NORGE. Je pullule

Je pullule

Je grouille, je fuse, j’abonde,

J’éclos, je germe, je racine,

Je ponds, j’envahis, je réponds.

Je me double et puis me décuple.

Je suis ici, je suis partout,

Dedans, dehors et au milieu

Dans le sec et dans le liquide

Comme je suis au fond du fer,

Du bois, de l’air et de la chair.

J’ai beau m’annuler, inutile :

Je reviens toujours par-delà,

Je serpente et je papillonne,

J’enfante, fourmille et crustace,

Je me fourre dans toute race

Pullule, fermente et m’empêtre.

Le néant ne veut pas de moi

Et je lutte à mort avec la

Difficulté de ne pas être.

NORGE

Le Stupéfait, 1988

NORGE

Dessin au trait, origine inconnue

Comments

[Herbe en friche.]

Gare à l’herbicide...

[Cédric]

 


Je précise, bien qu'il soit inutile de le faire, que je ne prétendrai évidemment jamais remettre qui que ce soit à sa place car ce serait supposer qu'il existe une telle chose.

[Nuageneuf]

Bonjour Cédric,


 


Merci de vos passages toujours si fidèles.


 


Vous avez bien raison de remettre NORGE à sa place ! Que voulez-vous y faire, les poètes sont tous de drôles de zouaves en perpétuelle errance - avez-vous noté en plus qu'ils sont légion et ce
depuis la nuit des temps ! -. Ils titubent avec leurs mots et voudraient en outre nous faire accroire mille billevesées, pis, nous faire rêver et nous emporter dans des zones de pure folie !


 


Et c'est bien là la raison de ce blog : tenter de dénoncer quotidiennement toutes ces stupidités rimées ou pas en sélectionnant minutieusement les poètes et leurs poèmes, en publiant ceux qui à
notre goût sont les plus mauvais, voire parfois comme aujourd'hui les plus dangereux, d'anges heureux.


 


A ce jour, ils sont un peu plus de neuf cents à notre tableau de chasse...et ça ne fait que commencer.


 

[Cédric]

Exister n'est pas une lutte.


Exister est une victoire.