Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
24 octobre 2010 7 24 /10 /octobre /2010 23:37

 

 

BÂILLON

Je parle à tort et à travers.
Je parle à travers et à tort
Et je chanterai vif ou mort
En rouge, en noir, en prose, en vers.
 
C'est pour chasser le vol des mouches
Ou bien, c'est pour mieux vous mentir
Et mettre un bâillon sur la bouche
D'un silence qui va tout dire.

in Poésies

Géo Norge est un poète belge contemporain, né en 1898 et mort en 1990.
Lire un autre poème ici
 

Partager cet article
Repost0
24 octobre 2010 7 24 /10 /octobre /2010 09:57

tex-avery.jpeg

 

- Et si Tex Avery avait créé Marilyn ?

 


Partager cet article
Repost0
20 octobre 2010 3 20 /10 /octobre /2010 23:12

La Soupe et les nuages

 

Ma petite folle bien-aimée me donnait à dîner, et par la fenêtre ouverte de la salle à manger je contemplais les mouvantes architectures que Dieu fait avec les vapeurs, les merveilleuses constructions de l'impalpable. Et je me disais, à travers ma contemplation: « - Toutes ces fantasmagories sont presque aussi belles que les yeux de ma belle bien-aimée, la petite folle monstrueuse aux yeux verts. »

 

Et tout à coup je reçus un violent coup de poing dans le dos, et j'entendis une voix rauque et charmante, une voix hystérique et comme enrouée par l'eau-de-vie, la voix de ma chère petite bien-aimée, qui disait: « - Allez-vous bientôt manger votre soupe, s...b... de marchand de nuages? »

 

Charles Baudelaire inLe Spleen de Paris

 

 

 Richard Brautigan (1935-1984) est un écrivain et poète américain. Il s'est inspiré du poème La Soupe et les Nuages pour écrire celui-ci, joyeusement surréaliste.

 

Salvador Dali

 

« Vas-tu

oui ou non

manger

ta soupe,

espèce de vieux

marchand de nuages ? »

hurla Jeanne Duval,

frappant Baudelaire

dans le dos

alors qu’il était assis

vassant

à la fenêtre.

Baudelaire

sursauta.

Puis il éclata

d’un rire infernal

brandissant sa cuiller

en l’air

telle une baguette

changeant la pièce

en une toile de

Salvador

Dali changeant

la pièce

en une toile

de Van Gogh.

 

dali-naissance-dune-divinite_1182636079.1182788954.jpg 

Illustration : Naissance d’un divinité. S.DALI. 1960.


 

Quelques phrases de BRAUTIGAN :  

« Nous tenons chacun notre rôle dans l’histoire. Le mien, ce sont les nuages ? »

in Tokyo-Montana Express.

 

« Tout est là, à l’exception bien sûr de ce qui manque »

 

« Toutes les filles devraient avoir un poème écrit rien que pour elles même s’il faut pour ça retourner cette planète sens dessus dessous ».

 




Partager cet article
Repost0
19 octobre 2010 2 19 /10 /octobre /2010 23:16

 

La mer

Marcel Proust

XXVIII

 

La mer a le charme des choses qui ne se taisent pas la nuit, qui sont pour notre vie inquiète une permission de dormir, une promesse que tout ne va pas s'anéantir, comme la veilleuse des petits-enfants qui se sentent moins seuls quand elle brille. Elle n'est pas séparée du ciel comme la terre, est toujours en harmonie avec ses couleurs, s'émeut de ses nuances les plus délicates. Elle rayonne sous le soleil et chaque soir semble mourir avec lui. Et quand il a disparu, elle continue à le regretter, à conserver un peu de son lumineux souvenir, en face de la terre uniformément sombre. C'est le moment de ses reflets mélancoliques et si doux qu'on sent son coeur se fondre en les regardant.

 

Quand la nuit est presque venue et que le ciel est sombre sur la terre noircie, elle luit encore faiblement, on ne sait par quel mystère, par quelle brillante relique du jour enfouie sous les flots. Elle rafraîchit notre imagination parce qu'elle ne fait pas penser à la vie des hommes, mais elle réjouit notre âme, parce qu'elle est, comme elle, aspiration infinie et impuissante, élan sans cesse brisé de chutes, plainte éternelle et douce. Elle nous enchante ainsi comme la musique, qui ne porte pas comme le langage la trace des choses, qui ne nous dit rien des hommes, mais qui imite les mouvements de notre âme. Notre coeur en s'élançant avec leurs vagues, en retombant avec elles, oublie ainsi ses propres défaillances, et se console dans une harmonie intime entre sa tristesse et celle de la mer, qui confond sa destinée et celle des choses.

