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9 juillet 2012 1 09 /07 /juillet /2012 04:49

 

 

 

ADIEU

 

 

Si l’humble cabaret, noirci

Par la pluie et le vent d’automne,

M’accueille, tu n’es plus ici...

Je souffre et l’amour m’abandonne.

 

Je souffre affreusement. Le jour

Où tu partis, j’appris à rire.

J’ai depuis pleuré, sans l’amour,

Et vécu tristement ma vie.

 

Au moins, garde le souvenir,

Garde mon cœur, berce ma peine !

Chéris cette tendresse ancienne

Qui voulut, blessée, en finir.

 

Je rirai contre une autre épaule,

D’autres baisers me suffiront,

Je les marquerai de mes dents.

Mais tu resteras la plus belle...

 

Francis CARCO

La bohème et mon coeur, 1912

 


 

Carco.jpg

 

Plus proche des artistes qui disent le monde dans ses soubresauts et ses fragiles séductions que des mystères de l'inconscient et le merveilleux prôné par le surréalisme, Francis CARCO (1886 - 1958) milite pour une poésie proche de la chanson, de la fantaisie verbale, au rythme du coeur.


 

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8 juillet 2012 7 08 /07 /juillet /2012 05:29

 

 

Alphabet.jpg

 

 

 

Alphabet

A c'est l'âne agaçant l'agnelle,
B c'est le boulevard sans bout,
C la compote sans cannelle,
D le diable qui dort debout.
E c'est l'école, les élèves,
F le furet féru de grec,
G la grive grisant la grève,
H c'est la hache et l'homme avec.
I c'est l'ibis berçant son île,

 J le jardin sans jardinier,

K le képi du chef kabyle,
L le lièvre fou à lier.
M c'est le manteau bleu des mages,
N la neige bordant le nid,
O l'oranger pris dans l'orage,
P le pain léger de Paris.
Q c'est la quille sur le quai,
R la rapière d'or du roi,
S le serpent qui s'est masqué,
T la tour au-dessus des toits.
U c'est l'usine qui s'allume,
V le vol du vent dans la voile,
W le wattman de lune,
X le xylophone aux étoiles.
Y c'est les yeux doux du yack
ublié dans le zodiaque,
Z le zigzag brusque du zèbre
Qui s'enfuit dans les ténèbres,
Malheureux parce qu'il est
Le dernier de l'alphabet.

Maurice Carême

©Fondation Maurice Carême

 

 

pont-copie-1.jpg

... J Le jardin sans jardinier, ...

 

Claude MONNET

Bassin aux nymphéas, 1899

 

 

Giverny

Ce qui n'était à l'origine qu'un verger normand d'herbe et de pommiers devient, avec la contribution de toute la famille, un jardin historique. C'est un travail de patience que Monet poursuit avec amour. Même quand la tâche devient trop grande pour qu'il puisse l'assumer seul, il supervise son équipe de jardiniers.

Monet achète des graines et des plantes partout où il va, conclut des échanges avec d'autres jardiniers. C'est lui qui parcourt les catalogues et passe les commandes, que ce soit des graines, des pots, des cloches à melon où de ces indispensables paillassons en paille de seigle pour protéger les châssis.

En 1893, il commence l'aménagement de son célèbre "jardin d'eau" avec l'étang aux nymphéas.

En 1899, Monet étudia pour la première fois le sujet des nymphéas (espèces de nénuphars)
: Les nymphéas blancs (1899). Le pont japonais (1899), Nymphéas (1914), (1917), furent les thèmes principaux de ses dernières oeuvres. 

 


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7 juillet 2012 6 07 /07 /juillet /2012 05:17

MagritteLaVoixdusang.jpg 

 

 

 

En voyage

 

Quand vous m'ennuyez, je m'éclipse,

Et, loin de votre apocalypse,

Je navigue, pour visiter  lire la suite: clic-clic

 

 
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6 juillet 2012 5 06 /07 /juillet /2012 06:54

 

 

 

 

 

Le jeune homme sans soin

et, de plus, irrespectueux

 

 

Sans la moindre mitaine,

Il lit l'oeuvre de Taine.

 

Son thon de l'aquarium

S'évade et file à Riom.

 

A son excellent père

Il parle avec colère.

 

Surveille mieux, fiston,

Ton thon, ton Taine et ton ton.

 

Alphonse Allais

Le sourire, 1900

 

 

 

 

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4 juillet 2012 3 04 /07 /juillet /2012 04:55

      4 juillet 2012

 

 

 

Robert Desnos naît le 4 juillet 1900. Il aurait 112 ans aujourd'hui.

Heureux anniversaire, monsieur Desnos !

On connait sa fin tragique, nous l'avons évoquée plusieurs fois déjà.

Voici son dernier poème,

 composé et écrit au camp de Compiègne-Royallieu.       


 

 

Sol de Compiègne !    

