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10 février 2011 4 10 /02 /février /2011 07:11

 

Hymne.

 

 

 

le-lit-Henri_de_Toulouse-Lautrec_062.jpg
À la très chère, à la très belle

Qui remplit mon cœur de clarté,
À l’ange, à l’idole immortelle,
Salut en l’immortalité !

Elle se répand dans ma vie
Comme un air imprégné de sel,
Et dans mon âme inassouvie
Verse le goût de l’éternel.

Sachet toujours frais qui parfume
L’atmosphère d’un cher réduit,
Encensoir oublié qui fume
En secret à travers la nuit,

Comment, amour incorruptible,toulouse-lautreclebaiser1892.jpg
T’exprimer avec vérité ?
Grain de musc qui gis, invisible,
Au fond de mon éternité !

À la très bonne, à la très belle,
Qui fait ma joie et ma santé,
À l’ange, à l’idole immortelle,
Salut en l’immortalité !

 

 

Charles BAUDELAIRE in Galanteries – 1857 - 


Illustrations : Henri de Toulouse-Lautrec. Le lit et Baiser dans le lit. Vers 1892.
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8 février 2011 2 08 /02 /février /2011 08:26

 

Monsieur

 

 

Je vous dis de m’aider,

Monsieur est lourd.

Je vous dis de crier,

Monsieur est sourd.

Je vous dis d’expliquer,

Monsieur est bête.

Je vous dis d’embarquer,

Monsieur regrette.

Je vous dis de l’aimer,

Monsieur est vieux.

Je vous dis de prier,

Monsieur est Dieu.

Éteignez la lumière,

Monsieur s’endort.

Je vous dis de vous taire,

Monsieur est mort.

 

NORGE in Famines – 1978 -

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6 février 2011 7 06 /02 /février /2011 07:22
avec une pensée toute spéciale pour le piéton de Paris...

 



         en prime, les (fabuleuses) paroles exactes, ça aide :

 

When I arrived in New York

The immigration officer asked me

Where have you been Mr. Bim

Where have you been, Joe

You've been abroad for too long Mr. Bim

Haven't you been? 

 

I got to the Hotel exhausted to my room

Having to attend a cocktail

Late that afternoon

And there my boss Nesuhi

An old friend of Jobim's said:

May introduce you to Gloria?

By all means 

Buy all jeans 

 

I've never been in Paris for the summer

I've never drank a Scotch with this bouquet

My life is such a mess let's have a Brahma

I'm happy that you called,

I really feel touché

Oh, it's been a long, a very long time

Since a Brazilian has been in Paris com você

 

You look so cute there wearing my pajamas

You look so sexy with my pince-nez

Let's hijack this Concord to the Bahamas

Come on dress up my love

Let's go to the ballet

Oh, it's been a long, a very long time

Since a Brazilian has danced with you

Le pas-de-deux

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5 février 2011 6 05 /02 /février /2011 08:25

 

 

Exposition de Francine MAYRAN du 12 février au 1er mai 2011

Au Mémorial de l'internement et de la déportation -

Camp de Royallieu à Compiègne

 

 

 

 

 

COMPIEGNE-F.Mayran.jpg

 

 

 

Retrouver le cheminement de Francine MAYRAN  ici


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3 février 2011 4 03 /02 /février /2011 07:47

 

A la recherche du temps perdu

 

 

Longtemps, je me suis couché de bonne heure.

 

Longtemps, je me suis couché de bonne heure. Qu’est-ce qui rend cette phrase si particulière ? Longtemps, je me suis couché de bonne heure. 


A-la-recherche.jpg

 

« La phrase la plus célèbre de la littérature française. Qu’est-ce qui fait une phrase ? Longtemps. Une phrase, cet assemblage de presque rien, de quelques mots. Huit mots. Comment ce rien fait de choses simples peut-il tout dire ? Cette phrase peut-elle dire l’intégralité du roman ?

