Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
28 janvier 2011 5 28 /01 /janvier /2011 16:13


 

Une fourmi de dix-huit mètres

 

Une fourmi de dix-huit mètres

avec un chapeau sur la tête

ça n'existe pas, ça n'existe pas

Une fourmi traînant un char

plein de pingouins et de canards

ça n'existe pas, ça n'existe pas

Une fourmi parlant français

parlant latin et javanais

ça n'existe pas, ça n'existe pas

 

eh ! et pourquoi pas !

 

 

Partager cet article
Repost0
27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 06:48

 

R.Desnos.jpg

 

 

 

 

La femme sans enfants

comme elle est tendre

avec ses poupées !

 

 

Robert DESNOS

 

 

 

 

 


note de rappel :

Le 22 février 1944, Robert Desnos est arrêté et emmené à la prison de Fresnes. Le camp de Compiègne-Royallieu, où il est transféré le 20 mars, est la première étape de sa déportation. Le 12 mai, il doit partir pour Buchenwald.

Le 25 mai, il gagne le camp de Flossenburg puis, le 2 juin, le commando de Flohä. Lorsque les Alliés pénètrent en Allemagne, les Nazis font évacuer les camps, exécutant les déportés ou les lançant dans d'épouvantables marches jalonnées de morts. Parti le 14 avril 1945, Desnos arrive ainsi à Theresienstadt (Terezin) en Tchécoslovaquie, ville délivrée par les Russes le 8 mai suivant. Atteint de typhus, il s'éteint le 8 juin 1945. Il a 45 ans.



Partager cet article
Repost0
27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 06:40

 

 

 

...

On me dit à présent que ces mots n'ont plus cours
Qu'il vaut mieux ne chanter que des chansons d'amour
Que le sang sèche vite en entrant dans l'histoire
Et qu'il ne sert à rien de prendre une guitare

Mais qui donc est de taille à pouvoir m'arrêter ?
L'ombre s'est faite humaine, aujourd'hui c'est l'été
Je twisterais les mots s'il fallait les twister
Pour qu'un jour les enfants sachent qui vous étiez 

...

Partager cet article
Repost0
27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 06:38

 

 

 

La petite Rosalie


La petite Rosalie peigne ses cheveux odorants
Le vent le vent passe à travers les rideaux de tulle
La petite Rosalie n’a ni amie ni amant
Le vent le vent s’attelle à la charrue du houx

La petite Rosalie joue à la marelle
Le vent le vent gonfle la voile des navires
La petite Rosalie n’a pas de chance au jeu
Le vent le vent se met en boule et fait ron-ron

La petite Rosalie passe ainsi tous les jours
Le vent le vent s’épuise aux tôles de cheminées
La petite Rosalie chantonne une chanson pas bien gaie
Le vent le vent change de nom et de direction

Avant l’hiver c’était l’automne
Avant l’automne l’été le printemps
La petite Rosalie deviendra la vieille Rosalie
Le vent le vent soufflera sur ses engelures

La vieille Rosalie décomptera ses amours
Le vent le vent se fatiguera aux éternelles semailles
La vieille Rosalie enfin mourra
Le vent le vent soufflera sur son tombeau

Et qu’est-ce que cela peut bien nous faire.
 

 

Robert DESNOS.

Partager cet article
Repost0
27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 00:45

pelicanoa7

 

Au risque de nous faire moquer, l’œuvre de Desnos se limiterait-elle au pélican de Jonathan des écoles primaires et à cette fourmi de dix-huit mètres entraînée par Juliette Gréco sur les chemins de notre imaginaire, que nous en serions toujours aussi émerveillés !

 

 

Le Pélican

 

Le capitaine Jonahtan

Etant âgé de dix-huit ans

Capture un jour un pélican

Dans une île d'Extrême-orient,

                 

Le pélican de Jonathan

Au matin, pond un œuf tout blanc

Et il en sort un pélican

Lui ressemblant étonnamment.

                   

Et ce deuxième pélican

Pond, à son tour, un œuf tout blanc

D'où sort, inévitablement

                 

Un autre, qui en fait autant.

                  

Cela peut durer pendant très longtemps

Si l'on ne fait pas d'omelette avant.

 


 

 

Une fourmi de dix-huit mètres

 

Une fourmi de dix-huit mètres

avec un chapeau sur la tête

ça n'existe pas, ça n'existe pas

Une fourmi traînant un char

plein de pingouins et de canards

ça n'existe pas, ça n'existe pas

Une fourmi parlant français

parlant latin et javanais

ça n'existe pas, ça n'existe pas

 

eh ! et pourquoi pas !

