Chez Renault la direction fait marche arrière. Les salariés débrayent.
Chez EDF les syndicats sont sous tension.
Chez Tampax : coup de sang de la CGT.
Les bouchers se battent pour défendre leur bifteck.
Les éleveurs de volaille sont les dindons de la farce. Ils en ont assez de se faire plumer.
Pour les couvreurs cette nouvelle loi est une tuile.
Les faïenciers en ont ras le bol.
Les éleveurs de chiens sont aux abois.
Les brasseurs sont sous pression.
Les cheminots menacent d'occuper les locos. Ils veulent conserver leur train de vie.
Les notaires ne sont même plus maîtres de leurs actes.
Les veilleurs de nuit en ont assez de vivre au jour le jour.
Les pédicures travaillent d'arrache-pied pour de faibles revenus.
Les ambulanciers ruent dans les brancards.
Les pécheurs haussent le ton.
Les prostituées sont dans une mauvaise passe.
Les boulangers ont des problèmes croissants.
Les traders se cachent sous des noms d’emprunt.
Et même les psychiatres n’assurent plus leurs fins de moi...
On pourrait continuer longtemps comme ça. Finalement, il n’y a que Dieu qui s’en sorte, à condition, comme dit R.Devos, qu’il n’ait pas de crise de foi...
...même les psychiatres n’assurent plus leurs fins de moi...
Première publication le 15 avril 2010.
En se promenant sur la toile, et plus particulièrement celle à la bannière étoilée, on découvre que l’administration Obama a décidé de rayer du vocabulaire officiel du Conseil national de sécurité des Etats-Unis les mots “jihad” et “islamisme extrémiste”. Voilà une excellente nouvelle !...
En effet, ce qui n’est pas désigné par son nom par la plus puissante nation du globe cesse du même fait d’exister. Il reste aux historiens à trouver des formulations adéquates pour caractériser les inspirateurs et les exécutants des attentats du 11 septembre 2001. Quelque chose du genre : “Des avions détournés par des jeunes des cités planétaires influencés par une interprétation radicale de l’une des religions monothéistes ont percuté le World Trade Center à New York et le Pentagone à Washington”.
On peut suggérer d’autres “dé-nominations”. Ouvrons la liste, à chacun de continuer, si le coeur lui en dit. Et c’est promis, on transmettra à l’administration Obama!
- kamikaze: artificier amateur
- attentat-suicide: euthanasie non-ciblée
- charia: règle d’un jeu de société familial
- fatwa: jeu de mots assassin
- burqa: si ma tante la portait, ce serait peut-être mon oncle
- hamas: sorte d’algue verte terrestre
L. Authex
Amarissimes
Est-ce moi qui pleurais ainsi
— Ou des veaux qu’on empoigne —
D’écouter ton pas qui s’éloigne,
Beauté, mon cher souci ?
Et (je t’en fis, à pneumatique,
Part, — sans aucun bagou)
Ces pleurs, ma chère, avaient le goût
De l’onde adriatique.
Oui, oui : mais vous parlez de cri,
Quand je repris ma lettre.
Grands dieux !... J’aurais mieux fait, peut-être,
D’écrire à son mari.
Paul-Jean TOULET
Contrerimes, 20
...Grands dieux !... J’aurais mieux fait, peut-être,
D’écrire à son mari.
Martin Drölling (1752-1817). Homme nu, assis et écrivant.
Palais des Beaux-Arts de Lille.
_ _ _
Musée d'Orsay, jusqu'au 2 janvier 2014
Masculin / Masculin. L'homme nu dans l'art de 1800 à nos jours.
Pourquoi aucune exposition n'a-t-elle jamais été dédiée au nu masculin jusqu'à Nackte Männer au Leopold Museum de Vienne l'année dernière ? C'est pour répondre à cette question que l'exposition d'Orsay confronte des oeuvres, à travers les époques et les techniques, autour de grands thèmes qui ont forgé la représentation du corps masculin sur plus de deux siècles.
