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27 juin 2011 1 27 /06 /juin /2011 07:12

#492

 

 

“Nous font payer très cher ce que nous pouvons avoir à l’oeil”. Cette définition savoureuse est empruntée au talentueux verbicruciste Michel Laclos qui, pour information, vient à quatre-vingt quatre ans de prendre sa retraite. Ses aficionados - ils sont légion - ne sont pas là de s’en remettre. Consolation quand même grâce aux 14 recueils de grilles publiés aux éditions Zulma.  


Ainsi à propos d'ophtalmologistes, une très sérieuse étude scientifique, conduite à l'université de Melbourne, précise que la position des yeux peut révéler le chiffre auquel une personne est en train de penser. Les joueurs de poker devraient se méfier...Pour ce qui est des principaux dirigeants de partis politiques français, c'est gros comme une maison : on lit 20 sur leur oeil droit et 12 sur leur oeil gauche. 2012 . Et même les plus myopes d’entre nous auront déjà remarqué que tous “lorgnent” dans cette direction.


 

elections-presidentielles-2012-250x150.jpg



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25 juin 2011 6 25 /06 /juin /2011 23:03

#491    

 

 

On sait, comme nous l’avions précédemment évoqué, que Christine Albanel est l’auteur du discours que le président de la République, Jacques Chirac, fraîchement élu, prononça le 16 juillet 1995 lors des cérémonies de commémoration de la rafle du Vél d’Hiv. 

Dans le deuxième tome de ses Mémoires, en librairie depuis peu, Jacques Chirac revient sur ce sujet. 

Extraits : 

Ce 16 juillet 1995, nul ne s'attend, parmi les centaines de personnes rassemblées sur les lieux de l'ancien vélodrome d'Hiver, à entendre le nouveau président de la République affirmer aussi ouvertement que " la folie criminelle de l'occupant a été secondée par des Français, par l'État français " (...) et que « La France, patrie des Lumières et des Droits de l'Homme, terre d'accueil et d'asile, la France, ce jour-là, accomplissait l'irréparable. Manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à leurs bourreaux. » (…)

 


 jacques-chirac-et-simone-veil-jpg

      Photo Alain Jocard

J'ai toujours éprouvé beaucoup de respect et d'admiration envers ce peuple de passeurs qui attache plus d'importance à la transmission du savoir qu'à celle de ses rites et de ses croyances. Quand des juifs s'installent quelque part, ils créent d'abord une école, avant d'implanter une synagogue, là où les catholiques, dans une situation similaire, commencent par bâtir une église. J'aime cette phrase du Talmud qui dit que l'humanité tout entière ne tient que par le souffle des enfants qui étudient. Le Talmud dit aussi : " Quel est le sage ? Celui qui apprend de tout homme. " C'est une magnifique leçon de vie. Le judaïsme est inséparable de l'étude, de la conquête de la connaissance (...)

 

Les paroles d'apaisement et de réconciliation que porte en lui ce discours du Vél' d'Hiv' sont bien accueillies par l'ensemble des Français et saluées avec une quasi-unanimité par les diverses familles politiques.

Elles ne heurteront en définitive que les gaullistes les plus orthodoxes. Ceux-ci ne manqueront pas de venir à l'Élysée me signifier leur mécontentement, en me reprochant d'avoir commis une sorte de sacrilège vis-à-vis de la mythologie gaullienne. Ce n'est pas la première fois que je bouscule quelque peu les " barons "dans leur noble et respectable certitude d'être les détenteurs exclusifs de l'héritage du Général. Mais le gaullisme est-il autre chose, en fait, qu'une exigence de vérité au service de la seule cause qui vaille : celle de la France, de sa grandeur, de son unité et de l'exemple d'humanisme qu'elle se doit de donner au reste du monde? Telle est, en tout cas, l'idée que je m'en fais et m'efforce d'illustrer, dans mes discours comme dans mes actes, à la tête du pays. (...)

