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30 juin 2012 6 30 /06 /juin /2012 05:05

 

 

à F.


 

 

 

Sonnet à Marie

 

 

Je vous envoie un bouquet que ma main

Vient de trier de ces fleurs épanouies ;

Qui ne les eût à ce vêpre cueillies,

Chutes à terre elles fussent demain.

 

Cela vous soit un exemple certain

Que vos beautés, bien qu'elles soient fleuries,

En peu de temps cherront toutes flétries,

Et, comme fleurs, périront tout soudain.

 

Le temps s'en va, le temps s'en va, ma dame ;

Las ! le temps, non, mais nous nous en allons,

Et tôt serons étendus sous la lame ;

 

Et des amours desquelles nous parlons,

Quand serons morts, n'en sera plus nouvelle.

Pour ce aimez-moi, ce-pendant qu'êtes belle.

 

 

Pierre de Ronsard

Continuation des Amours, 1555.

 

 

                 Cette version de l'Ode à Marie Dupin, jeune et ravissante amante de notre "Prince des poètes" ne peut être lue comme la version originale. Elle est ici légèrement aménagée pour être aisément compréhensible, la version en vieux françois est pour le moins ardue !

 

Rose--PierreDeRonsard-.jpg

Il existe plus de 3 000 variétés de roses de par le monde. Toutes ont un nom.

Voici la rose Pierre de Ronsard.

 

 

Déjà publiés, des poèmes de Ronsard, ici 

 


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29 juin 2012 5 29 /06 /juin /2012 05:33

2844774magritte.jpg

René Magritte 

Dessin d'une femme qui fait une balade à cheval dans la forêt !

 


 

Nous avons déjà donné plusieurs poèmes tirés des Innocentines.

Voici de courts extraits notés, repris dans un entretien que de Obaldia donna à François Busnel en 2008.

 

R.de Obaldia : La littérature rime avec aventure. Il faut qu’écrire soit une nécessité. Les surréalistes posaient la question : « Pourquoi écrivez-vous ? » C’était une grande question. On peut renverser la question et demander : « Pourquoi n’écrivez-vous pas ? » C’est encore autre chose... À  la question « Pourquoi écrivez-vous ? », certains affirmaient : « J’écris pour être riche, pour être célèbre. » François Mauriac répondait à peu près : « J’écris pour emmerder ma famille. » André Breton déclarait : « J’écris pour faire des rencontres. » Je prends cette formule à mon compte. Borges disait : « J’écris pour moi, pour mes amis et pour adoucir le cours du temps. » C’est superbe, ça ! J’ai écrit pour communiquer, pour dire des choses sans penser que je pourrais avoir de l’argent, parce que c’était naturel chez moi, parce que c’était une nécessité.

 

F.Busnel : Lorsque, en des temps sans doute plus durs que d’autres, vous avez été fait prisonnier de guerre et que vous avez passé quatre ans au stalag, vous avez écrit les Innocentines. Mais il s’agit de pièces très gaies, pas du tout tragiques. Dans la littérature des camps, c’est assez inédit...

R.de Obaldia  C’était un camp de discipline en Pologne. Je n’avais rien pour écrire. C’était en 1942, un moment de barbarie totale. J’avais besoin de revenir à une certaine virginité, à une certaine innocence. C’est pour cela que j’ai eu l’idée d’écrire ce premier poème pour enfants, Innocentines, sur des sacs d’engrais. Face à la sauvagerie, aux abominations, j’ai voulu revenir à une source même de la vie, de l’émerveillement, de l’étonnement, de l’innocence. Vous vous demandez pourquoi je n’ai pas écrit quelque chose de tragique ? C’était un besoin qu’on ne peut pas expliquer.

 

 



 

Dans sa dernière émission télévisée de la saison, le 27 mai 2010, François Busnel (La Grande Librairie) avait réuni sur la scène du Théâtre du Rond-Point de nombreux comédiens qui lurent des textes de leurs choix. De Obaldia était présent et lut Coq au vin, que voici in extenso :

 

 

Coq au vin

 

Au cours d’un grand dîner, la marquise, sans cause apparente, rendit son coq au vin sur le plastron de l’ambassadeur. L’assemblée voulut ne rien remarquer : elle était composée de nombreux diplomates.


Jusqu’ici, la marquise, jeune et singulièrement troublante, abreuvait de joie l’ambassadeur. Comment ce dernier aurait-il soupçonné que d’une bouche aussi divine, d’une telle voix de cristal, pussent jaillir des quartiers de coq, arrosés de ce liquide violet et généreux ?


