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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 17:12

 

France Culture a l'heureuse initiative de diffuser chaque jour de cette semaine une sélection de poèmes de Celan. Les poèmes sont lus par des sociétaires de la Comédie Française.

 

"Marianne" de Paul Celan par Alain Lenglet et "La main pleine d’heures" de Paul Celan par Julie Sicard.

 

à écouter ici

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25 novembre 2010 4 25 /11 /novembre /2010 00:26

 

 

rien-n-est-simple---sempe-jpg

Dessin de Jean-Jacques SEMPE

 

 

Rien n’est simple.

Le préservatif peut être, dans certains cas, un moindre mal... C'est le pape qui le dit, tout en réaffirmant le contenu des encycliques. L'Eglise catholique a toujours procédé ainsi : par des virages très doux, à peine perceptibles, qui lui permettent de durer éternellement en s'adaptant avec retard à toutes les évolutions sociales.

L'Eglise orthodoxe de Grèce pratique une toute autre méthode : l'immobilité absolue. Elle vient encore de le montrer en exigeant que le chiffre 666 ne figure en aucun cas, "ni de manière visible, ni de manière invisible", sur les futures cartes d'identité informatisées des citoyens grecs. Le comble est que le gouvernement d'Athènes a promis de tenir compte de cette exigence spirituelle.

 

600px-666.svg.png

Précisions sémantiques peut-être pas inutiles :


L'hexakosioihexekontahexaphobie, littéralement, « peur du nombre six cent soixante-six », est une phobie qui tire son origine du verset (ch.13, v.18) de l'Apocalypse de Jean, l'un des livres de la Bible. Ce verset indique que le nombre 666 est le nombre de la Bête, bête associée à Satan.


Les hexakosioihexekontahexaphobes évitent au maximum de rencontrer des paraskevidékatriaphobes, car ceux-ci ont la phobie du vendredi treize ou encore les
triskaidékaphobes, qui eux ont la phobie du nombre treize.
 

 

Lechim Authex

 



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24 novembre 2010 3 24 /11 /novembre /2010 00:53

voyelles

 

 

Alchimie du verbe

 

   À moi. L'histoire d'une de mes folies.

   Depuis longtemps je me vantais de posséder tous les paysages possibles, et trouvais dérisoires les célébrités de la peinture et de la poésie modernes.

   J'aimais les peintures idiotes, dessus de portes, décors, toiles de saltimbanques, enseignes, enluminures populaires ; la littérature démodée, latin d'église, livres érotiques sans orthographe, romans de nos aïeules, contes de fées, petits livres de l'enfance, opéras vieux, refrains niais, rythmes naïfs.

   Je rêvais croisades, voyages de découvertes dont on n'a pas de relations, républiques sans histoires, guerres de religion étouffées, révolutions de moeurs, déplacements de races et de continents : je croyais à tous les enchantements.

   J'inventai la couleur des voyelles ! - A noir, E blanc, I rouge, O bleu, U vert. - Je réglai la forme et le mouvement de chaque consonne, et, avec des rythmes instinctifs, je me flattai d'inventer un verbe poétique accessible, un jour ou l'autre, à tous les sens. Je réservais la traduction.

   Ce fut d'abord une étude. J'écrivais des silences, des nuits, je notais l'inexprimable. Je fixais des vertiges.

 

 

 

 

A noir, E blanc, I rougeU vertO bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

 

Golfes d'ombre ; E, candeur des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

 

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

 

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silence traversés des Mondes et des Anges :
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux ! -

Arthur RIMBAUD.



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23 novembre 2010 2 23 /11 /novembre /2010 10:04

Kiefer-05G.jpg

Für Paul Celan

Toiles d'Anselm Kiefer et dialogue avec Paul Celan: des blocs de matière picturale composés d'une couche croûteuse, plâtreuse, faite de plis et de replis dans lesquels se cache «la fleur de cendre» (Celan), cette impalpable trace de la vie qui n'est plus.

 

 

 

 

 

 

 

 

 Paul Celan est né ce jour, le 23 novembre, il y a quatre-vingt-dix ans. Il fut peut-être le plus grand poète de langue allemande de l’après-guerre. Né en Roumanie dans une famille juive, il composa une oeuvre où la Shoah tient une place prépondérante.

 

 

Dein Haus ritt die finstere Welle, doch barg es ein Rosengeschlecht

Als Arche verliess es die Strasse, so wardst du gerettet ins Unheil.

