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25 avril 2013 4 25 /04 /avril /2013 05:05

 

 

(...)

Père, garde-moi le goût de vivre, de jubiler pour Toi. Que la nostalgie, la fatigue, la morosité, le manque d'élan soient évacués, pour laisser place à l'éblouissement, à une ouverture du coeur à toutes choses saintes, amicales, généreuses.

Replonger immédiatement à la source de l'Amour, caché, existant, ne demandant qu'à vivre, s'épanouir, envahir toute occupation et tout lieu. Que la porte du coeur généralement entrouverte soit poussée et que Tu viennes chez Toi, dans l'essence même de notre être
.

Visite, occupe, assainis tous les recoins! Fais sauter les gonds, que rien ne Te soit dissimulé. Que le Soleil que Tu es fasse le grand ménage printanier. Installe-Toi, occupe Ta maison, Tu es là, Seigneur, chez Toi. Viens, entre, vite, vite !
 (...)

 

 

Michael Lonsdale

Oraisons
(coll. Souffle de l'Esprit chez Actes Sud, 2011
)
 

 

 

Bacon-.jpg

 

Francis Bacon

Two Figures At A Window, 1953

 

 


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23 avril 2013 2 23 /04 /avril /2013 05:17

 

 

Une délicieuse lectrice nous adresse ce trait - qu'elle en soit vivement remerciée - que l'on s'empresse de publier :

 

 

 

Le problème au Moyen-Orient, c'est qu'ils

 

mettent la charia avant l'Hébreu.

 

 

 

 

 

 


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17 avril 2013 3 17 /04 /avril /2013 08:07

 

 

 

"De mon vrai nom Célestine Troussecotte.

Institutrice mais pas que..."

 

 

cELESTINE

 

*    

 

Célestine Troussecotte tient un blog très attachant, clic-clic

 

Nous y avons relevé cette vibrante ode à la lecture

dans laquelle tout œil averti

s’écarquillera au rythme de tant et tant d’alexandrins.

A se lire à voix haute ! 

 

 

La femme qui lit.

 

 

Elle a par cent chemins aux forêts de pendules écouté chevaucher sur le gazon sucré de trèfle et de luzerne aux clairières endormies cent chevaux prodigieux aux ailes de licornes.

 

 

Elle s’est accrochée aux lèvres des bourreaux des cœurs tendres et aux dents aiguës de l’ambition, elle a gravé sa peau du nom des héroïnes et chanté les folies des génies méconnus.

 

 

Elle a aimé. Elle a tremblé. Elle a vomi. Elle a reçu cent coups de poing dans l’escarcelle, cueilli des tas d’étoiles en ses paumes blanchies. Volé des ducats d’or et des rubis ravis au destin des pucelles, reçu cent coups d’épée au flanc et au pourpoint. Les rois l’ont vénérée les princes l’ont trahie. Elle s’est jetée au pied des ténèbres assourdies, elle a gravi des pentes et sondé les abîmes.

 

 

Elle a défait son cœur, asséché des déserts de jaillissantes larmes  et pleuré des rivières et mangé des mouchoirs dans l’ambre et l’aubépine des printemps frileux. Elle a senti le vent l’emporter en un songe sur des bateaux flambants aux îles inconnues. Elle a triché au jeu, traversé la prairie et de sombres coyotes essuyé les affronts Elle a versé son sang, elle a gagné des guerres, et compté aux jours gris les aurores naissantes.

 

 

Elle a péri d’amour huit cent quarante fois, se traînant languissante au pied d’un amant brut, comme un diamant taillé pour lui crever le cœur. Contemplé des frissons, des lagunes paisibles, enroulée dans des songes aux ponts mystérieux, goûté cent fruits empoisonnés et langoureux, essuyé mille orages, et sué sang et eau comme les galériens.

 

 

Elle a été modèle, et muse et prostituée, aviatrice et docteur, et comtesse aux pieds froids, et chatte langoureuse sur un toit brûlant.

 

 

Elle a fait tout cela, et ce n’est rien encor, sans sortir de son lit.

 

 

Il lui reste des mondes à serrer dans ses poings, et des éternités palpitantes à vivre.

 

 

Oui ! Car depuis toujours, sans arrêt, elle lit.

 

 

Et sa voie, et sa voix se fondent dans les livres.

 

 

 

Célestine Troussecotte

 

 

 

 

Lire.jpg 

...Elle a été modèle, et muse et prostituée, aviatrice et docteur, et comtesse aux pieds froids, et chatte langoureuse sur un toit brûlant...


