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15 août 2013 4 15 /08 /août /2013 10:47

 

 

 

 

ERNST-1926.jpg

 

      La Vierge corrigeant l’Enfant-Jésus.

Max Ernst, 1926      

 

« De même que le rôle du poète, depuis la célèbre Lettre du voyant de Rimbaud, consiste à écrire sous la dictée ce qui se pense (s'articule) en lui, le rôle du peintre est de cerner et de projeter ce qui se voit en lui. »

Max Ernst.

 


Proche du mouvement Dada depuis 1916, Max Ernst rejoint ensuite le groupe surréaliste. Breton et Eluard sont les faux témoins de cette scène, car seul Ernst regarde. Inspiré de la Vierge au long cou, 1535, du Parmigiano, cette œuvre anticléricale, de facture presque académique, est liée au surréalisme mais également à un souvenir d'enfance.

 

La Vierge, d'allure masculine et autoritaire, renvoie aux relations complexes de Max Ernst avec son père, qui était artiste.

L'identification à l'enfant Jésus, confirmée par la présence de la signature dans l'auréole, tombée à terre, fait référence au jeune Ernst, qui à sept ans s'était échappé de chez lui en chemise de nuit et était apparu à des passants comme l'«Enfant-Jésus». Son père, une fois sa colère passée, avait ensuite peint son fils sous les traits de celui-ci.

 

 

 

Max Ernst a peint cette “provocation” et les deux personnages qu’il représente derrière la petite fenêtre sont ses amis André Breton et Paul Éluard. Comme les autres surréalistes qu’étaient Magritte, Miro ou Dali, il imaginait déjà un monde plus vivant, plus humain, dont commençait à rêver une société qui refusait de se figer dans une pensée unique.

Et si Marie ne ressemble pas du tout aux incroyables statues douceâtres et asexuées de nos églises, elle est une mère vivante et passionnée. Elle a gardé son auréole, mais elle est vêtue d’un corsage rouge violent que le vert de sa jupe fait encore ressortir et, assise de biais sur un cube de pierre, la main qu’elle lève est puissante et redoutable.

Max Ernst les a représentés dans la chaude lumière d’un soleil méditerranéen, dans le feu de couleurs vives : souffrance et difficulté de l’existence ; enthousiasme aussi. Inquiétude et insatisfaction. Courage, force, douleur, lutte de la vie.

Alors tant pis si des théologiens (trop) bien pensants, dans leurs vieux livres poussiéreux, clament qu’il convient de penser autrement. Qu’on se rassure : Jésus se relèvera de sa fessée, il remettra son auréole, sa mère le consolera avec affection et tendresse et tout ira bien dans le meilleur des mondes possibles, comme le dit Pangloss à Candide, dans les dernières lignes du Candide ou l'Optimiste.

 

 

 

« Toute la petite société entra dans ce louable dessein; chacun se mit à exercer ses talents. La petite terre rapporta beaucoup. Cunégonde était à la vérité bien laide; mais elle devint une excellente pâtissière; Paquette broda; la vieille eut soin du linge. Il n’y eut pas jusqu’à frère Giroflée qui ne rendît service; il fut un très bon menuisier, et même devint honnête homme; et Pangloss disait quelquefois à Candide:

 

« Tous les événements sont enchaînés dans le meilleur des mondes possibles; car enfin, si vous n’aviez pas été chassé d’un beau château à grands coups de pied dans le derrière pour l’amour de Mlle Cunégonde, si vous n’aviez pas été mis à l’Inquisition, si vous n’aviez pas couru l’Amérique à pied, si vous n’aviez pas donné un bon coup d’épée au baron, si vous n’aviez pas perdu tous vos moutons du bon pays d’Eldorado, vous ne mangeriez pas ici des cédrats confits et des pistaches.

 

— Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin."