 

Ta maison a chevauché la vague ténébreuse, mais elle cachait un lignage de roses

Arche, elle a quitté la route, ainsi fus-tu sauvé, emmené au malheur.

 

Honorer l’anniversaire de Paul Celan, né un 23 novembre il y a 90 ans, représente une impérieuse nécessité. En mémoire des tragédies du XXe siècle, dont le poète fut le témoin et la victime. Comme acte de révolte aussi, face aux barbaries qui s’installent sous nos yeux.

 

Dans la tradition juive, l’être humain se définit par ses relations avec les autres, une vie se mesurant ainsi à l’aune d’une autre vie. Paul Celan a remplacé le vide que les absents assassinés ont laissé par des poèmes écrits au sang noir. Puis, il s’est noyé dans son époque (Il se donne la mort à Paris en se jetant dans la Seine le 20 avril 1970). La nôtre peut se retrouver dans Celan.

 

L’oeuvre de Celan – majeure s’il en est – demeure une leçon de dignité autant que d’esthétique, tant il est vrai qu’il existe une éthique de l’esthétique.



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21 novembre 2010 7 21 /11 /novembre /2010 15:14

 

René Magritte est né le 21 novembre 1898 à Lessines (Belgique).

 

Le fils de l'homme - Magritte - 1964 -

 

« Toute chose ne saurait exister sans son mystère. c'est d'ailleurs le propre de l'esprit que de savoir qu'il y a le mystère. (...) Une pomme, par exemple, fait poser des questions. (...) Dans un tableau récent, j'ai montré une pomme devant le visage d'un personnage.(...) du moins, elle lui cache le visage en partie. Eh bien là, il y a donc le visage apparent, la pomme qui cache le visage caché, le visage du personnage. c'est une chose qui a lieu sans cesse. Chaque chose que nous voyons en cache une autre, nous désirons toujours voir ce qui est caché par ce que nous voyons. Il y a un intérêt pour ce qui est caché et que le visible ne nous montre pas. cet intérêt peut prendre la forme d'un sentiment assez intense, une sorte de combat dirais-je entre le visible caché et le visible apparent  »

— Les mots et les images - La Révolution surréaliste.

René MAGRITTE.

 

 

 

le_fils_de_lhommerenemagritte1.jpg

 

Le fils de l'homme. René Magritte. -1964 -

 

 

 

Joyeux anniversaire, Monsieur Magritte !

 



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20 novembre 2010 6 20 /11 /novembre /2010 00:32

 

rimbaud-voyages.jpg

 

Photo courtoisement mise à disposition par Joël H. Prise à Lyon.

Cette agence de voyages est située 68 avenue du Maréchal de Saxe, 3ème arrondissement. 


 

 

 

Michel et Christine est un de ces textes énigmatiques pour lesquels on a l'impression qu'ils se sont éclairés au fil du temps, grâce au travail de la critique. Et, pour une fois, moins par l'affrontement des interprétations que par leur collaboration indirecte dans l'approfondissement du sens du texte. René Étiemble (en 1936) est le premier à avoir signalé la référence du titre du poème à celui d'un vaudeville de Scribe : "Michel et Christine". C'est probablement à cette rencontre que fait allusion  Alchimie du verbe : "un titre de vaudeville dressait des épouvantes devant moi". Pierre Brunel a ensuite établi un premier niveau de sens lorsqu'il a mis en évidence (en 1987) l'inspiration parodique du poème : une parodie du genre littéraire de l'idylle. Si bien que Steve Murphy, lorsqu'il croit pouvoir déceler dans ce même poème (en 2004) une "parodie de l'idylle verlainienne", telle qu'elle se manifeste dans Malines, ne contredit pas la thèse de Brunel mais la précise et la confirme. Cependant, Yves Reboul a bien montré (en 1990) que le sens du poème ne peut pas être réduit à cette intention parodique. Comme l'avait senti Isabelle Rimbaud, le poème recèle aussi une portée politique ("J'aurais voulu, écrit la sœur du poète dans une lettre, que l'on supprimât les trois morceaux intitulés : Le Forgeron, Michel et Christine, Paris se repeuple, qui semblent exprimer des idées révolutionnaires"). Ainsi compris, Michel et Christine apparaît comme une rêverie révolutionnaire où les noms joints d'un couple de vaudeville symbolisent l'avènement du "nouvel amour" sur les décombres du vieux monde renversé par l'action des "nouveaux barbares". Au dénouement de la fable, cette rêverie se brise. C'est que le poète vient de s'aviser que le mot "christ" jette sa malédiction sur le prénom de "Christine", comme les prescriptions morales du christianisme sur la libre satisfaction du désir. Interprétation à son tour confirmée par Steve Murphy lorsqu'il découvre (en 2004) que le livret de l'opéra de Scribe utilise l'abréviation "Christ." pour Christine, artifice typographique qui a bien pu faire rêver Rimbaud s'il l'a rencontré dans ses lectures, ce qui est fort possible (on connaît l'intérêt de Verlaine et Rimbaud pour les "refrains niais" de ces "opéras vieux" en 1872).

