestimés.

"Nous arrivons à un moment charnière, explique-t-il, les survivants de l'Holocauste sont de moins en moins nombreux. Aujourd'hui, au Royaume-Uni, l'enseignement de l'Allemagne nazie, qui n'est pas obligatoire, se fait d'abord par des témoignages. Cette bibliothèque est un vivier de preuves pour aider les générations futures à savoir ce qui s'est passé dans l'Allemagne nazie." Un vaccin contre l'oubli et le déni.

M. Barkow est né à Berlin en 1956 de parents allemands, il n'est pas historien ni juif, mais il porte en lui l'histoire d'une famille dévastée par le national-socialisme qu'on n'aura malheureusement pas la place de relater ici. Quand, au fil des hasards, il trouve un emploi à temps partiel à la Wiener Library, il comprend que sa place est ici. Qu'il lui faut sauver de la précarité cette "collection incroyable", qu'Alfred Wiener, un juif allemand docteur en littérature arabe et grand connaisseur du Moyen-Orient, a su constituer sur une période de plus de trente ans.

C'est en 1919 que ce Berlinois - il a alors 34 ans - commence à répertorier ce qui a trait à la montée de l'antisémitisme dans son pays. Dès 1925 - "C'est très tôt", commente M. Barkow -, il ne s'intéresse plus qu'aux nazis, ce que nombre de ses confrères qualifient alors d'erreur. "Il avait lu Mein Kampf et l'avait pris au sens littéral, poursuit le directeur de la Wiener Library, quand les autres préféraient y voir une provocation qui ne méritait pas d'être prise totalement au sérieux." En 1933, il fuit à Amsterdam ; en 1939, il rejoint Londres, avec ses 20 000 livres mais sans sa femme et ses filles qui seront, elles, arrêtées.

Jusqu'à sa mort en 1964, M. Wiener continuera à accumuler les informations, et aujourd'hui encore les 11 salariés de la bibliothèque traquent tout ce qui se rapporte aux mouvements d'extrême droite dans le monde. Pendant la guerre, il réussira même à avoir accès à la littérature nazie produite en Allemagne via un réseau qui lui permet d'envoyer des documents de Berlin à Lisbonne, puis à New York, où il va régulièrement les récupérer. "A Washington, il est très écouté, il a une connaissance rare du nazisme", commente M. Barkow. Il garde tout ce qui lui tombe sous la main, des témoignages écrits, des objets, même un annuaire de Vienne de 1938 imprimé juste avant l'Anschluss, et qui s'avérera très utile pour la suite.

Il constitue "une des dernières photographies de la Vienne juive", explique M. Barkow, sans laquelle nombre de juifs autrichiens, qui ont été expropriés pendant l'occupation nazie, n'auraient pu prouver leur droit et récupérer leurs biens.

Les archives de M. Wiener seront également des pièces à conviction de taille dans plusieurs procès comme celui de Nuremberg entre novembre 1945 et octobre 1946, ou d'Adolf Eichmann à Jérusalem en 1961. Plus récemment, elles pèseront de tout leurs poids dans la bataille juridique qui a opposé, en 2000, l'historien David Irving à l'éditeur britannique Penguin Books qu'il accusait d'avoir ruiné sa réputation en le qualifiant de négationniste.

 

Article paru dans Le Monde du 4/7/2011.

 


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14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 07:40

 

 

 

J’ai vu le menuisier

 

J’ai vu le menuisier

Tirer parti du bois.

 

J’ai vu le menuisier

Comparer plusieurs planches.

 

J’ai vu le menuisier

Caresser la plus belle.

 

J’ai vu le menuisier

Approcher le rabot.

 

J’ai vu le menuisier

Donner la juste forme.

 

Tu chantais, menuisier,

En assemblant l’armoire.

 

je garde ton image

Avec l’odeur du bois.

 

Moi, j’assemble des mots

Et c’est un peu pareil.

 

Guillevic

 

 

 

 

ebeniste.jpg

 

 

Eugène Guillevic (1907-1997) est un poète contemporain. Il signe l’ensemble de son œuvre poétique de son seul patronyme Guillevic. Catholique pratiquant dans ses jeunes années, il se rapprochera du communisme puis adhèrera au parti en 1942, se liant d’amitié à Paul Eluard.

 

Guillevic est Grand prix de poésie de l’Académie française (1976), grand Prix national de poésie (1984) et Prix Goncourt de la poésie en 1988.

 


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13 novembre 2011 7 13 /11 /novembre /2011 08:07

 

 

 

Fantasmes de Demoiselles. Femmes faites

ou défaites cherchant l'âme soeur.

 

 

 

C’est un recueil de 51 annonces émises par des créatures féminines en quête d’une âme soeur est jubilatoire ! Fantasmes de Demoiselles est le dernier ouvrage publié par René de Obaldia (2006), prince de la fantaisie, auteur de pièces inclassables et délicieuses, comme Du Vent dans les branches de Sassafras ou Les Jumeaux étincelants, d'ouvrages comme Tamerlan des Cœurs... Et bien sûr Innocentines.

