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22 mars 2016 2 22 /03 /mars /2016 11:58

 

 

 

 

Fourmi

 

 

Il va pleuvoir, cela se sent

Et je suis seul. Moi, seul au monde

Ai vu passer

 

la suite est ici (clic)

 

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28 décembre 2014 7 28 /12 /décembre /2014 06:01

 

 

 

 

Où c’qu’est la ‘tit’ minoiselle

 

Où c’qu’est la ‘tit’ minoiselle,
La florette des minous,
La mignote si joiselle
Qui florissait parmi nous ?

 

 

NORGE

 

hamilton.jpg 

      Hamilton©

 

 

 

 

NORGE est un poète belge contemporain, né en 1898 et mort en 1990.



 

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12 juillet 2013 5 12 /07 /juillet /2013 05:30

 

 

 

 

Crime et Châtiment

 


 

Il avait pris l'habitude de ne plus répondre

Et quand on l'interrogeait,

il se donnait simplement l'air d'une poule qui va pondre.

Il avait pris l'habitude de ne plus se défendre

Et quand on l'accusait,

Il se donnait simplement l'air de quelqu'un sous qui la terre va se fendre.

Les choses les plus sérieuses, il semblait vraiment s'en

amuser.

Et allait jusqu'à sourire devant les guichets et dans les musées.

Evidemment, cette façon de faire devait lui attirer des ennuis,

Rien n'est insupportable comme quelqu'un qui sourit jour et nuit.

Evidemment, ce qui devait arriver est arrivé

Et un jour, il s'est éveillé en prison avec les deux pieds rivés.

Evidemment, il n'y avait pas de raison de l'en faire sortir

Puisqu'il n'y avait pas eu de raison de l'y faire entrer.

Voilà ce que c'est, Messieurs-dames, de sourire

Quand les autres ne savent pas pourquoi vous souriez....

 

 

 

NORGE

 

 

 

 

SOURIRE.jpg

 

 

 


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6 mars 2013 3 06 /03 /mars /2013 06:04

 

 

 

 

Semaines

 


Lundi, mardi, mercredi :

Roulis, fourbis, cliquetis.

Cœurs et jours à folles ailes

Dans leur fuite de gazelles.

Jeudi : soucis. Vendredi :

giboulis, torticolis,

Joues au vent, à petits sauts

Joutent les jours jouvenceaux.

De lundi à samedi,

La course aux maravédis.

Florins, francs, ducats, roupies !

Tournez les ans, les toupies,

Les monts, les mers, les mâtures

Et plusieurs lunes futures.


Mais où est, fleur de pervenche

Sur son ineffable branche,

Naïve et douce de hanche,

Ma dimanche ? O ma dimanche.

 

NORGE

 

 

mathieu--LA-FUREUR-D-ETRE.jpg

Georges MATHIEU

La fureur d'être

 

 

mathieu--thuir-1964.jpeg

Georges MATHIEU

THUIR, 1964

 


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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 06:18

 

 

Le petit non

 

Le p'tit grain d'plomb qui faucha l'gros lapin,

Le p'tit couteau dans le cœur de Marie,

Le p'tit éclair sur l'épaul' de Firmin,

Mon Dieu ! tout ça, c'est d'la mort en série.

 

Le p'tit crochet dans la bouch' du gardon,

Le p'tit poison qui mordit l'sang d'Adèle

Le p'tit microb' dans l'intestin d'Raymond,

Mon Dieu ! tout ça, c'est d'la mort naturelle.

 

Le p'tit vent creux dans les poumons d'Julot,

Le p'tit lacet qui serra l'cou du loir,

Le p'tit marteau sur la caboch' du veau,

Mon Dieu ! tout ça, c'est d'la mort accessoire.

 

Mais le p'tit non sur les lèvres d'Anna

Quand je lui d'mande encore un peu d'amour,

Ca, c'est d'l'horreur, ça c'est d'l'assassinat,

D'la mort qui pue et d'la griff de vautour.

 

Anna, ma douc', Anna mon p'tit mouton,

Tout'les aut'morts, qu'est c'que tu veux qu'ça m'fasse ?

Mais ce p'tit non qui répond toujours non,

Ce p'tit non-là, c'est d'la mort dégueulasse.

 

 

NORGE

 

 

 

Une bonne trentaine de poèmes de NORGE déjà publiés,

c'est  ici.

 

 


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5 février 2013 2 05 /02 /février /2013 06:06

 

 

 

 

 

Le mordeur 

 

 

 

Longue bougie, éclairez son visage.

 

Naquit mordeur, enfant de terre ;

 

Mordit fort au lait de sa mère.

 

Longue bougie, éclairez son visage.

 

 


 

Mordit à la pomme d’enfance

 

Lisse de jus et de croyances,

 

Mordit au chiffre, à la grammaire.

 

Longue bougie, éclairez son ardoise.

 

 

 

Mordit au sein de ses chéries,

 

Lavande, oeillet, chardon, framboise.

 

Mordit le doux, mordit l’amer.

 

Longue bougie, éclairez ses prairies.

 

 

 

Limailles, clous, feux et labeurs,

 

Mordit au bois, mordit au fer ;

 

Pour manger, peines qu’il faut faire.

 

Longue bougie, éclairez sa sueur.

 

 

 

Mordit au sel, mordit au gel,

 

Mordit au gel et à la guerre.

 

Homme de troupe, homme ordinaire.

 

Longue bougie, éclairez sa gamelle.

 

 

 

Mordit aux draps de maladie.

 

Dieu, qu’il est tôt, ma fleur de vie ;

 

Lavande, oeillet, chardon, fougère !

 

A peine mordue et finie.