 

Bibliographie :

 

propos de Michel et Christine", par René Étiemble et Yassu Gauclère, dans les Cahiers du Sud, pages 927-931, décembre 1936. Repris dans Hygiène des lettres, t. IV, Poètes ou faiseurs ?, Gallimard 1966.

"La Fin de l'idylle", par Pierre Brunel, dans Revue d'histoire littéraire de la France, pages 200-212, mars-avril 1987 n°2.

"Lecture de Michel et Christine", par Yves Reboul, dans Parade Sauvage, Colloque n°2, Rimbaud "à la loupe", pages 52-59, 1990.

"Michel et Christine", par Bernard Meyer, dans Rimbaud vivant, n°38, pages 4-32, juillet 1999.

"Détours et détournements : Rimbaud et le parodique", par Steve Murphy, dans Parade sauvage, Colloque N°4, 13-15 septembre 2002, pages 77-126, 2004. Les pages 98-101 analysent le rapport de Michel et Christine avec Malines, poème des Romances sans paroles de Verlaine.

"Michel, Christine et Christ : vers les origines d'un calembour", par Steve Murphy, dans Parade sauvage n° 20, p. 250-251, décembre 2004.

"Michel et Christine, Paix et Guerre", par Steve Murphy, Rimbaud, l'invisible et l'inouï, CNED-PUF, 2009, p.176-180.

 

 

 

Michel et Christine

 

 

Zut alors, si le soleil quitte ces bords !

Fuis, clair déluge ! Voici l'ombre des routes.

Dans les saules, dans la vieille cour d'honneur,

L'orage d'abord jette ses larges gouttes.

 

O cent agneaux, de l'idylle soldats blonds,

Des aqueducs, des bruyères amaigries,

Fuyez ! plaine, déserts, prairie, horizons

Sont à la toilette rouge de l'orage !

 

Chien noir, brun pasteur dont le manteau s'engouffre,

Fuyez l'heure des éclairs supérieurs ;

Blond troupeau, quand voici nager ombre et soufre,

Tâchez de descendre à des retraits meilleurs.

 

Mais moi, Seigneur ! voici que mon Esprit vole,

Après les cieux glacés de rouge, sous les

Nuages célestes qui courent et volent

Sur cent Solognes longues comme un railway.

 

Voilà mille loups, mille graines sauvages

Qu'emporte, non sans aimer les liserons,

Cette religieuse après-midi d'orage

Sur l'Europe ancienne où cent hordes iront !

 

Après, le clair de lune ! partout la lande,

Rougissant leurs fronts aux cieux noirs, les guerriers

Chevauchent lentement leurs pâles coursiers !

Les cailloux sonnent sous cette fière bande !

 

- Et verrai-je le bois jaune et le val clair,

L'épouse aux yeux bleus, l'homme au front rouge, - ô Gaule

Et le blanc Agneau pascal, à leurs pieds chers,

- Michel et Christine, - et Christ ! - fin de l’Idylle.

 

Arthur RIMBAUD in Poésies.1872 .

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19 novembre 2010 5 19 /11 /novembre /2010 16:22

 

 

 

Rappelons-nous, c’était juste le week-end dernier. Sommet du G20 à Séoul. Le déplacement de Barack Obama en Corée du Sud : 2 000 personnes l'accompagnent dans ce voyage asiatique, dont 500 agents de sécurité. Au total, selon la presse américaine, il aura fallu 870 chambres d'hôtel (en Inde puis à Séoul), 13 avions gros-porteurs + Marine One (l'hélico présidentiel) + Air Force One, soit un coût moyen du voyage en Asie de 200 millions de dollars par jour, le même prix que celui d'une journée de guerre en Afghanistan.

