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8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 08:54

 

Le coucher du soleil romantique

Que le soleil est beau quand tout frais il se lève
,
Comme une explosion nous lançant son bonjour !
Bienheureux celui-là qui peut avec amour
Saluer son coucher plus glorieux qu'un rêve !

Je me souviens ! J'ai vu tout, fleur, source, sillon
,
Se pâmer sous son oeil comme un coeur qui palpite...
Courons vers l'horizon, il est tard, courons vite,
Pour attraper au moins un oblique rayon !

Mais je poursuis en vain le Dieu qui se retire
;
L'irrésistible Nuit établit son empire,
Noire, humide, funeste et pleine de frissons ;

Une odeur de tombeau dans les ténèbres nage
,
Et mon pied peureux froisse, au bord du marécage,
Des crapauds imprévus et de froids limaçons
.
            

 Charles Baudelaire in Les Fleurs du mal. -1862- Tiré du recueil "Les épaves"





Note : « Dans ce livre atroce, dit Baudelaire, j'ai mis toute ma pensée, tout mon cœur, toute ma religion (travestie), toute ma haine ».

 
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7 janvier 2011 5 07 /01 /janvier /2011 09:06

 

Ah! petit prince, j'ai compris, peu à peu, ainsi, ta petite vie mélancolique. Tu n'avais eu longtemps pour distraction que la douceur des couchers de soleil. J'ai appris ce détail nouveau, le quatrième jour au matin, quand tu m'as dit :st-ex.jpg

 

- J'aime bien les couchers de soleil.

Allons voir un coucher de soleil...

 

- Mais il faut attendre...

 

- Attendre quoi ?

 

- Attendre que le soleil se couche.

 

 

Tu as eu l'air très surpris d'abord, et puis tu as ri de toi-même. Et tu m'as dit :

 

- Je me crois toujours chez moi !

 

En effet. Quand il est midi aux États-Unis, le soleil, tout le monde le sait, se couche sur la France. Il suffirait de pouvoir aller en France en une minute pour assister au coucher de soleil. Malheureusement la France est bien trop éloignée. Mais, sur ta si petite planète, il te suffisait de tirer ta chaise de quelques pas. Et tu regardais le crépuscule chaque fois que tu le désirais...

 

-      Un jour, j'ai vu le soleil se coucher quarante-trois fois !

 

coucher de soleil

 

Et un peu plus tard tu ajoutais :

 

- Tu sais... quand on est tellement triste on aime les couchers de soleil...

 

- Le jour des quarante-trois fois tu étais donc tellement triste ? Mais le petit prince ne répondit pas.

 

Antoine de Saint-Exupéry in Le petit prince. -1943-  Chapitre 6.   

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6 janvier 2011 4 06 /01 /janvier /2011 16:42

Dans Paris...

 
Dans Paris il y a une rue ; escher-mc-relativity-1897-1972
Dans cette rue il y a une maison ;
Dans cette maison il y a un escalier ;

 Dans cet escalier il y a une chambre ; 

Dans cette chambre il y a une table ;
Sur cette table il y a un tapis ;
Sur ce tapis il y a une cage ;

 

Dans cette cage il y a un nid ;
Dans ce nid il y a un oeuf ;
Dans cet oeuf il y a un oiseau.

L'oiseau renversa l'œuf ;
L'œuf renversa le nid ;
Le nid renversa la cage ;
La cage renversa le tapis ;
Le tapis renversa la table ;
La table renversa la chambre ;
La chambre renversa l'escalier ;
L'escalier renversa la maison;  
La maison renversa la rue ;
La rue renversa la ville de Paris.

Paul Eluard in  Les sentiers et les routes de la poésie –1954-
 

 

 


Illustration :
Maurits Cornelis ESCHER (1898-1972)

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5 janvier 2011 3 05 /01 /janvier /2011 14:34

 


(...Période de vœux = dédicace très, très spéciale…)

 


 

Voeu

 

 

Ah ! les oaristys ! les premières maîtresses !

L’or des cheveux, l’azur des yeux, la fleur des chairs,

Et puis, parmi l’odeur des corps jeunes et chers,

La spontanéité craintive des caresses !

 

Sont-elles assez loin toutes ces allégresses

Et toutes ces candeurs ! Hélas ! toutes devers

Le printemps des regrets ont fui les noirs hivers

De mes ennuis, de mes dégoûts, de mes détresses !

 

Si que me voilà seul à présent, morne et seul,

Morne et désespéré, plus glacé qu’un aïeul,

Et tel qu’un orphelin pauvre sans sœur aînée.

 

Ô la femme à l’amour câlin et réchauffant,

Douce, pensive et brune, et jamais étonnée,

Et qui parfois vous baise au front, comme un enfant !

 

Paul Verlaine in Poèmes saturniens.

 


Note : Une oaristys est une conversation amoureuse, une idylle. 

 

FrancisPicabia-Idylle-1927.jpg

Francis PICABIA. Idylle. -1927- 

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4 janvier 2011 2 04 /01 /janvier /2011 08:45

 

« - Qui es-tu ? dit le petit prince. Tu es bien joli...
-  Je suis un renard, dit le renard.
 

RENARD.JPG

 

- Viens jouer avec moi, lui proposa le petit prince. Je suis si triste...
- Je ne peux pas. Je ne suis pas apprivoisé.
- Ah ! pardon, fit le petit prince. Mais après réflexion, il ajouta : qu'est-ce que signifie « apprivoiser » ?