Il faut avant tout distinguer la nudité et le nu : un simple corps dépouillé de ses vêtements, qui suscite la gêne par absence de pudeur, diffère de la vision épanouie d'un corps remodelé et idéalisé par l'artiste. Si cette distinction peut être nuancée, elle met en exergue la valeur positive et décomplexée du nu dans l'art occidental depuis la période classique.
Pour notre époque, le nu évoque essentiellement un corps féminin, héritage d'un XIXe siècle l'érigeant en absolu et en objet d'un désir viril assumé. Auparavant pourtant, le corps féminin était moins valorisé que son homologue masculin, plus structuré et musculeux. Au moins depuis la Renaissance, le nu masculin avait bénéficié de la primauté : l'homme en temps qu'être universel se confondait dans l'Homme et son corps était érigé en norme du genre humain, comme c'était déjà le cas dans l'art gréco-romain. Le fond culturel judéo-chrétien occidental abonde dans ce sens : Adam préexiste à Eve qui n'est autre que sa copie à l'origine du péché.
Dans leur grande majorité, les artistes hommes trouvent dans le nu masculin un "moi idéal", miroir magnifié et narcissique d'eux-mêmes. Jusqu'au milieu du XXe siècle, l'organe sexuel fait pourtant l'objet d'une certaine pudeur, qu'il soit atrophié ou bien dissimulé sous quelque draperie, lanière ou fourreau d'épée subtilement placés.
DAVID
Académie d'homme, 1778
actuellement au Musée d'Orsay
Dépëche AFP. 20/11/2013.
Lors d'un discours devant 50 000 miliciens à Téhéran, le guide suprême iranien a estimé que les "fondements du régime sioniste ont été très fortement affaiblis".
L'ayatollah Khamenei. © Ho / Iranian Surpeme Leader's Website / AFP
Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a déclaré mercredi qu'Israël était "voué à la disparition" lors d'un discours devant 50 000 miliciens islamistes réunis à Téhéran.
"Les fondements du régime sioniste ont été très fortement affaiblis et il est voué à la disparition. Aucun phénomène imposé par la force ne peut durer", a déclaré Ali Khamenei, dont le discours était retransmis en direct par la télévision d'État. L'Iran ne reconnaît pas l'existence de l'État d'Israël et soutient les mouvements armés qui luttent contre lui.
Photo©Philippe Halsman
Picasso et Chagall
St Paul de Vence, 1955
" Les mauvais artistes copient. Les bons volent."
Picasso
" Quel génie ce Picasso. Quel dommage qu'il ne peigne pas. "
Chagall
à Sainte Cécile, patronne des musiciens
à P.F. & O.C.,
à J.S.B., W.A.M. & F.C.,
à J.B.C. & E.S.,
à D.J., R.C., J.P.,T.J. & M.L.,
à C., C. & C.
©J.J.Sempé
©J.J.Sempé
À Charles Morice
De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l'Impair
Plus vague et plus soluble dans l'air,
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.
Il faut aussi que tu n'ailles point
Choisir tes mots sans quelque méprise
Rien de plus cher que la chanson grise
Où l'Indécis au Précis se joint.
C'est des beaux yeux derrière des voiles
C'est le grand jour tremblant de midi,
C'est par un ciel d'automne attiédi
Le bleu fouillis des claires étoiles!
Car nous voulons la Nuance encor,
Pas la Couleur, rien que la nuance!
Oh! la nuance seule fiance
Le rêve au rêve et la flûte au cor !
Fuis du plus loin la Pointe assassine,
L'Esprit cruel et le Rire impur,
Qui font pleurer les yeux de l'Azur
Et tout cet ail de basse cuisine !
Prends l'éloquence et tords-lui son cou !
Tu feras bien, en train d'énergie,
De rendre un peu la Rime assagie.
Si l'on n'y veille, elle ira jusqu'où ?
Ô qui dira les torts de la Rime ?