VOLTAIRE

Le Candide ou l'Optimiste

 

 

 

 

 


 

 

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15 août 2013 4 15 /08 /août /2013 10:41

 

 

 

 

 

 

 

Robert Charlebois

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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14 août 2013 3 14 /08 /août /2013 05:34

 

 

 

 

 

 

 

      Robert Charlebois

 

 

 

 

 

 

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13 août 2013 2 13 /08 /août /2013 05:18

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Robert Charlebois

 

 

 

 

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12 août 2013 1 12 /08 /août /2013 05:15

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Robert Charlebois

 

La crise en avant-première...

 

 

 

 

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10 août 2013 6 10 /08 /août /2013 06:00

 

 

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Expositions

 

J'ai pris un jour de vacances. J'en avais besoin. Je suis allé à Aix-en-Provence. La gare TGV ressemble au nouvel aéroport de Brazzaville construit par les Chinois. La différence, c'est que Maya-Maya est au centre de Brazza, comme une gare, et que la gare TGV d'Aix-en-Provence est à plusieurs kilomètres du centre, comme un aéroport.

 

 

C'était l'un des derniers jours de l'exposition Nabe à la galerie de la place Fortin, en haut du cours Mirabeau. Marc-Edouard s'est installé à Aix l'an dernier, avec sa nouvelle amie, Leïla. Maintenant qu'il ne tient plus son journal intime, je suis obligé d'être indiscret à sa place. Leïla, 22 ans, est l'auteur du mémoire de Sciences-po "Dostoïevski, le grand déçu du socialisme", que j'ai lu d'une traite dans le train de retour presque vide, car personne ne rentre de vacances le jour même de son arrivée. Un révolutionnaire athée devient, après le bagne où il a été envoyé à cause de ses idées, un réactionnaire croyant. Un peu comme si Jean Moulin était entré dans la Gestapo après son interrogatoire musclé par Klaus Barbie. Dostoïevski est l'inventeur du syndrome de Stockholm. Ne finira-t-il pas par épouser une demi-suédoise ? J'ai demandé à Leïla si elle avait lu "Apollinaria, une passion russe", de Capucine Motte (prix Roger-Nimier, JC Lattès, 18,50 E). Non, mais elle en avait envie, Apollinaria étant, parmi les femmes aimées par Dostoïevski, sa préférée, car la plus libre, la plus passionnée, la plus dangereuse. Leïla n'a rien bu au Grillon , où on avait déjà déjeuné sans elle (entrecôte grillée pour Marc-Edouard, filet de boeuf au poivre pour moi). Je me suis dit qu'elle faisait peut-être le ramadan mais quand, devant les terrasses bondées du cours Mirabeau, elle a pris Marc-Edouard dans ses bras - elle est un peu plus grande que lui - et l'a embrassé sur la bouche, j'ai compris qu'elle n'avait simplement eu ni faim ni soif, sauf de lui.

 

 

Au musée Granet, "De Cézanne à Matisse" (jusqu'au 13 octobre 2013). Ce qui était agréable, c'était de ne pas être menacé de devoir acheter une toile à plusieurs dizaines de millions d'euros. La fraîcheur des Matisse, la tendresse des Picasso, l'agitation du Picabia, le raffinement des Dali : tous les bons professeurs de peinture de Marc-Edouard se trouvaient réunis dans la gaieté reposante de l'air climatisé. En me ramenant à mon taxi, Marc-Edouard m'a expliqué qu'il avait vendu 65 tableaux pour un peu plus de 70 000 euros, ce qui lui permettra de financer l'impression de son prochain livre de 1 000 pages. La vente continue sur Internet (marcedouardnabe.com). Leïla nous a pris en photo devant la statue de Cézanne et je les ai regardés s'éloigner dans l'orangeade du soir, le poète et sa longue muse à panama. Ils remontaient, hanche contre hanche, vers leur joli appartement lumineux près de la cathédrale. Je suis encore sous le charme du roman qu'ils étaient en train de rire.