Je lis, j’écoute, j’entends cette phrase et je me demande si je dois poursuivre ma lecture ? Ne contient-elle pas tout ? Longtemps. Je me suis couché. De bonne heure. Pas Il y alongtemps. Pas pendant longtemps. Seulement longtemps. C’était quand ? Un temps passé, étendu et révolu, je me couche tard désormais, j’ai vieilli. Avec le temps. Ferré résonne comme Proust. Cette recherche commence là, il y a longtemps, quand je me couchais de bonne heure.

Lire cette première phrase sans même lire la deuxième : Parfois, à peine ma bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n’avais pas le temps de me dire : « je m’endors ». D’une phrase rejaillit le temps tout comme pour lui... tout cela qui prend forme et solidité, est sorti, ville et jardins, de ma tasse de thé. Les voix, la lumière, l’absence, les invités, la nuit. Quoi d’autre encore ? Que, peut-être, je ne veux pas voir.

Longtemps, je me suis couché de bonne heure, c’est l’infinie somme de détails d’une vie qui surgit d’une phrase elle-même tirée du néant. Des mots se posent, et les sensations comme des fantômes en errance s’accrochent à mon esprit. ... Mais, quand d’un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l’odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre , à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l’édifice immense du souvenir. Mon odeur, les mots, ma saveur, longtemps je me suis couché de bonne heure. Huit mots et j’ai le vertige. Comment dire autrement les passés, les nôtres, et comment saisir la raison de cette plongée profonde dans les méandres des souvenirs, supposés, racontés, réels ou fabriqués, comment comprendre l’écho que suscite cette phrase ? Première page, premiers mots, et c’est un voyage dans le temps, un voyage interminable, ne cessant de s’allonger, à la recherche du temps perdu... »

 


 

Note :  A grand regret et toute honte bue, nous ne trouvons plus qui est l’auteur de ces lignes. Espérons qu’il se reconnaisse... 


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2 février 2011 3 02 /02 /février /2011 07:36

Toute la Chine fête le nouvel an lunaire aujourd'hui. Tant en République Populaire de Chine qu'à Taïwan (République de Chine), les festivités battent leur plein. Et plus généralement, dans toute l'Asie. Nous avions déjà évoqué ici les particularités des calendriers : si la Chine est bien en 2011, Taïwan célèbre son entrée dans l'année 100 !

Nly.jpg

C'est le 10 octobre 1911 que  le Dr. Sun Yet Sun, considéré comme "le père de la nation" vint finalement à bout, après maints et cuisants échecs, de la dynastie Qing.

Pour tous aujourd'hui, l'année chinoise du LAPIN DE METAL BLANC est l'occasion de festivités traditionnelles tant sur le continent que dans toutes les communautés chinoises à travers le monde. Le terme nónglì xinnián signifie littéralement "nouvel an du calendrier agricole" car il se célèbre suivant le calendrier chinois qui est à la fois lunaire et solaire. Cette fête est LE moment dont on profite en prenant des vacances (en République Populaire, cette semaine de vacances est obligatoire) en se réunissant en famille et entre amis.

 


 

Les habitants de la ville chinoise de Jingdezhen (province du Jiangxi) ont trouvé un moyen original pour célébrer l'Année chinoise du lapin en construisant une statue de lapin géante en porcelaine.

Cette statue de lapin géant - installée sur la Place du Peuple - est dotée d'un cadre en métal recouvert de 30 000 assiettes de porcelaine bleue et blanche. Elle mesure 8,20 mètres de haut sur 9,6 mètres de large. Depuis la dynastie des Song, il y a 1 700 ans, Jingdezhen est connue sous l'appelation de "ville de la porcelaine" .
 

lapin-assiettes-de-porcelaine.jpg

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31 janvier 2011 1 31 /01 /janvier /2011 18:18

...Où il est question de chat et d'oaristys...

Soupir poétique et musical, nécessaire

quand des bruits de barbes s'entendent

chaque jour un peu plus fort. L.A. 

 

Berceuse

 

Endormons-nous, petit chat noir.

Voici que j'ai mis l'éteignoir

       Sur la chandelle.

Tu va penser à des oiseaux

Sous bois, à de félins museaux...