 

une-fourmi-de-18m.jpg



 

Partager cet article
Repost0
26 janvier 2011 3 26 /01 /janvier /2011 10:22


 

 

Francine MAYRAN – Eveilleuse de conscience.

Un article de Lechim Authex.

 

C’est à la lumière du passé que nous dessinons l’avenir.

 

Le 27 janvier 1945, les troupes soviétiques pénétraient dans les camps d’Auschwitz. Cette date symbolique est désormais devenue celle de la Journée internationale de commémoration en  mémoire des victimes de l’Holocauste. Depuis 2003, chaque 27 janvier, les enseignants évoquent les drames de tous les holocaustes dans leurs classes.

Toute emplie de cette mémoire et de cette nécessité de la transmettre aux plus jeunes, Francine Mayran peint sa réflexion sur la question de l’indifférence face au drame de la Shoah et les leçons que l’on devrait tirer de l’Histoire. Elle peint ce qu’elle n’a pas connu, ce qu’elle n’a pas vécu.

« Mon but est d'honorer la mémoire de celles et ceux qui ont disparu, de celles et ceux qui sont revenus et qui portent la culpabilité d'avoir survécu alors que tant d'autres ne sont plus. » dit-elle.

Et d’ajouter : «  Mon but est aussi de continuer à porter la mémoire quand les derniers survivants seront partis. Malheureusement, le monde oublie si vite… »  Ainsi se place-t-elle à l’opposé de ce que l’on lit ou entend au quotidien ; car, comme c’est si souvent le cas, le temps ne doit pas adoucir le regard de l’Historien.  « Le bourreau tue toujours deux fois, la seconde fois par l'oubli » rappelle Elie Wiesel.

"Mon objectif, ajoute-t-elle, est de transmettre la mémoire des victimes de la barbarie de la déportation, ceux qui ont disparu  comme ceux qui en sont revenus et qui ont essayé de survivre avec les traces du traumatisme, qu'il s'agisse des victimes de la Shoah, du Samudaripen tsigane, ou encore des résistants.
En peignant l'holocauste, je voudrais sensibiliser au danger de l’intolérance, de la soumission passive à une idéologie et à l’indifférence, susciter une réflexion pour amener la jeunesse à rester en éveil face aux prémisses d’autres génocides, pour renforcer les solidarités et refuser la haine et faire sentir la valeur de la vie humaine et de tout individu.
Par mes peintures, je souhaite représenter les victimes de tous les génocides, de toutes les intolérances, la souffrance de tout peuple discriminé, la souffrance d'un individu, la souffrance d'un survivant, la souffrance d'un descendant."

 

Espoir d'humanité-2009-F.Mayran 

 

Illustration : Espoir d’humanité

 

 

quitter l'innommable

retrouver les mots

quitter nos matricules

retrouver notre nom

quitter l'humiliation

retrouver la dignité

quitter la bestialité

retrouver l'humanité

 

ESPOIR D'HUMANITE - Francine MAYRAN - 2009

Hope for humanity / Hoffnung auf Menschlichkeit

huile sur toile- 160 x 200 cm

 

 

 

Retrouver-l-innocence.jpg 

Illustration : Retrouver l’innocence

 

Quitter l'enfer du monde

Repartir vers l'enfance

Sortir de l'indicible

Reprendre place dans la vie

Rechercher nos parents

Où est notre maison ?

Sommes-nous encore enfants ?

Où est notre innocence ?

 

 

RETROUVER L'INNOCENCE - Francine MAYRAN 

Back to innocence / Zurück zur Unschuld

huile sur toile 100 x 100 cm

 

 


 

Lors de sa dernière exposition intitulée TEMOIGNER DE CES VIES, en décembre 2010 au camp du Struthof, un film a été réalisé. Nous vous invitons à le visionner.

 


 
 

 

 

 

 


 

Note 1 : Francine MAYRAN a déjà été évoquée sur Nuageneuf. Voir ici

 

Note 2 : Nous transmettrons prochainement des informations complémentaires sur Francine MAYRAN. L.A.

Partager cet article
Repost0
25 janvier 2011 2 25 /01 /janvier /2011 15:31

 

l-ancienne-gare-de-bobigny-enEn lançant, mardi 25 janvier, la transformation en lieu de mémoire de l'ancienne gare de Bobigny, en Seine-Saint-Denis, le président de la SNCF, Guillaume Pepy, a reconnu que son entreprise, bien que "contrainte, réquisitionnée", fut "un rouage de la machine nazie d'extermination".

