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24 avril 2013 3 24 /04 /avril /2013 05:09

 

 

 

               Je t'adore à l'égal de la voûte nocturne,

               Ô vase de tristesse, ô grande taciturne,

               Et t'aime d'autant plus, belle, que tu me fuis,

               Et que tu me parais, ornement de mes nuits,

               Plus ironiquement accumuler les lieues

               Qui séparent mes bras des immensités bleues.

              

 

               Je m'avance à l'attaque, et je grimpe aux assauts,

               Comme après un cadavre un choeur de vermisseaux,

               Et je chéris, ô bête implacable et cruelle !

               Jusqu'à cette froideur par où tu m'es plus belle !

 

 

 

Charles BAUDELAIRE

Les Fleurs du Mal

Spleen et idéal, XXIV

 

 

 

Van-Dongen.jpg

(...) Et je chéris, ô bête implacable et cruelle !

     Jusqu'à cette froideur par où tu m'es plus belle !

 

 

 

 

Kees Van Dongen

Portrait de Madelaine Grey à la rose, 1929

 


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23 avril 2013 2 23 /04 /avril /2013 05:17

 

 

Une délicieuse lectrice nous adresse ce trait - qu'elle en soit vivement remerciée - que l'on s'empresse de publier :

 

 

 

Le problème au Moyen-Orient, c'est qu'ils

 

mettent la charia avant l'Hébreu.

 

 

 

 

 

 


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23 avril 2013 2 23 /04 /avril /2013 05:03

 

 

C'est le joli printemps

 

C'est le joli printemps

Qui fait sortir les filles,

C'est le joli printemps

Qui fait briller le temps.

 

J'y vais à la fontaine,

C'est le joli printemps,

Trouver celle qui m'aime,

Celle que j'aime tant.

 

C'est dans le mois d'avril

Qu'on promet pour longtemps,

C'est le joli printemps,

Qui fait sortir les filles,

 

La fille et le galant,

Pour danser le quadrille.

C'est le joli printemps

Qui fait briller le temps.

 

Aussi, profitez-en,

Jeunes gens, jeunes filles;

C'est le joli printemps

Qui fait briller le temps.

 

Car le joli printemps,

C'est le temps d'une aiguille.

Car le joli printemps

Ne dure pas longtemps.

 

Maurice FOMBEURE

À dos d'oiseau, 1942

Gallimard, 1942. Réédité en 1971

 

 

Maurice Fombeure, né à Jardres (Vienne) le 23 septembre 1906 et mort à Paris le 1er janvier 1981, est un écrivain et poète français.

Issu d'une famille d'agriculteurs du Poitou, il fit ses études au collège puis à l'École normale de Poitiers. Poursuivant ses études à l'École normale supérieure de Saint-Cloud, il fut ensuite professeur de lettres dans des lycées parisiens, dont le Lycée Lavoisier, mais resta toujours très attaché à sa région natale. Très actif dans les milieux littéraires de la capitale, il a obtenu le Grand Prix de poésie de la Ville de Paris en 1958.

 

 

Fombeure.jpg 

 

Sa carte de visite (!)

 

Professeur de l'Université

Homme de lettres

Membre de l'Académie Ronsard

Secrétaire de la Société des Gens de Lettres

Chevalier de la Légion d'Honneur

Chevalier du Mérite Agricole

Officier de l'Instruction Publique

Commandeur du Nichan Iftikhar

Sergent de Réserve

Garde Champêtre Honoraire de Saint Germain des Prés

Maire de la Commune libre d'Ogeron (Vienne)

Membre actif de la "Pédale châtelleraudaise"

Journaliste hebdomadaire et mensuel

Abonné au gaz et à l'électricité de France

Membre de la "Société des Antiquaires de l'Ouest"

Membre du PEN Club

Membre de la SACEM, de la SAD, de la SDRM

Membre d'honneur de la Société Sportive:

"Les zèbres de Saint-Germain-des-Prés"

Sociétaire de la Société des poètes français

Membre de plusieurs jurys littéraires

Membre de la Société "Les Amis des Lettres"

Lauréat de l'Académie Française

Lauréat du grand prix de l'Humour 1952

Superstitieux

Petit propriétaire terrien

Conférencier international

Père de famille

Marié

Contribuable

Résigné

 

 


 

 

 

 


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22 avril 2013 1 22 /04 /avril /2013 05:20

Pour P.F., en ce 22 avril...