 Ce petit bijou de drôlerie et…de connaissance des femmes, porte pour sous-titre Femmes faites ou défaites cherchant l'âme sœur ; ce sont des petites annonces sous forme de madrigaux ou de poèmes hurluberlus et bien difficile sera celle qui n'y trouvera son grain à moudre.

 

 

Un extrait ci-dessous :

 

 


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13 novembre 2011 7 13 /11 /novembre /2011 08:05

 

 

Cherche un homme qui n'existe pas

 

Cherche un homme qui n'existe pas 

Beau 

Mais pas trop 

Doux et rude 

Paillard bien que prude 

Religieux et mécréant 

Peau de vache et bon enfant 

Fleurant le soufre et la lavande 

Végétarien aimant la viande. 

Voyageur et casanier 

Désinvolte et cavalier : 

A toutes les heures qui sonnent 

S'occupant de ma personne 

Aux grands, aux petits soins 

Surtout quand j'ai le rhume des foins 

Me procurant belle aisance 

Sans éprouver de repentance 

Point jaloux de mes soupirants 

Allons plus loin : de mes amants 

Tant il bénit mon existence! 

Faisant semblant d'être ailleurs 

Quand il m'attend chez le coiffeur 

M'amenant toujours au théâtre 

Quand c'est Antoine et Cléopâtre. 

Toujours chic, même débraillé 

Même complètement déshabillé 

Froid 

Comme Saint Eloi 

Chaud 

Quand il le faut. 

Prônant le pour et le contraire 

Trois mailles à l'endroit trois mailles à l'envers 

N'importe quoi pour me plaire. 

 

Bon. De ce pas 

Je vais aller me promener au bois 

Si quelquefois... quelquefois 

Je rencontre un homme qui n'existe pas.

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12 novembre 2011 6 12 /11 /novembre /2011 07:51

 

 

 

Dom Juan :

Quoi? tu veux qu'on se lie à demeurer au premier objet qui nous prend, qu'on renonce au monde pour lui, et qu'on n'ait plus d'yeux pour personne? La belle chose de vouloir se piquer d'un faux honneur d'être fidèle, de s'ensevelir pour toujours dans une passion, et d'être mort dès sa jeunesse à toutes les autres beautés qui nous peuvent frapper les yeux! Non, non: la constance n'est bonne que pour des ridicules; toutes les belles ont droit de nous charmer, et l'avantage d'être rencontrée la première ne doit point dérober aux autres les justes prétentions qu'elles ont toutes sur nos cours. Pour moi, la beauté me ravit partout où je la trouve, et je cède facilement à cette douce violence dont elle nous entraîne. J'ai beau être engagé, l'amour que j'ai pour une belle n'engage point mon âme à faire injustice aux autres; je conserve des yeux pour voir le mérite de toutes, et rends à chacune les hommages et les tributs où la nature nous oblige. Quoi qu'il en soit, je ne puis refuser mon cœur à tout ce que je vois d'aimable; et dès qu'un beau visage me le demande, si j'en avais dix mille, je les donnerais tous. Les inclinations naissantes, après tout, ont des charmes inexplicables, et tout le plaisir de l'amour est dans le changement. On goûte une douceur extrême à réduire, par cent hommages, le cœur d'une jeune beauté, à voir de jour en jour les petits progrès qu'on y fait, à combattre par des transports, par des larmes et des soupirs, l'innocente pudeur d'une  âme qui a peine à rendre les armes, à forcer pied à pied toutes les petites résistances qu'elle nous oppose, à vaincre les scrupules dont elle se fait un honneur et la mener doucement où nous avons envie de la faire venir. Mais lorsqu'on en est maître une fois, il n'y a plus rien à dire ni rien à souhaiter; tout le beau de la passion est fini, et nous nous endormons dans la tranquillité d'un tel  amour, si quelque objet nouveau ne vient réveiller nos désirs, et présenter à notre cœur les charmes  attrayants d'une conquête à faire. Enfin il n'est rien de si doux que de triompher de la résistance d'une belle personne, et j'ai sur ce sujet l'ambition des conquérants, qui volent perpétuellement de victoire en victoire, et ne peuvent se résoudre à borner leurs souhaits. Il n'est rien qui puisse arrêter l'impétuosité de mes désirs: je me sens un cœur à aimer toute la terre; et comme Alexandre, je souhaiterais qu'il y eût d'autres mondes, pour y pouvoir étendre mes conquêtes amoureuses.

 

Sganarelle : 

Vertu de ma vie, comme vous débitez! Il semble que vous ayez appris cela par cœur, et vous parlez tout comme un livre.

 

Molière. Dom Juan ou le Festin de Pierre.

Acte premier, scène II.