 

 

CHŒUR (très pressé et comme se chevauchant)
Craie et silex et herbe et craie et silex
Et silex et poussière et craie et silex
Herbe, herbe et silex et craie, silex et craie
(ralenti)
Silex, silex et craie
Et craie et silex
Et craie...

UNE VOIX
Quelque part entre l’Hay-les-Roses
Et Bourg-la-Reine et Antony
Entre les roses de l’Hay
Entre Clamart et Antony

CHŒUR (très rythmé)
Craie et silex — craie et silex
Et craie
Et silex et craie et silex et craie
Et silex

UNE VOIX
Entre les roses de l’Hay
Et les arbres de Clamart
Avez-vous vu la sirène
La sirène d’Antony
Qui chantait à Bourg-la-Reine
Et qui chante encore à Fresnes.

CHŒUR
Sol de Compiègne !
Terre grasse et cependant stérile
Terre de silex et de craie
Dans ta chair
Nous marquons l’empreinte de nos semelles
Pour qu’un jour la pluie de printemps
S’y repose comme l’œil d’un oiseau
Et reflète le ciel, le ciel de Compiègne
Avec tes images et tes astres
Lourd de souvenirs et de rêves
Plus dur que le silex
Plus docile que la craie sous le couteau

UNE VOIX
À Paris près de Bourg-la-Reine
J’ai laisse seules mes amours
Ah ! que les bercent les sirènes
Je dors tranquille, oh ! mes amours
Et je cueille, à l’Hay, les roses
Que je vous porterai un jour
Alourdies de parfums et de rêves
Et, comme vos paupières, écloses
Au clair soleil d’une vie moins brève
Pleine d’éclairs comme un silex,
Lumineuse comme la craie

CHŒUR (alterné)
Et craie et silex et silex et craie
Sol de Compiègne !
Sol fait pour la marche
Et la longue station des arbres,
Sol de Compiègne !
Pareil à tous les sols du monde,
Sol de Compiègne !
Un jour nous secouerons notre poussière
Sur ta poussière
Et nous partirons en chantant.

UNE VOIX
Nous partirons en chantant
En chantant vers nos amours
La vie est brève et bref le temps.

AUTRE VOIX
Rien n’est plus beau que nos amours

AUTRE VOIX
Nous laisserons notre poussière
Dans la poussière de Compiègne
(scandé)
Et nous emporterons nos amours
Nos amours qu’il nous en souvienne

CHŒUR
Qu’il nous en souvienne.

 

 

 

Sol-de-Compiegne.JPG

Le mur de l'entrée du Mémorial de l'internement et de la déportation.

Camp de Royallieu, Ville de Compiègne.

 

 

 

Sol de Compiègne 2

  Extrait du poème de Desnos, Sol de Compiègne.

 

 

 

Compiegne.-Mur-des-noms.JPG

  Une petite partie de la liste des noms. Photos JMT.

 


 

F.MAYRAN-Desnos.jpg 

Robert DESNOS

©Francine MAYRAN. 

 




Retrouver les poèmes et articles concernant Robert DESNOS.  

 

 

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3 juillet 2012 2 03 /07 /juillet /2012 06:30

 

 

 

C'était ce matin sur France Culture.

6 minutes admirables.

 

clic-clic ici


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3 juillet 2012 2 03 /07 /juillet /2012 05:01

 

 

 

C'était un bon copain.

 

Il avait le coeur sur la main

Et la cervelle dans la lune

   C'était un bon copain

Il avait l'estomac dans les talons

Et les yeux dans nos yeux

   C'était un triste copain.

Il avait la tête à l'envers

Et le feu là où vous pensez

Mais non quoi il avait le feu au derrière.

   C'était un drôle de copain

Quand il prenait ses jambes à son cou

Il mettait son nez partout

   C'était un charmant copain

Il avait une dent contre Etienne

A la tienne Etienne à la tienne mon vieux.

   C'était un amour de copain

Il n'avait pas sa langue dans la poche

Ni la main dans la poche du voisin

Il ne pleurait jamais dans mon gilet

   C'était un copain,

   C'était un bon copain.

 

Robert Desnos

Corps et Biens

Langage cuit, 1923

 

 


 

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2 juillet 2012 1 02 /07 /juillet /2012 05:28

 

 

 

 

poetry.JPG

 

 

 

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1 juillet 2012 7 01 /07 /juillet /2012 09:03

cyrano-de-bergerac-copie-1.jpg

 

 

 

(…) ROXANE

Nous parlions de... de... d'un...

CYRANO

                                              Baiser. Le mot est doux !

 

 

 

 

 

Dans l’acte 3 – scènes VII et X (extraits choisis)

 

ROXANE

Mais l'esprit ?...

 

CYRANO

                      Je le hais, dans l'amour ! C'est un crime

Lorsqu'on aime de trop prolonger cette escrime !

Le moment vient d'ailleurs inévitablement,

-Et je plains ceux pour qui ne vient pas ce moment !

Où nous sentons qu'en nous une amour noble existe

Que chaque joli mot que nous disons rend triste !