Cela va attirer des complications avec la Russie, pensa le Turc qui faisait face à la marquise. Et, de satisfaction, il lissa sa fine moustache. L’Angleterre, voisin de la beauté et heureux pendant de l’ambassadeur, ramena son genou à bâbord. Son désir de coloniser la marquise se trouva quelque peu refroidi. Wang-Wei-Tchou en profita pour soulever la question de l’Antarctique. Les points de vue échangés témoignèrent de l’intelligence des hommes d’Etat, ainsi que de leur amour réciproque pour les Esquimaux.


La France restera toujours fidèle à sa tradition chevaleresque, claironna le général Beauchamp de Bompierre de Prepucet. C’est à cet instant qu’une deuxième vague de coq au vin atteignit le Turc, un peu trop souriant, en pleine ceinture.


L’on craignit pour les Dardanelles. L’Amérique étala ses pieds sur la table. Un hobereau donna de la crête. Plus éthérée que jamais, la marquise souriait à tous et se jeta sur la glace à la vanille. L’Angleterre prit nettement le large. Tout de même, la paix fut sauvegardée dans le monde quelques mois encore.

 

René De Obaldia  

Les richesses naturelles


 

 Obaldia

René de Obaldia.

... 95 ans et l'oeil pétillant !

 


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28 juin 2012 4 28 /06 /juin /2012 05:10

 

 

Fantaisie


Il est un air pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber*
Un air très vieux, languissant et funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes secrets

Or, chaque fois que je viens à l'entendre,
De deux cents ans mon âme rajeunit...
C'est sous Louis treize ; et je crois voir s'étendre
Un coteau vert, que le couchant jaunit,

Puis un château de brique à coins de pierre,
Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
Ceint de grands parcs, avec une rivière
Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs ;

Puis une dame, à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
Que, dans une autre existence peut-être,
J'ai déjà vue... et dont je me souviens !

 

 

 

Gérard de Nerval  

 

 

Weber* se prononce Webre.

 

 francesco-primaticcio_ulysse-et-penelope-1545.jpg

 

...Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
Que, dans une autre existence peut-être,
J'ai déjà vue... et dont je me souviens !...

 

Francesco PRIMATICCIO

Ulysse et Pénélope, 1545

 

 

 

Matisse-vers-1942.jpg

...Puis une dame, à sa haute fenêtre,...

 

 

Henri MATISSE

Femme assise, le dos tourné vers la fenêtre, vers 1942

 

 

 

b_fenetre_1Vega.jpg

Martine VEGA, 1915 - 1974

 


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27 juin 2012 3 27 /06 /juin /2012 05:06

 

 oscar-wilde-1854-1900.jpg

Oscar Wilde, 1854 - 1900

 

 

 

"The only difference between a caprice

and a lifelong passion

is that the caprice lasts a little longer."
 

La seule différence entre un flirt et la passion d'une vie c'est que le flirt dure un peu plus longtemps.
 

(traduction libre)    

 

Oscar WILDE,
The picture of Dorian Gray
Chapter 2
 

 

 

Ivan-Albright--The_Picture_of_Dorian_Gray-_Ivan_Albright.jpg

Ivan ALBRIGHT

The Picture of Dorian Gray

 

 

Ivan Le Lorraine Albright (20 février 1897 - 18 novembre 1983) est un peintre américain appartenant au courant du réalisme magique, connu pour ses autoportraits, études de caractère, et natures mortes.

En 1943 il reçoit la commande pour faire le Portrait de Dorian Gray pour l'adaptation au cinéma par Albert Lewin du roman d'Oscar Wilde. Sa description réaliste, mais exagérée, des signes de maladies et de corruption en faisait l'artiste parfait pour entreprendre un tel projet. L'œuvre représente avec une profusion de détails abjects peints avec une grande minutie le dernier stade de la métamorphose. Son frère fut choisi pour faire le portrait non corrompu de Dorian Gray, mais il fut remplacé par Henrique Medina. Il doit en grande partie sa célébrité à ce film, dont le tableau est l'élément principal. 

 

 

Albright-D.Gray.jpg

 

La toile est conservée au musée de Chicago.

Photo trouvée sur la toile.

Cet hommage n'aurait sans doute pas déplu à O.Wilde, I presume...

 

 



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26 juin 2012 2 26 /06 /juin /2012 05:17

 

 

 

Les Bleus.