 

 

Moliere.jpg 

      ...Les inclinations naissantes, après tout, ont des charmes inexplicables, et tout le plaisir de l'amour est dans le changement...

 

 

 


Note : Rapidement rédigé, le Dom Juan de Molière fut représenté pour la première fois le dimanche 15 février 1665 et fut vivement applaudi. Pourtant il est à peu près certain que dès la deuxième représentation, certaines répliques ayant paru trop hardies furent coupées par Molière. Quinze représentations se succédèrent jusqu'au 20 mars; malgré des recettes fort honorables, la pièce ne fut plus reprise après Pâques. Sans qu'il y ait eu d'interdiction officielle, Molière fut sans doute discrètement prié de retirer sa comédie. 

 


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11 novembre 2011 5 11 /11 /novembre /2011 07:58

 

 

 

Il s'appelle 11 novembre

 

Il faut aller à Ypres

Il faut essayer de nommer les morts touslesmorts

Il faut réchauffer les morts de dix-huit ans

Il faut réchauffer mon arrière-grand-père qui n'a jamais eu mon âge

Il faut lire les plaques les croix et nommer encore nommer

Il faut croiser les centenaires avec l'accent écossais et le coquelicot en papier à la boutonnière

Il faut se promener à Vimy, sur la crête au-dessus du bassin minier dans la brume bleue et dorée

Un arbre pour un mort une forêt un mémorial immense et les noms les noms gravés encore les noms les noms des morts

Il faut que les larmes montent aux yeux pour la dernière relève

Nommer pour réchauffer nommer dans le bleu et l'or du ciel d'Artois du ciel des Flandres

Nommer les morts tous les morts

 

Jérôme LEROY

 


 

 

vimy_21.jpg

...nommer dans le bleu et l'or du ciel d'Artois... 

 

 

 

 

Voir Le parc mémorial canadien de Vimy

 

 

 

Relire ici Jérôme LEROY


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8 novembre 2011 2 08 /11 /novembre /2011 07:38

 

 

Boris Vian 

 

Un superbe témoignage tout en simplicité,

en tendresse et en émotion

à lire ici 

 

 

 

Michelle-Vian.jpg

 

Michèle LEGLISE, la première épouse de B.VIAN


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7 novembre 2011 1 07 /11 /novembre /2011 17:58

 

 

Créé à l'initiative de Frédéric Beigbeder en 1994, le prix de Flore a été nommé ainsi en référence au célèbre café de Flore de Saint-Germain-des-Prés. Il s'est donné pour mission de couronner un jeune auteur au talent prometteur, et au style particulièrement original. Rappel des précédents lauréats :

 

 

2010 : Abdellah Taïa    Le Jour du roi

2009 : Simon Liberat    L'Hyper-Justine

2008 : Tristan Garcia   La Meilleure part des hommes

2007 : Amélie Nothomb   Ni d'Eve, ni d'Adam

2006 : Christine Angot     Rendez-vous

2005 : Joy Sorman          Boys boys boys

2004 : Bruce Benderson    Autobiographie érotique

2003 : Pierre Mérot         Mammifères

2002 : Grégoire Bouillier      Rapport sur moi

2001 : Christophe Donner     L'Empire de la morale

2000 : Nicolas Rey            Mémoire courte

1999 : Guillaume Dustan            Nicolas Page

1998 : Virginie Despentes      Les Jolies Choses

1997 : Philippe Jaenada        Le Chameau sauvage

1996 : Michel Houellebecq      Le Sens du combat

1996 : Jacques A. Bertrand     Le Pas du loup

1996 : Vincent Ravalec        Cantique de la racaille

 

 

Le Bloc de Jérôme LEROY fait partie de la dernière sélection. Nuageneuf lui souhaite de tout coeur d'être le lauréat.

 

 

Jérôme LEROYLe-Bloc.jpeg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


textes de Jérôme Leroy confiés à Nuageneuf ici.

 


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7 novembre 2011 1 07 /11 /novembre /2011 08:09

 

Nous poursuivons la publication d'extraits choisis arbitrairement

dans le Journal de Jules RENARD.

 

24 janvier 1893

 

 

 

Écrire sur un ami, c'est se fâcher avec lui.

 

 

Il s'apprêtait à dire : « Je viens de la part de Monsieur Un tel », mais il vit une mine si rébarbative qu'avant d'être assis, il se releva, se couvrit et dit, tournant le dos :

 

- Je m'en vais de la part de Monsieur Un tel.

 

 

L'assassin se lava les mains et fit des bulles de savon.

 

 

Le pays du rêve où l'on plaindrait les gens heureux.

 

 

Toute sa vie il fut assis sur un strapontin.

 

 

Le monde m'a blessé la vue, et je vais devenir aveugle.

 

 

Le grincheux :

 

- Votre couvert est toujours mis.

 

- J'aime mieux que vous me fixiez un soir, tenez ce soir, si vous voulez.

 

 

 


...à suivre, bien entendu... 

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