 

ROXANE

Eh bien ! si ce moment est venu pour nous deux,

Quels mots me direz-vous ?

 

CYRANO

                                   Tous ceux, tous ceux, tous ceux

Qui me viendront, je vais vous les jeter, en touffe,

Sans les mettre en bouquets : je vous aime, j'étouffe,

Je t'aime, je suis fou, je n'en peux plus, c'est trop ;

Ton nom est dans mon coeur comme dans un grelot,

Et comme tout le temps, Roxane, je frissonne,

Tout le temps, le grelot s'agite, et le nom sonne !

De toi, je me souviens de tout, j'ai tout aimé

Je sais que l'an dernier, un jour, le douze mai,

Pour sortir le matin tu changeas de coiffure !

J'ai tellement pris pour clarté ta chevelure

Que, comme lorsqu'on a trop fixé le soleil,

On voit sur toute chose ensuite un rond vermeil,

Sur tout, quand j'ai quitté les feux dont tu m'inondes,

Mon regard ébloui pose des taches blondes !

 

ROXANE, d'une voix troublée

Oui, c'est bien de l'amour...

 

CYRANO

                                                 Certes, ce sentiment

Qui m'envahit, terrible et jaloux, c'est vraiment

De l'amour, il en a toute la fureur triste !

De l'amour, -et pourtant il n'est pas égoïste !

Ah ! que pour ton bonheur je donnerais le mien,

Quand même tu devrais n'en savoir jamais rien,

S'il ne pouvait, parfois, que de loin, j'entendisse

Rire un peu le bonheur né de mon sacrifice !

-Chaque regard de toi suscite une vertu

Nouvelle, une vaillance en moi ! Commences-tu

A comprendre, à présent ? voyons, te rends-tu compte ?

Sens-tu mon âme, un peu, dans cette ombre, qui monte ?...

Oh ! mais vraiment, ce soir, c'est trop beau, c'est trop doux !

Je vous dis tout cela, vous m'écoutez, moi, vous !

C'est trop ! Dans mon espoir même le moins modeste,

Je n'ai jamais espéré tant ! Il ne me reste

Qu'à mourir maintenant ! C'est à cause des mots

Que je dis qu'elle tremble entre les bleus rameaux !

Car vous tremblez ! car j'ai senti, que tu le veuilles

Ou non, le tremblement adoré de ta main

Descendre tout le long des branches du jasmin !

Il baise éperdument l'extrémité d'une branche pendante.

 

ROXANE

Oui, je tremble, et je pleure, et je t'aime, et suis tienne !

Et tu m'as enivrée !

 

CYRANO

                                    Alors, que la mort vienne !

Cette ivresse, c’est moi, moi, qui l'ai su causer !

Je ne demande plus qu'une chose...

 

CHRISTIAN, sous le balcon

Un baiser !

 

ROXANE, se rejetant en arrière

Hein ?

 

CYRANO

Oh !

 

ROXANE

Vous demandez ?

 

(…)

 

 

ROXANE, s'avançant sur le balcon

C'est vous ?

Nous parlions de... de... d'un...

 

CYRANO

                                     Baiser. Le mot est doux !

Je ne vois pas pourquoi votre lèvre ne l'ose ;

S'il la brûle déjà, que sera-ce la chose ?

Ne vous en faites pas un épouvantement

N'avez-vous pas tantôt, presque insensiblement,

Quitté le badinage et glissé sans alarmes

De sourire au soupir, et du soupir aux larmes !

Glisser encore un peu d'insensible façon

Des larmes au baiser il n'y a qu'un frisson !

 

ROXANE

Taisez-vous !

 

CYRANO

Un baiser, mais à tout prendre, qu'est-ce ?

Un serment fait d'un peu plus près, une promesse

Plus précise, un aveu qui veut se confirmer,

Un point rose qu'on met sur l'i du verbe aimer ;

C'est un secret qui prend la bouche pour oreille,

Un instant d'infini qui fait un bruit d'abeille,

Une communication ayant un goût de fleur,

Une façon d'un peu se respirer le coeur,

Et d'un peu se goûter, au bord des lèvres, l'âme !

 

 

 


gustave-klimt-04 

Illustration : Le Baiser (1907)

Le Baiser est la plus célèbre des ceuvres de Gustav Klimt, et on le considère généralement comme le sommet de la « période dorée » du peintre. Klimt est parvenu ici à maintenir l'équilibre grâce à une représentation des personnages pleine de force et de sensualité : la position agenouillée du couple, l'étreinte puissante de l'homme et le visage extasié de la femme donnent aux deux amants une présence extraordinaire. Autour d'eux se déploie un cadre fastueux de feuilles d'or et d'argent : ils reposent sur un magnifique tapis de fIeurs. Le manteau de l'homme est orné de rectangles noirs et blancs qui s'opposent aux motifs ronds et plus colorés de la robe de la femme.

 

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1 juillet 2012 7 01 /07 /juillet /2012 05:37

 

 

 

... Le cher visage

De mon passé...

 

 

 


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