J’écrirai le jeudi j’écrirai le dimanche quand je n’irai pas à l’école j’écrirai des nouvelles j’écrirai des romans et même des paraboles je parlerai de mon village je parlerai de mes parents de mes aïeux de mes aïeules je décrirai les prés je décrirai les champs les broutilles et les bestioles puis je voyagerai j’irai jusqu’en Iran au Tibet ou bien au Népal et ce qui est beaucoup plus intéressant du côté de Sirius ou d’Algol * où tout me paraîtra tellement étonnant que revenu dans mon école je mettrai l’orthographe mélancoliquement
* Algol est la première étoile du firmament dont les variations lumineuses ont été détectées. En effet, ces variations sont facilement visibles à l’oeil nu. À son maximum d’intensité, Algol est aussi brillante que l’étoile Polaire. Puis, périodiquement, cette intensité diminue jusqu’à ce qu’Algol devienne trois fois moins brillante.
Une lettre à Louise dans laquelle Apollinaire parle du « métier de poète » que Lou prenait un malin plaisir à dédaigner.
Nîmes, le 18 janvier 1915
[…]
Maintenant, je te prie de ne plus me chiner sur le métier de poète. Je sais bien que c’est gentiment mais c’est une habitude que tu prendrais facilement. D’abord être poète ne prouve pas que l’on ne puisse faire autre chose. Beaucoup de poètes ont été autre chose et fort bien — (je t’écris à la cantine — excuse ce papier, Lou chéri —). D’autre part, le métier de poète n’est pas inutile, ni fou, ni frivole. Les poètes sont les créateurs, (poète vient du grec et signifie en effet créateur et poésie signifie création) — Rien ne vient donc sur terre, n’apparaît aux yeux des hommes s’il n’a d’abord été imaginé par un poète. L’amour même, c’est la poésie naturelle de la vie, l’instinct naturel qui nous pousse à créer de la vie, à reproduire. Je te dis cela pour te montrer que je n’exerce pas le métier de poète simplement pour avoir l’air de faire quelque chose et de ne rien faire en réalité. Je sais que ceux qui se livrent au travail de la poésie font quelque chose d’essentiel, de primordial, de nécessaire avant toute chose, quelque chose enfin de divin. Je parle de ceux qui, péniblement, amoureusement, génialement, peu à peu peuvent exprimer une chose nouvelle et meurent dans l’amour qui les inspirait. Voilà, Lou, encore une lettre trop longue, si tu la lis bien, sinon je me vengerai en poète, c’est-à-dire divinement et tu sais que la vengeance est le plaisir des dieux. Je t’aime mon Lou, mais je suis fâché que dans tes lettres de maintenant tu sembles penser moins fortement à moi, ce semble, qu’il y a quelques jours. Mais je suis content tout de même en prévision de la permission.
Je t’aime, Amour.
Illustration : Louise de Coligny de Châtillon et Guillaume Apollinaire.
Louise Joséphine Bourgeois, née à Paris le jour de Noël 1911 et morte à New York le 31 mai 2010, est une artiste sculpteur et plasticienne française naturalisée américaine.
L'essentiel de sa carrière artistique s'est déroulé à New York où elle s'est installée en 1938.
Elle n’a pas sculpté que des araignées géantes comme celle-ci dont le titre est MAMAN (1997-1999). Voir pour illustrer le poème de Géo NORGE ( ...Si dans tes paumes tu le prends...) les MAINS, que l’on peut admirer au jardin des Tuileries.
Rien qu’un petit bonheur
Rien qu’un petit bonheur, Suzette, Un petit bonheur qui se tait. Le bleu du ciel est de la fête ; Rien qu’un petit bonheur secret.
Il monte ! C’est une alouette Et puis voilà qu’il disparaît ; Le bleu du ciel est de la fête. Il chante, il monte, il disparaît.
Mais si tu l’écoutes, Suzette, Si dans tes paumes tu le prends Comme un oiseau tombé des crêtes, Petit bonheur deviendra grand.