 

 

 

 

 

Grace-Kelly-reading.jpg

Grace Kelly

Reading

 

 

Bardot.jpg

Brigitte Bardot

Reading

 

Woman-in-a-Conservatory-Benjamin-Haughton.jpg

Benjamin HAUGHTON

Woman in a Conservatory with Roses

 

Henri-Lebasque--Girl-Reading.jpg

Henri LEBASQUE

Girl Reading

 

La-Liseuse-abel-bertram.jpg

Abel BERTRAM

La liseuse

 

 


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5 avril 2013 5 05 /04 /avril /2013 05:09

 

 

 

Sens dessus dessous

 

 

 

Actuellement,

mon immeuble est sens dessus dessous.

Tous les locataires du dessous

voudraient habiter au-dessus!

Tout cela parce que le locataire

qui est au-dessus

est allé raconter par en dessous

que l'air que l'on respirait à l’étage au-dessus

était meilleur que celui que l'on respirait

à l’étage en dessous!

Alors, le locataire qui est en dessous

a tendance à envier celui qui est au-dessus

et à mépriser celui qui est en dessous.

Moi, je suis au-dessus de ça!

Si je méprise celui qui est en dessous,

ce n'est pas parce qu'il est en dessous,

c'est parce qu'il convoite l'appartement

qui est au-dessus, le mien!

Remarquez . . . moi, je lui céderais bien

mon appartement à celui du dessous

à condition d'obtenir celui du dessus!

Mais je ne compte pas trop dessus.

D'abord parce que je n'ai pas de sous!

Ensuite, au-dessus de celui qui est au-dessus,

il n'y a plus d'appartement!

Alors, le locataire du dessous

qui monterait au-dessus

obligerait celui du dessus

à redescendre en dessous.

Or, je sais que celui du dessus n'y tient pas!

D'autant que, comme la femme du dessous

est tombée amoureuse de celui du dessus,

celui du dessus n'a aucun intérêt à ce que

le mari de la femme du dessous

monte au-dessus!

Alors, là-dessus ...

quelqu'un est-il allé raconter à celui du dessous

qu'il avait vu sa femme bras dessus,

bras dessous avec celui du dessus?

Toujours est-il que celui du dessous

l'a su!

Et un jour que la femme du dessous

était allée rejoindre celui du dessus,

comme elle retirait ses dessous ...

et lui, ses dessus ...

soi disant parce qu'il avait trop chaud en dessous ...

Je l'ai su ... parce que d'en dessous,

on entend tout ce qui se passe au-dessus ...

Bref! Celui du dessous leur est tombé dessus!

Comme ils étaient tous les deux soûls,

ils se sont tapés dessus!

Finalement, c'est celui du dessous

qui a eu le dessus!

 

Raymond DEVOS

 

 

 


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24 mars 2013 7 24 /03 /mars /2013 06:39

 

 

 

 

Ce très bel hommage rendu à Georges PEREC par Julius MARX sur son blog. 

Les phrases entre parenthèses sont de Julius, bien sûr et l'exercice n'en est que plus troublant. Merci à Julius de nous permettre de publier son beau travail ici.    

 

 

Je me souviens des coups de règle en fer sur les doigts.

(Et d'un jour où le professeur a demandé à un nouveau "quel est le nom de cet imbécile au bout de la règle?" et que le nouveau a répondu " de quel côté, monsieur?")

 

Je me souviens des Malabars achetés chez le confiseur au coin de la rue.

(Et aussi que je ramassai les emballages vides dans la cour pour faire croire que j'en avais acheté plus que les autres)

 

Je me souviens de l'odeur enivrante des livres, à la rentrée scolaire.

(Et de mon voisin qui se moquait de moi parce que je suçais le petit bâton de colle)

 

Je me souviens des oignons et de la petite fleur de Sydney Bechet, des disques 45t gagnés chez Antar avec les pleins de Mobylette.

(Et du disque de Trini Lopez acheté avec l'argent donné par ma tante pour le cadeau de la fête des mères)

 

Je me souviens du petit carnet où j'écrivais les mots des grands que je ne comprenais pas.

(Et des signatures imitées des copains que je n'avais pas)

 

Je me souviens des vaccinations collectives.

(Et de l'infirmerie militaire avant le départ en Afrique où nous sommes restés plus d'une demie heure avec la même aiguille dans le dos)

 

Je me souviens d'un film d'animation avec un ours, une petite fille et un marchand de sable, mais pas du titre du film.