 

 

 

 

 

Havdalah

 

A l'un, à

l'unique

fil, à lui

tu files — par lui

entouré, jusque dans

le libre, là-bas,

dans le lié.

 

 

Grands

les fuseaux se dressent

dans le non-pays, les arbres : il y a

venue d'en-bas, une

lumière nouée dans le tapis

d'air sur lequel tu mets la table, pour les chaises

vides et leur

éclat de sabbat, pour --

 

 

les honorer.

 

 

Paul CELAN

La rose de personne

Traduction de Martine Broda

 

 


On peut traduire Havdalah par "séparation".

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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21 avril 2013 7 21 /04 /avril /2013 08:27

 

 

 


 

On commence en effet par un bête Kärcher

Et on finit par vouloir nettoyer

Tout ce qui est kasher

Sous prétexte qu’à une lettre près

C’est la même affaire !

 

C’est comme l’oiseau

Quand on commence à trouver qu’il se répète

Et que son chant devient oiseux,

On décrète qu’il faut le faire taire

Ou lui arracher les yeux !

 

Pauvre oiseau dont Queneau – toujours lui ! –

Disait que cru, il faisait cui-cui

Mais que cuit, il ne le faisait plus !

 

Le Poète aussi ! Si ce qu’il écrit

En dit trop sur ce qui est tu,

C’est pan-pan-Q.I.

 

Et à fortiori si ce qu’il ne tait

Est ce qui tue,

C’est pan-pan sans cri, pan-pan tout cru ! »


 

Jean-Pierre Verheggen

Sodome et Grammaire

NRF – Editions Gallimard 2008

 

« …un petit poème pour que je puisse poésir pour moins mourir »

 


Belge comme il se doit, héritier des surréalismes et des zuteries, Jean-Pierre Verheggen publie ses premiers textes dans Les lettres françaises, avec le soutien de Louis Aragon. En 1969 il fonde avec Christian Prigent la revue TXT et anime des émissions à la radio belge d’expression française. Il entreprend des tournées de « performances » et reçoit en 1995 le grand prix de l’humour noir . Depuis, il continue malgré quelques grands rendez-vous manqués avec la Camarde.

 

 

Verheggen.jpg

 

1942. Naissance à Gembloux, le 6 juin.

Jean-Pierre Verheggen sera enseignant (professeur de français) avant de s'attacher au ministère de la Culture.

 

1968. La grande mitraque (Henry Fagne).

1969. Collaboration à la revue TXT, dès le premier numéro.

1978. Le degré Zorro de l'écriture et Divan le terrible l'année suivante (Bourgois, collection « TXT »). 1990. Les Folies-belgères (Seuil) et Artaud Rimbur (La Différence).

1994. Ridiculum vitæ (La Différence), Grand prix de l'humour noir.

2001. On n'est pas sérieux quand on a 117 ans (Gallimard).

2009. L'Oral et Hardi, mis en scène et interprété par Jacques Bonnaffé, Molière de la compagnie

 

 

*** 

à propos de son dernier livre :

Un jour, je serai Prix Nobelge

Hors série Littérature, Gallimard

Parution : 05-04-2013

Auteur, entre autres, de Frites l’amour, pas la guerre ou de Votez verres, votez alcoolos à septante ans (soixante-dix pour les étrangers), Jean-Pierre Verheggen a estimé qu’il méritait de se voir attribuer le «Prix Nobelge». D’où ce dossier de candidature comprenant le rappel des distinctions qu’il a déjà reçues ; son CV (à ne pas confondre avec son Ridiculum Vitae révélé au public en 2001 dans la collection Poésie/Gallimard) suivi de la liste des nombreux textes inédits qu'il entend soumettre à l’examen des membres du jury et même du nom des concurrents qu’il craint de devoir affronter (sans toutefois les redouter) : Henri Michaux et Marie-Thérèse Philippot en Wallonie, Hergé à Bruxelles mais, en revanche, personne en Flandre, même pas le Flamand de Lady Chatterley.

