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4 mai 2010 2 04 /05 /mai /2010 10:13

Joachim DU BELLAY   (1522-1560)

 

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage

 

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,

Ou comme cestuy-là qui conquit la Toison (*),

Et puis est retourné, plein d'usage (*) et raison,

Vivre entre ses parents le reste de son âge !

 

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village

Fumer la cheminée, et en quelle saison

Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,

Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?

 

Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,

Que des palais Romains le front audacieux,

Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :

 

Plus mon Loire (*) gaulois, que le Tibre latin,

Plus mon petit Liré (*), que le mont Palatin,

Et plus que l'air marin la doulceur angevine.

 

(*) Notes pour les plus jeunes :

Toison : il s’agit, dans la mythologie grecque, de la Toison d’or, conquise

par Jason après un long voyage avec les Argonautes.

Usage : expérience

Loire : comprendre la Loire, (du mot latin Liger qui est masculin)

Liré : c’est le nom du village natal de du Bellay ; il se situe à trois kilomètres des bords de Loire.

 

 

Chanté par Ridan, une autre façon enjouée d’apprendre le poème :

http://www.dailymotion.com/video/x1pdgh_ridan-ulysse_music

 

_____________________________________________________________________________________________________________

 

Quelques commentaires :

Ce sonnet est éminemment "moderne". Par son sujet, ou "argument" : l'attachement au terroir natal, au point de magnifier ce terroir, est une idée neuve. Non que personne auparavant n'ait témoigné d'un tel attachement, mais personne n'avait osé comparer son terroir à la plus prestigieuse des cités de cette façon. C'est aussi la première fois qu'est affirmée de façon si claire la préférence pour un lieu où l'on puisse vivre avec agrément, comme le suggère" la douceur angevine", pour une vie "privée", entre ses parents, plutôt qu'à la recherche des vanités du monde (gloire, fortune, etc...), sans pour autant prôner la médiocrité ni le renoncement.

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3 mai 2010 1 03 /05 /mai /2010 14:29

Green

 

Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches

Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous.

Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches

Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux.

 

J'arrive tout couvert encore de rosée

Que le vent du matin vient glacer à mon front.

Souffrez que ma fatigue à vos pieds reposée

Rêve des chers instants qui la délasseront.

 

Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête

Toute sonore encor de vos derniers baisers;

Laissez-la s'apaiser de la bonne tempête.

Et que je dorme un peu puisque vous reposez.

 

Paul Verlaine (in Romances sans paroles)

 

(1844-1896)

Green est un poème bref de trois quatrains d’alexandrins aux rimes croisées. Il exalte le désir d’aimer et d’être aimé. Dans cette élégie amoureuse, la nature joue bien son rôle symbolique et les états d’âme du poète sont suggérés par des métaphores. Le poète contient son tourment amoureux et son émotion avec une grande douceur.

Et pour aller un peu plus loin :

Liste des poèmes de Romances sans paroles

Ariettes oubliées

I-C'est l'extase langoureuse...

II-Je devine, à travers ...

III -Il pleure dans mon cœur ...

IV-Il faut, voyez-vous, ...

V-Le piano que baise ...

VI-C'est le chien de Jean ...

VII-Ô triste, ...

VIII-Dans l'iterminable ...

IX-L'ombre des arbres ...

Paysages belges

10-Walcourt

11-Charleroi

12-Bruxelles. Simples fresques

13-Bruxelles. Chevaux de bois

14-Malines

15-Birds in the night 

Aquarelles

16-Green

17-Spleen

18-Streets : 1 Dansons la gigue .. .

19-Steets : 2 O la rivière dans la rue ...

20-Child wife

21-A poor young shepherd

22-Beams

 

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2 mai 2010 7 02 /05 /mai /2010 09:25

soulage-peinture29juin1979.1251277072.jpg

Pierre Soulages. 1979

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30 avril 2010 5 30 /04 /avril /2010 14:29

 

Michel Onfray, dans Le Crépuscule d'une idole, L'affabulation freudienne, explique avec cohérence et l’extrême rigueur qui le caractérise, que la psychanalyse – et plus particulièrement Freud – est une « religion monothéiste » qui, bien plus que les monothéismes qu'il pourfendait dans son Traité d'athéologie, semblait avoir encore de beaux jours devant elle.

Que nenni ! Preuves à l’appui . On s’en réjouit. Et on applaudit. A bras raccourcis. Sauf les psys. Qui depuis se font tout petits… Hi !Hi !

 

(*) c’est à mauvaise escient, nous apprend un émérite professeur de français, qu’on dit « pousser des cris d’orfraie ». 