Concomitamment, inquiètes de constater la vitesse de propagation de l'épidémie de choléra à Haïti, les Nations unies lançaient un appel pour la constitution d'un fonds d'urgence de 163,9 millions de dollars. L'OMS s'attend déjà à ce que 200 000 personnes soient frappées par le choléra dans les prochaines semaines à Haïti. (de fait, à ce jour, on cite le chiffre d’un million de personnes infectées).

Pas le moindre lien, bien évidemment, entre ces deux sommes, si ce n'est leur montant (relativement) comparable. Effet de sens indu ? Sans doute. Mais reconnaissons qu'il est souvent compliqué de visualiser un non-sens, une absurdité. C’était l’occasion.
 

 

Léchim Authex.

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19 novembre 2010 5 19 /11 /novembre /2010 00:54

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Illustration : « Au rendez-vous des amis »  Max Ernst (1922)

 

Derrière, de gauche à droite : Soupault, Arp, Morise, Sanzio, Eluard, Aragon, Breton, Di Chirico, Gala Eluard.


Au premier plan : Crevel (assis, de dos), Ernst, Dostoïevski, Fraenkel, Paulhan, Péret, Baargeld, Desnos.


 

Paul Eluard nous a quittés il y a juste cinquante-huit ans, le 18 novembre 1952, victime d’une crise cardiaque à son domicile de Charenton-le-Pont. Il repose au cimetière du Père-Lachaise.

 

 

Leurs yeux toujours purs

 

 

 

Jours de lenteur, jours de pluie,

Jours de miroirs brisés et d’aiguilles perdues

Jours de paupières closes à l’horizon des mers,

D’heures toutes semblables, jours de captivité.

 

Mon esprit qui brillait encore sur les feuilles

Et les fleurs, mon esprit est nu comme l’amour,

L’aurore qu’il oublie lui fait baisser la tête

Et contempler son corps obéissant et vain.

 

Pourtant, j’ai vu les plus beaux yeux du monde,

Dieux d’argent qui tenaient des saphirs dans leurs mains,

De véritables dieux, des oiseaux dans la terre

Et dans l’eau, je les ai vus.

 

Leurs ailes sont les miennes, rien n’existe

Que leur vol qui secoue ma misère

Leur vol d’étoile et de lumière

Leur vol de terre, leur vol de pierre

Sur les flots de leurs ailes,

 

Ma pensée soutenue par la vie et la mort.

 

Paul Eluard in Capitale de la douleur. 1926.


Ce poème est le 22ème des 45 poèmes de cette section.


 

Ce poème scande le désespoir après le départ de Gala, qui le quitte pour Dali.

 

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18 novembre 2010 4 18 /11 /novembre /2010 00:51

matsuse-seisei1868-1937-copie-1.jpg

 

 

 

 

Faucon sauvage

Au fond de son oeil

Courent les nuages

 

 

 

 

Matsuse SeiSei (1868 - 1937)



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17 novembre 2010 3 17 /11 /novembre /2010 15:11

champ--.jpg

 

 

Le plus vieux champagne du monde a été dégusté mercredi: très peu de bulles mais une odeur âcre et puissante caractérisent ce vin datant de deux siècles et retrouvé cet été dans une épave au fond de la Baltique, a constaté une journaliste de l'AFP.

Après un démenti au moment de la découverte du vin, Veuve-Cliquot a reconnu dans un communiqué publié mercredi que trois ou quatre des 168 flacons découverts provenaient bien de la célèbre maison.

La grande majorité des bouteilles retrouvées contenaient du Juglar, du nom d'une maison de Champagne châlonnaise désormais disparue.

L'ouverture de deux des bouteilles a été mise en scène devant une centaine d'amateurs et de journalistes.

Les bouchons ont été retirés avec précaution et une très forte odeur s'est propagée, un bouquet âcre et particulièrement puissant, alors que le vin dans les verres ne laissait plus échapper que de très rares bulles.

Des plongeurs suédois ont découvert ces bouteilles en juillet au large de la Finlande près de l'archipel autonome finlandais d'Aaland dont les autorités ont organisé la dégustation.

Les bouteilles sont en parfait état de conservation et faisaient vraisemblablement partie d'un chargement de champagne envoyé par le roi de France Louis XVI à la cour impériale de Russie.

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