 

 


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25 juin 2011 6 25 /06 /juin /2011 06:26

   #491

 

 

 

 

Moi j'ai toujours peur du vent

Me voici
Mes poches
Bourrées de cailloux
Pour rester avec vous
Ne pas m'envoler dans les arbres 

Paul Vincensini 

 

 

hamst6.jpg 

 

 

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25 juin 2011 6 25 /06 /juin /2011 06:24

#490        

 

 

 

Petite nuit

Quand il fait nuit
La nuit se prend dans ses bras
Et dort sur son épaule
Comme un lilas

 

 

Paul Vincensini

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24 juin 2011 5 24 /06 /juin /2011 07:05

#489

 

 

 

L'amour, dans l'anxiété douloureuse comme dans le désir heureux, est l'exigence d'un tout.

Il ne naît, il ne subsiste que si une partie reste à conquérir.

On n'aime que ce qu'on ne possède pas tout entier.

 


Marcel Proust
 

 

 

kamasutra.jpg

 

 

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23 juin 2011 4 23 /06 /juin /2011 07:00

#488

 


 

La publication du poème assez méconnu de Verlaine, Voeu, avait suscité quelque enthousiasme à l'évocation de ce très beau mot friandise : Oaristys. Le "pauvre" Charles Cros savait lui aussi goûter ce mot, comme nous l'a aimablement signalé une lectrice très passagère, Lyre. Nous l'en remercions.


Sonnet d'Oaristysmucha am thyste

 

 

 

Tu me fis d’imprévus et fantasques aveux
Un soir que tu t’étais royalement parée
Haut coiffée, et ruban ponceau dans tes cheveux
Qui couronnaient ton front de leur flamme dorée.

Tu m’avais dit « Je suis à toi si tu me veux » ;
Et, frémissante, à mes baisers tu t’es livrée.
Sur ta gorge glacée et sur tes flancs nerveux
Les frissons de Vénus perlaient ta peau nacrée.

L’odeur de tes cheveux, la blancheur de tes dents,
Tes souples soubresauts et tes soupirs grondants,
Tes baisers inquiets de lionne joueuse

M’ont, à la fois, donné la peur et le désir
De voir finir, après l’éblouissant plaisir,
Par l’éternelle mort, la nuit tumultueuse.
 
Charles Cros in  Le Coffret de santal


 

      Illustration : Dans l'Art nouveau, Alphonse Mucha (1860-1939) est un des pionniers d'une nouvelle forme d'expression, l'affiche. L'image devient très colorée, comme ci-dessus, cette séduisante jeune femme L'Améthyste, qui appartient à la série des "Pierres précieuses".


 

 Cros (1842-1888)

 

 

 

Nous avions évoqué Charles Cros, en donnant le célèbre Hareng saur, qu'on retrouvera ici. Quelques repères complémentaires sur Charles,     dont le grand père, Antoine Cros, était “professeur de belles lettres” et traducteur de Théocrite. Charles Cros l'évoque en quelques vers :


Vous faisiez des vers très doux
D'après le doux Théocrite
L'Oaristys ! C'est de vous
Qu'en faisant ces vers, j'hérite.


Fils d'un docteur en droit et philosophe, qui dirige les humanités de son fils, Charles Cros (1842-1888) entreprend des études de médecine qu'il n'achève pas. Il rencontre alors Nina de Villard, qui devient sa maîtresse : la jeune femme reçoit dans son salon de jeunes artistes dont beaucoup se rallieront à la Commune. Pendant le Siège de Paris, en 1870, Verlaine l'héberge et lui fait rencontrer Rimbaud. Humaniste, il s'intéresse aussi bien aux sciences qu'à la poésie. Lors de l'exposition universelle de 1867, il expose un télégraphe automatique. Il écrit alors :

Comme les traits dans les camées
J’ai voulu que les voix aimées
Soient un bien, qu’on garde à jamais,
Et puissent répéter le rêve
Musical de l’heure trop brève
Le temps veut fuir, je le soumets

La même année, il travaille à un projet de reproduction des couleurs, des formes et des mouvements. Il pressent le cinéma, le journal parlé. Parallèlement, il fait ses débuts poétiques dans “L' Artiste” en 1869. Son recueil Le coffret du Santal paraît en 1873. En 1874, il est pour un temps rédacteur en chef de “La Revue du monde nouveau”, et publie Le Fleuve, avec des eaux-fortes de Manet. Jusqu'à la fin de sa vie, il continue à collaborer à diverses revues, et écrit de nombreux monologues, dont peu sont publiés. A sa mort en 1888, la plus grande partie de son oeuvre reste inédite.



