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29 septembre 2010 3 29 /09 /septembre /2010 23:53

a-une-passante-207x300.jpg

Léonor FINI a réalisé l’illustration des Fleurs du mal, dont ce tableau pour le poème A une passante.

 

A une passante

 

La rue assourdissante autour de moi hurlait.

Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,      

Une femme passa, d'une main fastueuse

Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;

Agile et noble, avec sa jambe de statue.

Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,

Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,

La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

 

Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté

Dont le regard m'a fait soudainement renaître,

Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?

 

Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !

Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,

Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !

 

Charles Baudelaire in Les Fleurs du mal – 1857 –

« Tableaux parisiens » - N° XCIII -

 


 

Ce poème semble être une allégorie de l’inaccessible Idéal, thème cher à Baudelaire. Mais, comme indiqué il y a quelque temps, nous prenons le parti de ne pas commenter Baudelaire mais simplement de proposer en partage des poèmes qui nous touchent. Un très distingué correspondant nous écrivait ce matin à ce propos : « Baudelaire, c'est le chef des sorciers : ce qu'il dit révèle des formes et en suggère d'autres, qui, toutes, nous affolent. Notre mutisme naît de notre stupéfaction. » . C’est dit, et bien dit. Donc, fermons le ban.

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29 septembre 2010 3 29 /09 /septembre /2010 15:08

Dans son beau et touchant poème Les passantes, Antoine POL n’utilise pas d'images fulgurantes, pas de métaphores, pas de mots insolites, pas de combinaisons particulières, pas de mots inattendus, pas de structure originale. Pourtant il touche en plein cœur. Ses illustres prédécesseurs sur le même thème furent d’abord Gérard de Nerval, de son vrai nom Gérard Labrunie et, bien sûr, Baudelaire.

 

Car Labrunie (!) eut une vie bien courte. Né à Paris en 1808, il y meurt en 1855. Il est à la tête d’une œuvre poétique considérable, souvent ésotérique, aux frontières incertaines du rêve et du réel.

 

 

Une allée du Luxembourg

 

Elle a passé, la jeune fille

Vive et preste comme un oiseau :

A la main une fleur qui brille,

A la bouche un refrain nouveau.

 

C'est peut-être la seule au monde

Dont le coeur au mien répondrait,

Qui venant dans ma nuit profonde

D'un seul regard l'éclaircirait !

 

Mais non, ma jeunesse est finie...

Adieu, doux rayon qui m'a lui,

Parfum, jeune fille, harmonie...

Le bonheur passait, il a fui !

 

Gérard de Nerval in Odelettes (1832-1839)

 


 

 


 

 


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28 septembre 2010 2 28 /09 /septembre /2010 10:16

Entrée en matière. CYRANO de BERGERAC.  ACTE I - scène IV -

 

Le Vicomte, méprisant.

Poète ! ...

Cyrano

Oui, monsieur, poète ! Et tellement,

Qu’en ferraillant je vais -hop ! - à l' improvisade,

Vous composer une ballade.

Le Vicomte

Une ballade ?

Cyrano

Vous ne vous doutez pas de ce que c'est, je crois ?

Le Vicomte

Mais...

Cyrano, récitant comme une leçon.

La ballade, donc, se compose de trois

Couplets de huit vers...

Le Vicomte, piétinant.

Oh !

Cyrano, continuant.

Et d'un envoi de quatre...

Le Vicomte

Vous...

Cyrano

Je vais tout ensemble en faire une et me battre,

Et vous toucher, monsieur, au dernier vers.

Le Vicomte

Non !

Cyrano

Non ?

(déclamant)

" Ballade du duel qu'en l'hôtel bourguignon

Monsieur De Bergerac eut avec un bélître ! "

Le Vicomte

Qu’est-ce que c' est que ça, s' il vous plaît ?

Cyrano

C’est le titre.

 

 

Une histoire de titres.

Ce n’est pas rien d’aborder Baudelaire ! Le premier poème que nous avons publié à notre escient (L’Etranger) se termine par l’énigmatique «… Les merveilleux nuages ».