 

 

Patrick BESSON

 

 

©PatrickBesson.Le Point.8/8/2013

Tous droits réservés

 

 

 

 

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Patrick BESSON

 

 

 


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9 août 2013 5 09 /08 /août /2013 08:01

 

 

 

 

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8 août 2013 4 08 /08 /août /2013 09:39

 

 

 

À l'occasion d'un déplacement mardi sur le thème de l'emploi, le troisième en moins d'une semaine, à La Roche-sur-Yon en Vendée, François Hollande a voulu se montrer optimiste sur l'état de l'économie française. "Je suis confiant sur l'inversion de la courbe du chômage. Nous allons y arriver", a affirmé une nouvelle fois le chef de l'État, ajoutant "c'est encore très fragile, très précaire, mais il y a quelque chose qui se passe dans l'économie".

 

 

 

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7 août 2013 3 07 /08 /août /2013 07:02

 

 

 

 

 

 

 

 

Les poètes, gens précieux

 

 

Les poètes, gens précieux

Et bons à tout, sauf à se taire,

Qui croient, d’un verbe audacieux,

Moissonner l’azur spacieux,

Leur poids les attache à la terre.

Mais les fils de Bellérophon

De la nue écartant les voiles,

On doute à cet éclair que font

Leurs ailes dans le ciel profond,

Si c’est pour cueillir des étoiles.

 

 

Paul-Jean Toulet

1867-1920

 

 

 

 

Dans la mythologie grecque, Bellérophon (en grec ancien Βελλεροφῶν / Bellerophỗn) est le fils de Glaucos (ou de Poséidon, suivant les versions), roi de Corinthe et d'Eurynomé (ou Eurymédé), une mortelle. C'est aussi le petit-fils de Sisyphe. Bellérophon est « le plus grand héros et tueur de monstres, aux côtés de Cadmos et de Persée, avant la venue d’Héraclès ». Son plus grand exploit est d'avoir abattu la Chimère.

 

 

 

Bellerophon-et-Pegase--1888.png

 

Bellerophon et Pegase, 1888

 

 

On retrouve Bellérophon chez La Fontaine dans la fable l'Ours et l'Amateur des Jardins (livre VIII) dont voici le début :

 

Certain Ours montagnard, Ours à demi léché,

Confiné par le sort dans un bois solitaire,

Nouveau Bellérophon vivait seul et caché :

Il fût devenu fou ; la raison d'ordinaire

N'habite pas longtemps chez les gens séquestrés :

Il est bon de parler, et meilleur de se taire,

Mais tous deux sont mauvais alors qu'ils sont outrés.

Nul animal n'avait affaire

Dans les lieux que l'Ours habitait ;

Si bien que tout Ours qu'il était

Il vint à s'ennuyer de cette triste vie.

Pendant qu'il se livrait à la mélancolie,

Non loin de là certain vieillard

S'ennuyait aussi de sa part.

(...)

 

 

 

 

 

 

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6 août 2013 2 06 /08 /août /2013 12:58

 

 

 

 

Les Fleurs du Mal, XLII

Ce sonnet n'a pas été écrit pour Marilyn, d'après nos informations, et pourtant !...


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'aube spirituelle, dit par Gilles-Claude Thériault

 

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©photo Joshua Logan

Toile de Picasso. Maternité.

 

L'aube spirituelle

           

          Quand chez les débauchés l'aube blanche et vermeille

                Entre en société de l'Idéal rongeur,

                Par l'opération d'un mystère vengeur

                Dans la brute assoupie un ange se réveille ;

              

              

                — Des Cieux Spirituels l'inaccessible azur,

                Pour l'homme terrassé qui rêve encore et souffre,

                S'ouvre et s'enfonce avec l'attirance du gouffre.

                Ainsi, chère Déesse, Être lucide et pur,

              

              

              

                Sur les débris fumeux des stupides orgies,

                Ton souvenir plus clair, plus rose, plus charmant,

                A mes yeux agrandis voltige incessamment.

              

              

                Le soleil a noirci les flammes des bougies ;

                — Ainsi, toujours vainqueur, ton fantôme est pareil,

                Ame resplendissante, à l'immortel soleil !

 

 

 

 

Les Fleurs du Mal, XLII

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