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27 février 2013 3 27 /02 /février /2013 06:31

 

 

« A l'école primaire il ne faut pas étudier la poésie, mais la connaître et l'aimer. Il faut transmettre une émotion aux élèves. L'étude viendra plus tard, qu'on la laisse aux gens du supérieur. Pour savoir lire l'heure, il n'est pas nécessaire de démonter la montre. La poésie est toujours de l'ordre de l'émotion. Savoir comment c'est fait viendra peu à peu, au collège, au lycée, au supérieur. »

 

Jacques CHARPENTREAU


*

*

*

 

 

 

Panne d'imagination

 

 

Que voulez-vous que je vous dise ?

 

Moi, je ne sais pas inventer.

 

Je vous propose sans surprise,

 

Quelques vieilles banalités ;

 

L'arbre à chansons qui chaque été

 

Fredonne pour vous dans la brise,

 

L'auto à vent, l'avion à thé,

 

Le stylo spécial pour dictées

 

Qui sait écrire sans sottises

 

(Ou cent sottises entêtées),

 

Le sèche-océan breveté

 

Pour vous baigner à votre guise

 

(L'eau sèche est bonne à la santé),

 

La chaise en noyaux de cerises,

 

La tour Eiffel à tricoter,

 

Le chauffage de la banquise,

 

Le prie-dieu pour Mont-de-Piété,

 

Un manège à chevaux de frise,

 

Du beurre à l'électricité,

 

Le soleil couchant en chemise,

 

La bicyclette à barboter,

 

Un diplôme de gourmandise,

 

Le cordonnier du Chat botté,

 

La bouée chantante de Venise ...

 

Moi, je ne sais pas inventer.

 

Que voulez-vous que je vous dise

 

Moi, je ne sais pas raconter.

 

Au lieu d'écrire des "sottises",

 

je dis ce que j'ai constaté

 

Car il suffit de regarder :

 

Le kangourou prend sa valise,

 

Sa pipe, sa corde à sauter,

 

Il part pour l'Université

 

Apprendre à danser le kirghize,

 

Ca peut servir en société

 

Autant qu'un bon pianoforte.

 

Il rencontre près de l'église

 

Une puce bien cravatée

 

Qui lui déclare : "Je t'avise

 

Que je bondis, en vérité,

 

Plus haut que toi et ta valise."

 

Quand le kangourou irrité,

 

Sauta comme un furieux en crise,

 

La puce, avec vivacité,

 

Sur son bout de nez s'étant mise,

 

N'eut pas de mal à ressauter

 

Plus haut que lui. Quelle surprise !

 

Mais vous, vous l'aviez deviné.

 

Que voulez-vous que je vous dise ?

 

Moi, je ne sais pas inventer.

 

                        

 

Jacques Charpentreau

 La poésie comme elle s'écrit

 

 

 

 

metro-chinois.jpg

 

 

 

... Que voulez-vous que je vous dise ?

 

Moi, je ne sais pas inventer.

 


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27 février 2013 3 27 /02 /février /2013 06:08

 

 

 

 

LLS-12--.jpg

©Andy RILEY

 

 

 

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26 février 2013 2 26 /02 /février /2013 06:01

 

 

 

 

Éteins mes yeux

 


Éteins mes yeux : je te verrai encore

Bouche-moi les oreilles : je t’entendrai encore

Sans pieds, je marcherai vers toi

Sans bouche, je t’invoquerai encore

Coupe-moi les bras : je te saisirai

Avec mon cœur comme avec une main

Arrache-moi le cœur et mon cerveau battra

Et si tu mets aussi le feu à mon cerveau

Je te porterai dans mon sang.

 

 

 

Rainer Maria Rilke

Le Livre d’images, 1899 

 

 

 

Lösch mir die Augen aus

 


Lösch mir die Augen aus: ich kann dich sehn,

wirf mir die Ohren zu: ich kann dich hören,

und ohne Füße kann ich zu dir gehn,

und ohne Mund noch kann ich dich beschwören.

Brich mir die Arme ab, ich fasse dich

mit meinem Herzen wie mit einer Hand,

halt mir das Herz zu, und mein Hirn wird schlagen,

und wirfst du in mein Hirn den Brand,

so werd ich dich auf meinem Blute tragen.

 

 

Rainer Maria Rilke

1875-1926

 

RILKE--buste.jpg 

RILKE

Fondation Rainer Maria RILKE à SIERRE (Valais) SUISSE.

 

 

 

 

 

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25 février 2013 1 25 /02 /février /2013 06:09

 

 

 

 

Complainte amoureuse

 

Oui dès l’instant que je vous vis,

Beauté féroce, vous me plûtes.

