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28 septembre 2010 2 28 /09 /septembre /2010 10:16

Entrée en matière. CYRANO de BERGERAC.  ACTE I - scène IV -

 

Le Vicomte, méprisant.

Poète ! ...

Cyrano

Oui, monsieur, poète ! Et tellement,

Qu’en ferraillant je vais -hop ! - à l' improvisade,

Vous composer une ballade.

Le Vicomte

Une ballade ?

Cyrano

Vous ne vous doutez pas de ce que c'est, je crois ?

Le Vicomte

Mais...

Cyrano, récitant comme une leçon.

La ballade, donc, se compose de trois

Couplets de huit vers...

Le Vicomte, piétinant.

Oh !

Cyrano, continuant.

Et d'un envoi de quatre...

Le Vicomte

Vous...

Cyrano

Je vais tout ensemble en faire une et me battre,

Et vous toucher, monsieur, au dernier vers.

Le Vicomte

Non !

Cyrano

Non ?

(déclamant)

" Ballade du duel qu'en l'hôtel bourguignon

Monsieur De Bergerac eut avec un bélître ! "

Le Vicomte

Qu’est-ce que c' est que ça, s' il vous plaît ?

Cyrano

C’est le titre.

 

 

Une histoire de titres.

Ce n’est pas rien d’aborder Baudelaire ! Le premier poème que nous avons publié à notre escient (L’Etranger) se termine par l’énigmatique «… Les merveilleux nuages ».

Plus tôt, nous avions signalé ici que F.Sagan avait repris un vers de Paul Eluard pour titrer son premier roman Bonjour tristesse. Quelques années plus tard, elle publia, en 1961, « Les merveilleux nuages » et ne cacha pas son inspirateur. Ce roman fut sans doute le premier à être salué par la critique unanime, qui la reconnut comme écrivain à part entière. Extrait : 

 

« Elle se souvint brusquement de son voyage retour de New York. Partie à midi, elle était arrivée six heures plus tard à Paris, où il était minuit. Elle avait vu en une période d’une demi-heure le soleil éblouissant du matin se baisser, devenir rouge, disparaître tandis que les ombres du soir semblaient se lancer à l’assaut de l’appareil, défilaient en nuages bleus, mauves et enfin noirs sous les hublots et d’un coup elle était rentrée dans la nuit. Elle avait éprouvé un curieux désir alors, celui de se baigner dans cette mer de nuages, ce mélange d’air, d’eau et de vent qu’elle imaginait sur sa peau, léger et doux, enveloppant comme certains souvenirs d’enfance. Il y avait quelque chose d’incroyable dans ces paysages du ciel, quelque chose qui réduisait votre vie à un rêve idiot « empli de bruit et de fureur », rêve accompli aux dépens de cette sérénité poétique qui comblait les yeux et aurait dû être la vraie vie. »


Jorge Semprun a publié au printemps 2010 une sélection de ses articles et interventions diverses relative à l’Europe d’hier et d’aujourd’hui sous le titre Une tombe au creux des nuages. La première chose qu’il disait, lors de ses nombreux passages sur les ondes, concernait l’emprunt du titre au poème de Paul Celan,  le très célèbre Todesfuge, La fugue de mort, que l’on peut relire ici 

 

Michel Houellebecq, unanimement récipiendaire du Goncourt 2010 depuis début septembre (hihi !) pour La Carte et le Territoire ne s’empresse pas de citer sa source, savoir Alfred Korzybski (1879-1950). D’origine polonaise, Korzybski est un touche-à-tout de génie. Pour faire court, il est l’auteur de La Carte est plus belle que le territoireEn savoir plus sur Korzybski : http://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred_Korzybski

couv-korzy.jpg



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17 septembre 2010 5 17 /09 /septembre /2010 13:32

l'escargot et l'ange daliLors de sa rencontre avec Sigmund Freud en 1938 à Londres, qu’il considérera comme son père spirituel, Dali affirmait ne pas croire pas au hasard – il n’est pas le seul - . Il raconte : « avoir vu un escargot sur un vélo devant la maison de Freud ».

