Poésie, Poésie pour enfant, Poésie pour la jeunesse, Textes classiques et modernes, Mémoire de la Shoah,
Illustration : Le faux miroir de René Magritte
Rectificatif du 19 décembre 2010 :
Comme déjà évoqué, Paul Celan se donne la mort en se jetant dans la Seine le 20 avril 1970.
C’est en juin 1970 qu’interviendra la publication de Lichtzwang (Contrainte de lumière) qu’avait déjà prévue Celan. ICH KANN DICH NOCH SEHN est donc un oeuvre posthume publiée dans Lichtzwang. Dans une lettre datée du 7 novembre 1969, il écrivait à Nelly Sachs : « J’ai encore terminé un nouveau recueil de poèmes, il paraîtra en juillet de l’année prochaine, je me réjouis à l’idée de pouvoir alors te le donner », in Correspondance. Nous devons cette précision à Thomas, visiteur attentionné de Nuageneuf, que nous accueillons chaleureusement et remercions pour son attention.
ICH KANN DICH NOCH SEHN : ein Echo,
ertastbar mit Fühl-
wörtern, am Abschieds-
grat.
Dein Gesicht scheut leise,
wenn es auf einmal
lampenhaft hell wird
in mir, an der Stelle,
wo man am schmerzlichsten Nie sagt.
Proposition de traduction :
JE PEUX TE VOIR ENCORE : un écho,
palpable par mots-
tactiles sur l’arête
de l’adieu.
Ton visage s’effarouche doucement
lorsque d’un coup
il devient clair comme lampe en moi
à l’endroit
où l’on dit au plus douloureusement Jamais.
Paul Celan, in Lichtzwang (Contrainte de lumière). Posthume.
Note : après vérification des sources, Celan écrit Nie avec un N majuscule. Nous mettons donc la majuscule à Jamais.