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1 octobre 2013 2 01 /10 /octobre /2013 05:21

 

 

 

 

 

"Aimer les mots. Aimer un mot, le répéter, s'en gargariser.

Comme un peintre aime une ligne, une forme, une couleur." 

Max Jacob.

 

 

 

 

 

un_petit_coin_de_parapluie.jpg

 

 

 

 

 

La pluie

 


 

Monsieur Youssouf a oublié son parapluie

Monsieur Youssouf a perdu son parapluie

Madame Youssouf, on lui a volé son parapluie

Il y avait une pomme d'ivoire à son parapluie

Ce qui m'est entré dans l'oeil c'est le bout du parapluie

Est-ce que je n'ai pas laissé mon parapluie

Hier soir dans votre porte-parapluies

Il faudra que j'achète un parapluie

Moi je ne me sers jamais de parapluie

J'ai un cache poussière avec un capuchon pour la pluie 

 

 

 

 

 

Max Jacob

 

 

 

 

 

Paul Eluard

"Max Jacob assassiné"

Article publié peu après sa mort

 

 

« Après Saint-Pol-Roux, Max Jacob vient d'être assassiné par les nazis. Comme Saint-Pol-Roux, Max Jacob a eu contre lui son innocence, innocence : la candeur, la légèreté, la grâce du coeur et de l'esprit, la confiance et la foi. La plus vivace intelligence, la véritable honnêteté intellectuelle. Il était, avec Saint-Pol-Roux, un de nos plus grands poètes.

Né le 11 juillet 1876, à Quimper-Corentin, Max Jacob, qui vint de bonne heure se fixer à Paris, s'était lié avec les poètes et les peintres les plus ardents et les plus audacieux de notre temps. On a pu dire de lui qu'il fut non seulement poète et peintre, mais précurseur et prophète : son œuvre si diverse, où l'ironie laisse toujours transparaitre la plus chaude tendresse et la sensibilité la plus fine, marque une véritable date dans la poésie française. Depuis Aloysius Bertrand, Baudelaire et Rimbaud, nul plus que lui n'avait ouvert à la prose française toutes les portes de la poésie. Entre les poèmes en prose du Cornet à dés et les poèmes en vers du Laboratoire Central, entre les Œuvres Mystiques et Burlesques du frère Matorel et Le Terrain Bouchaballe, la poésie occupe le domaine entier de la vie parlée, dans la réalité, et en rêve. »  Paul Eluard

 

 

 

 

260px-ChristopherWoodPortraitofMaxJacob1930.jpg

Christopher WOOD

Max JacoB, 1929

musée des Beaux-Arts de Quimper

 

 

 


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28 septembre 2013 6 28 /09 /septembre /2013 05:16

 

 

      Enfin Malherbe vint...

 

 


 

Malherbe 1Malherbe-2.jpg

Extrait d'un Mémoire présenté par Monsieur et Madame DEJOURNO de l'Université de Toronto. en 1817.

 

 

Enfin Malherbe vint, et, le premier en France,

Fit sentir dans les vers une juste cadence,

D'un mot mis en sa place enseigna le pouvoir,

Et réduisit la muse aux règles du devoir.

Par ce sage écrivain la langue réparée

N'offrit plus rien de rude à l'oreille épurée.

Les stances avec grâce apprirent à tomber,

Et le vers sur le vers n'osa plus enjamber.

Tout reconnut ses lois; et ce guide fidèle

Aux auteurs de ce temps sert encor de modèle.

Marchez donc sur ses pas; aimez sa pureté,

Et de son tour heureux imitez la clarté.

Si le sens de vos vers tarde à se faire entendre,

Mon esprit aussitôt commence à se détendre,

Et, de vos vains discours prompt à se détacher,

Ne suit point un auteur qu'il faut toujours chercher.

Il est certains esprits dont les sombres pensées

Sont d'un nuage épais toujours embarrassées;

Le jour de la raison ne le saurait percer.

Avant donc que d'écrire apprenez à penser.

Selon que notre idée est plus ou moins obscure,

L'expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,

Et les mots pour le dire arrivent aisément.