- Ne pas confondre les sigles KLM et NKM, même si ça rime.
- Une compagnie aérienne à coût bas (!) se dit "dans le français qu'on cause dans le poste" une compagnie holocauste.
- La déshérence est l'absence d'héritiers pour recueillir une succession.
En visite à Roissy hier, N.K.M. a souligné qu' "il n'est pas normal que certaines compagnies et en particulier les compagnies (au) low-cost, n'assument pas leurs responsabilités dans la prise en charge de leurs voyageurs."
Satanées compagnies holocaustes qui laissent leurs passagers en déshérence (sic) !
Ce 31 octobre, étaient-ils venus attaquer la Bourse de Bagdad, comme l’assure le ministère de l’Intérieur irakien, puis, face au dispositif de sécurité, se sont rabattus sur l’église la plus proche ? Ou la cathédrale syriaque catholique de Notre-Dame du Perpétuel Secours (Sayidat al-Najat) était-elle l’objectif initial du commando jihadiste ? C’est une des zones d’ombre de la sanglante attaque de ce dimanche soir, au centre de Bagdad, qui a fait 51 morts : 39 otages chrétiens (dont 2 prêtres, 5 femmes et 7 enfants), 7 membres des forces irakiennes et 5 terroristes. L’autre interrogation porte sur le déroulement exact de la prise d’otages : pourquoi le bilan de 7 morts, donné dimanche soir, a soudainement bondi à une quarantaine lundi matin ? Enfin, quel rôle exact ont joué les troupes américaines dans l’assaut visant à délivrer les otages ? L’armée américaine assure que ses conseillers, envoyés sur place, sont arrivés après l’opération des forces spéciales irakiennes. Mais des otages assurent avoir été libérés par des GI’s - dont la tenue est identique aux uniformes de l’armée irakienne.
C’est dimanche à 17 heures que l’attaque a débuté par l’explosion d’une voiture piégée. Les assaillants, vêtus de treillis, ont tué deux gardes à l’entrée de la cathédrale, dans le quartier de Kerada. Une centaine de personnes participaient alors à la messe. Le groupe d’hommes armés a tué immédiatement le prêtre et poussé les fidèles à coups de crosse vers l’arrière du bâtiment. Les assaillants auraient alors contacté les autorités par téléphone, demandant que soient relâchés des prisonniers islamistes en Irak mais aussi en Egypte. L’Etat islamique en Irak, une filiale locale d’al Qaeda, aurait aussi demandé que soient libérées dans les 48 heures deux femmes converties à l’islam et retenues contre leur gré dans des monastères coptes (chrétiens) en Egypte, comme le veut une rumeur tenace et fréquemment répandue dans les milieux islamistes.
Voyant que le dialogue ne menait nulle part, les autorités irakiennes ont décidé de donner l’assaut peu avant 21 heures. C’est à ce moment-là que le commando aurait jeté des grenades et déclenché ses ceintures d’explosifs, provoquant un véritable carnage. Cette attaque est la plus grave et la plus spectaculaire contre la petite communauté chrétienne d’Irak, déjà frappée par une émigration massive depuis l’embargo des années 90, plus encore depuis la chute de Saddam Hussein en 2003, qui a ouvert la porte aux milices islamistes.
Voici le témoignage d’une Irakienne qui a échappé de peu à la mort :
« Peu avant 5 heures et demie, nous avons entendu des cris près de l’autel. L’église était pleine. Près de 200 personnes étaient là. J’étais venue à la messe du soir avec mes parents, ma sœur, mes deux frères et leurs enfants. Tout à coup, des coups de feu ont retenti. Nous nous sommes tous jetés sur le sol. Ils ont commencé à crier et à nous insulter : « Chiens de chrétiens, vous allez tous mourir, car vous êtes des infidèles, vous irez en enfer et nous, au paradis. Allah akbar ! »Ils ont tué tout de suite les personnes du premier rang, puis le prêtre a tenté de s’interposer pour les calmer. Il a été exécuté.