De l’amour qu’en vos yeux je pris

Sur-le-champ vous vous aperçûtes.

Ah ! Fallait-il que vous me plussiez,

Qu’ingénument je vous le dise,

Qu’avec orgueil vous vous tussiez !

Fallait-il que je vous aimasse,

Que vous me désespérassiez,

Et qu’enfin je m’opiniâtrasse,

Et que je vous idolâtrasse,

Pour que vous m’assassinassiez

 


Alphonse Allais

1854 – 1905

 

 

 

Raphael.-La-Fornarina.jpg

 

... Oui dès l’instant que je vous vis,

Beauté féroce, vous me plûtes ...

 

 

Raphaël

La Fornarina

 

 

Cette beauté féroce fut le grand amour de Raphaël (1483 - 1520). Surnommée La Fornarina car elle était fille de boulanger, elle restera son amante durant sa courte vie - Raphaël meurt à 37 ans -. Comme c'est souvent le cas, cette femme d'une grande beauté était fort courtisée, ce qui ne manquait pas d'inquiéter notre peintre, au demeurant d'un naturel très jaloux, au point qu'il interrompit son travail pour la rejoindre...

 

 


D'Alphonse Allais, lire aussi ici    

 


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24 février 2013 7 24 /02 /février /2013 06:04

 

 

 

 

 

 

J'étais couché sur la pierre, en ce temps-là, tu sais, sur les dalles de pierre ; et près de moi étaient couchés les autres, ceux qui étaient comme moi, les autres, ceux qui étaient autres que moi et tout à fait pareils, les cousins et les cousines...

 

 

Paul CELAN

Entretien dans la montagne

 

 

 

 

Kiefer--Ordre-de-la-Nuit-1970.jpg

 

J'étais couché sur la pierre, en ce temps-là,

tu sais, sur les dalles de pierre ...

 

 

 

 

Anselm Kiefer

 

Ordres de la Nuit

(Die berühmten Orden der Nacht)

1997

 

Acrylique et émulsion sur toile

Musée Guggenheim Bilbao

 

 

Dans ses productions et œuvres réalisées entre 1995 et 1996, on le voit allongé par terre, comme un cadavre. Dans les [célèbres] Ordres de la nuit (Die Berühmten Orden der Nacht, 1997) - voir la toile ci-dessus -, Anselm Kiefer se reproduit lui-même comme une figure solitaire allongée sur un sol sec et craquelé, sous l'immense manteau des étoiles. Anselm Kiefer est fasciné par le firmament nocturne et les différentes interprétations dont il a fait l'objet tout au long de l'histoire, et en particulier celles qui le décrivent comme un royaume divin et mystérieux qui nous ramène à nos origines et à notre destin. « La spiritualité », explique l'artiste, « consiste à connecter avec une connaissance plus ancienne et à essayer de trouver un fil conducteur entre les raisons qui nous poussent à chercher le ciel. Le ciel est une idée, une partie de [...] d'une connaissance ancienne »[1].


1. Michael Auping. Anselm Kiefer: Heaven and Earth, New York, Prestel, 2005, p. 166, p. 168.

 

 

 

Relire Celan

 


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23 février 2013 6 23 /02 /février /2013 06:00

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quand Michel Legrand rencontre Stéphane Grappelli !...   

 

 

 

 

 

Love.jpg 

 

 

 

 

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22 février 2013 5 22 /02 /février /2013 10:58

 

 

 

 

 

La trace de l'absent ou la chaîne de la descendance 

 

 

La-trace-de-l-absent-ou-la-chaine-de-la-descendance-L.jpg

©Francine MAYRAN

Dyptique

 

Le diptyque de Francine MAYRAN

"La trace de l'absent ou la chaîne de la descendance" 

 

 

La chaîne n'a pas été rompue, la chaîne continue, des parents aux enfants, du père au fils, et la chaîne ne sera jamais rompue. la chaîne continue, des parents aux enfants, du père au fils."  

Janusz KORSZAK

 

 

 

 

 

* * *

 

A propos de Janusz KORSZAK

 

2012-annee-korczak-.jpg

 

Médecin, écrivain et éducateur célèbre, Janusz Korczak (1878-1942), de son vrai nom Henryk Goldszmit, était en Pologne, au début du XXe siècle, la personnalité scientifique la plus respectée dans le domaine de l’enfance. Il est connu et reconnu pour son engagement total à la cause des enfants et comme le grand précurseur de la reconnaissance des droits de l'enfant. Korczak est entré dans l'Histoire en refusant d’abandonner et en accompagnant jusqu'à leur mort certaine les enfants du Ghetto de Varsovie. Toute sa vie, il s’était battu pour défendre et faire respecter l’enfant. 

