Chanson d'automne
Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon coeur
D'une langueur
Monotone.
Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure,
Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà
Pareil à la
Feuille morte.
Paul VERLAINE in Poèmes saturniens (1866)
Note : Les premiers vers de ce poème annoncent sur la BBC l’approche du débarquement : le premier vers le 4 juin, le second le 5 juin.
Le poème est rythmé en 4/4/3 : Les san-glots longs (4) des vi-o-lons (4) de l'au-tomne (3) et ainsi de suite, lui donnant une résonance musicale. Les mots sont simples, sans artifices comme ceux d'une chanson populaire. Charles Trénet avait mis ce poème en musique mais en le modifiant légèrement comme suit (modifications en rouge):
Les sanglots longs des violons de l'automne
Bercent mon coeur d'une langueur monotone.
Tout chancelant et blême quand sonne l'heure
Je me souviens des jours anciens et je pleure
Et je m'en vais au vent mauvais qui m'emporte
De ci , de là, pareil à une feuille morte.
Pour la petite histoire, c'est le vers modifié par Trénet qui a été lu à la BBC le 5 juin
Bercent mon coeur d'une langueur monotone.