 

Associant dès lors l’escargot à une tête humaine (et plus

particulièrement à celle du psychanalyste), il fut fasciné par la géométrie naturelle de sa coquille, par la dualité de son extérieur dur et de son intérieur mou.

L’escargot est ailé, posé sur un socle en mouvement et semble se déplacer à grande vitesse.

Ailé, lui aussi, et capable de voler à la vitesse du vent, l'ange accorde à l’escargot le don du mouvement, en se posant, un bref instant, sur sa coquille. Mais l’ange ailé brandit une béquille : est-ce la canne de Dali ?

 

- « Je suis un escargot » cria-t-il à la mort de Gala, en 1982…





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14 septembre 2010 2 14 /09 /septembre /2010 22:33

 

 

Nuageneuf a déjà six mois.

...Voilà qui représente plus de cent soixante articles, soit environ deux cents poèmes connus ou pas, tout autant de courtes biographies ou de mises en situation dans le temps, d’informations sur les poètes, cent trente tableaux ou sculptures de maîtres accompagnés d’un commentaire succinct...

Vous l’aurez compris, ce “travail” , loin du pensum que l’on pourrait supposer, est passionnant !

Mon unique but est que, de temps à autre, vous trouviez à sa lecture, fût-elle régulière ou très occasionnelle, un réconfort, une connivence, un apaisement, que seuls les poètes nous offrent de partager et dont je me fais bien modestement la courroie de transmission.

Assurément, ces choix sont subjectifs ! Je les assume ! Mais, par le biais de commentaires, dont l’accès est très aisé en bas de chaque publication, vous pouvez, de façon anonyme sous un pseudonyme, vous exprimer, me corriger – combien de fautes ai-je dû commettre ? -, suggérer ou publier des poèmes ou des textes.

Et qu’il me soit permis, pour conclure, de remercier chaleureusement ma plus chère, fidèle, attentive et attentionnée lectrice : ma mère...
A bientôt sur http://nuageneuf.over-blog.com/

Un poème


Bien placés bien choisis

quelques mots font une poésie

les mots il suffit qu’on les aime

pour écrire un poème

on ne sait pas toujours ce qu’on dit

lorsque naît la poésie

faut ensuite rechercher le thème

pour intituler le poème

mais d’autres fois on pleure on rit

en écrivant la poésie

ça a toujours kekchose d’extrême

un poème.
Raymond Queneau.




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11 septembre 2010 6 11 /09 /septembre /2010 00:56

September-24--2001-by-Art-Spiegelman-copie-1.jpg

Couverture du NEW YORKER du 24/9/2001 - DESSIN DE ART SPIEGELMAN -

      En espérant que l'émotion de ce dessin qui a fait le tour du monde puisse transparaître à l'écran. 


 


Note :

ART SPIEGELMAN est un célèbre cartoonist. Il est l'auteur de MAUS, bande dessinée magistrale dont nous parlerons ultérieurement.

maus-cover11.jpg

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9 septembre 2010 4 09 /09 /septembre /2010 10:56

Les juifs fêtent en ce moment le nouvel an, Rosh hashana  et entrent dans l’année 5771.

 

 

Petit rappel de divers calendriers :

 

Calendrier hébraïque : 5771

Calendrier grégorien : 2010

Calendrier islamique : 1431

Calendrier taïwanais : 99


 

Note : La République de Chine (Taïwan) commence en 1911, date de la fondation de la République.

En outre, pour les taïwanais, ce jour revêt un caractère hautement symbolique : le 9/9/99 ! Un mariage de masse de cent soixante-trois couples a eu lieu ce matin à Taipei à 9h09, bien sûr !



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7 septembre 2010 2 07 /09 /septembre /2010 13:20

Ce qui suit est une capture d'écran, un copier/coller. Sans commentaire.


14h10 – GRAND TITRE DU FIGARO.FR

 

A la mi-journée, les grévistes plus nombreux que le 24 juin

A la mi-journée, les grévistes plus nombreux que le 24 juin.