Arrogants, pédants, prétentieux, perdus, nuls, déchus, décevants, désespérants, désespérés, terrifiants, atterrants, inexcusables, gâtés, pourris, bêtes, stupides, insondables, légers, starisés, égoïstes, égotiques, narcissiques, surévalués, dévalués, bornés, tribaux, claniques, mafieux, mauvais, teigneux, jaloux, sordides, déshonorants, déshonorés, émétiques (1), révulsifs, tordus, minables, petits, mesquins, nains, enflés, boursouflés, insignifiants, inexistants, ridicules, risibles, ravagés, fuyants, schizophrènes, paranos, tarés, graves, lourds, lourdingues, tristes, attristants, déboussolés, décrédibilisés, rejetés, désaimés, méprisables, méprisés, haïs, tragiques, comiques, pathétiques, obscènes, pornographiques, malsains, crapoteux, insignifiants, mal polis, mal élevés, mal embouchés, menteurs, parjures, scélérats, intéressés, inintéressants…
Liste non exhaustive. Vous pouvez compléter.

 

(1) émétique : se dit d’une substance qui fait vomir


Lechim AUTHEX 


 

 

Mais, heureusement, il y a le bleu Klein !

 


klein_bleu.jpg

YVES KLEIN

monochrome bleu IKB 191 (International Klein Blue®)

 

 

 

« Je suis allé signer mon nom au dos du ciel. »
Yves KLEIN

 


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25 juin 2012 1 25 /06 /juin /2012 05:22

 

 

 

 

 

La trace de l'absent ou la chaîne de la descendance 

 

 

La-trace-de-l-absent-ou-la-chaine-de-la-descendance-L.jpg

©Francine MAYRAN

 

 

La chaîne n'a pas été rompue, la chaîne continue, des parents aux enfants, du père au fils, et la chaîne ne sera jamais rompue. la chaîne continue, des parents aux enfants, du père au fils."  

Janusz KORSZAK

 

 

 

Le diptyque de Francine MAYRAN

"La trace de l'absent ou la chaîne de la descendance"

sera exposé à PARIS,

du 9 juin au 28 juillet dans une exposition collective " Pastel 12"

dans le Xème arrondissement, au Café-Galerie  Panique, 12 rue des Messageries, PARIS 10e.

 

 

 

--------

 

A propos de Janusz KORSZAK

 

2012-annee-korczak-.jpg

 

Médecin, écrivain et éducateur célèbre, Janusz Korczak (1878-1942), de son vrai nom Henryk Goldszmit, était en Pologne, au début du XXe siècle, la personnalité scientifique la plus respectée dans le domaine de l’enfance. Il est connu et reconnu pour son engagement total à la cause des enfants et comme le grand précurseur de la reconnaissance des droits de l'enfant. Korczak est entré dans l'Histoire en refusant d’abandonner et en accompagnant jusqu'à leur mort certaine les enfants du Ghetto de Varsovie. Toute sa vie, il s’était battu pour défendre et faire respecter l’enfant. 

 

 


 

 

 

Nos 10 précédents articles avec les toiles de Francine MAYRAN  ici

 

 


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24 juin 2012 7 24 /06 /juin /2012 05:13

 

 

 

Si je mourais là-bas …

 

 

Si je mourais là-bas sur le front de l’armée

Tu pleurerais un jour ô Lou ma bien-aimée

Et puis mon souvenir s’éteindrait comme meurt

Un obus éclatant sur le front de l’armée

Un bel obus semblable aux mimosas en fleur

 

Et puis ce souvenir éclaté dans l’espace

Couvrirait de mon sang le monde tout entier

La mer les monts les vals et l’étoile qui passe

Les soleils merveilleux mûrissant dans l’espace

Comme font les fruits d’or autour de Baratier

 

Souvenir oublié vivant de toutes choses

Je rougirais le bout de tes jolis seins roses

Je rougirais ta bouche et tes cheveux sanglants

Tu ne vieillirais point toutes ces belles choses

Rajeuniraient toujours pour leurs destins galants

 

Le fatal giclement de mon sang sur le monde

Donnerait au soleil plus de vive clarté

Aux fleurs plus de couleur plus de vitesse à l’onde

Un amour inouï descendrait sur le monde

L’amant serait plus fort dans ton corps écarté

 

Lou si je meurs là-bas souvenir qu’on oublie

 - Souviens-t’en quelquefois aux instants de folie

De jeunesse et d’amour et d’éclatante ardeur –

Mon sang c’est la fontaine ardente du bonheur

Et sois la plus heureuse étant la plus jolie


 

Ô mon unique amour et ma grande folie

 

                                                           30 janvier 1915, Nîmes.