 

 


 

Le commentaire que Virginie, auteur du blog Le chêne parlant, avait donné sur notre communication en date du 25 juin 2012: 

 

Janusz KORSZAK parlait aux enfants et avec les enfants. Il les aimait.

« La renommée, ce sont les nouvelles marques de tabac ou de vin qui en ont besoin, pas les hommes. » 

Janusz Korczak

Je parlerai de cet homme admirable... Bien sûr !

Merci, cher Nuage de votre article.

 

Commentaire n°1 posté par Virginie le 25/06/2012 à 18h36   

 

 

 

 

... "Je parlerai de cet homme admirable... Bien sûr !" ...

C'est fait.

L'article de Virginie a paru hier sur son blog.

Il n'est rien de plus urgent aujourd'hui que de le lire.

On cliquera donc ici

 

 

 

 

 

 


 

voir aussi 

Nos précédents articles sur les étreignantes toiles de Francine MAYRAN  ici

 

 


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21 février 2013 4 21 /02 /février /2013 15:27

      21 février 1903 - 21 février 2013

 

*

*


Que vive la poésie !

Joyeux anni

ou plutôt

apibeursdé touillou

M'sieur ZAZIE  !!! 

 

 

Raymond Queneau est né au Havre le 21 février 1903

et mort à Paris le 25 octobre 1976. 


*

*


 

 

 

 

 

C'est mon po

 

 

C'est mon po - c'est mon po - mon poème

Que je veux - que je veux - éditer

Ah je l'ai - ah je l'ai - ah je l'aime

Mon popo - mon popo - mon pommier

Oui mon po - oui mon po - mon poème

C'est à pro - à propos - d'un pommier

Car je l'ai - car je l'ai - car je l'aime

Mon popo - mon popo - mon pommier

Il donn' des - il donn' des - des poèmes

Mon popo - mon popo - mon pommier

C'est pour ça - c'est pour ça - que je l'aime

La popo - la popomme - au pommier

Je la sucre - et j'y mets - de la crème

Sur la po - la popomme - au pommier

Et ça vaut - ça vaut bien - le poème

Que je vais - que je vais – éditer

  

Raymond Queneau

Le chien à la mandoline

Éditions Gallimard, 1965

 

 

 

 

Magritte.-Decalcomanie--1966jpg.jpg

René MAGRITTE

Décalcomanie, 1966

 

monsieur habillé tout en noir qui est de dos et porte un petit chapeau noir sur lequel est posée une pomme jaune et ce monsieur a un double découpé à côté de lui.

 

 


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21 février 2013 4 21 /02 /février /2013 05:58

 

 

 

 

A l’origine, mon âme

 
Et la tienne étaient unies,

 
Elles étaient l’apparence

 
Et le secret de toi,

 
l’apparence et le secret de moi,

 
Il serait vain de dire

 
« la mienne et la tienne »

 
Car il n’y a ni moi

 
Ni toi, entre toi et moi.
 

Rûmî 

 

 


Surnommé aussi Mawlanna, qui signifie maître ou seigneur, Rûmî est considéré comme le plus grand poète mystique de la langue persane et l'un des plus hauts génies de la littérature spirituelle universelle.

Né en 1207, à Balkh, dans le Khorasan (aujourd'hui en Afghanistan), il vécut la plus grande partie de son existence en Turquie au terme d'une errance de plusieurs années avec sa famille qui avait fui les massacres de Gengis Khan.

Son père, théologien et enseignant, assura à son fils une éducation d'érudit. Sa vie durant, Rûmî fut obsédé par le désir de trouver la voie qui aboutirait à la fusion de l'âme en Dieu. Il s'initia aux pratiques du soufisme, à la méditation jusqu'à l'extase.

Son oeuvre principale demeure le Mesnevi, recueil de quelque cinquante mille vers. Sa philosophie, sa morale, sa doctrine mystique y sont contenues. 

Rûmî est mort en 1273, à Konya, où son tombeau fait l'objet d'une grande vénération. Les traductions sont très tardives et datent pour la plupart du XXe siècle.

 

 

Rumi.jpg 

Rumi

 

 


 

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20 février 2013 3 20 /02 /février /2013 05:50

 

 

Sur le bout des doigts

 

Je compte les jours

Sur mes doigts

J'y compte aussi mes amis

Mes amours

Un jour

Je ne compterai plus que mes doigts

Sur mes doigts

 

Paul Vincensini  

1930-1985

 


salvador-dali-LA-MAIN.jpg

Salvador DALI

La main (Les remords de conscience) , 1930

 

Relire Paul Vincensini  

 

 


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