Surtout qu'en vos écrits la langue révérée

Dans vos plus grands excès vous soit toujours sacrée.

En vain vous me frappez d'un son mélodieux,

Si le terme est impropre, ou le tour vicieux;

Mon esprit n'admet point un pompeux barbarisme,

Ni d'un vers ampoulé l'orgueilleux solécisme.

Sans la langue, en un mot, l'auteur le plus divin

Est toujours, quoi qu'il fasse, un méchant écrivain

 

Nicolas Boileau

L’art poétique,

Chant I, v.131-162 

 

 

 

 

Beauté, mon cher souci

 

Beauté, mon beau souci, de qui l'âme incertaine

A, comme l'Océan, son flux et son reflux,

Pensez de vous résoudre à soulager ma peine,

Ou je me vais résoudre à ne le souffrir plus.

 

Vos yeux ont des appas que j'aime et que je prise,

Et qui peuvent beaucoup dessus ma liberté;

Mais pour me retenir, s'ils font cas de ma prise,

Il leur faut de l'amour autant que de beauté.

 

Quand je pense être au point que cela s'accomplisse

Quelque excuse toujours en empêche l'effet;

C'est la toile sans fin de la femme d'Ulysse,

Dont l'ouvrage du soir au matin se défait.

 

Madame, avisez-y, vous perdez votre gloire

De me l'avoir promis, et vous rire de moi;

S'il ne vous en souvient, vous manquez de mémoire,

Et s'il vous en souvient, vous n'avez point de foi.

 

J'avais toujours fait compte, aimant chose si haute,

De ne m'en séparer qu'avecque le trépas;

S'il arrive autrement, ce sera votre faute

De faire des serments et ne les tenir pas.

 

 

François de Malherbe

Stances, 1598.

 

 

 

 

 

Wright-of-Derby.jpg

...C'est la toile sans fin de la femme d'Ulysse,

Dont l'ouvrage du soir au matin se défait...

 

 

 

Illustration:

Joseph Wright of Derby, 1734-1797

Pénélope

 

 

 

 M.Laurencin.Coco-Chanel.jpg

 Marie Laurencin

Coco Chanel

 

 

audrey-hepburn.jpg

 

(...)  Vos yeux ont des appas que j'aime  (...)

 

 


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18 septembre 2013 3 18 /09 /septembre /2013 05:55

 

 

JHMalineau.gif 

 

 

 

Les couleurs de mon enfance (extrait)

 

 

 

 

Dans un coin bleu de mon enfance

Il y a le rêve d’un tapis

Grand comme le ciel

Avec des oiseaux en petit

Maman est là

En vrai et en semblant

Elle me dit oui et elle m’attend

J’ai peur de la voir trop belle

Sans son tablier bleu et blanc

Je voudrais toujours être avec elle

Et me salir sans qu’elle me gronde

Même quand elle est en trop beau

Et qu’elle ne veut pas faire la ronde

 

 

Dans un coin vert de mon enfance

Il y a une paire de chaussettes

Des forêts de lentilles

Qui poussent dans une casserole

Une soupe dans mon assiette

Le livre des grands avec des paroles

Les volets de la petite école

Dans un coin vert de mon enfance

Il y a quelques promenades

Sur la route de Martrou

J’ai froid au nez et aux genoux

Et un grand verre de limonade

Avec des bulles et de la menthe

J’ai chaud aux pieds et sur la tempe

La langue qui pique comme un caillou

 

 

Dans un coin jaune de mon enfance

Il y a quand il commence à faire froid

Je collectionne toutes les feuilles qui tombent

Et je compte mes soldats et mes images

Je regarde la pluie

Et j’aime être dans ma chambre

Mes jouets jaunes sont :

Un camion qui est presque neuf

De l’argent en faux pour acheter

Un chien en peluche

Que j’ai eu en même temps que le garage

Quand il fait beau et qu’on va au grenier

C’est aussi jaune et il y a des araignées

Dans un coin rouge de mon enfance

Il y a un ballon éclaté

Il y a le feu il y a l’été

Aussi les bougies et les fêtes

Et les larmes quand je suis trop content

Et que je vais me cacher

Et quand j’ai très mal à la tête

Qu’il n’y a pas d’école

Et que je bois du sirop au lit

Avec des coussins sous lesquels

Je mets ma dent

Pour que vienne la petite souris (...)

