Poésie, Poésie pour enfant, Poésie pour la jeunesse, Textes classiques et modernes, Mémoire de la Shoah,
Fantaisie
Il est un air pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber*
Un air très vieux, languissant et funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes secrets
Or, chaque fois que je viens à l'entendre,
De deux cents ans mon âme rajeunit...
C'est sous Louis treize ; et je crois voir s'étendre
Un coteau vert, que le couchant jaunit,
Puis un château de brique à coins de pierre,
Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
Ceint de grands parcs, avec une rivière
Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs ;
Puis une dame, à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
Que, dans une autre existence peut-être,
J'ai déjà vue... et dont je me souviens !
Gérard de Nerval
Weber* se prononce Webre.
...Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
Que, dans une autre existence peut-être,
J'ai déjà vue... et dont je me souviens !...
Francesco PRIMATICCIO
Ulysse et Pénélope, 1545
...Puis une dame, à sa haute fenêtre,...
Henri MATISSE
Femme assise, le dos tourné vers la fenêtre, vers 1942
Martine VEGA, 1915 - 1974