[...]

- C’est une chose trop oubliée, dit le renard.

Ça signifie « créer des liens »...

- Créer des liens ? 

 

renard-enfant-jpg.jpg

 

- Bien sûr, dit le renard. Tu n’es encore pour moi qu’un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. (...) Et tu n'as pas besoin de moi, et moi non plus de toi. (...) Mais si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde, et moi je le serai pour toi...
- Je commence à comprendre, dit le petit prince, car il y a là une fleur... et je crois qu'elle m’a apprivoisé... »
 

 

131714.jpg

 

 

Antoine de Saint-Exupéry in Le Petit Prince, chapitre 21. 


Illustrations :

 

Premier visuel : un dessin de Violette P., écolière dans un établissement dépendant de l'académie d'Amiens.

Deuxième visuel : photo extraite du film Le renard et l'enfant  de Luc Jacquet.

Troisième visuel : une rose des sables. 

Les roses des sables sont des cristallisations d'un minéral appelé le gypse, qui forme des sortes de pétales, comme ceux d'une fleur.

Ce gypse se cristallise quand il est dans le sable et que l'eau infiltrée s'évapore. C'est pourquoi on en trouve souvent dans les déserts.

Certains croient que c'est le vent qui permet de former les roses des sables, mais c'est faux, le vent les détruit.

Elles se forment plusieurs mètres ou dizaines de mètres sous le sable, et c'est le vent qui les découvre…

 


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4 janvier 2011 2 04 /01 /janvier /2011 08:37

 

 

 

- Bonjour, dit le petit prince.

- Bonjour, dit le marchand.
 delacroix-femmes-a-la-fontaine.1832.jpg 

 

 

C'était un marchand de pilules perfectionnées qui apaisent la soif. On en avale une par semaine et l'on n'éprouve plus le besoin de boire.


- Pourquoi vends-tu ça ? dit Le Petit Prince.

 

 

- C'est une grosse économie de temps, dit le marchand. Les experts ont fait des calculs. On épargne cinquante-trois minutes par semaine. Trois_femmes_a_la_fontaine_picasso_m.jpg

 

- Et que fait-on des cinquante-trois minutes ? 


- On fait ce que l'on veut...

"Moi, se dit Le Petit Prince, si j'avais cinquante-trois minutes à dépenser, je marcherais tout doucement vers une fontaine..."

 

 

 

 

Antoine de Saint-Exupéry in Le petit prince. -1943-     


 

 

Illustrations :

Toile du haut : Eugène DELACROIX. Femmes à la fontaine - 1832 -

Toile du bas : PICASSO. Trois femmes à la fontaine - 1921 -


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2 janvier 2011 7 02 /01 /janvier /2011 00:01

 

 

 

 

 

 

 


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1 janvier 2011 6 01 /01 /janvier /2011 02:10

 

Quand les hommes vivront d'amour est une chanson québécoise composée par Raymond Lévesque en 1956. Ce dernier vivait alors à Paris. Pour l’anecdote, on notera que la chanson a d'abord été enregistrée par Eddie Constantine avant que Raymond Lévesque ne la rende populaire à son propre compte. Au cours des années, Quand les hommes vivront d'amour a été traduite et chantée dans de nombreuses langues et sous toutes les latitudes.
La version la plus célèbre dans les pays francophones reste sans conteste celle interprétée par Félix Leclerc, Gilles Vigneault et Robert Charlebois.
 

 

 

Heureuse année à tous et à chacun ! Soyez préservés !    

 




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31 décembre 2010 5 31 /12 /décembre /2010 08:30

 

 

La poésie

 

 

« La poésie ? Le temps passe. On a les cheveux gris, du cholestérol, de la barbe et des lunettes. On se console en disant qu'elle, au moins, elle n'a pas changé. Qu'elle est toujours cet enfant impossible, qui a pourtant accepté de vieillir avec nous, pour n'être pas seuls, lui et moi.

 

Lui et moi, pour finir, nous nous entendons bien car nous avons fait l'un et l'autre le tour de nous - moi mon cercle, lui son cerceau : superposables - et ça roule. A deux temps. Là où je dis noir, il barbouille de bleu car il tient à ses privilèges.

 

J'ai un peu honte de vous le dire : si vous écartez ma barbe (mais vous n'oserez pas le faire), vous apercevrez ma barboteuse. Et elle est bleue. 

 

Paul VINCENSINI.

 

 

yvesklein-bluevenus.1202007613.jpg

Yves KLEIN , La Vénus d'Alexandrie (Vénus bleue) . -1962-

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31 décembre 2010 5 31 /12 /décembre /2010 00:55

Soirée

Ces soirs de juin où les enfants font de la balançoire...

 

enfant-balancoire.jpg

 

Ces soirs de juin où les enfants font de la balançoire en chemise de nuit. Et zoum. Le dernier hanneton se prend dans les boucles d'Henriette qui crie, qui crie. Une fille chante dans l'herbe haute. On cueille des bêtes à bon Dieu sur des cuisses blanches, douces. Demain on fera les foins et tous ces bleuets vont tomber.

 

NORGE in Le chemin creux.

 


 

Norge dit : "Un monde sans poésie est un monde qui démissionne. A la différence des autres animaux, l'homme n'est pas bien dans sa condition. La condition humaine n'est bien que si on la dépasse : l'homme, qui n'a pas d'ailes, est un infirme. La poésie est le levain de l'homme, sans cela il est plat."

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