Du Degré Zorro de l'écriture paru dans les années soixante-dix aux Éditions Christian Bourgois, dans la collection TXT, à L'Oral et Hardi, un choix de ses textes qui a valu à son metteur en scène et interprète Jacques Bonnaffé un Molière en 2009, Jean-Pierre Verheggen, comme l'écrit André Velter, «n'a cessé de mener à bride abattue l'une des plus toniques chevauchées verbales. En liberté dans les fourrés et les coups fourrés du langage, Verheggen donne une œuvre qui est à percevoir dans la résonance de sa voix, avec sa verve de grande déferlante, son swing de boxeur des lettres, sa fantaisie féroce et irrésistible».

 

*


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20 avril 2013 6 20 /04 /avril /2013 05:10

 

 

 

 


Air vif

 

 

J’ai regardé devant moi

 

Dans la foule je t’ai vue

 

Parmi les blés je t’ai vue

 

Sous un arbre je t’ai vue

 

Au bout de tous mes voyages

 

Au fond de tous mes tourments

 

Au tournant de tous les rires

 

Sortant de l’eau et du feu

 

L’été l’hiver je t’ai vue

 

Dans ma maison je t’ai vue

 

Entre mes bras je t’ai vue

 

Dans mes rêves je t’ai vue

 

Je ne te quitterai plus.

 

 

 

 

 

PAUL ELUARD

Derniers poèmes d’amour, 1963

 


ken-merfeld.jpg
Photo ©Ken Merfeld
* *
BB-S.Frey.G.Clouzot.jpg
Brigitte Bardot, Samy Frey
La Vérité
H.G.Clouzot
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19 avril 2013 5 19 /04 /avril /2013 05:17

 

  

 

Mon cartable

 

 

 

Mon cartable a mille odeurs,

Mon cartable sent la pomme,

Le livre, l'encre et la gomme

Et les crayons de couleurs.

 

Mon cartable sent l'orange,

Le bison et le nougat,

Il sent tout ce que l'on mange

Et ce qu'on ne mange pas.

 

La figue, la mandarine,

Le papier d'argent ou d'or,

Et la coquille marine,

Les bateaux sortant du port.

 

Les cow-boys et les noisettes,

La craie et le caramel,

Les confettis de la fête,

Les billes remplies de ciel.

 

Les longs cheveux de ma mère

Et les joues de mon papa,

Les matins dans la lumière,

La rose et le chocolat.

 

 

 

Pierre Gamarra

 

 

cartable.jpeg

 

Illustration : crédit photo Heps Veyrune.

 


Pierre Gamarra est un écrivain français né à Toulouse le 10 juillet 1919 et décédé à Argenteuil  le 20 mai 2009. D'abord enseignant, puis journaliste, il est romancier, poète et critique. Il est également l'auteur d'essais et de pièces de théâtre. Son œuvre pour la jeunesse (récits, théâtre et poèmes) est fréquemment enseignée dans les écoles.

Pierre Gamarra est salué comme un des plus intéressants auteurs français pour la jeunesse, que ce soit en prose ou en poésie. Ses fables et ses poèmes sont particulièrement connus de bien des écoliers. En effet, les enseignants et les manuels de littérature et de français puisent souvent dans son œuvre poétique, trouvant notamment chez lui des assonances mnémotechniques aux airs de comptines :

 

Quoi, quoi, quoi ? c'est moi l'oie

Et je voudrais que l'on me croie.

 

Cette partie de son travail correspond à un souci pédagogique constant : celui de donner aux écoliers le plaisir du texte et des mots.

 

 

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18 avril 2013 4 18 /04 /avril /2013 04:44

Déjà publié le 11 mars 2011 - 

 

 

Je-ne-pense-pas.jpg

 

Rien ne sert d'avoir quelque idée stupide et la partager simplement pour rire entre amis. Dans les années 60, on se plaisait à dire : Je ne pense pas mais quand je pense,  je ne pense qu'à ça ! De mémoire, l'aphorisme est de Georges Wolinski. 50 ans plus tard, des anglais futés - est-ce un pléonasme ? - viennent de publier ce livre dont seule la couverture est imprimée, le reste du livre, soit 200 pages, est vierge.

 

 

Les ventes dépassent 500 000 exemplaires... 

 

 

En cas de traduction française, peut-être n'est-il pas trop tard pour déposer à l'INPI cette traduction ?

Lechim Authex

 

 




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17 avril 2013 3 17 /04 /avril /2013 08:07

 

 

 

"De mon vrai nom Célestine Troussecotte.