 


 

Note 1 : Trouville a été une des villégiatures favorites de Marcel Proust. Elle l’a séduit pendant sa vie, et nourri, par ses vues, ses villas, et sa vie mondaine.

La Villa Persane, bâtie en 1859 par M. de Gastine, fût achetée en 1876 par Hélie de Talleyrand- Périgord, prince de Sagan. Cette villa ravissait Proust par son allure et par son nom. Ainsi écrit-il dans Essais et articles : « Aux admirables Frémonts […] montaient du Manoir des Roches ou de la Villa Persane la Marquise de Galliffet […] avec la princesse de Sagan, toutes deux dans leur élégance, aujourd’hui à peu près indescriptible, d’anciennes belles de l’Empire. » (On rappellera que Françoise Sagan emprunta son pseudonyme à la princesse de Sagan et le titre de son premier roman Bonjour tristesse à un poème de Baudelaire.)

 

Note 2 : Anna Gould était une jeune femme américaine richissime mais peu gâtée par la nature.  « Elle est surtout belle de dot » disait-on d’elle. A un premier mariage raté en 1895 succéda un second, civil cette fois et réussi, en 1908, avec Hélie de Talleyrand- Périgord, prince de Sagan. La princesse de Sagan sert de modèle pour le personnage de Madame de Luxembourg dans A la recherche du temps perdu.

Mme Aubernon de Nerville est un amie de Proust, qui fréquente son salon à Paris. Bien entendu, elle séjourne également à Trouville. Elle est l'inspiratrice du personnage de Madame Verdurin. Le monde est petit !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
19 octobre 2010 2 19 /10 /octobre /2010 17:01

L'emmêlement de nos genoux

Il n'est pas un instant où près de toi couchée

Dans la tombe ouverte d'un lit,

Je n'évoque le jour où ton âme arrachée

Livrera ton corps à l'oubli. [...]

 

Quand ma main sur ton coeur pieusement écoute

S'apaiser le feu du combat,

Et que ton sang reprend paisiblement sa route,

Et que tu respires plus bas,

 

Quand, lassés de l'immense et mouvante folie

Qui rend les esprits dévorants,

Nous gisons, rapprochés par la langueur qui lie

Le veilleur las et le mourant,

 

Je songe qu'il serait juste, propice et tendre

D'expirer dans ce calme instant

Où, soi-même, on ne peut rien sentir, rien entendre

Que la paix de son coeur content.

 

Ainsi l'on nous mettrait ensemble dans la terre,

Où, seule, j'eus si peur d'aller ;

La tombe me serait un moins sombre mystère

Que vivre seule et t'appeler.

 

Et je me réjouirais d'être un repas funèbre

Et d'héberger la mort qui se nourrit de nous,

Si je sentais encor, dans ce lit des ténèbres,

L'emmêlement de nos genoux...

 



Anna de Brancovan, comtesse de Noailles



Note : Adorée de tous, mais moins qu’elle ne s’adorait elle-même, la comtesse Anna de Noailles connut de son vivant une grande célébrité.

La postérité lui fut moins favorable. Elle aurait pu devenir une icône incontournable du féminisme, des droits de l’homme, ou de l’intégration (elle était mi-Grecque, mi-Roumaine). D’autres qu’elles aujourd’hui occupent ces places. Certes, quelques rues, quelques collèges portent son nom, mais on aurait pu s’attendre à mieux. D’où vient cette relative désaffection ?
Cela ne résulte sans doute pas d’un réflexe de rejet de la haute aristocratie. Grande dame, certes, née princesse, la comtesse de Noailles fut surtout une figure de ce qu’on appelle de nos jours la « gauche caviar ». En 1924, on la surnomma même « l’égérie du Cartel ». Et elle eut des admirateurs dans tous les milieux et exerçait, dit-on, un rare pouvoir de fascination sur ses interlocuteurs.

Il n’y a sans doute pas d’autre explication que l’effacement du genre poétique dans nos sociétés, dont elle n’est pas, tant s’en faut, la seule victime. Elle a aussi écrit des romans ; mais sa renommée vient avant tout de la poésie, genre désormais qui semble tomber dans l’oubli...

 

le-genou-de-claire.jpg
Illustration : Photo extraite du film d’Eric Rohmer, Le genou de Claire. Ce film a la grâce et la légèreté des jeunes filles en fleur.