Quel enfant sourd ou quel nègre fou
Nous a forgé ce bijou d'un sou
Qui sonne creux et faux sous la lime ?
De la musique encore et toujours !
Que ton vers soit la chose envolée
Qu'on sent qui fuit d'une âme en allée
Vers d'autres cieux à d'autres amours.
Que ton vers soit la bonne aventure
Eparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym...
Et tout le reste est littérature.
Paul VERLAINE
Le titre de ce poème est Art Poétique, 1874
treizième pièce de Jadis et Naguère
L'emmêlement de nos genoux
Il n'est pas un instant où près de toi couchée
Dans la tombe ouverte d'un lit,
Je n'évoque le jour où ton âme arrachée
Livrera ton corps à l'oubli. [...]
Quand ma main sur ton coeur pieusement écoute
S'apaiser le feu du combat,
Et que ton sang reprend paisiblement sa route,
Et que tu respires plus bas,
Quand, lassés de l'immense et mouvante folie
Qui rend les esprits dévorants,
Nous gisons, rapprochés par la langueur qui lie
Le veilleur las et le mourant,
Je songe qu'il serait juste, propice et tendre
D'expirer dans ce calme instant
Où, soi-même, on ne peut rien sentir, rien entendre
Que la paix de son coeur content.
Ainsi l'on nous mettrait ensemble dans la terre,
Où, seule, j'eus si peur d'aller ;
La tombe me serait un moins sombre mystère
Que vivre seule et t'appeler.
Et je me réjouirais d'être un repas funèbre
Et d'héberger la mort qui se nourrit de nous,
Si je sentais encor, dans ce lit des ténèbres,
L'emmêlement de nos genoux...
Anna de Brancovan, comtesse de Noailles
@C.H.Carter
Nude in motion, 1978
Adorée de tous, mais moins qu’elle ne s’adorait elle-même, la comtesse Anna de Noailles connut de son vivant une grande célébrité.
La postérité lui fut moins favorable. Elle aurait pu devenir une icône incontournable du féminisme, des droits de l’homme, ou de l’intégration (elle était mi-Grecque, mi-Roumaine). D’autres qu’elles aujourd’hui occupent ces places. Certes, quelques rues, quelques collèges portent son nom, mais on aurait pu s’attendre à mieux. D’où vient cette relative désaffection ?
Cela ne résulte sans doute pas d’un réflexe de rejet de la haute aristocratie. Grande dame, certes, née princesse, la comtesse de Noailles fut surtout une figure de ce qu’on appelle de nos jours la « gauche caviar ». En 1924, on la surnomma même « l’égérie du Cartel ». Et elle eut des admirateurs dans tous les milieux et exerçait, dit-on, un rare pouvoir de fascination sur ses interlocuteurs.
Il n’y a sans doute pas d’autre explication que l’effacement du genre poétique dans nos sociétés, dont elle n’est pas, tant s’en faut, la seule victime. Elle a aussi écrit des romans ; mais sa renommée vient avant tout de la poésie, genre désormais qui semble tomber dans l’oubli...
Photo extraite du film d’Eric Rohmer (1971), Le genou de Claire. Ce film a la grâce et la légèreté des jeunes filles en fleur.
L'enfant qui a la tête en l'air
L'enfant qui a la tête en l'air
Si on se détourne, il s'envole.
Il faudrait une main de fer
Pour le retenir à l'école.
L'enfant qui a la tête en l'air
Ne le quittez jamais des yeux:
Car dès qu'il n'a plus rien à faire
Il caracole dans les cieux.
Il donne beaucoup de soucis
A ses parents et à ses maîtres:
On le croit là, il est ici,
N'apparaît que pour disparaître.
Comme on a des presse-papiers
Il nous faudrait un presse-enfant
Pour retenir par les deux pieds
L'enfant si léger que volant.
Claude Roy
... Comme on a des presse-papiers
Il nous faudrait un presse-enfant ...
©Joël GUENOUN, 2013