 

 

NORGE

publié dans “Remuer ciel et terre” aux défuntes éditions Labor

 

 

 

 

 

dali-Enfantgeopolitique-1943.jpg 

DALI

Enfant géopolitique observant la naissance de l’homme nouveau, 1943

 

Dalí écrivait en 1973 : « L’Histoire ne me concerne pas. Elle me fait aussi peur que les sauterelles ». Il écrit également qu’elle ne l’a jamais intéressé en raison de son caractère anecdotique. Les anecdotes de sa propre vie en revanche acquièrent un caractère historique dans sa mythographie. Et c’est en appliquant le fruit de ses réflexions psychanalytiques au comportement des peuples qu’il propose d’expliquer l’histoire humaine. 
Ici, le monde devient littéralement l’œuf que Dalí décortique pour s’auto-révéler et, se faisant, révéler le monde à lui-même. L’Enfant géopolitique observant la naissance de l’homme nouveau, peint en 1943 aux États-Unis, jouant de ces confusions entre microcosme et macrocosme, fait sortir l’homme nouveau du continent nord-américain.

Source : Centre Pompidou.

 

 


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26 décembre 2012 3 26 /12 /décembre /2012 09:55

 

 

 

Encore un fils

 

 

N’aurais-tu pas un second fils, Seigneur ?

La terre attend un nouveau labourage,

L’argile est sourde et l’homme est oublieur ;

Ta vieille voix n’a plus le même orage.

 

Un jeune fils après mille et mille ans

Pour nous éclore une jeune espérance.

L’homme assoiffé guette un jeune printemps,

Ta vieille croix a perdu sa jouvence.

 

Ce fils cadet viendrait nous enseigner

Les feux, les vins de nouvelles aurores

Et sur son cri saurait beaucoup saigner

Car l’homme croit ce que le sang colore.

 

Amour viendrait avec ton second fils,

Comme Jésus, longtemps nous jubiler

Et nous, Seigneur, pour changer le supplice,

Nous saurons bien le pendre ou le brûler.

 

 

 

NORGE

 

 

 

dali.lechristdesaintjeandelacroix.1951jpg.jpg

Dali

Le Christ de saint Jean de la croix, 1951

 

 


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4 novembre 2012 7 04 /11 /novembre /2012 06:24

 

 

 

Boucherie

 

Dans la boucherie ombragée

Par d’opulents morceaux de bœuf

Officie un prêtre tout veuf.

Son épouse d’ailleurs âgée

Étant morte depuis le neuf Courant,

un vendredi par chance.

Et lui, prince de la balance,

Jette bien rouges sur ce trône

Digne aloyau, rognons béjaunes

Et les grandes langues aphones

Les cervelles conjecturales

Aux florescences sous-marines

Et la tête de veau très pâle

Mais un peu plus rose aux narines.

La date du jour fiancée

Aux œillets du comptoir parmi

Les doux cressons et les pensées

De la clientèle d’ici

Sont bien présents dans ce récit.

Et quel beau ressac pour l’esprit

De ce boucher triste qui songe

Entre tous ses coups de hachoir

Au sort de la chair, de déchoir ;

Tandis que tombe un peu le soir

Et que feu la bouchère plonge

Son récent fantôme au milieu

De ces fantômes demi-dieux

Qui hantent dans la boucherie

Leurs sanglantes allégories.

 

 

NORGE 

Famines, 1950

 

 

 

Norge est né en 1898 près de Bruxelles, à Molenbeek-Saint-Jean. Il s’éteindra à Mougins (Norge est le pseudonyme de Georges Mogin. Mogin est mort à Mougins !) en 1990 .

Mais de fait, dès après la guerre, il s’installe à Saint-Paul-de-Vence où il exerce le métier d’antiquaire. Il avait épousé en 40 une peintre belge, Denise Perrier-Berche.Bien des belges s’installaient à Saint-Paul où l’on ne trouve pratiquement que des galeristes et des antiquaires. On l’a rapproché de Michaux pour la richesse et l’audace d’une langue si bien maîtrisée qu’elle peut tout se permettre, mais il s’éloigne de lui par un humour particulier, déconcertant et drôle, et une très joyeuse fantaisie. 

 

 

 

 

Carracci.jpg

 

 

Annibale CARRACCI

en français Annibal Carrache (1560 -1609)

La Boucherie 

vers 1580

 

 


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28 septembre 2012 5 28 /09 /septembre /2012 05:41

 

 

 

 

Sur la pointe

 

Tu crois que c’est gai de vivre nu,

Tout nu sur la pointe d’une aiguille

Avec tout ce vide autour de soi

Avec tout ce creux dans les poumons,

Tout nu sur la pointe d’une aiguille

Sans un grain de sable pour s’asseoir

Et sans un nuage pour dormir,

Sans une chanson dans les oreilles

Tout nu sur la pointe d’une aiguille

Avec tout ce froid, ce froid, ce froid

Et ce ciel muet sur les épaules,

Tu crois que c’est gai de vivre mort

Dans l’abîme d’être et ne pas être,

Debout sur la pointe d’une aiguille ?

 

 

NORGE

Le Stupéfai

 

 


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12 septembre 2012 3 12 /09 /septembre /2012 05:36

 

 

 

 

Je mets beaucoup d'ordre dans mes idées.

Ca ne va pas tout seul :

Il y a des idées qui ne supportent pas l'ordre

Et qui préfèrent crever.

À la fin j'arrive à avoir beaucoup d'ordre,

Et presque plus d'idées.

 

 

NORGE

Les Oignons, 1953

 

 

 

 

rangement-d-idees.jpg

Equipement pour rangement d'idées.

 

 


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