 

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28 avril 2010 3 28 /04 /avril /2010 14:05

lehman 415x275

La « criiiise » a officiellement commencé avec la faillite de la banque américaine Lehman Brothers, le 15 septembre 2008.

Les femmes, c'est bien connu, ont une attitude financière autrement plus responsable et sage que les hommes. Dans les pays émergents, les organismes de microcrédit le savent bien, qui confient l'essentiel de leurs prêts à des femmes, parce qu'elles se montrent plus respectueuses des échéances.

Des sondages, si nécessaire, le confirment. Comme celui réalisé, il y a quelques années pour le compte des caisses d'épargne, qui indiquait que, pour les femmes, 81 % des hommes sont "joueurs" avec l'argent, tandis que 58 % des hommes jugent les femmes "prévoyantes".

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27 avril 2010 2 27 /04 /avril /2010 10:32

#500

 

canova

Il n’a pas les goûts de son temps. Il ne les a jamais eus. Qu’il s’agisse des idées, des livres, de l’emploi de nos forces armées ou de police, de la cuisine, du cinéma, de la mode, de l’assimilation, du suffrage universel, il n’est à peu près d’accord sur rien avec personne. Il a cependant la misanthropie heureuse, parce qu’il la partage avec quelques âmes choisies, lecteurs de La Fontaine par exemple:

 

"J’aime le jeu, l’amour, les livres, la musique,

La ville et la campagne, enfin tout ; il n’est rien

Qui ne me soit souverain bien,

Jusqu’au sombre plaisir d’un cœur mélancolique.

(Les amours de Psyché et de Cupidon)

 

Ce n’est point grande aventure, dit-il, de considérer que les villes et les campagnes n’existent plus, que le jeu est devenu un abrutissement psychotique devant des consoles (!) électroniques, que les livres ne sont plus lisibles après 1970 ou que la musique est inaudible depuis la mort d’Antônio Carlos Jobim (prononcez « Ton Jobi »). Reste l’amour. Ah ! l’amour…

 

Quoique. Même là, il renacle. L’amour est devenu un business de consommation comme un autre, sous le signe impérieux du bonheur obligatoire. Le divorce, bientôt réalisable et accessible en ligne, - si, si, vous verrez, ça viendra - transforme le mariage en CDD. Pour la trentenaire bovaryste branchée, c’est une étape presque obligée, et pour le quinquagénaire hâlé qui a réussi, c’est un mode de répudiation banal. Quant au Pacs, il en a terminé avec l’idée de couple, c’est-à-dire avec l’idée d’engagement. Là où quelques mesures fiscales auraient suffi pour les couples homosexuels, il a fallu faire une loi. Comme d’habitude.

 

Il n’empêche, il imagine mal Daphnis et Chloé, Tristan et Iseult, Roméo et Juliette, Pédéraste et Médisante, Philémon et Baucis ou Oreste et Pylade, si vraiment on y tient, aller signer un formulaire en trois ou quatre exemplaires dans une préfecture pour signifier leur refus des codes dominants de leur temps.

 

...Il a cependant la misanthropie heureuse, qu’il partage avec quelques âmes choisies, lecteurs de Hugo par exemple:

Je suis enragé. J'aime


Je suis enragé. J'aime et je suis un vieux fou.

- Grand-père ? - Quoi ? - je veux m'en aller. - Aller où ?

- Où je voudrai. - C'est bien. - Je veux sortir, grand-père.

- Sortons. - Grand-père ? - Quoi ? - Pleuvra-t-il ? - Non, j'espère.

Je veux qu'il pleuve, moi. - Pourquoi ? - Pour faire un peu

Pousser mon haricot dans mon jardin. - C'est Dieu

Qui fait la pluie. - Eh bien, je veux que Dieu la fasse.

- Tu veux ! tu veux ! - Grand-père ? - Eh bien quoi ? - Si je casse

Mon joujou, le bon Dieu ne peut pas m'empêcher.

C'est donc moi le plus fort. - Parlons sans nous fâcher.

- Je ne me fâche pas. je veux qu'il pleuve. - Ecoute.

Je te donne raison. - Il va pleuvoir ? - Sans doute.

Viens, prenons l'arrosoir du jardinier jacquot,

Et nous ferons pleuvoir. - Où ? - Sur ton haricot.