 

En présence de Simone Veil, présidente d'honneur de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, M. Pepy a cédé le terrain de la gare de marchandises de Bobigny, d'où sont partis vers le camp d'extermination d'Auschwitz, en 1943 et 1944, vingt et un convois transportant 22 407 personnes internées dans le camp voisin de Drancy. Longtemps occupée par un ferrailleur, cette gare désaffectée de la ligne de grande ceinture a failli être démolie dans les années 1980. Elle a été classée en 2005.

"REGARDER CE PASSÉ EN FACE"

Parlant de "moments terribles, des moments funestes", M. Pepy a souligné "la nécessité de regarder ce passé en face, le connaître, le comprendre, en perpétuer la mémoire, en tirer une leçon de vie". La SNCF était "réquisitionnée", "soumis(e) à l'effort de guerre nazi", a-t-il rappelé. "Contrainte, certes, notre entreprise a acheminé ces trains jusqu'à la frontière. Elle l'a fait", a-t-il reconnu. "Je veux dire la profonde douleur et les regrets de la SNCF pour les conséquences des actes de la SNCF de l'époque. En son nom, je m'incline devant les victimes, les survivants et les enfants de déportés et devant la souffrance qui vit encore", a souligné Guillaume Pepy.

Partager cet article
Repost0
25 janvier 2011 2 25 /01 /janvier /2011 10:25

 

En écho à la publication, hier, du poème de Paul Eluard, un lecteur – qu’il soit ici remercié - nous adresse ce très beau poème. Nous sommes heureux de le publier.


 
Dans ta parole inondée d'océan
je tresse les fils d'argent
de tes nuits sans sommeil,
je détresse tes cheveux
fleuve du temps

Je puise le monde
aux sources de tes yeux
 
Ouvert
 
Au-delà de la raison
par la grâce de tes mots
cinquante-huit petites étoiles
mon regard erre
vers le large
et je respire
le sel de ta peau...
 
 
Marc-Alain Ouaknin in Je suis le marin de tes yeux – 2000 -


etoiles_grandes2_small.jpg

 
...par la grâce de tes mots
cinquante-huit petites étoiles...
 




Note 1 :
Marc-Alain Ouaknin est né à Paris en 1957. Philosophe, il est le fils du Grand-Rabbin Jacques Ouaknin, qui fut grand-rabbin de Lille.

Docteur en philosophie, Professeur associé de l'université de Bar-Ilan, Marc-Alain Ouaknin travaille depuis plus de 20 ans à commenter et à approfondir la pensée d'Emmanuel Lévinas en la mettant en dialogue avec les textes de la pensée juive et en particulier, les textes de la Kabbale et du Hassidisme, ainsi qu'avec la psychanalyse et la phénoménologie. ll travaille en dialogue avec des chercheurs et de nombreux artistes de différentes disciplines, entre autres : Frank Lalou, Joann Sfar, Radu Mihaileanu, Laziz Hamani, Jean Rault, Jean Daviot et Gérard Garouste.

 

 

Note 2 :

Petit rappel : les grands-rabbins en France.

En 1808, Napoléon 1er, examinant la possibilité d'accorder l'émancipation aux Juifs de France, convoque une assemblée, qu'il nomme le Grand Sanhédrin, par analogie au Sanhédrin, institution juive législative abolie aux premiers siècles de l'ère commune. À la tête de celui-ci se trouve le rabbin David Sintzheim, que Napoléon nomme ministre du culte, responsable des autres officiants, régis par le Consistoire central. David Sintzheim en est nommé le premier Grand-Rabbin.(1808-1812) 

Partager cet article
Repost0
25 janvier 2011 2 25 /01 /janvier /2011 06:25

 

Entretien publié dans LA CROIX le 21 janvier 2011.


Alain Finkielkraut : « La mémoire nous invite à la vigilance »

 a.finkielkraut.jpg

Pour ce fils de déporté, il ne s’agit pas d’oublier la Shoah mais d’éviter les pièges actuels de la mémoire

 


Alain Finkielkraut, écrivain, philosophe, essayiste (1)

"La Croix" : La mémoire de la Shoah a triomphé de l’oubli mais dans quel état, affirmez-vous ?

 

Alain Finkielkraut : Je me souviens, dans les années 1960, d’un documentaire de Bertrand Blier au titre cinglant : Hitler. Connais pas. Des jeunes gens, notamment en Allemagne, témoignaient de leur indifférence envers ce moment apocalyptique de l’histoire européenne.

 

Cette menace en Europe s’est dissipée. Hitler n’est pas oublié. Mais c’est comme si on ne connaissait plus que lui, comme s’il ne devait y avoir de mémoire en Europe que du plus grand des crimes. C’est lui faire trop d’honneur.