Plus tôt, nous avions signalé ici que F.Sagan avait repris un vers de Paul Eluard pour titrer son premier roman Bonjour tristesse. Quelques années plus tard, elle publia, en 1961, « Les merveilleux nuages » et ne cacha pas son inspirateur. Ce roman fut sans doute le premier à être salué par la critique unanime, qui la reconnut comme écrivain à part entière. Extrait : 

 

« Elle se souvint brusquement de son voyage retour de New York. Partie à midi, elle était arrivée six heures plus tard à Paris, où il était minuit. Elle avait vu en une période d’une demi-heure le soleil éblouissant du matin se baisser, devenir rouge, disparaître tandis que les ombres du soir semblaient se lancer à l’assaut de l’appareil, défilaient en nuages bleus, mauves et enfin noirs sous les hublots et d’un coup elle était rentrée dans la nuit. Elle avait éprouvé un curieux désir alors, celui de se baigner dans cette mer de nuages, ce mélange d’air, d’eau et de vent qu’elle imaginait sur sa peau, léger et doux, enveloppant comme certains souvenirs d’enfance. Il y avait quelque chose d’incroyable dans ces paysages du ciel, quelque chose qui réduisait votre vie à un rêve idiot « empli de bruit et de fureur », rêve accompli aux dépens de cette sérénité poétique qui comblait les yeux et aurait dû être la vraie vie. »


Jorge Semprun a publié au printemps 2010 une sélection de ses articles et interventions diverses relative à l’Europe d’hier et d’aujourd’hui sous le titre Une tombe au creux des nuages. La première chose qu’il disait, lors de ses nombreux passages sur les ondes, concernait l’emprunt du titre au poème de Paul Celan,  le très célèbre Todesfuge, La fugue de mort, que l’on peut relire ici 

 

Michel Houellebecq, unanimement récipiendaire du Goncourt 2010 depuis début septembre (hihi !) pour La Carte et le Territoire ne s’empresse pas de citer sa source, savoir Alfred Korzybski (1879-1950). D’origine polonaise, Korzybski est un touche-à-tout de génie. Pour faire court, il est l’auteur de La Carte est plus belle que le territoireEn savoir plus sur Korzybski : http://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred_Korzybski

couv-korzy.jpg



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25 septembre 2010 6 25 /09 /septembre /2010 23:53

Dimanche

Charlotte
fait de la compote

Bertrand
suce des harengs

Cunégonde
se teint en blonde

 

Epaminondas
cire ses godasses

Thérèse
souffle sur la braise

Léon
peint des potirons

Brigitte
s'agite, s'agite

Adhémar
dit qu'il en a marre

La pendule
fabrique des virgules

Et moi dans tout cha ?
Et moi dans tout cha ?

 

Moi, ze ne bouze pas
Sur ma langue z'ai un chat

René de Obaldia
 

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25 septembre 2010 6 25 /09 /septembre /2010 04:14
Laurent Fabius, Florentin sans emploi

Publié le 2 septembre 2010 

Les temps que nous vivons sont cruels. Ils favorisent les seconds rôles replets ou les énervés revanchards. Vous avez aimé Nicolas ? Vous adorerez DSK. Ce dernier, plus éloigné qu’absent, représenté à Paris par les plus roués des apparatchiks socialistes, laisse à des sondages flatteurs le soin de lui fabriquer un personnage. Quand il s’installera à l’Élysée, rien ne changera, à l’exception des silhouettes du président et de la première dame, beaucoup moins fluettes que celles de leurs prédécesseurs.
Les deux meilleurs de la classe politique, ceux qui dominent tous les autres par leur intelligence et leur culture, ces deux-là, quand ils disparaîtront prématurément de la scène, auront sans doute en commun une profonde mélancolie. Alain Juppé cèdera-t-il enfin à la tentation de Venise ? Et Laurent Fabius, abandonnant celle de Florence, donnera-t-il des conférences sur l’art et le mobilier français des XVIIIe et XIX siècles?

Quoi qu’il en soit, ce dernier, en signant un livre1 dans lequel il manifeste une brillante admiration pour douze peintres français, accomplit un coup d’éclat. Cet homme compliqué plus encore que complexe, trop longtemps serviteur de son maître, calculateur et malhabile, gouverné par des émotions au moins égales à sa raison, ami fidèle, haï par les siens, détesté par les autres, moqué quelques fois, ridicule aussi, cruel toujours, merveilleusement servi par le sort et la nature, desservi par lui-même, n’aura démontré, qu’une ruse vaine alors qu’il possédait le don de convaincre et de partager. Quand il parle d’art, il parle d’or : son discours est d’un fin connaisseur, d’un admirateur sincère et compétent. Nous y reviendrons.

Pour l’heure, nous trouvons piquant cet autoportrait biaisé, dans l’entretien qu’il a accordé au Point : «[Gustave Caillebotte] avait tout contre lui. Pensez-donc : bourgeois, mécène envers ses amis impressionnistes, sportif, rendant service à chacun. Et, en plus, un talent extraordinaire ! Comment voulez-vous plaire dans ces conditions ?»