 


« On meurt d'avoir dormi longtemps. Avec les fleurs, avec les femmes. »

Un émouvant aphorisme de Charles CROS dans Le coffret de santal.

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22 juin 2011 3 22 /06 /juin /2011 07:08

#488

 

 

 

Une nuit que j’étais près d’une affreuse Juive

 

 

Une nuit que j’étais près d’une affreuse Juive,

Comme au long d’un cadavre un cadavre étendu, 


Je me pris à songer près de ce corps vendu 


A la triste beauté dont mon désir se prive.

 

Je me représentai sa majesté native, 


Son regard de vigueur et de grâces armé, 


Ses cheveux qui lui font un casque parfumé, 


Et dont le souvenir pour l’amour me ravive.

 

Car j’eusse avec ferveur baisé ton noble corps, 


Et depuis tes pieds frais jusqu’à tes noires tresses 


Déroulé le trésor des profondes caresses,

 

Si, quelque soir, d’un pleur obtenu sans effort 


Tu pouvais seulement, ô reine des cruelles ! 


Obscurcir la splendeur de tes froides prunelles.

 

 

Baudelaire, Les Fleurs du mal. 
Spleen et Idéal, XXXII

 

Aristide-Maillol.-La-nuit-1920-Stuttgart-.jpg

Illustration : Aristide MAILLOL. La nuit, 1920.    

...Ses cheveux qui lui font un casque parfumé...

 

 

 


 

Note :

Sarah, la prostituée :

 

Le jeune Baudelaire, qui mène une vie de bohème au Quartier Latin, a une liaison avec une prostituée juive du quartier Bréda (le 9ème arrondissement de Paris) nommée Sarah la louchette. Les poèmes qui lui font référence sont : Sarah la louchette et Une nuit que j'étais près d'une affreuse Juive…D’autres exégètes prétendent que c’est par erreur que ces deux poèmes évoquent Sarah et qu’il s’agit au contraire de Jeanne Duval. On ne va pas se disputer pour ça...

 


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21 juin 2011 2 21 /06 /juin /2011 07:17

#487

 

 

 

Bonjour mon coeur, bonjour ma douce vie

 

 

                 Chanson

 

Bonjour mon coeur, bonjour ma douce vie.

Bonjour mon oeil, bonjour ma chère amie,

Hé ! bonjour ma toute belle,

Ma mignardise, bonjour,

Mes délices, mon amour,

Mon doux printemps, ma douce fleur nouvelle,

Mon doux plaisir, ma douce colombelle,

Mon passereau, ma gente tourterelle,

Bonjour, ma douce rebelle.

 

Hé ! faudra-t-il que quelqu'un me reproche

Que j'aie vers toi le coeur plus dur que roche

De t'avoir laissée, maîtresse,

Pour aller suivre le Roi,

Mendiant je ne sais quoi

Que le vulgaire appelle une largesse ?

Plutôt périsse honneur, court, et richesse,

Que pour les biens jamais je te relaisse,

Ma douce et belle déesse.

 

 

Pierre de Ronsard in Second livre des Amours.

 

 

Matisse-nu-bleu-II.jpg

Illustration : MATISSE. Nu bleu II, 1952

 


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20 juin 2011 1 20 /06 /juin /2011 07:00

      #486

 

 

 

 

LA NUIT, LE SILENCE ET L’AU-DELA

 

 

 

Un soupir dans l'espace énorme

Puis une voix murmure :

"Gontran, es-tu là ?"

Pas de réponse


Des pas s'en vont comme les nuages.

 

Jean Tardieu in Monsieur Monsieur, 1951

 

 

de Jean Tardieu, déjà publiés :   ici


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18 juin 2011 6 18 /06 /juin /2011 06:26

#485

 

 

 

 

Appel du 18 juin 1940-2

 

 

L'appel à la Résistance lancé par le général de Gaulle

 

Le 18 juin 1940, le général de Gaulle prononce, depuis Londres sur les ondes de la BBC, un appel à la résistance invitant les Français à refuser la capitulation, à résister et à combattre.

 

Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement.

 

Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat.

 

Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l'ennemi.

 

Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd'hui.

 

Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !

 

Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.

 

Car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limites l'immense industrie des Etats-Unis.

 

Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.

 

Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi.

 

Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas.

 

Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la Radio de Londres.

 

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