 

En ne nous souvenant que du mal absolu, nous risquons paradoxalement de nous couper du passé et de nous croire supérieurs à toutes les générations précédentes.

 

Vous parlez de bonne mémoire. Quelle serait-elle ?

 

Une mémoire pudique et qui accepte d’affronter la complexité des choses. Dans son dernier livre, Les Naufragés et les Rescapés, Primo Levi exprimait son inquiétude. Lui qui allait dans les écoles voyait à l’œuvre non l’oubli, obstacle surmontable, mais le goût du manichéisme.

 

Il se disait, si l’esprit de simplification devait l’emporter, que ce serait l’échec final de la transmission. Dans ce livre il parle de la zone grise entre la victime et le tortionnaire. Il faut beaucoup de tact pour l’explorer, mais la mémoire n’est pas là pour nous spolier du sens de l’ambiguïté.

 

Continuera-t-on de parler de la Shoah quand il n’y aura plus de survivants ?

 

Nous ne sommes pas démunis. Les historiens ont fait un extraordinaire travail qui peut nourrir la parole des professeurs et nous avons des œuvres qui donnent accès à cette expérience pourtant si lointaine : nous avons Primo Levi pour la Shoah, ou Jean Améry et Etty Hillesum. Et, pour la Kolyma (le goulag) – car il faut aussi penser à cette autre expérience concentrationnaire –, nous avons Chalamov, Soljenitsyne, Margolin.

 

Simplement, quelle place continuerons-nous à faire à ces œuvres dans une école concurrencée par les nouvelles technologies de l’immédiat, c’est la vraie question. Dans un monde où l’on s’enchante du film Inglorious Bastards, cette transformation de la mémoire en jeu vidéo, il y a quelque raison d’avoir peur.

 

Certains disent que dans le futur la mémoire de la Shoah aura quitté l’Europe pour Israël.

 

Je n’y crois pas, mais j’ai une autre crainte : le divorce entre une mémoire juive et la mémoire démocratique. L’Europe s’est fondée sur le « plus jamais cela », plus jamais l’exclusion, la discrimination. Elle conclut à la nécessité d’une ouverture totale et d’une tolérance radicale.

 

Plus jamais cela, pour les juifs, c’est plus jamais nous n’abandonnerons notre destin à d’autres. Nous devons exister en tant qu’entité particulière. D’où ce retournement de la mémoire démocratique contre la mémoire juive, l’accusant de dresser des murs, alors que pour être fidèle à la Shoah il faut progressivement effacer les frontières.

 

La mémoire nous invite à la vigilance. Seulement, ce n’est pas faire preuve de vigilance que d’ériger la Shoah en paradigme politique. Et d’en faire une grille d’analyse de tous les événements.

 

C’est ce qui se produit quand on aborde la question du Moyen-Orient pour affirmer que la victime d’hier est le bourreau d’aujourd’hui. Il y a d’autres moyens de soutenir la cause palestinienne. Malheureusement, on cède trop facilement à ce dévergondage de la mémoire.

 

Comme celui des militants des autres mémoires du colonialisme, de l’esclavage…

 

La Shoah est devenue l’étalon de la souffrance et il règne aujourd’hui une concurrence effrénée des victimes. La seule manière d’en finir est de dire que le descendant d’une victime de la Shoah n’est pas une victime. Et le descendant d’esclave et de colonisé non plus.

 

Mon père a été déporté, je ne suis pas un déporté. La mémoire doit respecter la distance qui nous sépare des suppliciés. Nous ne sommes pas là pour nous revêtir des oripeaux des souffrances que nous n’avons pas connues. Mais pour honorer ceux qui ont souffert, comprendre ce qui s’est passé.

 

Recueilli par Marie-Françoise MASSON

 

(1) A dirigé en octobre 2010 le livre L’Interminable écriture de l’Extermination, Stock, 284 p., 19€

 

Partager cet article
Repost0
24 janvier 2011 1 24 /01 /janvier /2011 10:36

 

 

Tous et toutes grains de sable

impalpables dans le ven
t

Tous et toutes étincelles

sous une ombrelle de
feu

Sommes-nous hommes et femmes

de ces enfants que nous
fûmes

Le vent s'est désorienté

la lumière s'est br
ouillée

Un rien nous tient immobiles

réfléchissant dan
s le noir



PAUL  ELUARD
 

 


 

 

...Ballotté par un temps féroce, on se retrouve au beau milieu du gué, un peu rincé, un peu hagard. 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : nuageneuf.over-blog.com
  • : Poésie, Poésie pour enfant, Poésie pour la jeunesse, Textes classiques et modernes, Mémoire de la Shoah,
  • Contact

Recherche

Archives

Pages