 

 

Dans un coin noir de mon enfance

Il y a le vieux charbonnier

Il est coiffé de toile de jute

Il crache aussi noir que les boulets

Qui roulent dans la cave

Il est très gentil aussi

Mais il me fait peur

Sauf quand je le vois le dimanche

Et que je ne le reconnais pas

A part ses mains toujours un peu sales

Je crois qu’il va casser le verre qu’il boit

Il m’appelle par mon prénom

Et sa voix n’est pas méchante du tout

Je rougis un peu

Je n’ose pas monter sur ses genoux

Il rit toujours et j’ai envie d’y aller

 

 

Dans un coin gris de mon enfance

Je ne voudrais pas le dire

Parce que ça ferait de la peine à maman

Je suis trop content quand il n’y a pas de gris

Quand je m’endors

Sinon j’ai très peur la nuit

Je rêve qu’il m’arrive des choses où je suis mort

Heureusement qu’il n’y a pas beaucoup de gris

Quand je suis petit

C’est une couleur de grandes personnes (...)

 

 

Dans un coin rire de ma vie

Il y a mon enfance de toutes les couleurs

Quand je me mets dans ce petit coin pour parler

Je suis très ému

Et je ne peux pas lire à haute voix ce que j’ai écrit

C’est un petit coin qui m’aide beaucoup pour lutter

Pour lutter afin que pour tous les enfants du monde

Ce petit coin existe toujours

C’est dans ce petit coin que l’on peut

Lire encore le monde

C’est dans ce petit coin que s’inventent les mondes.

 

 

Jean-Hugues MALINEAU

1977

 

couleur.jpg 

Onze couleurs, un souvenir d'enfance pour chacune d'elles. Onze poésies, illustrées par des oeuvres de Kandinsky, Van Gogh, Bonnard, Picasso...

 

 

 

Jean-Hugues-MALINEAU.gif

 

 

 

 

 

 

Né en 1945 à Paris, Jean-Hugues Malineau enseigne la littérature en collège et en lycée de 1968 à 1975 ; il est parallèlement chargé de cours en poésie contemporaine à l'université de Nanterre de 1971 à 1974.

 

Prix de Rome de littérature en 1976, il quitte l'enseignement pour se consacrer à toutes les activités liées à la poésie, au livre d'enfant et à la bibliophilie.

 

Il est à ce jour auteur d'une centaine d'ouvrages (contes, romans et surtout poésie) pour adultes et surtout pour enfants et a été publié par Grasset, Gallimard, Hachette, L'Ecole des Loisirs, Actes Sud, Milan, Casterman, Albin Michel...

 

De 1976 à aujourd'hui, il a publié en tant qu'éditeur artisanal 120 livres de poésie contemporaines sur presse à bras et obtient en 1986 le prix Guy Levis Mano de typographie.

 

De 1976 à aujourd'hui, il est le créateur d'une pédagogie originale de l'écriture (en particulier poétique). Pionnier des ateliers d'écritures, il a rencontré à ce jour plus de 300 000 enfants !

 

De 1985 à 1990, il est directeur de collection chez Casterman (l'Ami de poche : romans pour enfants et adolescents).

 

De 1996 à 2000, il est président de la Charte des Auteurs et Illustrateurs pour la Jeunesse.

 

Depuis 1995, il multiplie les conférences et les expositions concernant la poésie et l'histoire du livre pour enfants à partir de sa bibliothèque personnelle (Expositions Eluard, Follain, Guy Levis Mano, Père Castor).

 

Depuis 2004 enseigne à l'école d'arts graphiques Emile Cohl de Lyon, l'histoire du livre pour enfants (évolution technique et graphique de l'origine à nos jours) et multiplie les conférences sur l'histoire du livre et les expositions de beaux livres d'enfants : ex «Quand les peintres s'adressent aux enfants » à la galerie Jeanne Bucher hiver 2007-2008.