Les premiers taux de grévistes communiqués par les directions et les syndicats des principaux services publics sont plus élevés que lors de la précédente journée d'action.

 


14h10 – GRAND TITRE DU MONDE.FR

A la mi-journée, le nombre de manifestants était équivalent à celui de la journée d'action du 24 juin. Suivez la journée de mobilisation contre la réforme des retraites en direct, avec nos envoyés spéciaux, vos photos et vos commentaires.

 



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27 août 2010 5 27 /08 /août /2010 07:52

Recevons avec plaisir la solution à la petite question posée à propos de la fresque.

 

Posté par descamps le 26/8/10

Crée et non point procrée, Adam ne saurait présenter la marque distinctive d'une origine humaine: le nombril.En toute rigueur Adam pourrait n'être pas considéré comme le permier maillon de l'espèce humaine !  j-m

 

 

Michel-Ange souffrait-il de nombrilisme aigu ?...

 


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25 août 2010 3 25 /08 /août /2010 08:01

Seul un oiseau (Lyre) (!) est venu se poser sur le tableau de Michel-Ange et a ouvert une piste, malheureusement erronée. Voici son commentaire :

      Il me semble, mais cela n'apparaît pas sur cette partie de la peinture, qu'il existe une figure féminine, alors que l'homme, selon les Ecritures, est le premier à avoir été créé...

Commentaire n°1 posté par lyre hier à 12h56

Pour circonscrire la recherche, nous indiquons que c'est sur la représentation d'Adam qu'il convient de se concentrer : et la bévue se voit comme le nez au milieu de la figure !!!



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23 août 2010 1 23 /08 /août /2010 13:34

forum 75976 1

La chapelle Sixtine fut construite à la fin du XV ème siècle et doit son nom à son donneur d’ordre, le pape Sixte IV.

 

Elle doit bien entendu sa renommée internationale aux artistes de la Renaissance qui ont assuré sa décoration, et particulièrement à Michel-Ange.

 

Le plafond représente la célèbre « création d’Adam » : Dieu effleure la main d’Adam pour lui donner vie. Michel-Ange lapin couché l’a peint couché, comme chacun sait.

 

L’inconfortable position du peintre explique-t-elle une monumentale erreur dans la représentation ? Et cette monumentale erreur, la trouverez-vous ?

 

Vos réponses sont attendues avec impatience dans la rubrique Ecrire un commentaire, ci-dessous.

 
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16 août 2010 1 16 /08 /août /2010 11:07

licorne.png 

Le dessin est de James Thurber.

 

«Darling,There is a unicorn in the garden. »

 

« Chérie, il y a une licorne dans le jardin. »

James Thurber -1939-

 

 

 