Partager cet article
Repost0
19 octobre 2010 2 19 /10 /octobre /2010 13:10

La fin de la journée

 

Sous une lumière blafarde

Court, danse et se tord sans raison

La Vie, impudente et criarde.

Aussi, sitôt qu'à l'horizon

 

La nuit voluptueuse monte,

Apaisant tout, même la faim,

Effaçant tout, même la honte,

Le Poète se dit : « Enfin !

 

Mon esprit, comme mes vertèbres,

Invoque ardemment le repos ;

Le coeur plein de songes funèbres,

 

Je vais me coucher sur le dos

Et me rouler dans vos rideaux,

Ô rafraîchissantes ténèbres ! »

 

Charles Baudelaire.

 

1821-1867 Les Fleurs du Mal , in La Mort, CXXIV


 

énième rappel : nous ne commentons pas Baudelaire. Parce que la beauté n’a pas à s’expliquer, elle s’impose.


 

Bonus! une superbe et étonnante vidéo :lien

 

Partager cet article
Repost0
18 octobre 2010 1 18 /10 /octobre /2010 15:46

 

Jeudi dernier, Mahmoud Ahmadinejad a servi son plus grand « hit » devant un public conquis, juché sur une estrade, à 4 Km de la frontière israélienne.  « Les sionistes vont disparaître (...) que le monde entier sache cela », a -t-il lancé, sous les applaudissements de la foule massée dans les travées du stade Bint Jbeil.

 

« J’annonce que le régime sioniste poursuit sa chute et aucune puissance ne peut le sauver (en raison du) front résistant au Liban, en Syrie, en Palestine, en Irak et ailleurs », a-t-il clamé, sous les applaudissements et les cris de « Mort aux Etats-Unis ! » « Mort à Israël ! ». Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, (n.b. apparu devant le rassemblement via un géant écran), a renchéri : « L’Occident s’énerve contre lui (Ahmadinejad) car il dit la vérité en affirmant qu’Israël est un Etat illégitime et qu’il doit disparaître ».

Ainsi Mahmoud Ahmadinejad, chef d'Etat reçu à l'ONU il y a trois semaines, déclare une fois encore vouloir la disparition d'un autre Etat membre des Nations unies.

Le Conseil de sécurité aurait dû, à tout le moins, voter une résolution contre le discours du président iranien.

 

Note : l'apophtegme « qui tacet consentire videtur »/ i.e. Qui ne dit mot consent, est attribué au pape Boniface VIII (1235-1303), adversaire du roi de France Philippe IV le Bel.

Lechim Authex

Partager cet article
Repost0
17 octobre 2010 7 17 /10 /octobre /2010 00:36

 

(sur un air connu de Julio Iglesias...)

 

francois_hollande_article_big.jpg

 

Illustration : photo parue dans GALA, il y a quelques jours.

 


Partager cet article
Repost0
16 octobre 2010 6 16 /10 /octobre /2010 00:12

      - Vous manifestiez ?

    - Au travail, maintenant.

… choisissez :

1 ► “…depuis que la France s’est vue refuser le droit …”
2 ► “…depuis que la France s’est vu refusé le droit …”
3 ► “…depuis que la France s’est vue refusé le droit …”
4 ► “…depuis que la France s’est vue refusée le droit …”
5 ► “…depuis que la France s’est vu refuser le droit …”

 

... et répondez, si le coeur vous en dit, par le biais des commentaires.

Merci par avance.

Partager cet article
Repost0
14 octobre 2010 4 14 /10 /octobre /2010 00:03

 

 

Le ciel est, par-dessus le toit...

 

Le ciel est, par-dessus le toit,

             Si bleu, si calme !

Un arbre, par-dessus le toit,

             Berce sa palme.

        

La cloche, dans le ciel qu'on voit,

             Doucement tinte.

Un oiseau sur l'arbre qu'on voit

             Chante sa plainte.

        

Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là,

             Simple et tranquille.

Cette paisible rumeur-là

             Vient de la ville.

        

--Qu'as-tu fait, ô toi que voilà

             Pleurant sans cesse,

Dis, qu'as-tu fait, toi que voilà,

             De ta jeunesse ?

 

 

Paul VERLAINE,  in Sagesse (1881)

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : nuageneuf.over-blog.com
  • : Poésie, Poésie pour enfant, Poésie pour la jeunesse, Textes classiques et modernes, Mémoire de la Shoah,
  • Contact

Recherche

Archives

Pages