 

*   *   *

 

 

 

Jean-Hugues Malineau, l'éditeur-typographe :

 

Les Editions Commune Mesure

 

 

 

 

La rencontre, dans son atelier de Guy Levis Mano (éditeur de poésie et typographe) en 1973 fut à l'origine de ma passion pour la fabrication artisanale du livre.

 

Deux ans plus tard, je quittais l'enseignement pour devenir éditeur typographe à mon tour. J'achetai presses et caractères, aidé par mon ami le graveur belge Jean Coulon. Après cinq années difficiles de vaches maigres, folles ou enragées durant lesquelles je publiai et imprimai une soixantaine de plaquettes de poésie je décidai de ne poursuivre l'édition que pour mon plaisir et de manière plus épisodique.

 

J'ai imprimé et édité à ce jour plus de cent vingts petits livres que j'espère respectueux de la parole de leurs auteurs en associant souvent celles-ci à des échos graphiques de graveurs (taille douce, xylographie, linos, lithographies)

 

Aujourd'hui, je cherche, avec les petits moyens matériels dont je dispose (une vingtaine de casses et une presse à bras dans la chambre d'amis), à réaliser une ou deux fois l'an un livre original qui donne du bonheur à regarder et à entendre : c'est le cas, j'espère, de Dodo Fourrure (douze comptines pour enfants que j'ai écrites sur douze gravures de Jean Charles Rousseau) et de la republication de Ma petite fille paru à Noël 2004, poèmes accompagnés de six lino-gravures de Jean-Charles Rousseau.

 

 

Jean-Hugues Malineau

 

 

Malineau.jpg

 

 


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17 septembre 2013 2 17 /09 /septembre /2013 05:31

 

 

 

Le carillon

 

 

 

 

Le carillon bat dans la pluie

Méticuleuse de province.

Le carillon bat, chante et grince

Sous ma fenêtre et je t'écris:

"Il pleut. Vas-tu m'aimer longtemps, ma tendre amie ?"

 

 

 

Je n'en sais rien. Tu n'en sais rien

Et notre amour si plein de frissons et de grâce

Pourrait mourir, comme le soleil passe,

Comme un brisement frais du vent léger s'éteint,

Sans que rien ait changé du monde et de l'espace,

Sans que mon coeur en soit, hélas ! moins incertain.

 

 

 

Francis Carco.

La Bohême de mon cœur, 1912

 

 

 

 

(...) Sans que rien ait changé du monde et de l'espace, (...)

 

 

 

dufy.jpg

Raoul DUFY

 

 

 

 

 


Amants-sous-la-pluie.-Campana.-fil-de-fer.jpg

 

 

... "Il pleut. Vas-tu m'aimer longtemps, ma tendre amie ?"...

 

 

Aline Campana

Les amants sous la pluie

(Composition en fil de fer acier inox)

 

Aline Campana

 

  

"Les courbes, les vides, les formes en fil m'ont toujours fait rêver, par le peu qu'ils sont, par le beaucoup qu'ils disent ou laissent à imaginer.

Depuis toute petite, j'aime les formes simples qui disent tout. L'alinea (dessin animé de mon enfance) a été ma première révélation. Puis, j'aimais m'inventer des histoires dans mon bain avec mes longs cheveux qui flottaient ou que je perdais et que je faisais bouger le long de la baignoire et prendre tout un tas de formes pour des péripéties à n'en plus finir.

Plus tard, j'ai rencontré les oeuvres de Calder qui m'ont bien évidemment plus qu'émues.

J'essaie de me trouver et de raconter des choses à travers les fils." A.Campana.

*

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13 septembre 2013 5 13 /09 /septembre /2013 05:00

 

 

 

 

Il pleut

 

 

Il pleut. C'est merveilleux, Je t'aime.

Nous resterons à la maison :

Rien ne nous plaît plus que nous-mêmes

Par ce temps d’arrière-saison.

 

 

Il pleut. Les taxis vont et viennent.

On voit rouler les autobus

Et les remorqueurs sur la Seine

Font un bruit... qu’on ne s’entend plus !

 

 

C’est merveilleux : il pleut. J’écoute

La pluie dont le crépitement

Heurte la vitre goutte à goutte...

