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13 juin 2012 3 13 /06 /juin /2012 05:29

 

Quelques jours avec un poème de Paul Vincensini au quotidien. 

Au petit matin.

 

 

Moi je passe ma vie à remuer des clés

 

 

Moi je passe ma vie à remuer des clés
Qui font un bruit tout blanc
Pareil à la lumière
Qui pend
Des réverbères enrhumés
Moi je passe ma vie à agiter des clés
Et dans mes rares moments de réflexion
J'épaissis la poussière qui obscurcit mes chaînes
Moi je passe ma vie à faire sonner mes chaînes
Je suis celui qu'on ne viendra plus voir
Celui qu'on ne voit pas s'agiter dans l'automne
Moi je passe ma vie à me cacher mes chaînes
Moi je passe ma vie à essayer des clés

 

Paul Vincensini

Des pavés pour les tours

 

 

 

CHILLIDA-hommage-a-js-Bach.jpg

     Eduardo CHILLIDA

 

Hommage à Jean-Sébastien BACH

 

 

 


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12 juin 2012 2 12 /06 /juin /2012 05:37

 

Quelques jours avec un poème de Paul Vincensini au quotidien. 

Au petit matin.

 

 

Je n'ai jamais revu

 

 

Je n'ai jamais revu cet enfant silencieux
Qui se lavait les yeux
La nuit
Dans les rivières
Je ne l'ai pas revu
Et ses amies les pierres
Ne m'ont rien dit tout bas
Il est près de la mer
Il s'est crevé les yeux
Il sort la nuit dans les clairières
Et tisse avec ses paupières

Des paniers pour les sourds  

 

 

Paul Vincensini

Des paniers pour les sourds

 

 

 chillida-del-horizonte-copie-1.jpg

      Eduardo Chillida

 

DEL HORIZONTE, 1956

De l'horizon


Fer forgé, 66,5 x 22 x 32 cm


Photo: Peter Schibli, Basel

 

 

Les sculptures métalliques abstraites du Basque Eduardo Chillida entretiennent souvent un puissant rapport avec des phénomènes naturels, comme en témoignent ses célèbres « peignes du vent » érigés sur la côte près de San Sebastián. Le titre de cette œuvre pourrait faire allusion à ceux-ci. L’artiste s’intéressait de très près aux forces élémentaires du feu et de la chaleur qui ont donné naissance à cette sculpture. L’idée qui semble l’avoir le plus captivé ici est ce qui s’empare de l’espace et le circonscrit, l’infinie multiplicité des points de vue qui définissent la nature d’une sculpture en volume, et la distinguent d’un tableau bidimensionnel. Il s’agit dans le fond d’une sculpture sur la nature même de la sculpture, ce qui contribue à prêter à cette œuvre sa grande compacité et sa remarquable expressivité.

 

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14 mars 2012 3 14 /03 /mars /2012 06:58

 

 

 

Tu voudrais bien

 

Tu voudrais bien
Que ton sang passe de ton coeur
Dans ta main
Et dans ton stylo
Et pour écrire ton dernier soupir
Que ta main retombe inerte
Sur la page nette

Tu voudrais bien te prendre
Pour un épi de blé
Tu donnerais chair
Pour être nourriture
A autre chose
Qu’aux corbeaux ou aux vers
Et toi qui as toujours soif de vin
Tu disparaîtras bien volontiers
Dans une source 

 

 

Paul Vincensini

 

 

Soulages-1963.jpg

 

Pierre Soulages, 1963

 

 

 

 


16 poèmes de Paul Vincensini à lire ou relire ici

 


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23 août 2011 2 23 /08 /août /2011 06:55

 

 

 

Un enfant veut répondre

 

Un enfant veut répondre

Il a levé le doigt

Dans une vieille école

Qui n'existe plus.

La neige a fondu sous les bancs

Il fait chaud comme à l'écurie

Et l'instituteur

A souligné tous les verbes à la craie bleue.

L'enfant qui veut répondre

Fait claquer ses doigts

Tachés d'encre violette

Dans la vieille école

Qui n'existe plus.

 

Paul Vincensini

 "Le point mort" - Editions Chambelland, 1969

 

 

 

 

 

dans-la-vieille-ecole.jpg

 

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25 juin 2011 6 25 /06 /juin /2011 06:26

   #491

 

 

 

 

Moi j'ai toujours peur du vent

Me voici
Mes poches
Bourrées de cailloux
Pour rester avec vous
Ne pas m'envoler dans les arbres 

Paul Vincensini 

 

 

hamst6.jpg 

 

 

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25 juin 2011 6 25 /06 /juin /2011 06:24

#490        

 

 

 

Petite nuit

Quand il fait nuit
La nuit se prend dans ses bras
Et dort sur son épaule
Comme un lilas

 

 

Paul Vincensini

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13 mai 2011 5 13 /05 /mai /2011 06:24

 

 

Le Mot – La Page 

 

 

La Page. Viens te rouler dans ma neige.
Le Mot. Cela me gêne. Je n’ai pas de dos.
La Page. Viens donc te poser sur moi.
Le Mot. Je n’ai pas de peau, pas de poids.
La Page (qui n’y tient plus). Perds-toi en moi !
Le Mot (qui ne demande pas mieux,
mais qui tient, avant tout,
à avoir le dernier mot).
Fondons ensemble comme flocon dans l’eau !

Rideau d’eau

 

 

Paul Vincensini.

 

 

magritte-les-bijoux-indiscrets-1963.jpg

 

Les bijoux indiscrets. René Magritte, 1963.

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13 avril 2011 3 13 /04 /avril /2011 07:04

 

 

 

Plein cieloiseau

L'oiseau seul
A tout le ciel
Pour s'étirer dans tous les sens

 

Paul Vincensini 

 

 


 

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12 mars 2011 6 12 /03 /mars /2011 08:35

 

 

 

 

 

Un enfant veut répondre

 

Un enfant veut répondre

Il a levé le doigt

Dans une vieille école

Qui n'existe plus.

La neige a fondu sous les bancs

Il fait chaud comme à l'écurie

Et l'instituteur

A souligné tous les verbes à la craie bleue.

L'enfant qui veut répondre

Fait claquer ses doigts

Tachés d'encre violette

Dans la vieille école

Qui n'existe plus.

 

Paul Vincensini in Le point mort - 1969 -

 

 

Constantin.jpg

 

 

 

Illustration :

Le doigt levé de la célèbre statue colossale de l'empereur Constantin au musée du Capitole à Rome. 

 


 

Relire nos publications de poèmes de Vincensini ici



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11 mars 2011 5 11 /03 /mars /2011 07:14

 

 

 

 moi-dans-l-arbre.jpg

 

 

 

 

 

 

Moi dans l'arbre

 

T'es fou

Tire pas

C'est pas des corbeaux

C'est mes souliers

Je dors parfois dans les arbres

 

 

Paul Vincensini

in Quand même

Saint-Germain-des-Prés, 1976

 

 


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