  1. Laurent Fabius, Le cabinet des douze, regards sur des tableaux qui font la France, Gallimard

 

Nous remercions vivement Patrick MANDON, auteur de cet admirable portrait de L.Fabius, de nous avoir accordé l'autorisation de le publier ici.

pmandon
Patrick Mandon se définit ainsi"Né à Paris, il n’est pas pressé d’y mourir, mais se livre tout de même à des repérages dans les cimetières (sa préférence va à Charonne). Feint souvent de comprendre, mais n’en tire aucune conclusion. Par ailleurs éditeur-paquageur, traducteur, auteur, amateur, élémenteur."

 

Il tient un blog particulièrement attachant : http://touslesgaronssappellentpatrick.blogspot.com/

 

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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23 septembre 2010 4 23 /09 /septembre /2010 15:44

 

«Moïse étendit sa main sur la mer, et l'Éternel fit reculer la mer, toute la nuit par un vent d'est impétueux, et il mit la mer à sec, et les eaux furent divisées. Les enfants d'Israël entrèrent au milieu de la mer, dans son lit desséché, les eaux se dressant en muraille à leur droite et à leur gauche.» (Exode, versets 21 et 22) 



Mais déjà, tout bébé, Moïse s'entraînait :

     

moise-1-copie-1

Lechim Authex

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23 septembre 2010 4 23 /09 /septembre /2010 00:45

ernest_rimbauddansparis.jpg

 

Pignon-Ernest-rimbaud pgExtrait d’un entretien d’Ernest-Pignon Ernest (déjà évoqué iciau Nouvel Observateur « Spécial Rimbaud »4-10 AVRIL 1991

 

« Bien sûr, j'ai toujours su, en même temps, qu'il était impossible de faire vraiment un portrait de Rimbaud. Imaginez un Rimbaud en marbre ! un Rimbaud en bronze ! sur un socle ou pris dans un cadre ! Le sentiment d'une contradiction fondamentale, inscrite déjà dans le matériau même. Qui figerait au départ l’image du marcheur insatiable.

Si beaucoup de rimbaldiens ont adopté, accepté mes images sérigraphiées du poète collées dans les rues en 1978, c’est, je crois, surtout parce que le matériau et le parti pris de cette forme d’intervention évitaient le piège de l’image sacralisée, figée, unique.

J’avais beaucoup travaillé le dessin, la main, la veste sur l’épaule, l’idée de départ, la silhouette à la fois contemporaine et fidèle au croquis d’époque de Verlaine et Regamey ; le visage, à partir de Fantin-Latour mais surtout de cette miraculeuse photo où Carjat a su - ce que j'essaie de faire par le dessin - éliminer tout ce qui est d'ordinaire anecdote dans l’apparente ressemblance de la photographie.

Le papier lui-même, sa fragilité, fonctionnait comme un élément poétique et plastique essentiel. En rencontrant ces images dans la rue, on en. percevait, comme pour le dessin, le caractère irrémédiablement éphémère. En quelque sorte, plus le dessin « émouvait », plus la perception de sa destruction inéluctable était troublante et forte, et intervenait dans la rencontre tel un élément « suicidaire ». Mais c'est le collage qui est vraiment le moment de création plastique et poétique ; inscrire l’image dans un lieu, de manière qu'elle se charge de toute la force symbolique et plastique que porte ce lieu. J'ai collé Rimbaud dans les lieux « absolument modernes », sur des murs couverts de graffitis, sur des portes d'acier de transformateurs, sur toutes sortes d'interdits, sur la route de Charleville, sur celle du soleil : un Rimbaud pluriel, éphémère, errant. »


Le plus : allez visiter son site officiel  qui est une pure merveille : http://www.pignon-ernest.com/ 


Roman

 

I

 

On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans.

− Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,

Des cafés tapageurs aux lustres éclatants !

− On va sous les tilleuls verts de la promenade.

Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin !

L’air est parfois si doux, qu’on ferme la paupière ;

Le vent chargé de bruits, − la ville n’est pas loin,

A des parfums de vigne et des parfums de bière...

 

II

 

− Voilà qu’on aperçoit un tout petit chiffon

D’azur sombre, encadré d’une petite branche,

Piqué d’une mauvaise étoile, qui se fond

Avec de doux frissons, petite et toute blanche...

Nuit de juin ! Dix-sept ans ! - On se laisse griser.

La sève est du champagne et vous monte à la tête...

On divague ; on se sent aux lèvres un baiser

Qui palpite là, comme une petite bête...

 

III

 

Le cœur fou Robinsonne à travers les romans,

− Lorsque, dans la clarté d’un pâle réverbère,

Passe une demoiselle aux petits airs charmants,

Sous l’ombre du faux-col effrayant de son père...

Et, comme elle vous trouve immensément naïf,

Tout en faisant trotter ses petites bottines,

Elle se tourne, alerte et d’un mouvement vif...