 


   La nuit descend

   On y pressent

   Un long un long destin de sang

 

 

 

Guillaume APOLLINAIRE, 1880  - 1918 

Poèmes à Lou


 

 

 

Picabia-Les-seins-1924-27.jpg

...Et sois la plus heureuse étant la plus jolie...

 

Picabia

Les seins, 1924-1927   

 

 

*    *    *


Louise de Coligny Chatillon 

Poèmes à Lou est un ensemble disparate de morceaux retrouvés après la mort du poète, et arbitrairement réunis en 1925. "Poèmes à Lou", écrit en 1914-1915, constitue le témoignage poétique d'une passion impétueuse, libertine et cérébrale qu' Apollinaire éprouvait pour Louise de Coligny-Châtillon, dite Lou, une belle aristocrate rencontrée à Nice en 1914. Elle fera languir son prétendant amoureux fou d'elle sans jamais céder (?). Apollinaire s'engage alors dans le régiment d'artillerie de Nîmes. Mais sa vie dans les tranchées lui inspirera une correspondance passionnée, à laquelle Lou succombera. A Apollinaire ou à la correspondance ? The choice is yours. 

... est un ensemble hétéroclite de morceaux retrouvés après la mort du poète, et arbitrairement réunis en 1925. Ils 

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23 juin 2012 6 23 /06 /juin /2012 05:13

 

 

 

      CONSEIL DE L'EUROPE

à l'occasion de la Conférence Internationale


"Les Mémoires vivantes de l'Holocauste dans la Société Contemporaine"   
 

 

 

 

 

F.Mayran-polyptique des victimes du nazisme 

 

 

Mayran. Strasbourg

Tous, victimes de l'innommable

Polyptyque de 8 toiles de 60x30 cm. 2011
©Francine MAYRAN



Ces toiles ont étés réalisées à la demande du Conseil de l'Europe, pour symboliser les différentes victimes du nazisme sur des fiches pédagogiques pour l'enseignement de la Shoah au niveau européen : les victimes Handicapés, Homosexuels, Témoins de Jéhovah, Résistants, Slaves, Polonais, Tsiganes et Juifs.




Nos précédents articles et les toiles de F.MAYRAN 



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22 juin 2012 5 22 /06 /juin /2012 05:53

 

 

 

à toutes les Marina    

 

 

 

     Chez moi

 

Chez moi, dit la petite fille

On élève un éléphant.

Le dimanche son œil brille

Quand papa le peint en blanc

 

Chez moi, dit le petit garçon

On élève une tortue.

Elle chante des chansons

En latin et en laitue.

 

Chez moi, dit la petite fille

Notre vaisselle est en or.

Quand on mange des lentilles

On croit manger un trésor.

 

Chez moi, dit le petit garçon

Nous avons une soupière

Qui vient tout droit de Soissons

Quand Clovis était notaire.

 

Chez moi, dit la petite fille

Ma grand-mère a cent mille ans.

Elle joue encore aux billes

Tout en se curant les dents.

 

Chez moi, dit le petit garçon

Mon grand-père a une barbe

Pleine pleine de pinsons

Qui empeste la rhubarbe.

 

Chez moi, dit la petite fille

Il y a trois cheminées

Et lorsque le feu pétille

On a chaud de trois côtés.

 

Chez moi, dit le petit garçon

Passe un train tous les minuits.

Au réveil mon caleçon

Est tout barbouillé de suie.

 

Chez moi, dit la petite fille

Le pape vient se confesser.

Il boit de la camomille

Une fois qu’on l’a fessé.

 

Chez moi, dit le petit garçon

Vit un Empereur chinois.

Il dort sur un paillasson

Aussi bien qu’un Iroquois.

 

Iroquois ! dit la petite fille

Tu veux te moquer de moi !

Si je trouve mon aiguille

Je vais te piquer le doigt !

 

Ce que c’est d’être une fille !

Répond le petit garçon.

Tu es bête comme une anguille

Bête comme un saucisson.

 

C’est moi qu’ai pris la Bastille

Quand t’étais dans les oignons.

Mais à une telle quille

Je n’en dirai pas plus long !

 

 

René de Obaldia

Innocentines

 

 

Le poème récité avec talent, fougue et ironie par Téa et Enzo,

élèves de l'école Charles Péguy à Hérouville.

 

 

 

 

 

 

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21 juin 2012 4 21 /06 /juin /2012 05:19

 

 

Jusqu'au 24 juin. Dépèchez-vous !

 

 

 

Soluto-copie-2

 

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