Institutrice mais pas que..."

 

 

cELESTINE

 

*    

 

Célestine Troussecotte tient un blog très attachant, clic-clic

 

Nous y avons relevé cette vibrante ode à la lecture

dans laquelle tout œil averti

s’écarquillera au rythme de tant et tant d’alexandrins.

A se lire à voix haute ! 

 

 

La femme qui lit.

 

 

Elle a par cent chemins aux forêts de pendules écouté chevaucher sur le gazon sucré de trèfle et de luzerne aux clairières endormies cent chevaux prodigieux aux ailes de licornes.

 

 

Elle s’est accrochée aux lèvres des bourreaux des cœurs tendres et aux dents aiguës de l’ambition, elle a gravé sa peau du nom des héroïnes et chanté les folies des génies méconnus.

 

 

Elle a aimé. Elle a tremblé. Elle a vomi. Elle a reçu cent coups de poing dans l’escarcelle, cueilli des tas d’étoiles en ses paumes blanchies. Volé des ducats d’or et des rubis ravis au destin des pucelles, reçu cent coups d’épée au flanc et au pourpoint. Les rois l’ont vénérée les princes l’ont trahie. Elle s’est jetée au pied des ténèbres assourdies, elle a gravi des pentes et sondé les abîmes.

 

 

Elle a défait son cœur, asséché des déserts de jaillissantes larmes  et pleuré des rivières et mangé des mouchoirs dans l’ambre et l’aubépine des printemps frileux. Elle a senti le vent l’emporter en un songe sur des bateaux flambants aux îles inconnues. Elle a triché au jeu, traversé la prairie et de sombres coyotes essuyé les affronts Elle a versé son sang, elle a gagné des guerres, et compté aux jours gris les aurores naissantes.

 

 

Elle a péri d’amour huit cent quarante fois, se traînant languissante au pied d’un amant brut, comme un diamant taillé pour lui crever le cœur. Contemplé des frissons, des lagunes paisibles, enroulée dans des songes aux ponts mystérieux, goûté cent fruits empoisonnés et langoureux, essuyé mille orages, et sué sang et eau comme les galériens.

 

 

Elle a été modèle, et muse et prostituée, aviatrice et docteur, et comtesse aux pieds froids, et chatte langoureuse sur un toit brûlant.

 

 

Elle a fait tout cela, et ce n’est rien encor, sans sortir de son lit.

 

 

Il lui reste des mondes à serrer dans ses poings, et des éternités palpitantes à vivre.

 

 

Oui ! Car depuis toujours, sans arrêt, elle lit.

 

 

Et sa voie, et sa voix se fondent dans les livres.

 

 

 

Célestine Troussecotte

 

 

 

 

Lire.jpg 

...Elle a été modèle, et muse et prostituée, aviatrice et docteur, et comtesse aux pieds froids, et chatte langoureuse sur un toit brûlant...


 

 

 

 

 

Grace-Kelly-reading.jpg

Grace Kelly

Reading

 

 

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Brigitte Bardot

Reading

 

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Benjamin HAUGHTON

Woman in a Conservatory with Roses

 

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Henri LEBASQUE

Girl Reading

 

La-Liseuse-abel-bertram.jpg

Abel BERTRAM

La liseuse

 

 


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16 avril 2013 2 16 /04 /avril /2013 05:06

 

 

Catherine Thévenet tient un blog délicieux. Elle y glisse parfois un poème. Celui-ci nous a tout de suite plu. Elle a bien voulu nous autoriser à le publier. Nous l'en remercions.

 

*

 

 

 

Où est donc mon printemps


 

Où est donc mon printemps

Celui de ma jeunesse

Quand j’étais insouciant

Et le corps en liesse

 

Où est donc l’ancien temps

Exultant de caresses

De rires et de serments

D’amours enchanteresses

 

Où a fui le printemps

Ce faiseur de promesses

Dans mon cœur impatient

Se peut-il qu’il renaisse

 

Catherine Thévenet

Jeudi 21 mars 2013

au lendemain d’un printemps qui n’est pas venu

 

 

Recueil

Vers rêvés

Mon Petit Editeur

 

Lire Catherine Thévenet au quotidien sur son blog, clic-clic

 

 


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