Un beau matin, un homme assis devant son petit-déjeuner quitta des yeux ses œufs brouillés pour voir qu’une licorne blanche avec une corne d’or au milieu du front paissait paisiblement les roses du jardin. L’homme se rendit dans la chambre à coucher où sa femme dormait encore et la réveilla. « Chérie, il y a une licorne dans le jardin, dit-il. Elle est en train de manger les roses. » Sa femme ouvrit un œil hostile et le regarda. « La licorne est un animal mythique », dit-elle, et elle lui tourna le dos. L’homme descendit lentement les marches qui conduisaient au jardin. La licorne était toujours là. A présent, elle broutait les tulipes. « Tiens, licorne », dit l’homme et il arracha un lys qu’il lui tendit. La licorne le mangea d’un air grave. Le cœur plein d’allégresse parce qu’il y avait une licorne dans son jardin, l’homme remonta au premier et tira à nouveau sa femme de son sommeil. « Chérie, la licorne, dit-il, a mangé un lys. » Sa femme s’assit dans son lit et le regarda froidement. « Tu es dingue, dit-elle, et je vais t’expédier dans une maison de dingues. » L’homme, qui n’avait jamais beaucoup aimé les mots « dingue » et « maison de dingues », et qui les aimait d’autant moins par un matin ensoleillé où il y avait une licorne au jardin, réfléchit un instant. « Nous verrons », dit-il. Il regagna la porte. Puis il retourna au jardin regarder la licorne, mais la licorne était partie. L’homme s’assit au milieu des roses et s’endormit.
Dès que son mari eut quitté la maison, la femme se leva et s’habilla aussi vite que possible. Elle était tout excitée, elle avait le regard triomphant. Elle téléphona à la police puis à un psychiatre ; elle leur demanda de venir chez elle immédiatement et d’apporter une camisole de force. A leur arrivée, les policiers et le psychiatre prirent place dans des fauteuils et la regardèrent avec grand intérêt. « Mon mari, dit-elle, a vu une licorne ce matin. » Les policiers regardèrent le psychiatre et le psychiatre regarda les policiers. « Il m’a dit qu’elle a mangé un lys », dit-elle. Le psychiatre regarda les policiers et les policiers regardèrent le psychiatre. « Il m’a dit qu’elle a une corne en or au milieu du front », dit-elle. Sur un signe du psychiatre, les policiers bondirent de leur fauteuil et s’emparèrent de la femme. Ils eurent du mal à la maîtriser car elle leur opposait une résistance farouche, mais à la fin ils y parvinrent. Au moment où ils lui passaient la camisole de force, le mari rentra à la maison.
« Avez-vous dit à votre femme que vous avez vu une licorne ? » lui demandèrent les policiers. « Non, bien sûr, répondit le mari. La licorne est un animal mythique. » « C’est tout ce que je voulais savoir, dit le psychiatre. Emmenez-la. Monsieur, je suis désolé, mais votre femme est folle à lier. » Ils l’emmenèrent donc, toute jurante et hurlante, et l’enfermèrent dans une institution. Le mari vécut heureux pendant très longtemps.

La morale de l’histoire : gardez pour vous vos idées farfelues tant qu’elles ne sont pas au point.

 



Si le texte, même traduit, reste un texte d’anthologie, le dessin animé qui en a été tiré est un must

 

http://youtu.be/1teJjX-smdE

 

 <iframe width="640" height="480" src="//www.youtube.com/embed/1teJjX-smdE?rel=0" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Note 1 – Quelques mots sur Thurber.

James Thurber (1894-1961) est un éditorialiste, humoriste et écrivain américain.

Ses ouvrages en langue française sont difficiles à trouver, à l’exception peut-être de La Dernière fleur, parabole en image traduit en 1952 par… Albert Camus !


Dans son œuvre particulièrement prolifique, « La Vie secrète de Walter Mitty » est sans doute la plus célèbre, en tout cas, la plus connue. Le recueil compte vingt-trois nouvelles et six fables animalières ; il présente des personnages fantasques et naïfs empêtrés dans des situations d'une absurdité cosmique comique. Tel Walter Mitty, le héros de la nouvelle dont est tirée le titre, qui après avoir roulé en silence jusqu'à Waterbury et déposé sa femme chez le coiffeur, part faire quelques courses et se jette dans des divagations toutes plus loufoques les unes que les autres. Devenant tour à tour capitaine de navire, médecin ou tireur d'élite, il nous place en témoin privilégié de ses vies secrètes. Rappelons que cette nouvelle délirante et si réelle à la fois fut lue (par Jean Rochefort, si notre souvenir est exact) au cours de l’émission La Grande Librairie, à laquelle nous avons déjà fait référence et dont nous avons indiqué les liens internet.

 

Note 2 – Quelques mots sur The New Yorker.

 

Créé en 1925, le magazine The New Yorker est un concentré du style et de l'humour new-yorkais, en particulier dans ses cartoons subtils et désopilants. Ses reportages au long cours, ses analyses politiques, ses critiques et ses fictions en font encore aujourd’hui le magazine favori des intellectuels américains. Thurber était journaliste salarié du magazine. Dans les années 1980, le magazine conservait encore une impression en noir et blanc.

 

Jean-Jacques Sempé est un des rares cartoonist français à donner régulièrement des couvertures au journal, ce qui fait de lui un dessinateur très connu et apprécié à New-York et aux Etats-Unis, bien entendu. 

2kjvx_New-Yorker-Sempe.jpg



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