− Sur vos lèvres alors meurent les cavatines...

 

IV

 

Vous êtes amoureux. Loué jusqu’à mois d’août.

Vous êtes amoureux. − Vos sonnets La font rire.

Tous vos amis s’en vont, vous êtes mauvais goût.

− Puis l’adorée, un soir, a daigné vous écrire... !

− Ce soir-là, ... − vous rentrez aux cafés éclatants,

Vous demandez des bocks ou de la limonade...

− On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans

Et qu’on a des tilleuls verts sur la promenade.

 

 

Jean Nicolas Arthur Rimbaud.

29 septembre 1870.


 

 Note 1 : une cavatine est un petit air d’opéra, très court.

Note 2 : Robinsonne : un néologisme heureux qui renvoie à Robinson Crusoë.

Note 3 : Le poème est achevé le 29 septembre. Rimbaud fêtera ses seize ans le 20 octobre suivant…


 

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22 septembre 2010 3 22 /09 /septembre /2010 07:08

turner-william-001.JPG 

Illustration : William TURNER. « Staffa, la grotte de Fingal » -1832 -

 

Bien sûr, il y a Celan, Carême, Obaldia, Queneau.
Et puis, il y a Racine, Rostand, Verlaine et Rimbaud...Et Desnos, Eluard et Prévert et …


Mais Baudelaire
 ! En six mois, pas même une allusion à Baudelaire. Ne mériterait-il pas, parmi eux, une place, pour ne pas dire une place « énorme » ? On entend d’ici Fabrice Luchini pestant : « Baudelaire ! Baudelaire, mais c’est énooorrrme, Baudelaire ! »

Mais voilà, nous étions trop impressionnés. C’est que Baudelaire est ENORME ! Ecraserait-il tous les autres? Et que choisir ? Si les sculptures de Rodin expriment la puissance, la poésie de Baudelaire l'exprime tout autant.
Ah oui, elle en "impose" ! Bien sûr, on peut en louer la rigueur de composition, la richesse des images, mais aussi et surtout, en éprouver le mystère
. Mystère de l'envoûtement. On peut décortiquer, disséquer les textes et en disserter, mais la plus grande jouissance est de se laisser porter, abandonné aux sensations de la langue pour respirer, toucher, entendre, voir...

Goûter la beauté. Rare privilège.
Baudelaire, oui, parce que la beauté n'a pas à s'expliquer, elle s'impose.

 

- Et que choisir ? disions-nous plus haut. Le tout premier poème que nous proposons aujourd’hui nous parait heureusement épouser l’atmosphère que nous tentons de créer sur ce blog.

 

 

L’étranger

Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? Ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère ?

- Je n'ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.

- Tes amis ?

- Vous vous servez là d’une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.

- Ta patrie ?

- J'ignore sous quelle latitude elle est située.

- La beauté ?

- Je l’aimerais volontiers, déesse et immortelle.

- L’or ?

- Je le hais comme vous haïssez Dieu.

- Eh ! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?

- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages !

 

in Petits Poèmes en prose.

 


Note 1 : sous-titre Le Spleen de Paris, recueil posthume de poèmes en proses publié en 1869, composé d’une cinquantaine de pièces rédigées entre 1855 et 1864.


 

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21 septembre 2010 2 21 /09 /septembre /2010 02:33

 

L'enfant

 

A quoi jouait-il cet enfant ?

Personne n'en sut jamais rien.

On le laissait seul dans un coin

Avec un peu de sable blanc.


On remarquait bien, certains jours,

Qu'il arquait les bras, tels des ailes

Et qu'il regardait loin, très loin,

Comme du sommet d'une tour.


Mais où s'en allait-il ainsi

Alors qu'on le croyait assis ?

Lui-même le sut-il jamais ?


Dès qu'il refermait les paupières,

Il regagnait le grand palais,

D'où il voyait toute la mer.

 

Maurice Carême

 

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21 septembre 2010 2 21 /09 /septembre /2010 01:31

 

Notre école

 

Notre école se trouve au ciel.

Nous nous asseyons près des anges

Comme des oiseaux sur les branches.

Nos cahiers d'ailleurs ont des ailes.

 

A midi juste, on y mange,

Avec du vin de tourterelle,

Des gaufres glacées à l'orange.

Les assiettes sont en dentelle.

 

Pas de leçon, pas de devoirs.

Nous jouons quelque fois, le soir,

Au loto avec les étoiles.

 

Jamais nous ne rêvons la nuit

Dans notre petit lit de toile.

L'école est notre paradis.

 

Maurice Carême in Le moulin de papier



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