 

 

 


Illustration :   La célèbre sculpture de Canova, Amour et Psyché. Cupidon reveille sa bien-aimée par un baiser. Musée du Louvre.
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25 avril 2010 7 25 /04 /avril /2010 09:55

 Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859) est la fille d'un peintre en armoiries, devenu cabaretier à Douai après avoir été ruiné par la Révolution. À la fin de 1801, Marceline et sa mère partent pour la Guadeloupe, après un séjour à Rochefort et à Bordeaux, où Marceline est comédienne. En mai 1802 la mère de Marceline meurt de la fièvre jaune et en septembre de la même année Marceline, de retour en métropole, joue au théâtre à Lille et à Douai. Comédienne et chanteuse, elle se produit notamment à l'Opéra-Comique et au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles, où elle incarne Rosine dans Le Barbier de Séville de Beaumarchais. Au cours de sa carrière théâtrale elle joue souvent des rôles d'ingénue. Elle crée plusieurs pièces de Pigault-Lebrun, rencontre Talma, qu'elle admire, Marie Dorval et surtout Mademoiselle Mars, qui sera son amie jusqu'à la fin de ses jours.

 

   Elle perd un fils de cinq ans, en 1816, né d'une liaison avec un comédien, qu'elle nomme Olivier dans ses poèmes. Elle se marie en 1817 avec un acteur, Prosper Lanchantin, dit Valmore. Elle en a trois enfants, dont un seul, Hippolyte Valmore, lui survivra. Elle publie en 1819 son premier recueil de poèmes, Élégies, Marie et Romances. Par la suite ses ouvrages les plus importants sont en 1824 des Élégies et poésies nouvelles, en 1833 les Pleurs, en 1839 Pauvres fleurs et en 1843 Bouquets et prières, toutes œuvres dont le lyrisme et la hardiesse de versification sont remarqués, ce qui lui vaut une pension royale sous Louis-Philippe et plusieurs distinctions académiques. Elle donne aussi des nouvelles et compose des Contes, en prose et en vers, pour les enfants.

 

   Son instruction limitée est compensée par son grand travail d'autodidacte. Honoré de Balzac, qui admirait sincèrement son talent et la spontanéité de ses vers « assemblages délicats de sonorités douces et harmonieuses et qui évoquent la vie des gens simples » lui écrivait en avril 1834 en parlant d'elle-même :« (...) Elle a donc conservé le souvenir d'un cœur dans lequel elle a pleinement retenti, elle et ses paroles, elle et ses poésies de tout genre, car nous sommes du même pays, Madame, du pays des larmes et de la misère. Nous sommes aussi voisins que peuvent l'être, en France, la prose et la poésie, mais je me rapproche de vous par le sentiment avec lequel je vous admire. ».

 

   Elle est ainsi considérée comme une poétesse ayant joué un rôle majeur dans l'évolution de l'écriture par Paul Verlaine, qui déclare : « Nous proclamons à haute et intelligible voix que Marceline Desbordes-Valmore est tout bonnement […] la seule femme de génie et de talent de ce siècle et de tous les siècles […] ». On lui sait gré d'avoir introduit des formes nouvelles : « […] Marceline Desbordes-Valmore a, le premier d’entre les poètes de ce temps, employé avec le plus grand bonheur des rythmes inusités, celui de onze pieds entre autres […] ». Son personnage romantique d'autodidacte dont la vie malheureuse aurait nourri une sensibilité féminine n'est pas non plus étranger à ce succès. Charles Baudelaire s'intéresse plus à la personne qu'aux vers quand il affirme : « Mme Desbordes-Valmore fut femme, fut toujours femme et ne fut absolument que femme ; mais elle fut à un degré extraordinaire l’expression poétique de toutes les beautés naturelles de la femme. », suivi en cela par toute une tradition au XXe siècle.

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23 avril 2010 5 23 /04 /avril /2010 10:47

Si j’étais pohêteû

Je serais ivrogneû


J’aurais mon nez rougeû


Une grande boîteû


Où j’empilerais


Plus de cent sonnais


Où j’empilerais


Mon noeuvreû complait.

 

Boris Vian

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21 avril 2010 3 21 /04 /avril /2010 14:04

 

 

C’est une dépêche de l’AFP reprise par Le Figaro.fr qui nous l’apprend :

 

L'augmentation des relations sexuelles illicites est la cause de l'accroissement des tremblements de terre, selon l'ayatollah Kazem Sedighi, imam de la prière du vendredi de Téhéran cité aujourd'hui par le quotidien Aftab.

"Les catastrophes naturelles sont le résultat de notre propre comportement", a-t-il déclaré. "Beaucoup de femmes mal habillées" (ne respectant pas la tenue islamique, ndlr) "corrompent les jeunes, et l'augmentation des relations sexuelles illicites fait accroître le nombre des tremblements de terre", a-t-il déclaré.

 

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20 avril 2010 2 20 /04 /avril /2010 13:49

 

 

 

Paul Célan se jette du pont Mirabeau dans la Seine.

 

En attendant de trouver bientôt des poèmes sur ce blog, on peut se rendre sur l'excellent site qui fait lien.

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