J’avais 4 de ces terroristes en face de moi. Je voyais leur haine dans leur regard. Ils ont commencé par tuer tous les hommes, puis les enfants. Mon frère a été emmené, puis mitraillé contre le mur. Ils riaient en continuant à nous insulter. Puis, ils ont pris les femmes, dont ma mère, et les ont enfermées dans la sacristie. Il y avait peut-être 40 personnes. Et ils ont jeté des grenades par paquets à l’intérieur. Nous avons tous hurlé et ils se sont mis à tirer dans le tas. Je pensais mourir aussi. L’un des terroristes, voyant que mon père n’était que blessé, l’a achevé. Mon père tentait de protéger mon neveu de 3 ans sous son corps, mais ils ont pris l’enfant et lui ont tiré une balle dans la tête. Une vieille femme blessée au ventre suppliait à côté de moi qu’on l’achève. « Tu dois sentir la douleur, car tu es une infidèle », lui a répondu un Syrien… »
Oser croire que la fête de la Nativité puisse être pour chacun de vous un moment de joie et de paix, c'est traduire l'objet de mon souhait. Je l'adresse à tous ceux qui passeront ici.
L'abbé de LATTEIGNANT (1697-1779), coureur, buveur et poète libertin, ne s'est pas contenté de composer (pour partie) les paroles de J'ai du bon tabac... Il est surtout l'auteur d'un très remarquable poème galant :Le Mot et la Chose, tout en nuances coquines.
Composer dans un style élégant et racé, six couplets de huit vers qui ne comprennent pas d'autres rimes alternées que les substantifsmot(28 fois) etchose(29 fois) relève de la performance extrême...
Le Mot et la Chose
1
Madame, quel est votre mot
Et sur le mot et sur la chose ?
On vous a souvent dit le mot,
On vous a souvent fait la chose.
Ainsi, de la chose et du mot
Pouvez-vous dire quelque chose
Et le gagerai que le mot
Vous plaît beaucoup moins que la chose !
2
Pour moi, voici quel est mon mot
Et sur le mot et sur la chose :
J'avouerai que j'aime le mot,
J'avouerai que j'aime la chose
Mais, c'est la chose avec le mot
Et c'est le mot avec la chose ;
Autrement, la chose et le mot
A mes yeux seraient peu de chose.
3
Je crois même, en faveur du mot
Pouvoir ajouter quelque chose
Une chose qui donne au mot
Tout l'avantage sur la chose
C'est qu'on peut dire encor le mot
Alors qu'on ne peut plus la chose ...
Et, si peu que vaille le mot,
Enfin, c'est toujours quelque chose.
4
De là, je conclus que le mot
Doit être mis avant la chose
Que l'on doit n'ajouter un mot
Qu'autant que l'on peut quelque chose
Et que, pour le temps où le mot
Viendra seul, hélas, sans la chose
Il faut se réserver le mot
Pour se consoler de la chose !
5
Pour vous, je crois qu'avec le mot
Vous voyez toujours autre chose
Vous dites si gaiement le mot,
Vous méritez si bien la chose,
Que, pour vous, la chose et le mot
Doivent être la même chose ...
Et, vous n'avez pas dit le mot,
Qu'on est déjà prêt à la chose.
6
Mais, quand je vous dis que le mot
Vaut pour moi bien plus que la chose,
Vous devez me croire, à ce mot,
Bien que peu connaisseur en la chose !
Eh bien, voici mon dernier mot
Et sur le mot et sur la chose
Madame, passez-moi le mot ...
Et je passerai la chose !
On peut écouter le merveilleux Guillaume Galliènne réciter avec brio le poème, lors de la dernière de La Grande Librairie, en juin 2010 au théâtre de l'Atelier.
Onze mois et demi après le séisme qui a ravagé Haïti, 114 enfants haïtiens, dont l'adoption était en cours au moment de la catastrophe, sont arrivés mercredi matin en France.