Et tu me souris tendrement.

 

 

Je t’aime. Oh ! ce bruit d’eau qui pleure,

Qui sanglote comme un adieu.

Tu vas me quitter tout à l’heure :

On dirait qu’il pleut dans tes yeux.

 

 

Francis Carco

 

 

 

 

(...) Je t’aime. Oh ! ce bruit d’eau qui pleure,

Qui sanglote comme un adieu.

Tu vas me quitter tout à l’heure :

On dirait qu’il pleut dans tes yeux.

Nu-couche.N-de-Stael-54.jpg
Nicolas de Staël
Nu couché, 1954
(sans doute la dernière toile avant son suicide)

 

 

Francis Carco est né à Nouméa (Nouvelle-Calédonie) le 3 juillet 1886.

Poète, conteur, critique, auteur dramatique et romancier, sa jeunesse s'écoule au milieu de la bohème du Quartier latin et de la butte Montmartre. Surnommé le « Romancier des Apaches », Francis Carco a fréquenté tous les peintres, poètes et écrivains de sa génération : Paul-Jean Toulet, Jules Romain, Apollinaire, Picasso, Colette, son mari Willy, Utrillo, Maurice de Vlaminck, Derain, Suzanne Valadon, Marie Laurencin, etc…

En 1923, l'Académie française lui décerne le grand prix du roman pour L’Homme traqué. En 1937, il est élu membre de l'académie Goncourt.

Il meurt à Paris en 1958.

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9 septembre 2013 1 09 /09 /septembre /2013 05:45

 

 

 

 

Un poème pour toi 

 

 

Je ne te donne qu'un poème,

la musique de quelques mots,

une lumière de syllabes

qui brille et s'efface aussitôt.

 

Je ne te donne qu'un reflet

de la lune sur la rivière,

l'image d'une fine rose 

que la brise emporte bientôt.

 

Je ne te donne qu'un soupir,

je ne te donne qu'une larme,

un peu de songe, un peu de vent

qui se dispersent comme l'eau

 

Je ne te donne qu'un poème,

je ne te donne qu'un collier

de mots légers et transparents

s'envolant comme des oiseaux.

 

Regarde au creux de tes mains nues,

regarde au fond de ta mémoire,

regarde dans ton cœur, regarde :

mon poème est toujours vivant !

 

Pierre Gamarra

 

 

 

(...) regarde dans ton cœur, regarde :

mon poème est toujours vivant !

 

Entrecoeur.jpg

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8 septembre 2013 7 08 /09 /septembre /2013 05:07

 

 

 

 

Figures

 

 

Je bats comme des cartes

Malgré moi des visages,

Et, tous, ils me sont chers.

Parfois l'un tombe à terre

Et j'ai beau le chercher

La carte a disparu.

Je n'en sais rien de plus.

C'était un beau visage

Pourtant, que j'aimais bien.

Je bats les autres cartes.

L'inquiet de ma chambre,

Je veux dire mon coeur,

Continue à brûler

Mais non pour cette carte

Q'une autre a remplacée :

C'est nouveau visage,

Le jeu reste complet

Mais toujours mutilé.

C'est tout ce que je sais,

Nul n'en sait d'avantage.

 

 

 

 

Jules Supervielle

Les Amis inconnus, 1934

 

 

klimt---Music.-1895.jpg

... C'est tout ce que je sais,

Nul n'en sait d'avantage....

 

 

 

 

 

 

Gustav KLIMT

Musique 1, 1895

 

 

 


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3 septembre 2013 2 03 /09 /septembre /2013 13:01

 

 

 

 

 

La rentrée… 

 

*    *    * 

  

 

Mon cartable

 

 

 

Mon cartable a mille odeurs,

Mon cartable sent la pomme,

Le livre, l'encre et 

La suite...clic

 

 

 

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2 septembre 2013 1 02 /09 /septembre /2013 05:21

 

 

 

 

Rentree-.jpg

 

 

 

 

 

 

 

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24 août 2013 6 24 /08 /août /2013 06:16

 

 

 

 

 

 

Sempe-com.jpg

 

©Jean-Jacques Sempé

 

 

 

 

 

 

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