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En lançant, mardi 25 janvier, la transformation en lieu de mémoire de l'ancienne gare de Bobigny, en Seine-Saint-Denis, le président de la SNCF, Guillaume Pepy, a reconnu que son entreprise, bien que "contrainte, réquisitionnée", fut "un rouage de la machine nazie d'extermination".
En présence de Simone Veil, présidente d'honneur de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, M. Pepy a cédé le terrain de la gare de marchandises de Bobigny, d'où sont partis vers le camp d'extermination d'Auschwitz, en 1943 et 1944, vingt et un convois transportant 22 407 personnes internées dans le camp voisin de Drancy. Longtemps occupée par un ferrailleur, cette gare désaffectée de la ligne de grande ceinture a failli être démolie dans les années 1980. Elle a été classée en 2005.
"REGARDER CE PASSÉ EN FACE"
Parlant de "moments terribles, des moments funestes", M. Pepy a souligné "la nécessité de regarder ce passé en face, le connaître, le comprendre, en perpétuer la mémoire, en tirer une leçon de vie". La SNCF était "réquisitionnée", "soumis(e) à l'effort de guerre nazi", a-t-il rappelé. "Contrainte, certes, notre entreprise a acheminé ces trains jusqu'à la frontière. Elle l'a fait", a-t-il reconnu. "Je veux dire la profonde douleur et les regrets de la SNCF pour les conséquences des actes de la SNCF de l'époque. En son nom, je m'incline devant les victimes, les survivants et les enfants de déportés et devant la souffrance qui vit encore", a souligné Guillaume Pepy.