       Moi rêver d'elle.

 

Nous n'avons pas pris de café,

Et, dans notre lit bien chauffé

       (Qui veille pleure)

Nous dormirons, pattes dans bras.

Pendant que tu ronronneras,

       J'oublierai l'heure.

 

Sous tes yeux fins, appesantis,

Reluiront les oaristys

       De la gouttière.

Comme chaque nuit, je croirai

La voir, qui froide a déchiré

       Ma vie entière.

 

Et ton cauchemar sur les toits

Te diras l'horreur d'être trois

       Dans une idylle.

Je subirai les yeux railleurs

De son faux cousin, et ses pleurs

       De crocodile.

 

Si tu t'éveilles en sursautchat-NYC.jpg

Griffé, mordu, tombant du haut

       Du toit, moi-même

Je mourrai sous le coup félon

D'une épée au bout du bras long

       Du fat qu'elle aime.

 

Puis, hors du lit, au matin gris,

Nous chercherons, toi, des souris,

       Moi, des liquides

Qui nous fassent oublier tout,

Car, au fond, l'homme et le matou

       Sont bien stupides.

 

 


 

 

Illustration :     Sempé à New-York. Editions Martine Gossieaux-Denoël -  oct. 2009

 

 

 


 

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31 janvier 2011 1 31 /01 /janvier /2011 11:16

 

 

Ta chevelure d'oranges

 

Ta chevelure d'oranges dans le vide du monde
Dans le vide des vitres lourdes de silence
Et d'ombre où mes mains nues cherchent tous tes reflets.

La forme de ton cœur est chimérique
Et ton amour ressemble à mon désir perdu.
O soupirs d'ambre, rêves, regards.

Mais tu n'as pas toujours été avec moi. Ma mémoire
Est encore obscurcie de t'avoir vu venir
Et partir. Le temps se sert de mots comme l'amour.



PAUL ELUARD in Capitales de la douleur

marie-madeleine.jpg


Illustration : Sainte Marie-Madeleine.
Gregor Ehrart vers 1515 (salle E, sculptures allemandes, entresol, Musée du Louvre. Salle Denon).  

Sainte Marie-Madeleine, du sculpteur Gregor Erhart (1470-1540), nue et étonnement moderne est inspirée d’une gravure de Dürer. Une légende raconte que la pécheresse repentie se retira dans la grotte de la Sainte-Baume seule, sans eau ni nourriture, vêtue de ses seuls cheveux. Priant Dieu pour se repentir, elle était tous les jours transportée au paradis par des anges pour entendre un concert céleste.
Ce chef d’œuvre de la sculpture Souabe (une région allemande au sud ouest de la Bavière) est d’ailleurs surnommé, à juste titre,
la « belle Allemande »

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30 janvier 2011 7 30 /01 /janvier /2011 11:46
Le pont Mirabeau
Ambivalence dans ce chant de rupture, celle d'Apollinaire et de Marie Laurencin : fluidité de l'eau, fixité de la pierre ?
Ambivalence des mots : "Et comme l'espérance est violente" où violente peut s'entendre "vie - eau - lente " ?

 

 

Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine.

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé 
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

 

Guillaume Apollinaire in Alcools - 1912 -

 

 


Note :

Paul Celan s'est suicidé le 20 avril 1970 en se jetant dans la Seine. Plusieurs biographes pensent qu'il se serait jeté du pont Mirabeau.

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29 janvier 2011 6 29 /01 /janvier /2011 07:58

 

 

 

 

Pour un art poétique

 

 

 

 

Prenez un mot prenez en deux


faites les cuir' comme des oeufs


prenez un petit bout de sens


puis un grand morceau d'innocence


faites chauffer à petit feu


au petit feu de la technique


versez la sauce énigmatique


saupoudrez de quelques étoiles


poivrez et mettez les voiles


Où voulez-vous donc en venir ?


A écrire Vraiment ? A écrire ?


 

 

 

Raymond QUENEAU

 

 

 

 

queneau art poétique

 

... A écrire Vraiment ? A écrire ?


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