(Et de Fernandel avec sa vache Marguerite, au Gaumont Palace, place Clichy. )

 

Je me souviens de la soupe au tapioca.

(Et de l'odeur insupportable des poireaux dans la cuisine de la pension)

 

Je me souviens de la télé en noir et blanc.

(Et du carré blanc)

 

Je me souviens de mon premier vélo de course de marque Gitane, offert par mon grand-père.

(Et du petit morceau de carton que l'on glissait dans les rayons pour imiter le bruit d'un moteur)

 

Je me souviens des flacons plats de pastis volés à TVS. Sale goût, pur.

(Et des paquets de P4, achetés à plusieurs et fumés en vitesse)

 

Je me souviens des scoubidous.

(Et de l'agate que je glissais au milieu. Et puis de la pièce de 5 francs que l'on perçait pour avoir le même collier que Vince Taylor)

 

Je me souviens d'avoir croisé Maurice Genevoix montant dans sa belle bagnole dans la grand'rue.

(Et Michel Simon, avec un chapeau et une grande cape noire, sur le trottoir de la rue St Denis.)

 

Je me souviens de son prénom : Isabelle.

(Marie-France)

 

Je me souviens de la baguette à 1 franc.

(Et du signe de la croix, tracé avec son Opinel par le directeur de la pension, sur la miche de pain.)

 

Je me souviens de séances de catéchisme chez une vieille dame, ponctuées  par un chocolat chaud et qu'elle récompensait par un film à la télé comme Poly ou l'Homme du Picardie.

(Et puis aussi  que tout le monde  s'était moqué de moi lorsque j'avais prononcé le H de eucharistie )

 

Je me souviens de mon premier voyage en train ; j'avais deux ans.

(Et de mon grand-père qui m'accompagnait à la pension par le train. Il pouvait calculer la vitesse du train avec sa montre. Je ne me rappelle plus comment.)

 

Je me souviens de l'arrivé de la télé.

(Et de la première publicité. C'était pour la marque Schneider, je crois.)

 

Je me souviens du cours d'histoire en CE2 qui commençait par : nos ancêtres les Gaulois.

(Et du cours de Français où j'avais prononcé excréments au lieu d'ingrédients.)

 

 

 

Les textes sont extraits de Je me souviens (1978) de Georges Pérec.

(Les textes entre parenthèses et en italiques de Julius Marx.)

 

 

 

 

Georges-Perec.jpeg 

Georges Perec est né en 1936. Son père, Icek Peretz (1909-1940), et sa mère, Cyrla Szulewicz (1913-194?), tous deux juifs d'origine polonaise, se marient en 1934. Georges Perec naît le samedi 7 mars 1936 vers 21 h dans une maternité du 19e arrondissement de Paris. Il passera sa petite enfance au 24 rue Vilin, dans le quartier de Belleville, où sa mère tient un salon de coiffure jusqu'en 1942.

 

 

F.MAYRAN.-GEORGES-PEREC.jpg

Francine MAYRAN

Georges PEREC

©Francine Mayran

 


 

 


Engagé volontaire contre l'Allemagne dès 1939, Icek Peretz est mortellement blessé le 16 juin 1940. En 1941, la mère du petit Georges, pour lui sauver la vie, l’envoie en zone libre à Villard-de-Lans via un train de la Croix-Rouge. Il y est baptisé et son nom, francisé, devient Perec. Le petit Georges passe là le reste de la guerre avec une partie de sa famille paternelle. Sa mère, arrêtée et internée à Drancy en janvier 1943, est déportée à Auschwitz le 11 février de la même année. Georges retourne à Paris en 1945 où il est adopté par sa tante paternelle, Esther, et son mari David Bienenfeld.

 

 

*

 

 

Nous ajouterons, extrait également de Je me souviens :

Je me souviens de photos que je ne devais jamais voir, elles passaient furtivement dans les mains de ma grand-mère dont le visage s'était terriblement assombri (comme un ciel, très vite). Elles rejoignirent une boîte. Je ne vis des photos des camps que trois ou quatre ans plus tard, d'autres, dans d'autres circonstances. Rétroactivement, j'eus peur de celles que je n'avais pas vues.

G.PEREC


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21 mars 2013 4 21 /03 /mars /2013 05:59

 

 

 

 

Salon-Livre-copie-1.jpg

 

 

 

 

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20 mars 2013 3 20 /03 /mars /2013 06:30

 

 

 

 

Touche-pas-a-mes-poetes---poesie-en-danger.jpg

 

 

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